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Accueil / France Culture

Répliques, Alain Finkielkraut    Page 36 sur 67

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Nessie 


351
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Junger est mort, Finkielkraut en prend plein la poire, et moi-même myself perso je me sens pas très bien - Lun 21 Avr 2014, 23:48

Ah la la Philaunet est en phase sévère-sévère, là !

Ce pauvre numéro de Répliques vient d'en prendre plein le buffet. Heureusement que le Finkielkraut dispose maintenant d'une protection rapprochée grâce à ses gardes-du-corps personnels au fauteuil 12 nous avons Jean d'Ormesson avec son nun-cha-ku rhétorique et au fauteuil 14 Hélène Carrère d'Encausse toujours munie sous le rabat de son pupitre ou dans la poche latérale de son sac-à-main, d'un bien connu AK-47 que lui avait offert le beau-fils de Mikhaïl Kalashnikov ensuite modifié ultérieurement (pas le gendre mais la pétoire) par le dévouement d'un élu de l'Académie des Sciences&Techniques qui a préféré garder l'anonymat après avoir apporté à cette saloperie de bécane soviétique une amélioration aussi secrète que nécessaire vu que l'original était une vraie camelote coupable de s'enrayer presque aussi souvent qu'un pistolet-mitrailleur Sten qu'on aurait fabriqué dans un garage automobile de Vitry-le-françois à partir de plans découpés dans une revue scoute et de morceaux d'aile de Juva 4 recyclés mais je m'égare. Oh que oui je m'égare et je le sais bien, figurez-vous : les amis m'ont dit "Nessie plus tu vieillis plus tu fais des phrases trop longues t'es de plus en plus difficile à suivre lâche un peu ton Proust et imite plutôt Gérard de Villiers" ou alors écoute Philippe Meyer qui cite Carlo Emilio Gadda. Quoi vous dites que ça fait Proust non mais ça va pas la tête ? Mais enfin d'accord, d'accord j'essaierai. Je ferai donc ici un effort de clarté et de simplicité. Je promets même qu'il y aura une phrase d'un seul mot. Juré ! Et ensuite je laisserai de nouveau libre cours à ma volubile.

Bon par quoi commencer ? Eh bien par la critique, car aucun académicien armé ne semble désireux de voler à son secours.  Sur la première remarque celle qui ouvre le post 348, je répondrai : oui et non mais tout de même non car en fin de compte non. Je pourrais m'en tenir là et passer à l'autre reproche qui recevra une réponse encore plus brève : non. Mais peut-être faut-il commenter. Pour la première réponse, j'ai préféré n'en donner ici qu'une version abrégée, et placer la version complète en fil "Critique de la critique".

En substance je dirais ceci :

1) les critiqueurs et les critiqués ne peuvent sans confusion de niveaux  se trouver placés en un simple rapport de symétrie, ni en un rapport d'obligations réciproque. Bien que la chose ne soit pas du tout évidente hélas, les deux exercices ne sont pas face à face mais dans un rapport d'inclusion. Pour cette raison, leur attribuer des règles identiques est logiquement erroné, et cela malgré quelques exigences (règles, droits et devoirs) qu'elles ont en commun. Et si le propos critique ne peut éviter d'être à son tour soumis à l'examen critique, cela ne peut se faire par le simple renvoi en miroir des critères qu'il emploie. Ce renvoi en miroir, il donne lieu au déplacement du débat contre lequel Serge Koster s'insurgeait régulièrement. Il mène tout droit à des paradoxes dont le plus dommageable est de bloquer l'exercice critique. De cela je m'expliquerai avec davantage de détail dans le fil "Critique de la critique" (voir le lien à la fin de ce post)

2) par ailleurs, pour ce qui est de la dégradation de France Culture, je persiste à penser qu'elle se poursuit continûment, après une pause relative sous le direction de Bruno Racine et peut-être même à cette époque une brève remontée du niveau. Mais depuis, que voyons-nous ? Eh bien par exemple, du côté des documentaires la liquidation des producteurs historiques est en voie d'achèvement. Par cette formule "producteurs historiques" j'entends ici les producteurs formés à l'époque pré-Laure Adler, et non ceux qui peuvent simplement se targuer d'une quinzaine d'années de babillage depuis qu'elle les a introduits dans le château pour y être ses petits soldats ou ses capitaines. Ceux-là n'ont jamais su faire autre chose que du bavardage en studio, avec des bonheurs divers. A mon sens ni Garapon ni Sylvain Kahn ne sont des producteurs de radio. En 15 ans pour l'un, 8 ans pour l'autre, ils n'ont fait qu'importer leur expertise, chacun dans sa matière, mais leur apport radiophonique/culturel est nul et leur style est plus proche de celui d'un RFI engagé que de celui de France Culture.

