En parler ou pas ? C'est l'éternelle question, toujours plus actuelle. En parler, même en très mal, c'est faire connaître, donner de la visibilité. Ne pas en parler ressemble à de l'ignorance, de l'indifférence, de la complicité. Ressemble.
Il est pour le moins curieux que François Saltiel, "journaliste, producteur de ''Un monde connecté'' sur France Culture" n'ait pas compris la leçon de deux membres du parti politique LFI donnée dans une réunion publique sur la manière de faire monter un événement : faire s'indigner les contradicteurs qui vont relayer l'événement partout en le dénonçant, ce faisant lui donnant une actualité que ses propagandistes n'auraient jamais pu atteindre.
François Saltiel relaie donc, pour s'en indigner, la chanson raciste que sans doute de nombreux auditeurs ignoraient. Ainsi en fait-il la promotion. La chronique est désormais en ligne et référencée sur Internet, elle y restera.
"Je partira pas" : le remix musical xénophobe qui inonde les réseaux sociaux le mercredi 26 juin 2024*.
À noter que le lien URL conserve le titre original de la chronique : "je-partira-pas-la-musique-nouvelle-arme-des-fascistes". Pourquoi donc ce titre a-t-il été modifié ? Et publié initialement ?
François Saltiel n'a probablement pas produit cette chronique en réfléchissant à la responsabilité du journaliste et à la mission de service public (qui n'a pas à être une caisse de résonance politique). On peut supposer une arrière-pensée du susdit : se mettre lui-même en valeur pour attirer l'attention de futurs employeurs. Il n'est en effet pas reconduit dans son émission hebdomadaire. Il a néanmoins annoncé qu'il tiendrait une chronique dans les Matins de France Culture, ce qui ne lui rapportera pas les mêmes revenus (n'oublions pas cette dimension essentielle de ceux qui défendent leurs émissions comme fondamentales...). Il est permis de douter que l'intelligence journalistique de la séquence matinale progresse de manière vertigineuse.
Il est pour le moins curieux que François Saltiel, "journaliste, producteur de ''Un monde connecté'' sur France Culture" n'ait pas compris la leçon de deux membres du parti politique LFI donnée dans une réunion publique sur la manière de faire monter un événement : faire s'indigner les contradicteurs qui vont relayer l'événement partout en le dénonçant, ce faisant lui donnant une actualité que ses propagandistes n'auraient jamais pu atteindre.
François Saltiel relaie donc, pour s'en indigner, la chanson raciste que sans doute de nombreux auditeurs ignoraient. Ainsi en fait-il la promotion. La chronique est désormais en ligne et référencée sur Internet, elle y restera.
"Je partira pas" : le remix musical xénophobe qui inonde les réseaux sociaux le mercredi 26 juin 2024*.
À noter que le lien URL conserve le titre original de la chronique : "je-partira-pas-la-musique-nouvelle-arme-des-fascistes". Pourquoi donc ce titre a-t-il été modifié ? Et publié initialement ?
François Saltiel n'a probablement pas produit cette chronique en réfléchissant à la responsabilité du journaliste et à la mission de service public (qui n'a pas à être une caisse de résonance politique). On peut supposer une arrière-pensée du susdit : se mettre lui-même en valeur pour attirer l'attention de futurs employeurs. Il n'est en effet pas reconduit dans son émission hebdomadaire. Il a néanmoins annoncé qu'il tiendrait une chronique dans les Matins de France Culture, ce qui ne lui rapportera pas les mêmes revenus (n'oublions pas cette dimension essentielle de ceux qui défendent leurs émissions comme fondamentales...). Il est permis de douter que l'intelligence journalistique de la séquence matinale progresse de manière vertigineuse.
* Un hymne raciste circule activement sur les réseaux sociaux. Son titre : « Je partira pas ».
La faute de français est volontaire, une faute de goût, qui n’est rien a côté des paroles nauséabondes composant cette chanson. Quelques rimes de ce remix electro : « tu partira, comme t’es venu tu t’en ira, quand va passer Bardella, tu vas retourner chez toi, tu partira avec ta Fatma, fini le RSA, le bateau n’attend pas, tu pourra prier toute la journée, là tu commences à nous gonfler ». Des propos xénophobes, racistes, diffusés en boucle sur X, TikTok et YouTube.
La vidéo a été vue des millions de fois dans la fachosphère et - cruelle magie des algorithmes - elle remonte progressivement à la surface des fils d’actualités de nombreux utilisateurs qui se trouvent exposés à ce chant synchronisé à une vidéo. On y voit la silhouette d’une jeune femme derrière une platine de DJ. Le morceau est signé d’une certaine « Grazy Girl », et sa première diffusion remonte au 21 juin, jour de la fête de la musique.
Du racisme en musique
On peut également lire l’intitulé « Bardella Music », sans que le leader du Rassemblement national ne soit à priori lié au contenu. L’allocution « Je partira » est une référence à une autre vidéo de 2023, montrant une personne menottée par des policiers, forcée à monter dans un avion, qui répète sous la contrainte : « Je partira pas ». Ce cri est donc devenu - pour les auteurs du remix - le symbole d’une victoire : celui des expulsions du territoire et de la lutte contre l’immigration.
Les paroles, énoncées par une voix féminine, auraient été générées par un programme d’intelligence artificielle. Les auteurs de la publication et du chant robotique, anonymes, participent au sentiment de déshumanisation.
Ce militantisme à la forme musicale est particulièrement viral et a été beaucoup décliné sur TikTok, la plateforme se prêtant à la pratique des remix et autres synchronisations musicales. Les utilisateurs qui véhiculent des idées extrémistes s’en donnent à cœur joie.
Des cas similaires ont récemment émergé en Allemagne, avec la reprise du titre de l’Italien Gigi d’Agostino, "L’amour toujours", transformé en chant de haine : "Auslander Raus", ou « Dehors les étrangers ». Toujours une obsession commune : l’immigration, perçue comme un péril. Un mauvais buzz qui a contraint plusieurs responsables politiques allemandes à condamner cette reprise, et la fédération autrichienne de football à renoncer à la chanson d’origine, qui devait être son hymne pour l’Euro.
Les politiques se taisent, Mila réagit
Mila, du nom de cette adolescente victime en 2020 de cyberharcèlement après avoir posté une story Instagram critiquant vivement l’Islam. Cette affaire, qui porte son nom, avait occupé à l’époque une grande partie de l’espace médiatique, opposant droit au blasphème et incitation à la haine. Mila avait finalement obtenu gain de cause, et plusieurs de ses agresseurs ont été condamnés par la justice.
Quelques années plus tard, la jeune fille a grandi et s’est radicalisée. Aujourd’hui, elle assume sa proximité avec le mouvement identitaire Némésis, se réclamant du féminisme. Des militantes qui ont par exemple affiché, lors du récent carnaval de Besançon, des pancartes associant le viol aux migrants. Mila est adoubée par des personnalités d’extrême droite comme Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Et hier sur son compte twitter, Mila a annoncé la sortie sur toute les plateformes de sa reprise de « Je partira », tout cela à 48h du premier tour des législatives.