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''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard    Page 6 sur 9

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Curly 


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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Lun 27 Mai 2024, 18:29

Mystère, mystère

Pas de sursis pour Gracieux (07-06-1966)
de Philippe Derrez
avec André Valmy, Jean-Marie Fertey, Pierre Marteville, Jean Bolo, André Var, Jean-Pierre Lituac, Bernard Musson, Jacqueline Rivière

Philippe Derrez (1927-2015) fut un auteur, adaptateur, et acteur radiophoniquement très actif. Il écrivit quelques pièces pour Pierre Billard, mais aussi pour « L’heure du mystère » de Germaine Beaumont. On lui doit, en 1983, l’adaptation du « Mystère de la chambre jaune » de Gaston Leroux pour France Culture. Il y interprète en sus le rôle de Sainclair.  
Le commissaire Gracieux fut le héros de quelques enquêtes signées du même auteur. Il fut incarné par trois acteurs différents dans les « Maîtres du mystère » :
Pierre Moncorbier dans « Florence perd et passe » (18-06-1963),  André Valmy  dans « Gracieux joue les favoris » (15-01-1964), Henri Crémieux dans « Gracieux prend la pile » (17-06-1964), et retour de Valmy dans « Des fleurs pour Christophe » (21-10-1964).

Le voici en 1966 avec la voix d’André Valmy, toujours aussi tonitruante, l’entièreté de l’émission reposant sur la qualité de son interprétation.
Cette fois-ci la différence est marquée entre inspecteurs et commissaires. Les premiers obéissent au quart de tour aux ordres du commissaire Valmy.
L’ inspecteur Prompt (l’orthographe est incertaine mais elle ne va pas trop mal avec le personnage*) à ses côtés, il remue toute une enquête dont on comprend qu’elle est terminée dès la première scène. Nous sommes dans la cellule d’un condamné à mort (J-M Fertey, dont la voix seule nous convainc de son innocence), qui clame sa culpabilité de manière un brin artificielle. C’est louche. Philippe Derrez construit son intrigue en utilisant le toujours efficace compte à rebours qui va nous amener à l’exécution, imminente, du condamné.
Le commissaire Gracieux, qui porte, contrairement aux apparences, bien son nom, a vingt-quatre heures pour reprendre l’enquête depuis le début et sauver l’auto-proclamé coupable.
Dans la reprise des comptes rendus des interrogatoires, relus en diagonale par les enquêteurs, le commissaire passe vite sur les faits pour se concentrer sur l'état d'esprit des protagonistes. Toutefois, c’est le rapport d’autopsie de la victime qui va être décisif. Le dernier repas pris va se révéler bien utile.
L’intrigue criminelle présente un intérêt très secondaire. Cette histoire d’associés qui s’entendent moyennement, le meurtre de l’un d’entre eux apparaissant très vite lié au comportement de sa femme, passe après la manière dont Gracieux mène la barque, jonglant avec dynamisme, en un temps record, avec le garde des Sceaux, ses supérieurs, ses inspecteurs, les différents témoins, l’accusé, la presse…

* L'INAthèque indique Bron.

Sans haine et sans crainte (15-03-1966)
de Alain Franck
avec Geneviève Morel, Philippe Dumat, Jean-Pierre Lituac, Pierre Leproux, Marie-Jeanne Gardien, Jean-Jacques Steen, André Var, Jacques Morel

Petit changement de décor avec une histoire se déroulant dans le milieu ouvrier. Un employé d’une cimenterie, dans une petite ville du nord, est retrouvé mort un samedi soir. Le mélodrame ouvrier se met en place : propriétaire intraitable, inhumain, au passé trouble, alcoolisme et violences conjugales. La petite ballade mélancolique à base d’accordéon finit de planter l’ambiance.
L’inspecteur Morel, venu dans le patelin pour éclaircir cette énigme, s’installe dans le bureau de police local, ainsi que chez quelques habitants. La scène dans le bistrot est une scène de grande ampleur, dans le sens où Pierre Billard a dû placer quelques figurants pour incarner les quelques clients qui papotent.  Les disques d’ambiance, équivalents des « transparents » dans le cinéma de l’époque, le réalisateur les a laissé tomber depuis « Faits divers ».
La morne vie d’une ville ouvrière, dans laquelle tout tourne autour de la cimenterie, est au centre de l’histoire. Le crime, lui, semble prétexte à rencontrer quelques personnages et retracer la vie quotidienne de quelques habitants, dans laquelle va fouiller notre inspecteur Morel, plus Maigret que nature. Sans lui, la pièce serait on ne peut plus sinistre, car l’intrigue aligne des éléments déjà mille fois utilisés pour décrire le milieu ouvrier. Le propriétaire saignant ses locataires, allant jusqu’à profiter de la mort de l’un d’entre eux pour tenter de récupérer deux fois le loyer des six derniers mois, est un personnage de mélodrame du XIXème siècle. Les autres aussi d’ailleurs. Heureusement que les interprètes réussissent à apporter quelques nuances à des personnages stéréotypés. Ils jouent souvent avec retenue et évitent les effets grandiloquents. Un effet de la direction d’acteur simple mais efficace du réalisateur/producteur de l’émission.

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Sam 01 Juin 2024, 12:16

Mystère, mystère

Soupçons gratuits (29-11-1966)
de Charles Maître
avec Jacques Morel, Maria Tamar, Joëlle Janin, Pierre Leproux, Jean-Marie Fertey, Pierre Marteville

Petit bouleversement dans la distribution, Jacques Morel et Jean-Marie Fertey ont échangé leur rôle, le premier endossant celui de l’amant dévoué et Jean-Marie Fertey celui d’un des deux commissaires.
L’idée maîtresse de Charles Maître est résumée dans le titre. Pour le reste, reprise du schéma connu, le très classique mari / femme / maîtresse en milieu bourgeois.
Entre la première et la seconde scène il s’est produit un accident. Les  deux enquêteurs qui se relaient sont d’un caractère opposé. Le sympathique commissaire Renard (Fertey est forcément sympathique) ne croit que ce qu’il voit, et c’est un accident. Le commissaire Dubois (le plus rugueux Pierre Leproux) par contre, c’en est troublant, semble, comme l’auditeur, avoir écouté avec attention la scène précédente, durant laquelle l’amante suggérait au mari le mode d’emploi du crime parfait maquillé en accident. Tiens, pile l’accident qui vient de se produire, bête accident de voiture qui a entraîné la mort de la femme trompée, mais pas du mari.
La fin tient plus du mélodrame, joué avec retenu, le coup de feu étant très bien amené (au diable la psychologie). L’enquête par contre, menée par le commissaire Dubois, qui a trouvé dès le début la clé de l’énigme, et à qui il ne manque que la serrure, est plus originale. Il a une méthode infaillible, en tout cas dans le cadre des « Mystère, mystère » où les accidents cachent toujours un meurtre : tout suspect est coupable. Reste plus qu’à le prouver. Ses « soupçons gratuits » une fois lancés à la figure du suspect font, dans le cas comme ici où nous avons affaire à un homme faible, leur petit effet. C’est tout de suite branle-bas le combat dans l’équipe criminelle. De fait, pas besoin de mener l’enquête bien loin, les détails contradictoires tombent comme des mouches. Le commissaire Renard, qui porte bien mal son nom, tente vainement de freiner Dubois dans ses ardeurs soupçonneuses, qui constituent sa méthode de travail. Charles Maître avait créé là un personnage d’enquêteur des plus intéressants.