Well, après cet échange de points de vue dont pour ce qui est du mien je dépose illico le détail dans cet autre fil, on trouvera dans le post suivant l'échange de coups de feu ou plutôt l'échange d'une mitraille assurément moins perforante que celle qui à 13 ou 14 reprises fit la joie masochiste du jeune Junger en lui trouant la paillasse sans jamais lui plomber le citron.

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Dernière édition par Nessie le Mar 22 Avr 2014, 02:58, édité 7 fois

Nessie 

Nessie

352
Répondre en citant  
Tout d'abord, parlons radio (un peu) - Mar 22 Avr 2014, 01:58

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Philaunet a écrit:
Quant à Alain Finkielkraut, il n'est pas différent, pour la forme exaspérante, d'une Caroline Broué ou d'un René Frydman, par exemple, qui veulent faire entendre leur propre voix et être acteurs,et même parfois acteurs principaux, de l'émission qu'ils dirigent.

Il existe d'autres concepts d'entretien où le présentateur distribue la parole avec intelligence sans exposer son savoir et ses opinions. Se mettre en avant est tellement ancré dans la mentalité française que chacun ou presque trouve normal d'entendre telle présentatrice développer une question embrouillée de deux minutes et ne trouve rien à redire à voir Alain Finkielkraut débobiner des développements personnels tandis que les intervenants spécialisés patientent et s'excusent parfois de l'interrompre (un des invités coupable de cela dit dans cette émission « je m'excuse, et maintenant je me tais»).

Certes mais contrairement à la plupart des producteurs et notamment ceux que vous citez, Alain Finkielkraut n'est pas un présentateur d'émission ; il est bien plus que cela. Pas tant à l'image de ceux qui sont devenus des créateurs de la radio comme nos dizaines de producteurs tournants qui nous manquent, ni comme ces grands coordinateurs qui ont forgé et manifesté une conception personnelle du média radio (Trutat, Farabet, Veinstein, Descargues). Mais parce que Finkielkraut est avant tout un auteur, essayiste, et c'est en tant que tel qu'il fait Répliques. Lui reprocher d'y donner son point de vue me semble un bien bizarre reproche.  Qu'on me dise quelle est l'oeuvre de Caroline Broué qui ferait d'elle autre chose qu'une productrice de France Culture, et médiocre en plus. Quant à Frydman, il a besoin d'apprendre le métier radio mais quand bien même il en aura fait l'effort, il faut s'attendre à le voir débiter les mêmes âneries que son prédécesseur Olivier Lyon-Caen qui jouait les vierges effarouchées en entendant le nom d'Alexis Carrel. Ce en quoi d'ailleurs Lyon-Caen ne faisait que donner dans un des travers endémiques de cette radio : injecter des remarques hors-sujet mais de bon teint idéologique, et en accord avec le snobisme maison.

Donc il faut comprendre Répliques comme une situation de privilège de Finkielkraut, en tant que producteur d'idées de notre temps. Et là je comprendrais qu'on trouve la chose anormale : peut-on accepter qu'un simple individu bénéficie d'une tribune personnelle sur une radio de service public ? Un simple individu sans idées ni personnalité qui le distingue, ah non sûrement pas . Déjà donner un rôle de meneur de jeu à Broué c'est gaspiller du temps d'antenne pour quelqu'un n'ayant jamais rien dit  qui fut personnel et pensé. Ca n'est pas le cas de Finkielkraut. Je dois dire que ça ne me dérange aucunement, et pas seulement à ceuse d'une sympathie pour ses combats, car s'il est le plus audible de ceux à qui France Culture a offert une tribune, il n'est pas le seul.

