Mensonge pour une nuit blanche (17-12-1968)
de Charles Maître
pris de son Joseph Frémiaux [?]
collaboration technique Edouard Campras
bruitages Louis Matabon
avec Jacques Sapin (le juge Verdier), Pierre Leproux ("le commissaire Julien"), Pierre Delbon (Robert Moreau), Florence Blot (Sophie Delachaume)
La scène centrale, de plus de vingt minutes, ne se passe pas durant la nuit blanche du titre, mais juste avant. Deux personnages, Moreau/Delbon et un faux commissaire, qui tente de cuisiner son suspect afin de la transformer en coupable.
Le crime : un bon vieil empoisonnement aux champignons, et une victime dont l'héritage est convoitée par un neveu qui en avait bien besoin. Interprété par Pierre Delbon, disons tout de suite qu'il est présumé coupable. Faute de neveu, le pactole devait aller aux bonnes œuvres de Melle Delachaume, une sympathique pipelette qui s'occupe d'une association pour enfants nécessiteux.
Comme le meurtre a été classé dans la section "accident", la demoiselle revient à la charge chez le juge pour signaler fermement que l'héritage a été victime d'une erreur d'aiguillage.
Florence Blot est une actrice cantonnée dans ces rôles de pipelettes casse-pieds. Elle apparaît dans des rôles secondaires dans de nombreux films, où très souvent elle joue le même personnage. Elle le surjoue à la perfection.
La demoiselle Delachaume, qui n'a rien obtenu de probant de la police, va demander l'aide d'un ami à elle, dont on ne connaîtra la véritable identité qu'à la fin, lorsqu'il retourne chez le juge avec la Delachaume.
Cet ami va se présenter sous l'identité d'un commissaire et travailler le neveu afin de le faire avouer. Le neveu avait plein de bonnes raisons de faire disparaître sa tante, Charles Maître avait chargé la mule : des mobiles à la pelle, et un seul suspect, le neveu. Les rebondissements inattendus sont-ils possibles dans ces conditions ?
Pour corser un peu le jeu, lorsque Delbon avoue finalement son crime, impossible de savoir s'il avoue juste pour protéger sa femme.
Heureusement que le faux commissaire est un vrai pro.
Florence Blot et Claude Gensac dans "Jo", réal. Jean Girault, 1971, un "Louis de Funès" très réussi
Et le loup sortit du bois (14-01-1969)
de Jean Chatenet
prose de son Françoise Didier
collaboration technique Jacqueline Rieu
bruitages Louis Matabon
avec André Valmy, Philippe Dumat, Jacques Sapin, Marc Lamole, Micheline Francey, Nicole Vervil
Le commissaire Valmy est de retour, et il est toujours aussi furibard. Comme nous suivons pas à pas notre enquêteur, affublé de son inspecteur Lancelot (Philippe Dumat), peu importe l'enquête, pourtant très chargée. André Valmy porte la pièce sur ses solides épaules. L'enquête pèse le poids d'une plume lorsque Valmy s'en mèle.
Pourtant... un quadruple meurtre, une tentative d'empoisonnement, de la fraude fiscale, les trafics immobiliers de la SOPROJI, une société ayant des ramifications en Iran et en Espagne (les fameux "chateaux" !). Un rien. Les quatre morts du début, "le carnage de Marne-la-Coquette", n'ayant rien à voir a priori entre eux, il faut absolument que le commissaire fasse tomber cet a priori, relier le tout en un point unique afin d'en trouver l'unique coupable.
Cela fait beaucoup de protagonistes, dont certains n'apparaissent que le temps d'une scène. La réduction des personnages dans "Mystère, mystère" n'était pas systématique. Ici, l'histoire, qu'il faut quand même suivre, s'efface devant l'énergie d'André Valmy, qui écrase toutes les complications et embrouillaminis de l'intrigue, inutilement compliquée. Elle se suit néanmoins, avant de s'oublier très vite.
Tout mène vers cette scène, qui justifie le titre, durant laquelle le commissaire, après avoir jeté un appât à l'assassin en diffusant une information bidon dans les journaux, guette le moment où l'ignoble individu, qui ne sait pas qu'il est déjà cuit, va tenter de tuer une pauvre veuve.
L'araignée (28-01-1969)
de Jean Marcillac
chef opérateur du son Madeleine Sola
collaboration technique Raymond Anna [?]
bruitages Louis Amiel
avec Pierre Constant (Jimmy Hampton), Claude Richard (Maxime Carnec), Bernadette Lange (Florence Autrive), Arlette Thomas (Evelyne Carnec)
Quarante cinq minutes seulement pour ctte histoire menée à la diable par ce diable de Jean Marcillac. Saint Trop', la jet set, une romancière, un musicien, un gros entrepreneur. Le musicien, Jimmy Hampton [?] vient de finir la musique du dernier Fellini, et s'éclate dans des soirées costumées où il croise Luchino Visconti déguisé en femme.
L'histoire commence par un coup de fil. Un classique de "Mystère, mystère" : bruit de porte, sonnerie de téléphone, décrochage du combiné. Avant même qu'un acteur n'ouvre la bouche, l'auditeur sait qu'il est dans une réalisation de Pierre Billard. Au bout du fil, un interlocuteur que l'on n'entend pas. Malin, Jean Marcillac rend audible le bout du fil quand cela l'arrange. À la fin, lorsque le mari, Maxime, est au bout, sa voix est parfaitement audible.
La romancière, Florence Autrive, est l'araignée, une séductrice qui tisse sa toile avant de piéger son homme.
Marcillac tisse aussi sa toile, celle qui va lui permettre d'y mettre au centre son idée, la seule l'unique, celle vers laquelle tend toute sa pièce, un jeu de mot terrifiant, qu'il a mis finalement beaucoup de temps à mettre sur les rails. Tout ce tarabiscotage pour un point-virgule placé dans une phrase toute simple : "Ne reviens pas trop tard". Une première dans "Mystère, mystère", la mort provoquée par signe de ponctuation.
"Ne reviens pas ; trop tard", ou le point-virgule qui tue...