Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

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Philaunet a écrit:Ce que XdlP et bien d'autres dans la presse mettent en exergue  et ressassent sans être contredits, c'est la nécessité du lien social et son état (généralement considéré comme moribond...).

En toute fin d'émission, la chronique de Laurent Joffrin m'a semblé être une réponse à celle de XdlP, avec notamment cette hypothèse émise par Jauffrin:
" ...la toile servirait surtout à satisfaire l'égocentrisme croissant de nos contemporains.
.....un monde où on a du mal à communiquer avec les autres et on se rattrape en communiquant avec soi-même."

Ayant très (trop?) souvent indiqué ma frustration née de la difficulté de communiquer, vous comprendrez que j'approuve l'hypothèse de Jauffrin en ce qui concerne les réseaux sociaux. La difficulté de communiquer n'est pas nouvelle (Je pense même qu'elle soit intemporelle) mais ces réseaux sociaux ont favorisé  l’énorme  illusion  que cette difficulté pouvait être éliminée.

Mais je vous laisse car je dois communiquer avec mes 243 "amis" sur Facebook...

Hier lundi, Xavier Delaporte s'insurge contre la prison des algorithmes. C'est une prison métaphorique mais qu'importe. Une meilleure métaphore eut-été celle des rails, qui certes contraignent la matière, mais rendent le transport possible. Xavier comprendra cela un jour.

Cela dit, s'il était moins nul en histoire et en sciences humaines et sociales, Xav'e aurait compris depuis longtemps que le danger des algorithmes n'est que celui de la bureaucratie dopée par la dématérialisation. Xav'e approche tout doucettement la quarantaine mais il disserte avec tout à la fois l'arrogance et l'expérience qui caractérisent les jeunes mâles ayant un peu moins de la moitié de cet âge.

Or hier lundi environ 50 minutes plus tôt c'est sur un thème très voisin que, dans une chronique bizarrement rigolarde,  Philippe Meyer traitait d'un drame contemporain : la mésaventure d'un viticulteur qui dédaigne la vaporisation de pesticides parce qu'il préfère traiter ses vignes par la lutte traditionnelle et la lutte biologique ; et qui de ce fait encourt de la rétorsion administrative toutes sortes de risques : amende meurtrière pour la survie de son entreprise, incarcération, destruction de son exploitation. Comme quoi la parasitologie est un art des plus fournis en effets pervers : les méfaits des parasites bureaucratiques viennent s'ajouter à ceux des parasites de l'agriculture.

Hélas il y a là un décalage temporel, pour le moins fâcheux : la chronique de Meyer eut été bien mieux envoyée ce mardi matin à 7h55 au ministre de l'agriculture à qui, 30 minutes plus tard, les jeunes agriculteurs reprocheront l'empilement de règlementations qui les empêche de travailler. A cette occasion, on en apprend une bien bonne : il est interdit de faire monter un apprenti sur un escabeau pour cueillir des fruits, car il pourrait se blesser ; résultat : on ne peut pas l'employer, et lui il ne peut pas s'acheter le deux-roues motorisé de ses rêves pour aller se casser la gueule dans un fossé le samedi soir, comme quoi il y a une logique. Xav'e eut pu faire son miel ou plutôt son nutella d'une réflexion sur la bureaucratie dont, en bon libertaire ignorant, il n'a visiblement jamais commencé à tenir compte dans ses hautes réflexions philosophistes.

Eh oui. Tout cela aurait été bien mieux. Mais cela ne fut pas.
Avec des "si" on mettrait Paris dans une bouteille et on ferait de France Culture une radio culturelle.


(Pour les forumeurs malicieux et seulement pour eux, penser à ajouter que si ma tante en avait on l'appellerait mon oncle - Et si mon oncle en était on l'appellerait ma tante.)

forumeurs curieux bonjour,

Une chronique du Philippe meilleure (la chronique) qui intéressera quelques-uns puisqu'un fil est consacré à la voix.
et Philippe de dire "qu'y a_t-il (orthographe/syntaxe ?) qu'y a-t-ilà l'intérieur d'une voix qui s'attache à notre âme et la force d'aimer ?  (beau rythme 9-6-6)
et d'enchaîner sur Patachou ex-patissière et géniale et généreuse chanteuse.

J'en profite pour vous signaler une photo de Patachou avec Jacqueline Joubert sur le site de Chanson Boum !(renvoi svp)dont  le  sujet de la dernière fournée était rondement mené par Lionel Michaux conservateur à la BNF. Patachou y interprète la Java des Repentis.Vous y entendrez également Marthe Chenal et non pas Cheval bien qu'elle fût amie des DADA et surtout de Picabia

L'invitée des matins était Mona Ozouf, sa voix me force à l'aimer mais est-il besoin de cela pour l'aimer?