Par exemple, voyons donc les historiens : Chartier, Jeanneney, Perrot, disposent d'une tribune personnelle. Et qui est à l'affut de dérives idéologiques en trouvera chez les trois. Les ricanements de Jeanneney contre l'organisation économique me dérangent en tant que tels, mais pas en tant que propos d'intellectuel : car l'homme s'exprime, il produit une radio très soignée, bien préparée. Mais peut-être aussi que chez l'historien, la position académique (au sens fonctionnel du terme bien sûr, j'use ici du mot sans faire référence au classement en bocal de Finkielkraut) légitime d'avance l'exposition de ses idées personnelles : on autorise facilement à l'homme de science ce qu'on contestera toujours à l'essayiste. Le premier même quand il sort des clous reste toujours d'une certaine façons sous le contrôle de ses pairs. L'essayiste doit travailler sans ce filet, peut-être bien que ça le rend d'avance et de fait moins acceptable ?

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Nessie 

Nessie

353
Répondre en citant  
Et ensuite, parlons bouquins (un peu) - Mar 22 Avr 2014, 02:17

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Cela dit, je trouve un peu gonflé de prétendre qu'il n'a pas été question de littérature dans ce numéro de Répliques. Le problème c'est peut-être qu'en matière de littérature, Finkielkraut est rarement prolixe pour traiter de la forme et du style. Quand il goûte la phrase ou les images, il est bien rare qu'il aille au-delà de l'éloge, d'ailleurs souvent un peu hystérique sur les bords avec lui les choses sont vite 'Ekstraordinaires et on n'en saura pas plus. De façon générale son intérêt va plutôt au contenu. Mais si traiter du contenu des livres ça n'est pas parler littérature, alors je me demande ce que c'est. En des années de Panorama et de Lettres ouvertes, on aurait donc si peu parlé littérature ?

Alors que nous dit le contenu, enfin la petite part de contenu examinée en 53 minutes ? En fait il ne s'agit que de Junger lui-même, mais pas tant de son engagement politique, que de son portrait psychologique ce qui est tout de même différent. Ce portrait il pêche en plusieurs points. Or comme vous le dites, Junger n'a pas toujours été ce casse-cou. Il a aussi été un aventurier immobile, explorateur des drogues, curieux d'entomologie, un contemplatif et un méditatif. Alors limiter l'émission au Junger soldat, c'est bien réduire le sujet. Et même, si l'on veut contester le personnage lui-même en considérant ce militaire qu'il fut pendant deux guerres mondiale, il n'y a pas que le flingueur de 1914 : il faudrait aussi parler de l'homme qui a fait partie des forces d'occupation à Paris pendant la guerre suivante. Et là Finkielkraut n'a pas manqué de faire entendre sa gène, car en tant que membre des troupes d'occupation, Junger c'est aussi celui qui écrivait tout patelin dans son journal comment à midi il passait un moment délicieux en déjeunant avec Cocteau après avoir commandé le matin un peloton d'exécution qui avait fusillé des résistants. Ces choses là n'ont pas été évoquées, pourtant ça fait quelques dizaines d'années elles font tiquer plus d'un commentateur.

En dehors de ces points douteux et d'ailleurs c'est lié, j'aurais encore d'autres reproches à faire à ce numéro de Répliques : le titre franchement c'est pas bien malin. La vie et l'oeuvre en 53 minutes bravo ! Matthieu Garrigou-Lagrange qui fait tenir ses portraits en 58 est battu. Passera-t-on sous la barre des 45 avant que l'actuel Président passe sous les 15% de matière grasse ? Quel suspense ! Et pour un centenaire en plus, dont la vie et l'oeuvre s'étalent sur 8 décennies. D'avance c'était intenable, mais quoi qu'il en soit le projet n'était pas celui-là. Le titre, bon sang, le titre !!!

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Nessie 

Nessie

354
Répondre en citant  
Et pour finir, la radio (juste un peu) - Mar 22 Avr 2014, 02:22

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Enfin il y a le dernier point de ma réponse à Philaunet, et j'aurais presque pu ne dire que cela tout le monde y eût économisé du temps de la patience des efforts et de la facture carbone : à mon sens une bonne émission de radio n'est pas une émission qui nous sert des propos avec lesquels on se trouve en accord de A à Z. Comme je le dis juste ci-dessus, moi aussi ce samedi matin j'ai tiqué plusieurs fois. J'ai trouvé certaines remarques bien légères, certaines questions bien vite expédiées, et Philaunet lui y trouve carrément une conception erronée du sujet.

