Bon, Stein, la bonté, l'honnêteté de Finkielkraut sont , sans doute, des qualités que je ne peux prouver; c'était, je vous le concède, un peu naïf. Cependant, vous lui accorderez, j'espère, une grande sensibilité.
La question n'est pas vraiment là car il existe des tas de gens bons et droits qui n'ont aucun talent de polémiste, ou d'écrivain, ou d'animateur de débats.Il se trouve que Finkielkraut se saisit de questions très importantes qui agitent actuellement la société et qu'il fait entendre un autre son de cloche. Dans la plupart des médias, tout va toujours bien, c'est La petite maison dans la prairie. Si ça ne va pas, on va tout régler en étant gentil et en y mettant de la bonne volonté.
On en a marre, marre, marre, d'entendre ces paroles infantiles, notamment à FC.Et c'est l'hypocrisie de tous ces braves gens qui ne savent absolument pas comment vivent la majorité des gens, qui racontent n'importe quoi, qui me révulse.
Il y a encore quelques minutes , j'entendais quelqu'un, chez Caroline Broué, (Elie Kazan?), dire que, dans la rue, il ne rencontre que la misère!Oui, il y a une certaine catégorie de la population qui est devenue misérable, il y a des mendiants, mais enfin! la grande majorité des gens semble plutôt heureuse et en tous cas, bien nourrie et bien vêtue.
Finkielkraut essaie d'identifier les problèmes. Il est souvent caricatural, obsessionnel,parce que, lui aussi, n'a pas accès aux endroits où ils se révèlent: école, ghettos de banlieue, etc Mais, au moins, il agite sans arrêt le chiffon rouge .
Vous dites que c'est un homme de spectacle; peut-être, mais son discours, plus simple, passe mieux que celui de bien d'autres. Par exemple, sur le sujet de l'école que je connais bien, on trouve un certain nombre d'auteurs qui ont bien analysé la catastrophe, mais encore faut-il savoir s'exprimer clairement dans les médias.Lui, il privilégie la chute de l'autorité, le refus de l'élitisme: ce n'est qu'une petite partie de la question mais c'est bien d'oser en parler.La question de l'apprentissage de la langue lui semble primordial, c'est juste mais il y a aussi la nullité des élèves en mathématiques par exemple qui questionne.
Il ne nous mène pas sur le chemin du Front National, c'est l'inverse: il nous invite à penser (et les Frontistes, eux, ne pensent pas ou font semblant)