Tant que je vivrai (15-11-1966)
de Jeannine Raylambert
avec Évelyn Séléna, Laurence Weber, Jacqueline Rivière, André Valmy

Un  an après, à un jour près, Jeannine Raylambert réutilise son commissaire Marquès / Valmy, rencontré dans "Dimanche mortel" (émission du 16-11-1965), pour cette fois-ci démêler une histoire d'accident de voiture. Trois personnages féminins autour de la victime : sa fille, son amante, et sa cousine. Ajoutons-en un troisième, sa femme, que nous n'entendrons pas pour cause de décès trois ans avant notre accident. Il faut admettre ce pauvre homme, la victime, avait un gros potentiel de séduction, puisqu'en plus de sa femme et de sa maîtresse, la cousine était sur les starting-blocks.  
La mort du père va renvoyer à celle de la mère, que la fille va se remémorer afin de trouver celui ou celle qui l'aurait empoisonnée. Comme elle était très malade, un surdosage de médicament peut vite arriver.
Le trio Séléna /Weber /Rivière se déchire durant un bon tiers de la pièce, la fille accusant la maîtresse et la cousine du pire. Cette partie, qui peut fatiguer (la qualité de l'interprétation sauve les meubles), est de loin la plus réussie, comparée à la suite. Durant toute la fin, très longue, le commissaire Valmy reconstitue en compagnie des trois femmes chaque détail de la mort de l'empoisonnée, mais vraiment chaque détail. Comme les personnages sont peu attachants, et les interprètes n'y sont pour rien, leurs faits et gestes, leurs découvertes et suppositions, la reconstitution de la scène de l'empoisonnement et de ses suites, pourtant menée par André Valmy, est longue, très longue. Lorsque l'identité du coupable est dévoilée, et que l'accident de voiture est expliqué, les protagonistes sont aussi surpris que l'auditeur soulagé d'être enfin libéré de cette histoire interminable.
Les pièces "sérieuses" de Raylambert sont aussi lourdes que les "fantaisistes" sont légères et enthousiasmantes.
Il reste à apprécier l'efficacité de la réalisation et l'énergie des interprètes.
Notamment Évelyn Séléna, une habituée aussi bien de "Mystère, mystère" que des "Nuits du bout de monde" de Stéphane Pizella, diffusées aussi le mardi soir sur Inter Variétés. Elle fut aussi très active dans le doublage par la suite, séries télé et films. Un exemple, elle est la voix de la princesse Léïa dans les "Star Wars" de 1977, 80 & 83.

Curly 

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Mer 05 Juin 2024, 13:51

Mystère, mystère

Une de perdue (19-06-1973)
de Fred Kassak
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Bérangère Dautun, Christian Alers, Maria Tamar, Micheline Luccioni, Martine Sarcey

Fred Kassak ne respecte pas la psychologie de ses personnages, personne ne peut agir ainsi. Le pouvoir de séduction de l'assureur incarné par Christian Alers est à peu près nul, mais l'auteur souligne cette absence de charisme.
Il est donc impossible de deviner les coups que va nous jouer l'auteur. Alors que si l'on fait abstraction de cette absence de psychologie, absence on ne peut plus amusante, tout est rigoureusement logique.
Christian Alers est un homme comblé, car toutes les femmes qui lui tournent autour tombent sous le charme, mais veulent se le garder pour elles toutes seules.
Une petite cocasserie, les quatre actrices ont une voix assez semblables.
Un assureur rentre chez lui, sa femme lui reproche d'être rentré quelques minutes en retard. Il s'explique, mais elle ne le croit pas. Il signale son absence le prochain soir, car il reçoit un client, qu'il va inviter au restaurant. Ce client n'est autre qu'une amie perdue de vue depuis des années. Elle avoue qu'elle avait un penchant pour lui. Par chance, lui aussi. Ils entament une relation adultérine, mais aussi pénible que la relation maritale, avec des crises de jalousie à répétition.
Une seconde maîtresse, la secrétaire, va elle aussi se comporter comme les deux autres. Fred Kassak remplace l'acte sexuel par des repas. Les rencontres se passent toujours au moment des repas, chaque femme ayant le sien, petit-déjeuner, déjeuner, dîner.
La femme, la vraie, celle qui est mariée (parce qu'on les confond très vite, elles ont un comportement similaire) craque, menace de se tuer en se jetant du balcon du sixième. Elle passe à l'acte, mais le pauvre mari comprend ce geste comme un acte d'amour suprême. Les deux autres vont donc (logique, toujours la logique), s'auto-accuser de ce suicide assisté, afin de garder l'assureur pour tous les repas de la journée.
La quatrième femme arrive vraiment à la toute fin, après un dialogue durant lequel l'assureur discourait sur sa pauvre situation. La machine est relancée, parce qu'il n'y avait aucune raison que cette spirale diabolique s'arrête si brutalement.
Les dialogues sont vifs, et l'intrigue emploie avec une générosité excessive le cliché de l'adultère comme motif récurent du récit criminel, et plus précisément de "Mystère, mystère".
Grand moment d'humour noir, cette pièce eut l'honneur de publications, cassette puis CD.

