Crêpes et châtiments (13-12-1966)
de Alain Bernier et Roger Maridat
avec André Valmy, Jacques Sapin, Jean Bolo, Arlette Thomas, Marie-Jeanne Gardien, Claudine Cheret
Une intrigue pépère-tranquille, où une fois de plus André Valmy endosse le rôle de l’enquêteur qui ne comprend rien, sauf dans la scène finale où il éclaircit tout d’un coup de baguette magique.
L’histoire évolue de manière complètement artificielle. Un rendez-vous chez le notaire sert de point de chute à notre histoire, et donc à démasquer le coupable.
L’auditeur a vite une longueur d’avance, et comprend que le coupable parmi les deux suspects est bien le troisième. Les auteurs nous y préparent dans une scène durant laquelle le personnage apparaît sous son véritable jour.
Les ingrédients sont les mêmes : grosse entreprise familiale avec des biscuits, des crêpes, d’où le jeu de mots du titre, un dirigeant envié par le frère et la sœur qui martyrisent la femme du patron et frère.
Tout ce petit monde vit sous le même toit.
L’enquêteur est déjà présent avant le crime. Le patron vient le voir car les freins de la voiture de sa femme ont été sabotés. Pourtant, il ne comprend pas, tout le monde s’aime d’amour tendre dans la famille.
Il est un peu naïf. Sa fortune est convoitée par la petite famille, ainsi que sa femme par son propre frère.
Or, ce n’est pas la femme qui meurt, mais le mari, empoisonné. La partie culinaire est longue, les détails sur le menu, les champignons, les gnocchis, les apéros, tout cela s’étale trop longuement.
La disparition violente, pour les besoins de l’intrigue, ne provoque aucune émotion dans la famille. Elle n’est qu’une pièce supplémentaire qui s’imbrique dans les machinations des uns et des autres.
La vieille servante (M-J Gardien), dévouée et pittoresque, sauve un peu les meubles, mais elle reste un personnage secondaire.
Pierre Billard, pour servir de transition et planter l’atmosphère, utilise une musique qu’il a utilisé plusieurs fois dans « Mystère, mystère », comme pour donner une unité à l’ensemble.
La fin abrupte, une marque de fabrique de la série, est toujours très efficace.
De l'eau sous les ponts (24-05-1966)
de Alain Franck
avec Jacques Morel, Jean-Charles Thibault, André Var, Jean-Pierre Lituac, Claude Bertrand, Jean Clarieux, Jean-Marie Fertey, Claude Richard, Arlette Thomas, Rosy Varte, Geneviève Morel
Une enquête qui se déroule essentiellement dans le poste de police, avec va-et-vient des enquêteurs, coups de téléphone… une superproduction « Mystère, mystère » !
Pléthore de bruits d’ouvertures de portes, de sonneries de téléphone : Pierre Billard a sorti les grands moyens. Il laisse, suivant les principes de la série, au silence du studio d’enregistrement le soin de figurer tous les lieux, que ce soit des extérieurs ou des intérieurs.
Les auditeurs n’ont qu’à laisser libre court à leur imagination, les voix des acteurs font le reste.
Un représentant est retrouvé mort noyé dans la Marne. Les interrogatoires se succèdent, les découvertes, la fausse piste habituelle, et même la résolution d’un autre mystère, celui d’un vol commis durant la même nuit.
Jacques Morel endosse une fois de plus le rôle du commissaire. Rosy Varte dans le rôle de la veuve éplorée nous joue son numéro de castafiore dans le grand final.
Sans surprise, l’assassiné trompait sa femme, pendant que de son côté celle-ci lui rendait la pareille.
La pièce se déroule donc sans accrocs, l’auditeur retrouve intacts les ingrédients habituels, regrettant peut-être que l’auteur n’ait pas ajouté quelques éléments plus pimentés.
Pierre Billard rabotait-il les textes ? Ce n’est pas la première, ni la dernière fois, que la pièce se conclut de manière abrupte, sur une réplique bien sentie. Des coups de rabot qui donnent tout de suite plus de nerf à la chute.