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Magnifique émission que celle d'aujourd'hui, avec Jean Clair et Régis Debray sur le "fun" contemporain(c'est à dire, le soi-disant "art contemporain"). Régis Debray est un pédagogue, il explique sa position et ne reste pas dans la seule opinion.
Je souscris aussi à l'opinion de Nessie sur Finkielkraut et sa trouvaille: "Finkielkraut est le Voltaire de ce siècle" me semble juste.Le disqualifier en raison de quelques épisodes où il s'est laissé aller à sa paranoïa personnelle est injuste: pourquoi veut-on qu'il soit parfait?

antonia a écrit:Magnifique émission que celle d'aujourd'hui, avec Jean Clair et Régis Debray sur le "fun" contemporain(c'est à dire, le soi-disant "art contemporain").

Ce dialogue est à rapprocher de celui du 9 qu'on commenté dans les posts précédents. Dans les deux cas, nous avons une discipline artistique qui s'est coupée du sens commun, aussi bien du goût que de l'esthétique. Dans les deux cas, il s'agit de consommation de signe : la musique reste ésotérique et intellectuelle. L'Art dit Contemporain tel qu'il est vilipendé ce matin, c'est celui qui prospère sur le gadget conceptuel, mais au delà du snobisme intellectuel, là où la première est subventionnée, le second est l'objet d'un business délirant.

Finkielkraut aurait gagné, toutefois, à inviter face à l'un des deux loustics quelqu'un qui aurait pu discerner non pas la réalité sociologique, mais l'intérêt artistique réel de ce qui circule sous le nom d'Art contemporain. En évitant si possible les philosophes, comme Michaud qui s'enlise trop souvent dans les abstractions, comme si en la matière on n'en était pas déjà saturé.  J'aurais plutôt vu et apprécié d'entendre Jean Daive ou Elisabeth Couturier.

antonia a écrit:Je souscris aussi à l'opinion de Nessie sur Finkielkraut et sa trouvaille: "Finkielkraut est le Voltaire de ce siècle" me semble juste.

attention les écrits restes...et pour le ridicule il n'y a pas  prescription.

Allons , comparer l'immense Voltaire au tout petit petit Finkielkraut . Même lui , Finkielkraut , vous reprendrait sur cet insupportable nivellement des valeurs..

Moi je parierais ma montre contre un verre d'eau que d'ici  deux ou trois décennies  on se rappellera plus d'un Finkielkraut comme d'une espèce de Jean Cau   ... c'est déjà pas mal.

Mon cher Terki, je me fiche bien d'être ridicule puisque je le crois. Pourquoi? En raison des qualités humaines de cet homme(droiture, bonté-excusez-moi, je sais que c'est ridicule de parler de bonté-, capacité à l'auto- critique, ténacité à défendre ce qu'il croit et qui n'est pas dans l'air du temps).Finkielkraut défend l'école de la République depuis fort longtemps, il défend les penseurs sincères comme Camus et bien d'autres, il ne croit pas comme Rousseau que l'homme est naturellement bon et que c'est la société qui le pervertit.Alors on le déteste pour tout cela. Oh, bien sûr, il y a la question de l'immigration, pour laquelle on le hait encore davantage et on lui fait savoir.Bref, il réfléchit et ne craint pas de s'exposer.
Beaucoup de ressemblances avec Voltaire et ce que j'écris est très , très loin d'être exhaustif, ma culture étant bien trop légère..
Quant à Jean Cau, c'était un polémiste mais j'avoue que mes souvenirs sont très flous.Ils n'ont rien de semblable, me semble t-il.

Antonia ,
Vous êtes une admiratrice de monsieur Finkielkraut .
Je ne crois pas qu'il soit un saint .
Je le crois plutôt cabot .
Assez parano.
Très égocentrique .
Excellent débatteur .
Brillant pour le meilleur et le pire
Pro israélien jusqu'à l'aveuglement .
Et Laissons Voltaire au Panthéon .
Je pense qu'Alain Finkielkraut est plus en phase avec la société qu'il n'y paraît .
Il n'est pas si mal aimé que cela.