Une erreur de jeunesse (09-11-1965)
de Alain Franck
avec Jean Negroni (Maître Civry), Philippe Dumat (Henri Rasteau), Rosy Varte (Colette Civry)
, le reste de la distribution donné par l'INA n'est pas fiable : Lisette Lemaire, Marie-Jeanne Gardien, Claude Richard, Claude Bertrand, Pierre Marteville. Impossible qu'il y ait tous ces acteurs.
"Une erreur de jeunesse" est le tout premier "Mystère, mystère". Deux différences avec les derniers "Maîtres du mystère" : le changement de titre, et la disparition de Germaine Beaumont, en charge d'une émission au contenu similaire, à l'antenne depuis début octobre, et qui à partir de décembre alternera avec celle de Billard.
Alain Franck invente une histoire à chute, une chute très longue, la scène en question durant plus de dix minutes, le temps de savourer le retournement de situation comme il faut. Alain Franck fait sentir dès le début de cette scène l'endroit où l'histoire va aboutir. En assujettissant toute l'histoire à de tels coups de théâtre, l'auteur finit par créer un personnage monstrueux, capable de plans machiavéliques très torturés. C'est le plus important. Au diable le réalisme.
Les ingrédients : un petit avocat d'Amiens, une condamnation pour homicide involontaire sur une ancienne compagne, un chantage.
Un maître chanteur vient voir la femme de notre avocat pour la menacer de révéler la condamnation de son mari. Elle va verser chaque mois une forte somme contre son silence. Lorsque le mari va flairer l'entourloupe, il va comprendre qu'elle a un amant.
Alain Franck ne s'embarrasse pas avec les détails (sur le plan juridique et policier, pas sûr que tout tienne la route, mais ce n'est pas grave) car tout les moyens sont bon pour créer du suspense.
La relation du couple Varte / Negroni se trouble au fur et à mesure. Madame possède une fortune personnelle à laquelle Monsieur ne souhaite pas toucher, puis une fois l'homicide dévoilé, apparaît le quiproquo du maître-chanteur/amant qui va au contraire consolider le couple, en tout cas en apparence. Enfin, une fois le cadavre découvert, les deux vont se disputer le rôle du coupable. L'un plus maladroitement que l'autre, ce qui n'échappe ni à l'enquêteur, ni à l'auditeur.

Curly 

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Lun 10 Juin 2024, 18:02

Mystère, mystère

Un visiteur timide (06-05-1969)
de Charles Maître
pris de son Pierrette Soulas
collaboration technique Jean François Rewal [?]
bruitages Claude Knosp
avec Jean-Claude Michel (Marc Royer), Michel Bouquet (Georges Allard), Bernadette Lange (Solange)

Charles Maître s'est-il inspiré des derniers films de Claude Chabrol de l'époque ? Il semblerait, tant le personnage de Michel Bouquet est proche de celui qu'il incarne dans "La femme infidèle", sorti quelques semaines plus tôt (22 janvier).
Pas seulement le personnage, l'intrigue aussi. Le trio femme / mari / amant est certes un élément important de "Mystère, mystère", exploité largement dans la littérature, policière ou non.
C'était d'ailleurs pour cette raison que Claude Chabrol avait exploité ce triangle de personnages, pour créer de nouvelles variations sur un thème connu.
Charles Maître reprend cette configuration triangulaire, sans retournement inattendu à la fin. Le coup de feu qui menace arrive bien comme prévu, et la victime était menacée depuis le début. Le film de Chabrol raconte les suites du meurtre, et développe le sentiment de culpabilité du mari. La femme n'est pas plaquée par son amant, et ne tente pas de se suicider.

L'idée de prendre Michel Bouquet pour le rôle du mari, ainsi que Jean-Claude Michel, deux acteurs de choix qui ne pouvaient se rencontrer pleinement qu'à la radio, constitue l'armature de l'émission. Le texte, en lui-même, est d'une grande simplicité.
La pièce contient deux scènes. La première, courte, entre une amie (B. Lange) et un auteur, qui fort de son succès, compte laisser tomber sa maîtresse pour une certaine Corinne, qui l'appelle à deux reprises, une fois dans chaque scène.
Tout va bien pour notre homme, jusqu'à ce qu'un inconnu sonne à sa porte. Ce visiteur timide est le mari de la maîtresse qu'il vient de plaquer. Elle a tenté de se suicider, et son mari vient le lui annoncer. Cette seconde scène dure une quarantaine de minutes. Les interprètes savent donner du poids à leurs répliques, jouent avec les silences, des silences très lourds. Ils les étirent démesurément, s'en délectent.
Michel Bouquet joue son numéro de mari trompé, fonctionnaire travaillant dans un ministère, qui aimait sa femme à la folie. Il est évident que les deux scènes, dans leur tonalité, et dans leur durée, étaient écrites en opposition l'une à l'autre.
La seconde, le clou du spectacle radiophonique, contient une grande tension, car très rapidement, le mari, qui s'est présenté comme un homme inoffensif et aux abois, va sortir le pistolet pour menacer l'amant durant tout le reste de la scène.
Une petite inversion tout de même dans le dénouement, pour que le meurtre final ait son petit côté inattendu. Le coup de feu dépendait d'une information concernant l'état de santé de Mme Allard. Or, le coup de feu partira juste avant.

Cette pièce a été publiée en cassette (1995), puis CD (2004).

Vingt ans de réclusion (18-10-1966)
de Jean Marcillac
L'INA donne un générique fautif, le voici quand même : Andrée Tainsy, Rosy Varte, Jean-Charles Thibault, André Var, Jacques Provins, Louis Arbessier, Geneviève Morel
Non indiqué, Pierre Delbon, qui interprète le rôle principal, celui de Michel Brasey. Le père a la voix de Jean-Marie Fertey.

Jean Marcillac prend la chose à l'envers. La pièce commence par une résurrection. Un jeune homme découvre que son père, qu'il croit mort depuis huit ans, est en réalité toujours en vie, mais purge une peine de prison très longue, elle est indiquée dans le titre.
L'intrigue est riche en incohérences, mais une fois de plus, Jean Marcillac a choisi de surprendre les auditeurs.
Le jeune homme va reprendre l'enquête du début, découvrant certains détails que l'enquête aurait dû normalement découvrir.
Il va rencontrer son père, son avocat, la servante, et son compagnon. Forcément le véritable coupable se trouve parmi eux, chacun est fortement suspecté à un moment ou un autre de l'histoire.
Jean Marcillac ne recule jamais devant le plus improbable, et l'auditeur, malgré, ou plutôt à cause de cela, devine avec un léger temps d'avance la vérité, qui éclate seulement après une premier retournement de situation. L'effet du double retournement est souvent utilisé, il est comme le bouquet final, le clou du spectacle, que l'on sent venir et attend depuis le début.
Les scènes sont courtes, les personnages plus nombreux qu'à l'accoutumée, mais les scènes à deux sont toujours privilégiées. La scène d'action, ici une tentative d'assassinat, disparaît dans une ellipse.
Et, clin d’œil, un des personnages se livre à une petite mise en abyme :
"Mystère, mystère, comme on dit à la radio..."

                                                                                                        ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Page 6 Oper2654

Jean Marcillac a romancé son histoire – pauvreté du style, maigreur des dialogues, dans le respect des conventions du genre – pour le magazine féminin belge "Bonne Soirée" (1922-1988), connu pour avoir fait travailler à leurs débuts René Goscinny, Jean-Michel Charlier, Jijé, Uderzo, Will, Morris, Franquin...                                                                

                                                                                ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Page 6 Captur80

Photo promotionnelle, feuilleton "Les exploits de Nick Carter" (1961-63, France II Régional). Extraite de l'ouvrage de Jacques Baudou, "Radio Mystère" (Encrage, INA, 1997).
On peut y voir Jean Marcillac en chair et en os, mais à genou.
Dans l'ouvrage, seuls les protagonistes masculins ont été identifiés. Pour les féminins, la certitude n'est pas absolue.
Cela donne, de gauche à droite : Nathalie Nerval, Michel Gatinau (qui interprète Nick Carter), Maurice Renault (producteur, et ancien de "Faits divers"), Abder Isker (réalisateur), et Darling Légitimus.

