Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

L'invitée des matins de France Culture le  31/07/2023.



Lucile Boulanger : grâce à la viole de gambe, jeter un pont entre Lübeck et Vienne.

Après la belle photo, passons à l'entretien (au téléphone). Q. Lafay, à l'aise avec les politistes et sociologues (car il est sur France Culture), l’est moins avec les artistes (forcément, il est sur France Culture). Son équipe lui a préparé les questions de son interview (espérons qu'elles ne viennent pas de lui) et ça accroche :

"Prélude et fugue pour clavier en ut majeur de Jean-Sébastien Bach, Lucile Boulanger, un morceau que vous interprétez, il me semblait que Jean-Sébastien Bach n'avait jamais composé pour la viole de gambe" : [son mp3="https://rf.proxycast.org/0bae6bbf-0472-4255-bc8c-7b67680ce8a0/13983-31.07.2023-ITEMA_23450277-2023C16450S1212-21.mp3" debut="05:00" fin="07:30"]

Le tiret ici crée de la gêne "Lucile Boulanger Violiste française (Paris, 1986-)", "née en 1986" était impossible à écrire ? Il fut aussi un temps où l'on ne donnait pas la date de naissance des femmes avant leur décès.

Au sujet du regain d'intérêt pour la viole de gambe, la musicienne précise que "cela fait plus d'un siècle, donc ce n'est pas un phénomène de mode. C'est un instrument qui a une voix très singulière, un son très différent de celui du violoncelle, un son plus riche, avec beaucoup plus d'harmoniques, peut-être plus proche de la voix humaine. Elle explique ce succès par le caractère humain de l'instrument : "il a une humanité dans sa fragilité. Le fait que ce soit resté un outil très imparfait qui se soit arrêté dans l'histoire de la musique, cela fait écho à notre humanité, à notre vulnérabilité. On n'entend pas une machine qui produit systématiquement un son parfait. Il s'agit d'un instrument capricieux qui d'une fois à l'autre ne va pas répondre de la même manière, qui n'est pas standardisé."

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À propos de Lucile Boulanger, on la voit et l'entend dans l'ensemble de François Lazarevitch, Les Musiciens de Saint-Julien signalé dans le billet de 2019 La Normandie à l'honneur.

France Culture a franchi la ligne jaune dans "Sabotage", la pensée d’Andreas Malm en action [26 07 2023]  et le présentateur des Matins et la directrice de la station devraient faire l'objet d'une enquête pour violation grave de la déontologie du service public. Comment en effet, peut-on aussi complaisamment laisser quelqu'un faire de la propagande pour le sabotage d'infrastructures, sans un moment apporter une contradiction ? Quentin Lafay, au lieu d'être un arbitre, apporte même implicitement son soutien et celui de l'équipe des Matins au réalisateur du film "Sabotage" durant les 20 minutes que dure ce monologue politique où sont assénées affirmations sujettes à caution et accusations toutes plus graves les unes que les autres ?

Il serait possible de commenter cet "entretien" pour en signaler toute la faillite intellectuelle et éthique. Cependant, une première écoute ayant déjà été assez éprouvante, on en donnera des extraits et le lecteur consultera le descriptif, lequel, fort sélectif, minimise largement les assertions du réalisateur.

Le cinéma politiquement engagé [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-26.07.2023-ITEMA_23447207-2023C16450S0207-21.mp3" debut="01:53" fin="02:42"]

Mise sur le même plan de la "Boston Tea party" (jeter des ballots de thé à la mer) et du sabotage d'un oléoduc [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-26.07.2023-ITEMA_23447207-2023C16450S0207-21.mp3" debut="04:38" fin="05:15"]

Le droit moral d'un pipeline à exister... [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-26.07.2023-ITEMA_23447207-2023C16450S0207-21.mp3" debut="07:36" fin="08:13"]

Traiter les écologistes de terroristes ; les terroristes ce sont les autres [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-26.07.2023-ITEMA_23447207-2023C16450S0207-21.mp3" debut="13:28" fin="15:35"]

"Merci beaucoup et bravo" [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-26.07.2023-ITEMA_23447207-2023C16450S0207-21.mp3" debut="19:17" fin="19:25"]

Revenant sur son choix du film d'action pour adapter un essai théorique, Daniel Goldhaber explique qu'un documentaire "n'arrivera pas à imaginer un monde qui n'existe pas ou qui pourrait exister." Selon lui, les documentaires ne parlent pas au public de la même façon qu'une fiction : "l'œuvre dramatique parle vraiment au public. Lorsqu'on apporte des idées dans le langage du cinéma commercial culturel américain, cela a une grande valeur parce qu'on apporte un message qui devrait pouvoir s'inscrire dans la conversation quotidienne, dans la culture mainstream."