Stein: j'ai bien lu
"on" va y réfléchir....

antonia a écrit:"Finkielkraut est le Voltaire de ce siècle" me semble juste.Le disqualifier en raison de quelques épisodes où il s'est laissé aller à sa paranoïa personnelle est injuste: pourquoi veut-on qu'il soit parfait?

Je ne sais qui le voudrait parfait mais je tire quand même mon chapeau à l'artiste Finkielkraut. Passer pas mal de temps à parler de l'Islam et de la Turquie dans le cadre d'une émission consacrée à l'art contemporain, il fallait le faire. Malheureusement, les "quelques" épisodes où il se laisse aller à sa paranoia sont trés nombreux. Je n'ai aucuns doutes que sa "promesse" de revenir bientôt sur le sujet de l'Islam et la Turquie sera tenue.

Stein, vous renforcez le rapprochement entre les deux hommes, et pas seulement parce que vous voyez dans les deux cas un polémiste de grande force. Ce que vous écrivez à charge sur Finkielkraut s'applique assez bien à Voltaire qui (je reprends vos mots) était loin d'être un saint. Qui était égocentrique, et probablement bien plus que Finkielkraut c'était un cabot, par exemple quand il faisait courir la nouvelle de sa mort avant de proposer au public une nouvelle pièce qui ainsi profitait de ce coup de publicité. C'était un esprit ingénieux et qui comprenait fort bien les mécanismes de la société de son temps. Il ne se serait pas lancé dans une polémique aussi risquée sur l'abolition de la torture comme instrument judiciaire, s'il avait pensé qu'il serait un incompris : il savait que la polémique serait dure mais il la croyait mûre. Cela dit, il prit ses précautions pour ne pas laisser ses os en paiement de ses écrits polémiques. Et là justement, se ménager la possibilité de passer en Suisse comme il l'a fait en résidant à deux pas de la frontière, était-ce paranoia, ou précaution ? En tous cas je ne vois pas Finkielkraut s'inventer des ennemis : ils sont là, à l'intérieur de FC comme ce pauvre Bourmeau qui a eu le culot de lui demander en direct sa démission, dans une matinale de 2006. Quant au soutien à Israël, c'est un point qui me semble difficile à faire entrer dans la comparaison des deux hommes, car je ne vois aucune équivalence possible avec ce qui en ces temps-là ne s'appelait pas encore géopolitique. Encore qu'en la matière, Voltaire n'était pas une lumière, avec son dédain pour les quelques arpents de neige qu'était le Canada.

Pourtant, il y a là une intéressante question de philosophie-fiction : peut-on trouver dans les écrits et les prises de position de Voltaire des principes moraux et politiques qui seraient aujourd'hui opposables à Finkielkraut ? Et que Voltaire lui-même appliquait en ces temps-là, dans des affaires où il se trouvait idéologiquement impliqué ? Honnêtement je n'ai pas le début du commencement d'une réponse. Mais hormis la question d'Israël, je répète que le rapprochement entre les deux hommes est consolidé plutôt qu'invalidé par vos remarques.

Cher Nessie
Vous avez la plume facile ,l'art de tailler des costards,ou de panthéoniser selon.( enfin quand même moins )
Je répondais à Antonia qui  semblait attribuer des qualités comme la bonté ,l'honnêteté au grand homme .
Je voulais dire qu'elle se trompait .
Que c'était un homme de spectacle .
Vous abondez d'ailleurs dans mon sens ,je vous remercie .
Mais je distingue ce qui fait une personnalité et une œuvre .
Je suis très circonspect sur l'originalité de son œuvre .
Et La comparer à celle de Voltaire , il fallait oser .
Le père des Lumières !
Vous le présentez aussi comme entouré d'ennemis , cela relève- t- il de votre propre paranoïa ? vous avez des informateurs  à France culture ? Dites nous .
Il paraît que son émission est très écoutée , tant mieux , c'est une bonne émission .l'homme a du talent . Cela  fait  vingt ans  ! Et Il n'est pas ostracisé , on le voit partout .
Mais je crains pour lui qu'il se trouve embarqué ,malgré lui peut être , vers d'autres rives .Et qu'aujourd'hui en France il trouve un certain écho . Justement loin de Voltaire .
Écoutez le simplement .