Curly 

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Mer 12 Juin 2024, 15:16

Mystère, mystère

Par peur du scandale (26-03-1968)
de Charles Maître
avec Jean Négroni, Jean-Marie Fertey, Jacques Sapin, André Var, Évelyn Séléna, Maria Tamar, Jacqueline Rivière, Marie-Jeanne Gardien

Par peur du scandale, un brave père de famille, gros industriel, décide de mener lui même l'enquête sur la mort de sa bru. Seul lui a vu que la mort n'était pas accidentelle, et il s'est bien gardé d'en parler à la police.
La principale qualité de la pièce n'est pas son intrigue, le dénouement n'apporte pas avec lui de coup de théâtre fracassant, mais la perfection dans la mise en place des personnages, la manière de montrer les relations entre eux, en un temps record, très clairement, sans recourir à une voix narratrice pour tout expliquer.
Les personnages, cf générique, sont nombreux : le père, les deux fils, le premier fraîchement veuf, le second marié, la maîtresse du premier, la mère de la maîtresse, le voisin, la bonne.
Durant la première scène, entre le voisin, qui vouait un amour inconsidéré pour la défunte, et la bonne, puis durant les premières scènes entre le père et ses deux fils, les informations arrivent au compte-goutte, l'auteur ne se sent pas obligé d'indiquer immédiatement ce qui lie les personnages entre eux.
Le récit est beaucoup plus fluide, dynamique, bref, vivant.
Tout coule de source, même lorsque la situation s'embrouille. Cette complexité (relative), est rendue de manière parfaitement compréhensible avec une grande économie de moyens.
Durant son enquête, le père va soupçonner tous ses proches, avant que le voisin ne se demande si cette enquête n'a pas pour but de le faire accuser, car, catastrophe, la défunte était pleine aux as, et, détestée par toute sa belle-famille, avait désigné ce voisin et la bonne comme héritiers de sa fortune. Malgré la quantité de suspects tout à fait inhabituelle, y a-t-il vraiment eu un crime ? Ou alors est-ce un complot ?

La preuve (09-04-1968)
de Jean Marcillac
avec Jean-Pierre Lituac, Pierre Delbon, Jacques Sapin, Jean-Charles Thibault, Pierre Constant, Marcel Lestan, André Var, Maria Tamar

La sobriété de la réalisation contrebalance l'absence de rigueur de Jean Marcillac. Ne connaissant pas la juste mesure, il lui arrive de réussir son coup, de le louper à moitié, ou complètement. Restons à la moitié pour "La preuve", même si le côté fourre-tout ne manque pas de charme.
Le problème, si l'on s'en tient au suspense proprement dit, tient en l'utilisation de Pierre Delbon, habitué aux personnages louches. À force de l'utiliser dans ce type de rôles, dans lesquels il est vrai qu'il excelle, nous savons que dès qu'il apparaît, il ne sera pas l'incarnation de l'innocence. Pierre Constant, lui aussi, reste cantonné dans un type qu'il maitrise à la perfection. L'entendre clamer son innocence alors qu'il vient d'être pris en flagrant délit de mensonge est une de ses spécialités maison.
Pour le fourre-tout : industrie électronique, artiste-peintre, infirmière prête à tout pour l'innocenter, un suspect, le peintre toujours, qui s'emmêle les pinceaux, un enregistrement sur bande-magnétique compromettant, le brevet d'invention de la première voiture électronique rechargeable en quelques minutes, et un narcotique utilisé comme sérum de vérité.
L'histoire épouse un rythme chaotique. Au début rapide, avec la découverte du cadavre suivie de l'enquête, puis un passage au point mort avec l'écoute d'une bonne partie de l'enregistrement effectué par l'infirmière, et une dissertation sur la notion de preuve.
Dans le grand final, l'affrontement Delbon / Tamar, Marcillac utilise des trucs déjà tellement utilisés dans les récits policiers que l'auditeur a un temps d'avance sur les révélations. Mais il reste le plaisir de l'affrontement entre deux acteurs qui jouent la tension à la perfection. Et puis, le fait d'avoir un temps d'avance fait partie du plaisir.
La preuve du titre, un enregistrement sur bande magnétique effectué alors que le suspect était sous l'emprise de drogue, est considérée par le juge comme nulle, alors que l'aveu est là. Cet élément, crucial, est aussi celui qui fait patiner l'histoire.
Le discours sur le montage des bandes, qui peut tronquer les propos des suspects, leur faire dire le contraire de ce qu'ils disaient au départ, Pierre Billard l'a bien retenu. Dans "Mystère, mystère", il pratique le montage minimaliste. Tous les effets (téléphones, ouvertures /fermetures de portes etc...) sont enregistrés en même temps que les voix des acteurs. Une fois que la prise est bonne, c'est dans la boîte, rien à ajouter ni à trafiquer.

Curly 

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Sam 15 Juin 2024, 10:22

Mystère, mystère

Sous pli discret (11-03-1969)
de Jeannine Raylambert
prise de son Yann Paranthoën
collaboration technique Michel Goulenn [?]
bruitages Louis Matabon
avec André Valmy (Ludovic Pavart), Christian Alers (Yvon), Jean-Jacques Steen (le policier), Yvonne Clech (Suzie Pavart), Anne Wartel (Pierrette), Louis Matabon (le facteur)