Patachou vous tienne en gourmandise
et le premier qui se moque de mon orthographe et de ma syntaxe je lui mets une virgule sur le mur de son facedebouque.
NB : Brice Couturier est fatigué, il devrait prendre des vacances. 

Mais est-ce nécessairement fautif ? La virgule c'est bien une segmentation dans la phrase. Certains auteurs en abusent et même souvent ils le savent (Proust, Sintèx, surement beaucoup d'autres). En dehors des grands littérateurs, il y a aussi un emploi intensif de la virgule, notamment au service de la lecture silencieuse. On peut même user de deux virgules dont une d'entrée et une autre de sortie. Et même une virgule unique peut servir à mettre en relief la subordonnée qui suit, quand bien même celle-ci achève la phrase. Dans d'autres cas, elle peut-être sur-employée au service de la performance orale et là on va la trouver d'abondance sur l'épreuve donnée en lecture ; ou inversement mais toujours en lien avec l'oral, par souci de rester aussi proche de ce qui a été effectivement réalisé à l'antenne on ne va pas s'en priver dans la transcription après-coup (je dis après-coup et non "postérieure" car ici il y a danger : n'usez jamais de l'adjectif 'postérieur' quand vous répondez à Philaunet car ça lui donne une furieuse envie d'en botter quelques uns, de postérieurs, probablement ceux de Chaveroux et Bouscarel et là plutôt que "après-coup" c'est "coups après" ).

Evidemment, qu'on vienne me demander de répéter ce que je viens de suggérer : que ces transcriptions de chroniques sont pesées, pensées, élaborées, comment serait-ce possible puisqu'elles sont truffées de fautes ? Ahem certes. Je ne parierais pas...  C'est plutôt de manière générale que j'ai défendu l'inflation de virgules, notamment en forum où l'écriture est si proche de la langue parlée.

Nessie a écrit:Mais est-ce nécessairement fautif ? La virgule c'est bien une segmentation dans la phrase. Certains auteurs en abusent et même souvent ils le savent (Proust, Sintèx, surement beaucoup d'autres). (...)

Je réclame en la matière l'arbitrage impartial de notre savant contributeur, Antoine Arnoux.

En fait on doit pouvoir discerner entre les emplois fautifs de la virgule avant le pronom relatif (indépendamment de son inflation comme tic d'écriture) et les cas où elle peut être conseillée ou même requise. La virgule est prohibée quand elle sépare ce qui ne doit pas l'être et isole une partie de proposition devenue incomplète. Mais elle peut être conseillée pour mettre en relief une partie de la phrase.

Le problème c'est que ce choix demande une compréhension fine du texte. Or les enseignants risquent d'oublier que chez l'adulte, l'usage de la langue est le plus souvent retourné à l'irréfléchi sinon au réflexe. Et là où il y a de quoi hurler, c'est quand on a le sentiment de plus en plus net que c'est le cas même chez des gens dont le métier est la production de matériau verbal. Je pense en premier lieu à certains des comédiens de chez la petite Richeux, qui pourtant sortent du fameux Consse ; et je pense aussi aux radioteurs ici épinglés, dont tout indique que malgré leur agrégation de Lettres ou de Langue (voyez des Delaporte, des Clarini, des Trappenard) ils ont tout oublié de la grammaire scolaire car malgré leur statut d'ex-étudiants d'élite ils s'expriment moins bien que des postiers de la IVe République (âge d'or de la Poste il est vrai).

Et quand je dis 'malgré', vu l'idéologie courante chez les animaux de séminaire, peut-être faudrait-il plutôt dire "à cause". Ainsi je me souviens de m'être fait fusiller (à l'eau tiède de la structurale) dans une discussion en TD de linguistique pour avoir mentionné ce simple fait que les verbes "être" et "avoir" n'étaient pas que des auxiliaires, et d'ailleurs pas les seuls verbes auxiliaires dans le système verbal français. Ma faute immense était d'en être resté accroché à ce concept d'auxiliaires, concept méprisable parce que scolaire. Je me demande même par quelle distraction ma camarade quand elle m'a répondu que c'était là une notion dépassée, a oublié d'ajouter que c'était un concept bourgeois. Franchement il ne manquait plus que ça pour que son intervention furibarde soit complète et puisse être classée "trois étoiles" dans mon sornettier de la semaine.