"Andreas Malm démontre qu'il faut pouvoir monter une résistance plus solide face au changement climatique, parce que les enjeux sont véritablement apocalyptiques," explique le réalisateur, pour qui le sabotage des infrastructures prôné par le théoricien suédois est justifié. "Quelle est la cible justifiable pour le mouvement climatique ? On ne peut pas réduire l'ennemi à une personne, une entreprise, c'est un problème systémique à l'échelle mondiale. Pour Andreas Malm c'est l'infrastructure elle-même qui constitue une cible justifiable. D'un point de vue moral, un pipeline n'a pas un droit inhérent à l'existence, surtout s'il provoque la destruction, la mort à une échelle massive. Si une personne vous tient un fusil à la tempe, vous avez le droit de vous débarrasser de cette arme. Or, ici, c'est l'industrie fossile qui tient un canon à la tête de l'humanité."

Le volume de ce billet est inversement proportionnel à la consternation et à la souffrance d'auditeur ressenties à l'écoute des dix premières minutes de cette double séquence de 40 minutes (l'écoute au-delà serait de l'auto-destruction).  Aussi je serai très bref sur Jardins actuels, laboratoires esthétiques Vendredi 4 août 2023.

Pour les amateurs, retranscription d'extraits choisis sur la pages descriptive de l'émission.

À l'occasion des "Rendez-Vous Nature 2023" qui se déroulent jusqu'au 27 août 2023, les Matins d'été reçoivent Gilles Clément, artiste jardinier, et Frédéric Achille et Justine Gautier des jardins botaniques du Muséum d'Histoire naturelle de Paris.

Sur l'esthétique des jardins : "la beauté des jardins c'est ce qui [vient] en dernier" [son mp3="https://rf.proxycast.org/1db6d2c9-5a69-4883-a001-4de9d92e0566/13983-04.08.2023-ITEMA_23453290-2023C16450S0216-21.mp3" debut="07:01" fin="10:30"]

Ce qu'est devenue France Culture ! Il faut dire qu'avec Julie Gacon (JG), clone vocal d'Olivia Gesbert, on ne risque pas d'aller très loin. JG a fait le tour de nombre d'émissions et définit, avec plusieurs autres employées promues par l'ex-directrice Sandrine Treiner, l'esprit médiocre et la pratique militante de notre station nationale.

Que vient faire sur la radio culturelle ce numéro intitulé Précieuses piscines municipales du 15 08 2023, avec évidemment une photo Getty complètement hors sujet ? C'est du France Inter de base, une sorte de Téléphone sonne sans téléphone avec pour objectif principal de mettre en lumière une amie, sans doute, une Parisienne qui a quelque chose à vendre sur un compte R.S. (elle fait néanmoins un éloge appuyé des piscines de Strasbourg). Les deux autres intervenants sont au téléphone et ne sont pas inintéressants :
• Emmanuel Auvray Enseignant chercheur au laboratoire Histemé - Histoire, Territoire, Mémoire - de l’université de Caen
• Cornelia Hummel Professeure associée au Département de sociologie et membre de l'Institut de recherches sociologiques (IRS) de l'Université de Genève

Mais JG a un discours à faire entendre, celui qui ne sera pas vraiment repris par les enseignants, sauf en quelques banalités : la crise écologique et faire commun (cette tarte à la crème quotidienne). On sent aussi une critique du privé dans les propos de JG , mais ce n'est pas trop appuyé.

Emmanuel Auvray connaît bien le sujet de la gestion des établissements de bains, tant les aspects matériels que les ressources humaines. Quant à Cornelia Hummel, son domaine est celui des piscines d'été.