Encore une pièce de Jeannine Raylambert qui flirte avec l'absurde à coups de retournements de situation farfelus et de répliques bien senties. Quant aux acteurs, ils sont en pleine forme. André Valmy a troqué son costume de commissaire de service pour celui d'alcoolique en pleine crise.
Comme dans son "Pâté d'alouette" (27-06-1967), J. Raylambert est inspirée par les boissons alcoolisées, sans leçon de morale convenue. André Valmy, c'est le capitaine Haddock qui replonge dans le whisky Loch Lomond pour son petit délire quotidien.
Son numéro dans la première scène est épique, des informations importantes pour notre histoire sont noyées dans des propos complètement idiots.
L'auteur suit avec rigueur une règle à laquelle elle ne fera aucun entorse : les informations les plus incroyables sont avalées comme des couleuvres, et les vérités indiscutables sont mises en doute, puis niées totalement (l'adultère).
Ludo (A. Valmy) explique à sa femme (Y. Clech) et à ses amis (C. Alers, A. Wartell) qu'il ne fait pas que picoler avec son pote Cyprien Vivaldi, non, pas du tout, il invente le monde de demain. Trop de monde dans le métro ? Ludo a inventé la rame qui s'agrandit en fonction de l'affluence. Mais si elle s'agrandit trop, elle ne rentrera plus dans le tunnel ! Eh bien Ludo a pensé à tout, et tout sera concrétisé grâce à son ami Cyprien Vivaldi, qu'il vient d'étrangler avec sa cravate verte, car cette cravate verte est vraiment hideuse. C'est le premier mobile, il y en a un autre offert en cadeau à la fin.
Aucune psychologie dans la réaction des personnages, rien ne tient la route, et l'auditeur serait bien en peine de trouver la solution de l'énigme avant la fin. J. Raylambert introduit une relation adultérine qui au lieu de provoquer un drame, passe pour une blague, et invente une potion miracle qui guérit de l'alcoolisme. La publicité traînant dans un journal de la maison, la femme de Ludo a vite fait de tomber dessus, ainsi que son ami Yvon.
La potion est envoyée "sous pli discret", un pli discret qui traîne partout dans la maison.
Jeannine Raylambert évite à sa pièce de s'enliser, grâce à des rebondissements qui arrivent avec une régularité suffisante pour lancer un nouveau numéro comique, comme celui de la passade amoureuse entre C. Alers et Yvonne Clech, cette dernière ayant hâte de consommer l'adultère, alors que l'autre pense avant tout à la potion miraculeuse qui pourrait guérir Ludo de sa dépendance à l'alcool, mais aussi à la vie.
Mais cette histoire est fort bien construite, malgré les apparences, et son auteur a choisi de lui faire prendre un chemin circulaire.
Comme dans les pièces de Fred Kassak, l'histoire utilise les ingrédients habituels de "Mystère, mystère" pour les détourner, les moquer, les ridiculiser. Il y a ici un meurtre, puis deux, mais peut-être qu'il y en a eu aucun. D'ailleurs il y a bien un enquêteur, mais l'enquête part tout de suite en quenouille. Quant à l'adultère, il ne débouche pas sur un crime passionnel, mais sur le bon rire gras d'André Valmy.

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Mer 19 Juin 2024, 15:28

Mystère, mystère

Remise de peine (23-04-1968)
de Jeannine Raylambert
avec Rosy Varte, Claude Richard, Hélène Dieudonné, Jean-Marie Fertey, Jean-Charles Thibault

Un sculpteur ayant acquis une certaine réputation sort de prison. Condamné pour avoir assassiné un autre artiste avec lequel il était en conflit ouvert, il tient à mettre la main sur le coupable qui court dans la nature.
Il est aidé du fils de son avocat d'alors, J-M Fertey, et bénéficie du soutien de sa femme, R. Varte.
La pièce débute sans que nous ayons d'information précise sur le crime commis, le motif, l'enquête. Cette dernière sera retracée ensuite par l'avocat, et elle peine à captiver, faute de traits saillants. Trop simple pour être étalée sur une si longue scène.
Chaque acteur est installé confortablement dans son rôle pour jouer une pièce dont les ressorts sont très fatigués. Acteurs énergiques, réalisation toujours minimaliste et efficace, mais texte sans surprise, et une longue scène, encore une, entre Claude Richard et Rosy Varte, qui réussit à être épuisante. Le mari tonitrue toutes les pistes possibles, ainsi que sa découverte progressive du coupable. L'auditeur a mis le nez dessus bien avant, et il n'y aura aucun retournement de situation supplémentaire pour sauver la mise.
Pour se mettre à l'unisson, Madame va monter d'un ton. R. Varte rejoue pour la millième fois le même rôle, y met tout son savoir-faire, sans que Jeannine Raylambert ait introduit une once d'originalité.
L'ultime scène achève le virage amorcé vers le mélo, et l'avocat repart  la queue entre les jambes, alors qu'enfin le coupable avait été démasqué. Un coupable qui ne sera pas puni par la justice, ce qui est suffisamment rare dans "Mystère, mystère" pour être signalé.

L'échafaudage (07-05-1968)
de Alain Bernier et Roger Maridat
avec Sylvie (Mme Vormeil), Maria Tamar (Odile Clairy), Régine Chantal (Chantal Blazac), Jean Mauvais (Pierre Chenard), Jean-Claude Michel (le commissaire Terrane)

Une intrigue fort alambiquée, avec de nombreux personnages. Chacun a son complot en cours d'exécution. En peu de temps, sans recours à un personnage de narrateur, tout est exposé de manière claire. Suffit de monter sur l'échafaudage.
Encore un accident de la route. Une jeune femme, mademoiselle Blazac, affirme s'être fait renverser par mademoiselle Clairy, puis accueillie chez cette dernière, pour être ensuite menacée de mort.
Or, premier mystère, Odile Clairy nie catégoriquement les faits. Il ne s'est rien passé, et elle ne connaît cette miss Blazac ni d'Eve ni d'Adam. Pourtant, la Clairy est capable de décrire la maison dans ses moindres détails.
Après, cela se complique, car chaque personnage va apporter sa pièce à l'échafaudage. La belle-mère va profiter un peu facilement de la situation pour essayer de se débarrasser de sa belle-fille qu'elle déteste profondément, la manipulant avec un plaisir sadique, histoire de la compromettre un peu plus auprès de la police.
L'ancien amant d'Odile lui aussi, pourrait profiter de la situation pour s'établir en tant que peintre reconnu, mais c'est sans compter sur le mari, qui n'apparaît jamais dans la pièce, ou, encore plus fou, sur la suspecte elle-même, cette Odile, qui pourrait avoir deux-trois tours dans son sac. Ne parlons même pas de la victime de l'accident, qui cache fort bien ses intentions, ce qui lui est d'autant plus facile qu'elle disparaît de la pièce le temps nécessaire pour que les autres personnages sortent leur grand jeu.
Les auteurs utilisent leurs personnages comme des pions qu'ils s'amusent à maltraiter pour mieux nous piéger. Le commissaire Terrane (personnage récurrent chez les Bernier/Maridat) apparaît partout où il ne faut pas, il a quasiment le don d'ubiquité, entrant chez les gens, après avoir sonné certes, mais ouvrant la porte dans la foulée sans demander aucune permission aux occupants.
Cette pauvre Odile retrouve le commissaire dans chacun de ses déplacements. Pas de chance.
D'ailleurs, nous pourrions nous demander si un commissaire a le droit de passer tout son temps à mener une enquête sur un accident de la route ayant juste entraîné de légères blessures. Douée de double vue, la police sait qu'une affaire des plus bénignes peut cacher un amoncellement d'embrouilles. Une affaire qui passe dans "Mystère, mystère" ne peut pas être anodine.

