Il faudrait dire en premier lieu que la mort de Mandela est un des deux ou trois cas ideal-typique de non-événement. En matière de disparition d'un leader politique, l'accident d'avion qui avait décapité le pouvoir Polonais, la maladie et la mort d'Andropov, l'attentat contre le président du Rwanda, la mort de Djeorges Pompidou, l'assassinat de Kennedy, sont des événements. A Berlin la chute du Mur avait-elle donné lieu à tant d'efforts ? Du programme spécial, oui, et en direct, mais sur quelle durée ? Une demi-après-midi, ou bien 24h non-stop ? Je ne sais pas, je ne sais plus, je n'ai jamais su : ceux qui s'en souviennent pourront répondre.
En second lieu, cette mort avait déjà été planifiée dans le programme en juin dernier, mais l'intéressé avait eu le mauvais goût de ne pas passer l'arme à gauche à ce moment, malgré la débauche de moyens audiovisuels envoyée sur place. Et quand il claque, 6 mois plus tard, alors que les médias ont eu le temps nécessaire pour peaufiner chacun sa nécro, France Culture se fend d'un programme esspécial mais trouve le moyen de foirer le lancement. La honte !
Et puis, si la carrière politique du disparu n'avait été aussi exceptionnelle, ou s'il elle n'avait été à ce point en phase avec les grands combats idéologiques, le non-événement aurait été encore moins culturel. Et déjà, il l'est très peu. La direction a surtout voulu célébrer une icône digne du paradigme idéologique de France Culture. Là, le choix est parfait.
Mais la direction a voulu aussi montrer sa réactivité, sa capacité à faire du programme au débotté. Le choix est mauvais et l'échec est patent. On vous sert du réchauffé, braves gens.
En fait, France Culture n'a jamais été aussi snob que maintenant. Simplement, le snobisme culturel et le snobisme socio-économique ont été remplacés par le snobisme idéologique.
Dernière édition par Nessie le Sam 07 Déc 2013, 21:27, édité 2 fois