Eh bien je ne pense pas que ce soit suffisant pour conclure à une émission ratée, surtout quand les interlocuteurs sont au nombre de trois et que leurs propos se complètent plutôt que de chanter la même chanson. En matière de qualité radio, à un numéro d'émission sur France Culture je ne demande pas de fournir une image homogène, et pas non plus de présenter un point de vue qui ne m'inspirerait aucune réserve. Car dans ce cas, je ne goûterais guère les propos de Chartier ou de Jeanneney. Non, une bonne émission d'idées est celle qui nous sert des propos suffisamment élaborés et assez clairement présentés pour qu'on puisse s'en saisir. Ensuite, que ce soit pour en faire son miel, ou bien que ce soit pour les enrichir, pour les contester, je crois que cela est de peu d'importance. Si l'on jugeait de la qualité à notre accord personnel, et là je suis bien certain que ça n'est pas ce que vous faites, alors on ne pourrait rien apprendre sinon des savoirs bruts, constitués de faits avérés. Mais la culture d'idées ça n'est pas ça, or la culture des idées c'est justement ce que cherche à faire Finkielkraut.

Martin Duguiers 


355
Répondre en citant  
Répliques - Mer 23 Avr 2014, 11:47

Je profite de l'émission Répliques consacrée à Ernst Jünger et la longue mention qui y est faite ici pour signaler quelques menues remarques faisant écho à d'autres réflexions, une de  Philaunet et autre de M.Machefer .

Julien Hervier était l'invité d'Alain Finkielkraut comme il le fut par François Angelier. J'avais trouvé l'émission de Mauvais genres intéressante si bien que j'ai cherché des conférences du spécialiste de Jünger sur le thème, j'en ai téléchargé une tenue au collège de France.  Je me souviens que Philaunet regrettait qu'un invité sur la station fasse la tournée des émissions de sorte que la grille présente des redondances, je le regrette aussi car cela crée un manque de diversité, mais aussi des "chapelles". Alain Finkielkraut fait souvent cela, un exemple me vient, son émission "Actualité de Simone Weil", même titre, même invité, même livre que les nouveaux chemins de la connaissance, quelques semaines (deux mois, je crois) auparavant.  Le producteur, tout comme Hubert Védrine (?), n'a pas l'air d'être un grand auditeur de la station qui l'emploie, si bien qu'il ne consulte pas les grilles, mais c'est aussi le rôle du directeur de programmation d'en régler la cohérence, ou bien tout académicien qu'il soit, il peut juger que son traitement en vaut la peine et c'est pourquoi d'ailleurs qu'il intervient si souvent, au risque de déplaire les auditeurs intéressés par le savoir et non les points de vue.  Je regrette aussi qu'il réduise la littérature à la portion congrue (un exemple : son émission sur Zweig et Roth, cinq minutes en fin d'émission), soit dit en passant.

Dans mon souvenir, M.Machefer disait qu'il pouvait écouter un "programme" quelque soit l'endroit d'où il était produit et si je me souviens bien, témoigner son goût pour toutes émissions hsitoriques. Je pensais que moi aussi, cela signifiait que je n'étais pas très chagriné par la perte de France Culture, d'une station de radio culturelle. Je dois réviser mon idée à l'écoute de la conférence de Julien Hervier, celle-ci étant bien moins enrichissante de mon point de vue que les deux programmes mentionnées.

Invité 


Invité

356
Répondre en citant  
Précisions lexicales sous la forme d'une citation - Jeu 01 Mai 2014, 11:50

ADADA
IMAMI
ANONA



Dernière édition par Antoine Arnoux le Ven 12 Mai 2017, 15:42, édité 2 fois

Philaunet 

Philaunet
Admin

357
Répondre en citant  
Finkielkraut fait preuve d'autorité - Ven 16 Mai 2014, 19:48

Dans 1940-1944 : la France occupée face aux persécutions Alain Finkielkraut a su tenir d'une main de fer un débat qui s'envenimait avec deux chercheurs amis se tutoyant d'abord pour passer au "vous" quand les noms d'oiseau ont commencé à voler.

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s19/RF_55DB730C-95D7-401A-AAC9-2A839BF982E3_GENE.MP3" debut="16:00" fin="17:00"]

Un bon numéro somme toute, car équilibré et centré sur un nombre limité de points, avec des arguments bien étayés chez chacun des chercheurs, A.F. se souciant davantage d'encadrer les échanges que de nous dire ce qu'il pense sur le sujet (quoiqu'il ait livré, pour nourrir le débat, un détail autobiographique).