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Mar 25 Juin 2024, 18:20

Mystère, mystère

Carte noire (25-06-1968)
de Louis Rognoni
avec Rosy Varte (Eva), André Valmy (Max), Régine Chantal (la bonne), Pierre Leproux (le commissaire), Pierre Olivier (le notaire), Jean-Claude Michel (le vagabond)

Une histoire fortement alcoolisée au whisky "carte noire".
Un couple se déchire, et chacun des deux souhaite supprimer l'autre, ou à minima lui jouer un tour pendable. L'interprétation de Rosy Varte et André Valmy électrise le glauque de la situation. Un fusil fait des dégâts avant même le début de la pièce, puisque, idée saugrenue qui montre le côté un peu fou des personnages, Madame vient d’exécuter le bon chienchien des familles, ce qui met Monsieur dans une colère carte noire.
La disparition du mari arrange dans un premier temps madame Eva, qui se réjouit de toucher l'assurance. Mais sans corps retrouvé, pas de sous. Cette partie, qui s'embrouille dans les histoires d'argent, d'héritage, d'assurance, ne sert qu'à faire rebondir l'histoire.
La femme a-t-elle tué son mari ? Impossible, sans cela elle aurait fait réapparaître le corps.
La suite est évidente, mais Louis Rognoni introduit une telle coupure dans le récit que l'on a l'impression de commencer une nouvelle histoire.
Réfugiée dans une maison en bord de mer (nous sommes en Normandie depuis le début), Eva voit taper à la porte un vagabond qui souhaite passer un moment, et surtout que la police soit alertée, afin de finir l'hiver au chaud en prison.
La connexion avec le début de notre histoire met quelque temps à s'établir.
Jean-Claude Michel n'est pas habitué aux rôles de clochards, et les dialogues parfois très familiers ne lui vont pas comme un gant.
Le couple formé par Varte et Valmy reste le gros morceau de la pièce, chacun cherchant à être plus sadique que l'autre, comme nous le prouvera le dénouement.

Des yeux pour voir (09-07-1968)
de Charles Maître
avec Laurence Weber, Dora Doll, Louis Arbessier, Claude Bertrand, François Nocher, Philippe Dumat, Marcel Bozzuffi, Pierre Moncorbier

Les interprètes subissent des dialogues mécaniques (les interrogatoires, surtout celui de Dora Doll, sont des sommets) et une situation qui s'embourbe vite dans de la mélasse dont on ne sortira jamais.
Un matin, un jeune homme rentre éméché chez ses parents. Il avoue à sa mère qu'il vient d'écraser un homme, et qu'il a fait exprès.
Le raccord avec l'enquête de police s’effectue à la va-vite. L'ex-mari de la mère est commissaire. Coup de chance. Elle va donc lui rendre visite à son bureau, et nous laisserons tomber cette intrigue familiale pour partir dans le "milieu", un bar louche de Pigalle, une patronne plantureuse mariée à un malfrat, qui n'est autre que la victime du jeune homme.
Pour en arriver à innocenter celui-ci, l'histoire va s’appesantir sur les clients du bar, tous stéréotypés, avant de se livrer à une contorsion qui au lieu de surprendre, alourdit encore plus la pièce.
Le stratagème du véritable meurtrier par son aspect laborieux ne surprend pas du tout.
Charles Maître a été peu inspiré pour cette histoire.
Le leitmotiv musical choisi a semble-t-il eu l'heure de plaire à Pierre Billard, qui l'a utilisé à plusieurs reprises dans "Mystère, mystère". Il s'agit d'une pièce de John Cavacas (1930-2014), musicien qui a beaucoup travaillé pour la télévision.
Le morceau "Agent Who" provient d'un disque  paru en 1966 chez Chappell, label spécialisé dans l'illustration sonore. Une mine pour les réalisateurs radio / télé.

''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Page 6 Oper2666''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Page 6 Oper2667

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Ven 28 Juin 2024, 13:13

Mystère, mystère

Le bateau de tante Agathe (08-10-1968)
de Charles Maître
bruitages Louis Matabon
prise de son Roger Jeanbrun  [?]
collaboration technique Marcel Grenier
avec Sylvie, Jean-Claude Michel

La tante Agathe reçoit un coup de fil. Elle va en recevoir plusieurs, en donner d'autres, et ce qui peut paraître au départ comme un tour de force (une seule actrice ou presque qui tient toute la pièce en main) n'est qu'une succession laborieuse, et de plus en plus artificielle au fur et à mesure que l'on avance dans le temps, chaque coup de fil supplémentaire entraînant un dialogue dans lequel nous n'entendons qu'un des protagonistes, ce qui oblige Mme Sylvie à faire comprendre lourdement aux auditeurs ce que dit cet interlocuteur sans voix.
Pour donner la réplique à la grand-mère, nous n'aurons que le neveu.
La bonne amie, le maître chanteur, tout ce monde n'a pas de voix, et il aurait été plus agréable qu'ils en aient une, le procédé des coups de fil étant vite mécanique, répétitif.
Cette dame d'un âge respectable est interprétée par Mme Sylvie (Louise Sylvie), qui participa régulièrement aux émissions de Billard, jusqu'à cette pièce, qui est la dernière à laquelle elle participa. Elle décède en 1970, à l'âge de 87 ans.
Cette bonne dame reçoit un coup de fil d'un maître chanteur qui menace de révéler aux journaux le secret qui entoure la naissance de sa petite fille, qui est en réalité une fille de l'assistance publique.
Cette révélation ternirait la réputation de la future, et richissime, belle-famille.
Tout cela ne présente aucun intérêt. C'est un prétexte pour aborder le problème de la suppression du maître chanteur, ou du moins son arrestation avant qu'il ne dévoile ce lourd secret dont l'auteur se fiche un peu. Il aurait pu trouver un prétexte plus solide.
La tante Agathe va "monter un bateau", en utilisant son neveu, qui, hasard qui facilite bien sa tache, ainsi que celle de l'auteur, est inspecteur de police. Comment va-t-elle attraper le goujat qui se permet de menacer le bonheur de sa fille ? Voilà le ressort de la pièce. L'objectif ultime du Maître Charles étant d'associer la faiblesse de la tata à son mode opératoire, celui d'une mafieuse endurcie.