Du premier on retiendra la question de la différence entre les MNS et les BNSSA et les difficultés que cela génère ; de la seconde un passage pertinent sur les plongeoirs : [son mp3="https://rf.proxycast.org/7a33586b-1fe8-4277-bbcc-c4310dab9221/13983-15.08.2023-ITEMA_23459984-2023C16450S0227-21.mp3" debut="34:59" fin="37:18"]

Une mention des maillots de bain pour signaler, évidemment, l'égalitarisme qu'il produit.... Le burkini est abordé brièvement par Cornelia Hummel pour signaler l'origine de son autorisation en Suisse.  Mention aussi des personnes âgées, toujours par Cornelia Hummel, et de la pratique de la marche dans l'eau. Il n'aura pas été question des handicapés, des usages de type aquagym, et des problèmes de discipline. Il eût fallu inviter un agent de sécurité et un MNS. Mais FrCu a préféré faire écouter un extrait de film caricatural pour représenter cette dernière profession. Quid des agents d'entretien qui se lèvent à 3h30 pour commencer à travailler à 5h du matin afin que certaines piscines ouvrent à 7h ? Ils connaissent eux aussi très bien les piscines et pourraient en parler. Mais une jeune influenceuse avait plus sa place à FrCu qu'un jeune homme récurant des sols et des casiers...

Concernant les "incivilités" dans les piscine, silence. Une étude sociologique serait ici la bienvenue, mais exceptionnellement France Culture ne s'y risquera pas, cela pourrait bouleverser sa vision angélique du monde contemporain.

Une émission, donc, qui aurait dû être diffusée par France Inter et non par la radio culturelle. La mission de cette dernière est l'approfondissement, par exemple ici des usages de l'eau récréative et d'hygiène dans l'histoire récente ou longue (la création de bains-douches en Europe pour pallier l'absence de salles de bain à domicile) et dans diverses sphères géographique et religions (voir l'Asie). Mais ce genre d'émissions de savoir avec des historiens, dans un dialogue monté ou dans un documentaire, ne sera pas produit, car le bavardage en direct sur l'actualité est devenu la norme à la radio culturelle.

Dans cette chronique, lieu de la promotion d'entreprises commerciales satisfaisant les critères de France Culture, Les algues : pilier de la transition écologique et économique [02 octobre 2023], on apprend par la voix d'un "Conseiller Océan au Pacte Mondial des Nations Unies " que dixit "On ne sait pas comment nourrir le monde".  Annabelle Grelier et Anne-Laure Chouin n'ont rien trouvé à redire à cette affirmation et l'ont laissée au montage. Les algues pour "nourrir le monde", mais bien sûr ! Et le reste à l'avenant.

France Culture et l'information rigoureuse...

Retour sur un numéro des Matins d'été du 18 juillet 2017 animés par un sot qui coche toutes les cases de l'idéologie de France Culture : le féminisme, la lutte des classes, l'arrogance vis-à-vis de "la province" : Jane Austen, toujours vivante.

Comme chacun sait, les adaptations d'une œuvre littéraire ne peuvent être que cinématographiques et télévisuelles.  L'ignorance de l'adaptation radiophonique dans toute sa splendeur : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.07.2017-ITEMA_21388562-2.mp3" debut="00:19" fin="00:35"]

Laurent Folliot, Maître de conférence Paris IV, spécialiste du romantisme anglais : "Il y a quand même un bémol à apporter à une telle vue [la lecture féministe]" : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.07.2017-ITEMA_21388562-2.mp3" debut="09:53" fin="11:00"]

Laurent Folliot, les logiques de l'adaptation cinématographique ; ce qui passe à la trappe : la subtilité de l'écriture, l'incertitude du jugement moral, exemple d'"Emma"  : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.07.2017-ITEMA_21388562-2.mp3" debut="14:45" fin="17:46"]

Adaptations de romans de Jane Austen sur France Culture répertoriées sur le site : aucune.

BBC 4 : Northanger Abbey ; Sense and Sensibility ; Emma, etc.

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t948p120-les-matins-de-france-culture#39154) a écrit:Retour sur un numéro des Matins d'été du 18 juillet 2017 animés par un sot qui coche toutes les cases de l'idéologie de France Culture : le féminisme, la lutte des classes, l'arrogance vis-à-vis de "la province" : Jane Austen, toujours vivante. (...)