Les deux pointures invitées :
Jacques Sémelin, directeur de recherches au CNRS (CERI-Sciences Po).
Henry Rousso, de l’Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP, Paris) et enseignant à Yale University

Philaunet 

Philaunet
Admin

358
Répondre en citant  
Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Jeu 12 Juin 2014, 09:38

Une émission, drôle, distrayante, plaisante : Qu’est ce qu’un réac ? !

Tout le monde impeccable et attendu dans son rôle :

Denis Tillinac, ecrivain, ancien président des éditions La Table Ronde et ancien journaliste
Laurent Joffrin, journaliste et ancien directeur du Nouvel Observateur
Alain Finkielkraut


Le premier, borborygmes, credo, approximations, café de commerce sympa ; le second, rusé, habitué des débats et qui cloue le bec à chacun avec ses impératifs « Ch'termine ! », grand "vainqueur" face aux deux alliés ; le dernier, récitant son mantra avec une conviction non entamée, souriant même de ses propos, qui fait plaisir à entendre.

Ce n'est pas une critique. Je suis prêt à écouter de nouveau cette discussion sans langue de bois qui donne un bel aperçu des camps en présence.

Oui, le plaisir vient de deviner ce qui va être dit par chacun et sur quel ton, comme lorsque l'on écoute un pièce de musique dont on connaît par coeur l'interprétation. Et avec cela, aucune aigreur, sans doute du fait de Laurent Joffrin, matois, sachant  le rôle qu'il devait jouer (ne pas être le radical du trio, savoir donner raison à ses interlocuteurs). Une pièce de théâtre en somme. Et ce pour notre plus grand plaisir ! Les trois ont dû bien rigoler après.

Nessie 

Nessie

359
Répondre en citant  
Comment évacuer un débat fondamental sur les mentalités - Jeu 12 Juin 2014, 10:57

Philaunet a écrit:Une émission, drôle, distrayante, plaisante : Qu’est ce qu’un réac ? !

Tout le monde impeccable et attendu dans son rôle :
[...]
le plaisir vient de deviner ce qui va être dit par chacun et sur quel ton, comme lorsque l'on écoute un pièce de musique dont on connaît par coeur l'interprétation. Et avec cela, aucune aigreur, sans doute du fait de Laurent Joffrin, matois, sachant  le rôle qu'il devait jouer (ne pas être le radical du trio, savoir donner raison à ses interlocuteurs). Une pièce de théâtre en somme. Et ce pour notre plus grand plaisir ! Les trois ont dû bien rigoler après.
C'est même tellement au point comme numéro, qu'on se demande s'ils ne l'ont pas répété avant. La dramaturgie est excellente : Joffrin ouvre d'entrée de jeu par un sophisme : "sa" définition du réac . Pour pouvoir tenir son rôle de militant du bien (le rôle du méchant chez Finkielkraut), il lui fallait commencer par une énormité. Convenons qu'il a dépassé tous les espoirs qu'on pouvait placer en lui.

Pour Joffrin, être réac ça n'est pas faire preuve de passéisme au plan des valeurs ou au plan du choix de l'organisation politique. Non non, être réac c'est être ennemi de la liberté et de l'égalité. Si on le suit, il faudra considérer comme réacs les maitres du Kremlin sont réacs, mais les américains eux sont le contraire de réacs. On voit l'impasse. Certainement conscient du piège où pourrait le mener une réflexion de sociologue -avec Finkie en face, Joffrin ne risque pourtant pas grand chose- il choisira un exemple de notre réalité sauciétale : le mariage pour tous. Etre contre le mariage homo c'est être réac puisque le mariage pour tous étend aux couples homos la liberté de se marier comme tout le monde (liberté + égalité, suivez-le bien). La confusion sémantique est amusante à défaut d'être habile : pour aménager les droits des couples homo il n'y avait nul besoin de changer la loi du mariage ; en faisant évoluer le PACS pour arriver au même résultat le gouvernement aurait fait l'économie d'un conflit social, aurait fait passer en loucedé PMA et GPA pour tous, mais hélas n'aurait guère satisfait le désir du lobby LGBT de se trouver aux premiers rangs de l'actu. L'affaire n'avait rien à voir ni avec la liberté, ni avec l'égalité, ni avec la vie quotidienne du réactionnaire sous la Ve République.