Al Capone est mort dans son lit (05-11-1968)
de Jean Chatenet
prise de son Daniel Toursière
collaboration technique Brigitte Véron [?]
avec Claude Bertrand, Pierre Trabaud

Les pièces à deux personnages ont souvent donné certains des meilleurs "Mystère, mystère". Toute la pièce est resserrée autour de ces jeux du chat et de la souris, longs dialogues durant lesquels les relations évoluent, se complexifient, les rapports de force se renversent, les révélations les plus inattendues se succèdent.
Deux habitués, Claude Bertrand, à la voix "rondouillarde", cantonné aux rôles de mari trompé, de patron intraitable, de gangster endurci, et Pierre Trabaud, 45 ans au compteur au moment de l'enregistrement, mais spécialisé dans les jeunes premiers d'une vingtaine d'années. Avec une voix pareille, il est tout à fait crédible.
Ici, il sera un jeune inspecteur venant au domicile d'un gros caïd retiré du circuit depuis deux ans et demi. Il vient simplement l'arrêter pour un meurtre d'un autre gros bonnet qui lui a fait plusieurs crasses auparavant, la pire étant de lui avoir piqué sa damoiselle adorée.
Le dialogue est nettement coupé en deux temps. Dans le premier, le jeune inspecteur justifie l'arrestation du gangster, retraçant la chronologie du meurtre commis, preuve à la clé. Puis, rebondissement, l'accusé reprend du poil de la bête, sort sa botte secrète, et c'est lui qui sort une enquête sur l'enquêteur, chantage à la clé. Quel choix va faire l'inspecteur ? Réponse dans le dénouement.
L'auteur joue, détail amusant, sur les noms des bistrots propriétés des deux gangsters : "Le trèfle à quatre feuilles", "Le fer à cheval", "L'as de trèfle".
Pour le reste, le dédoublement des affaires de meurtres avec explication minutieuses à chaque fois, au lieu de relancer la pièce, l'alourdit considérablement.
Preuve que parfois, les pièces à deux personnages ne donnent pas le meilleur "Mystère, mystère".

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Mar 02 Juil 2024, 07:33

Mystère, mystère

Tout sucre tout fiel (19-11-1968)
de Jeannine Raylambert
prise de son René Cambien
collaboration technique Yann Paranthoën
bruitages Louis Matabon

avec André Valmy (le commissaire, évidemment), Pierre Delbon (Noël Haineault), Pierre Constant (Bruno Philibert), Denise Gence (Armande Philibert), Edith Loria (Juliette)
Afin de donner à son histoire une assise solide, Jeannine Raylambert s'est inspirée des meilleurs. Elle n'y va pas par quatre chemins, elle a choisi "Britannicus" de Racine, transformée en enquête policière de par la grâce de l'inamovible commissaire Valmy, un peu effacé dans un premier temps, se contentant d'assembler les pièces du puzzle avant de sortir son toujours parfait numéro tonitruant à la fin.
Tout est une question de voix. Denise Gence, bien qu'incarnant la mère, est de la même génération que Delbon et Constant, ses deux fils.
Le petit théâtre de "Mystère, mystère" cantonne le plus souvent les acteurs dans les mêmes rôles. Le fils chétif, fragile, est bien sûr Pierre Constant, le teigneux, Pierre Delbon. Une distribution à double effet : elle est excellente, mais elle désigne tout de suite coupable et victime, avant même qu'il n'y ait eu crime. Le seule espoir : que Jeannine Raylambert décide de brouiller les cartes.
Mais laissons cet espoir de côté pour cette fois.
Pour revenir à la transposition, disons qu'Agrippine devient la mère, Noël, le patron de la sucrerie (petit clin d'oeil dans le titre), Néron, Bruno, l'artiste peintre, Britannicus, et enfin Juliette, tout simplement Junie.
Le nom du serviteur et homme de main de l'ignoble Noël, Narcisse, n'a pas été changé, ainsi que celui de l'amant de la mère, Pallas.
Le drame qui éclate fait sourire, car pour faire moderne, Britannicus est victime d'un empoisonnement au LSD. Un peu bête, car comme le signale le commissaire Valmy, cette drogue, prise en si petite quantité, peut provoquer bien des choses, mais pas la mort. Le coupable ne manque pas d'être supris. Quel étourdi. Quel crime bâclé.
L'absence de surprise, Pierre Billard semble la rechercher, puisque, outre la distribution et la reprise d'une tragédie connue, il laisse Pierre Delbon accentuer sans retenue la réplique durant laquelle il propose un verre à son faux frère.
Le dénouement est étonnant, mais pas dans le bon sens du terme. C'est presque une parodie. Juliette disparaît progressivement, Noël se laisse arrêter sans trop rechigner, comme si c'était dans l'ordre des choses, et la mère semble prête à tourner la page, une fois débarrassée de ses deux fils... dont un n'est même pas d'elle.
On peut imaginer que Pierre Billard a demandé à Jeannine Raylambert de ne pas trop tomber dans le mélo. Pourquoi pas. Ce qui donne un certain charme (la fin prête plus à sourire qu'à pleurer) à cette pièce quelque peu bancale.

Préméditation (03-12-1968)
de Alain Bernier et Roger Maridat
chef opérateur du son Jean Jusforgues
collaboration technique Simone Ronget [?]
bruitages Louis Matabon
avec Yvonne Clech (Léa de Verrier), Jean-Marie Fertey (Luc Dorrimand)

Deux acteurs seulement, mais lorsque les stratagèmes se multiplient pour que l'auditeur n'entende pas les autres personnages, car il y en a d'autres, cela se termine par une démultiplication de coups de téléphone, nécessaires, mais répétitifs. Que de combinés décrochés, de numéros faits avec l'antique cadran tournicotant.
Léa s'occupe d'une agence immobilière. Un inconnu, Luc, s'incruste pour lui vendre un terrain, un coup foireux, mais comme Luc est interprété par Jean-Marie Fertey, le charme opère. Après une pause musicale, nous découvrons que ces quelques secondes cachaient une ellipse de plusieurs mois. Les deux sont amants. Mais... Isabelle, la fille de Léa, qui n'est en réalité pas la sienne, mais celle que son défunt mari lors d'un précédent mariage, a aussi rencontré le divin Fertey. Un mariage est prévu.
Léa s'en réjouit. Elle a quinze ans de plus que Luc Fertey. Quel scandale si ça se savait ! Mon Dieu quelle époque ! En plus, le couple habitera juste à l'étage du dessus, ce sera facile pour le tombeur de passer de l'une à l'autre.
Deux acteurs, mais trois personnages. Pour le dernier, les auteurs réussissent à lui donner une âme sans que l'on entende sa voix.
De l'amour, il y en a à revendre, mais c'est un amour vache. Il est impossible de savoir avant la fin qui voulait la peau de qui.
Il est déjà clair que la mère et son gendre veulent se débarrasser de la fille. Ainsi, pas besoin de se marier ensuite avec la mère, il hérite et c'est la belle vie à deux.
Empoisonnement, accident... le sadisme de Léa est l'attraction principale de la pièce. Yvonne Clech se démultiplie, on ne sait exactement la nature de son plan que dans les dernières secondes.
La scène où elle déguise par trois fois sa voix au téléphone (et trois coups de fil à la suite en plus) pour saboter par derrière les affaires de son gendre mêle le comique au sadisme.
L'attitude de nos personnages indique que tous les coups sont permis, mais nous ne connaissons pas le but, ni contre qui ils manœuvrent. Toutes les alliances sont possibles, et celle qui pour l'auditeur est la plus apparente est forcément la mauvaise.
Le coup de feu final, hors-champ en quelque sorte, puisqu'entendu depuis le salon de Léa, ne tue pas la personne que nous imaginions.
Les auteurs expédient le mobile en une scène courte ajoutée en conclusion. Il avait toutefois été préparé à notre insu.
Le jeu de massacre était fort plaisant, mais il fallait quand même une petite justification, pour que l'histoire tienne un minimum la route, mais vraiment un minimum.