Ajoutons à ces cases, avec le numéro du 7 août de la même année Jusqu'où peut-on repousser les limites du corps humain ?, la haine de l'innovation technologique, la passion de la régulation et du contrôle, la fascination pour le quantitatif et les têtes de gondole. On est vraiment sur France Culture avec ce numéro et tous ceux de cet été 2017 qui illustrent l'idéologie et la tournure d'esprit d'une station, dite culturelle, depuis 15 à 20 ans.

Un débat, dont le prétexte était la tenue des championnats du monde d'athlétisme, qui tourne à vide et où Lucas Menget rame pour faire dire des platitudes à ses invités, dont l'un a des livres à vendre.

Ce qu'on aime avec France Culture, c’est le "nous" et puis les millions et les milliards à la louche :  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-07.08.2017-ITEMA_21402199-0.mp3" debut="03:53" fin="04:50"]

Un peu du délire du professeur de philosophie, le fantasme du sans corps : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-07.08.2017-ITEMA_21402199-0.mp3" debut="05:45" fin="06:50"]

Le cyborg ; la fusion de l'organisme avec les machines [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-07.08.2017-ITEMA_21402199-0.mp3" debut="12:00" fin="13:45"]

Et, enfin, il était temps, le progrès technologique au service des handicapés), mais dans le contexte de la méfiance, bien sûr : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-07.08.2017-ITEMA_21402199-0.mp3" debut="13:58" fin="15:18"]

Le sport à France Culture : les grands événements professionnels et le dopage. Il ne sera jamais question sur cette antenne de la culture physique et de son histoire sur la longue durée, jamais de la pratique de sports dits confidentiels et des raisons pour les choix de leurs adeptes (l'aviron, l'escalade, le water-polo, le tir à l'arc, etc.), jamais du travail mental effectué pour arriver à une performance, jamais de l'usure physique et psychique des pratiquants réguliers, même amateurs, etc.

France Culture croit prendre du surplomb alors qu'elle ne fait que suivre les modes et clichés en séloignant de la réflexion approfondie. En sport comme en d'autres domaines.

Allez, faisons un pas de côté pour saluer les ingénieurs qui ne vivent pas dans le monde de France Culture et qui n'y ont aucune place, sinon celle d'être suspects...

"Percée majeure dans le traitement de la maladie de Parkinson : une neuroprothèse permet de restaurer une marche fluide". 06 Nov 2023 | Par INSERM (Salle de presse)

Et Après un AVC, un exosquelette flexible permet d’améliorer la marche  Le Monde Publié le 29 juin 2023 à 06h00, modifié le 04 juillet 2023.

Peut-on encore améliorer les performances des sportifs ? L'être humain a-t-il atteint ses limites ? Faut-il améliorer l’espèce humaine ? La technique peut-elle permettre de donner naissance à un homme augmenté ? Pour répondre à ces questions, nous recevons :

Geoffroy Berthelot, chercheur à l’Institut de Recherche biomédicale et d’Épidémiologie du Sport (IRMES)

Jean-Michel Besnier, professeur de philosophie à l’université Paris-Sorbonne, co-auteur de Les Robots font-ils l’amour ? Le transhumanisme en 12 questions (éditions Fayard, 2016, en collaboration avec Laurent Alexandre) et de Demain les posthumains : le futur a-t-il encore besoin de nous ?, éditions Fayard

Qui écoute réellement la matinale de France Culture ? Ces confettis de bavardage superficiel arborant les couleurs habituelles du rouge, du violet et du vert pour dire ce qui est mauvais (car à France Culture on moralise du matin au  soir) : la consommation, l'argent, le pétrole, l'administration publique, Twitter, et ce qui est bon : les arbres, les taxes, les femmes, surtout la maire de Paris soutenue en filigrane par la station depuis des années.

Une matinale de France Culture qui soit une incitation culturelle et non une série de critiques de la société et des injonctions à la changer ? Il n'y a pas. Et même des séquences à caractère culturel le vendredi ou le samedi se révèlent pour ce qu'elle sont : des remises en question systématiques de ceci ou cela. Voir les derniers vendredi et samedi.