Le véritable progrès saucial n'avait nul besoin du mariage homo. On ne sait pas si les rangs de ses opposants sont bourrés de réactionnaires, mais il doit y en avoir autant que de fâchistes parmi les électeurs du FN, c'est-à-dire juste assez pour faire du mauvais journalisme et d'exécrable sociologie.

Du coup la définition inventée par Joffrin ne tient pas la route. Mais enfin, il fallait essayer de passer en force dès le début. Etait-ce concerté par les trois compères ? On ne sait pas. Reste le défaut de cette dramaturgie apparemment impeccable : l'auditeur ne peut pas se déprendre du sentiment que Joffrin est en train de rouler dans la farine tout son petit monde, du coup en cherchant la faille dans ce baratin on accorde moins d'importance à la suite de la pièce. C'est dommage.



Dernière édition par Nessie le Sam 21 Juin 2014, 22:53, édité 1 fois

Martin Duguiers 


360
Répondre en citant  
Re: Répliques, Alain Finkielkraut - Jeu 12 Juin 2014, 14:58

La définition importe peu, car à l'évidence, il était question de faire entendre que dans cette "cultural war" (guerre culturelle?), le "réac" est disqualifié, car contraire à l'ordre des choses à venir. Je pense que le sujet eût été bien mieux traité dans "Concordance des temps". Samedi matin, les tenants du "on-va-tous-mourir" affrontait les"mais-non-vous-exagérez" et Finkielkraut ajoutait des petits exemples qui lui hérissaient le poil sans que l'on sache bien si ce furent des détails minuscules ou des scandales de la civilisation.

Je tombe par hasard sur une phrase d'un vieux numéro de The Economist (mars 2014) à propos d'une loi en Arizona sur le mariage gay:
"And so they have treated to the realm of faith, where there is no obligation to provide argument, merely to demonstrate sincerity of belief".

Philaunet 

Philaunet
Admin

361
Répondre en citant  
À deux lettres près - Dim 22 Juin 2014, 14:47

Martin Duguiers a écrit: (...) Je tombe par hasard sur une phrase d'un vieux numéro de The Economist (mars 2014) à propos d'une loi en Arizona sur le mariage gay:
"And so they have treated to the realm of faith, where there is no obligation to provide argument, merely to demonstrate sincerity of belief".

Merci pour votre contribution. Je ne comprenais pas la citation. Après recherche, je trouve la phrase suivante dans l'article que vous citez What’s the matter with Arizona?  : "And so they have retreated to the realm of faith, where there is no obligation to provide argument, merely to demonstrate sincerity of belief."

« Aussi se sont-ils repliés dans le domaine de la foi, où il n'existe aucune obligation de fournir des arguments, où il suffit d'exposer la sincérité de sa croyance »

Pour comprendre le texte, voici la phrase précédente : "The difficulty for conservatives is that their rational contentions—that gay unions are bad for children, or the institution of marriage—have, one by one, been weighed in courts and rejected." By the way, on ne peut pas dire que la rédaction de l'article témoigne d'un anglais irréprochable...

Dans le numéro de Répliques de ce samedi 21 juin 2014, il y  a de la croyance et des arguments : L'Europe, continent d'immigration. Alain Finklielkraut a trouvé un soutien de poids en la personne d'Hervé Juvin,. Olivier Pastré, qui ne m'avait jamais fait forte impression, est à la peine (constat après écoute du quart de l'émission).

J'en profite pour me demander si ce "préguenante" à la place de "préniante" pour « prégnant » dans la bouche d'Olivier Pastré n'est pas dû à une confusion avec la prononciation anglaise du mot "pregnant".  

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/06/s25/RF_33E98F30-D316-45BB-A6E3-496505A94B5D_GENE.MP3" debut="13:47" fin="14:10"]

Il semblerait que la prononciation en "gue" ait été reçue par un dictionnaire en 1930, voir Prononciation et orthographe de Prégnant.



Dernière édition par Philaunet le Mar 13 Jan 2015, 06:36, édité 2 fois

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362
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Re: Répliques, Alain Finkielkraut -

Répliques, Alain Finkielkraut     Page 36 sur 67

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