Curly 

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Re: ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Ven 05 Juil 2024, 09:14

Mystère, mystère

Mensonge pour une nuit blanche (17-12-1968)
de Charles Maître
pris de son Joseph Frémiaux [?]
collaboration technique Edouard Campras
bruitages Louis Matabon
avec Jacques Sapin (le juge Verdier), Pierre Leproux ("le commissaire Julien"), Pierre Delbon (Robert Moreau), Florence Blot (Sophie Delachaume)

La scène centrale, de plus de vingt minutes, ne se passe pas durant la nuit blanche du titre, mais juste avant. Deux personnages, Moreau/Delbon et un faux commissaire, qui tente de cuisiner son suspect afin de la transformer en coupable.
Le crime : un bon vieil empoisonnement aux champignons, et une victime dont l'héritage est convoitée par un neveu qui en avait bien besoin. Interprété par Pierre Delbon, disons tout de suite qu'il est présumé coupable. Faute de neveu, le pactole devait aller aux bonnes œuvres de Melle Delachaume, une sympathique pipelette qui s'occupe d'une association pour enfants nécessiteux.
Comme le meurtre a été classé dans la section "accident", la demoiselle revient à la charge chez le juge pour signaler fermement que l'héritage a été victime d'une erreur d'aiguillage.
Florence Blot est une actrice cantonnée dans ces rôles de pipelettes casse-pieds. Elle apparaît dans des rôles secondaires dans de nombreux films, où très souvent elle joue le même personnage. Elle le surjoue à la perfection.
La demoiselle Delachaume, qui n'a rien obtenu de probant de la police, va demander l'aide d'un ami à elle, dont on ne connaîtra la véritable identité qu'à la fin, lorsqu'il retourne chez le juge avec la Delachaume.
Cet ami va se présenter sous l'identité d'un commissaire et travailler le neveu afin de le faire avouer. Le neveu avait plein de bonnes raisons de faire disparaître sa tante, Charles Maître avait chargé la mule : des mobiles à la pelle, et un seul suspect, le neveu. Les rebondissements inattendus sont-ils possibles dans ces conditions ?
Pour corser un peu le jeu, lorsque Delbon avoue finalement son crime, impossible de savoir s'il avoue juste pour protéger sa femme.
Heureusement que le faux commissaire est un vrai pro.

                                        ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard - Page 6 Oper2686
                                 Florence Blot et Claude Gensac dans "Jo", réal. Jean Girault, 1971, un "Louis de Funès" très réussi

Et le loup sortit du bois (14-01-1969)
de Jean Chatenet
prose de son Françoise Didier
collaboration technique Jacqueline Rieu
bruitages Louis Matabon
avec André Valmy, Philippe Dumat, Jacques Sapin, Marc Lamole, Micheline Francey, Nicole Vervil

Le commissaire Valmy est de retour, et il est toujours aussi furibard. Comme nous suivons pas à pas notre enquêteur, affublé de son inspecteur Lancelot (Philippe Dumat), peu importe l'enquête, pourtant très chargée. André Valmy porte la pièce sur ses solides épaules. L'enquête pèse le poids d'une plume lorsque Valmy s'en mèle.
Pourtant... un quadruple meurtre, une tentative d'empoisonnement, de la fraude fiscale, les trafics immobiliers de la SOPROJI, une société ayant des ramifications en Iran et en Espagne (les fameux "chateaux" !). Un rien. Les quatre morts du début, "le carnage de Marne-la-Coquette", n'ayant rien à voir a priori entre eux, il faut absolument que le commissaire fasse tomber cet a priori, relier le tout en un point unique afin d'en trouver l'unique coupable.
Cela fait beaucoup de protagonistes, dont certains n'apparaissent que le temps d'une scène. La réduction des personnages dans "Mystère, mystère" n'était pas systématique. Ici, l'histoire, qu'il faut quand même suivre, s'efface devant l'énergie d'André Valmy, qui écrase toutes les complications et embrouillaminis de l'intrigue, inutilement compliquée. Elle se suit néanmoins, avant de s'oublier très vite.
Tout mène vers cette scène, qui justifie le titre, durant laquelle le commissaire, après avoir jeté un appât à l'assassin en diffusant une information bidon dans les journaux, guette le moment où l'ignoble individu, qui ne sait pas qu'il est déjà cuit, va tenter de tuer une pauvre veuve.

L'araignée (28-01-1969)
de Jean Marcillac
chef opérateur du son Madeleine Sola
collaboration technique Raymond Anna [?]
bruitages Louis Amiel
avec Pierre Constant (Jimmy Hampton), Claude Richard (Maxime Carnec), Bernadette Lange (Florence Autrive), Arlette Thomas (Evelyne Carnec)

Quarante cinq minutes seulement pour ctte histoire menée à la diable par ce diable de Jean Marcillac. Saint Trop', la jet set, une romancière, un musicien, un gros entrepreneur. Le musicien, Jimmy Hampton [?]  vient de finir la musique du dernier Fellini, et s'éclate dans des soirées costumées où il croise Luchino Visconti déguisé en femme.
L'histoire commence par un coup de fil. Un classique de "Mystère, mystère" : bruit de porte, sonnerie de téléphone, décrochage du combiné. Avant même qu'un acteur n'ouvre la bouche, l'auditeur sait qu'il est dans une réalisation de Pierre Billard. Au bout du fil, un interlocuteur que l'on n'entend pas. Malin, Jean Marcillac rend audible le bout du fil quand cela l'arrange. À la fin, lorsque le mari, Maxime, est au bout, sa voix est parfaitement audible.
La romancière, Florence Autrive, est l'araignée, une séductrice qui tisse sa toile avant de piéger son homme.
Marcillac tisse aussi sa toile, celle qui va lui permettre d'y mettre au centre son idée, la seule l'unique, celle vers laquelle tend toute sa pièce, un jeu de mot terrifiant, qu'il a mis finalement beaucoup de temps à mettre sur les rails. Tout ce tarabiscotage pour un point-virgule placé dans une phrase toute simple : "Ne reviens pas trop tard". Une première dans "Mystère, mystère", la mort provoquée par signe de ponctuation.
"Ne reviens pas ; trop tard", ou le point-virgule qui tue...

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