Illustration d'un thème sur le site de francemusique.fr le 7 août dernier par Aliette de Laleu :
La playlist classique au clair de lune* mérite l'attention.
À qui s'adresse cette compilation à première vue intéressante ? Peut-être d'abord à un jeune public habitué à écouter des "songs" de
3 minutes ? Si cela permet d'attirer du monde vers la musique, tant mieux. La BBC se pose cette la question, c'est aussi une préoccupation des musiciens et des maisons de disques.
Le sujet est divisé en quatre parties :
Les mélodies françaises ; La Lune à l’opéra ; La Lune et les Lieders [on écrit soit "les lieds", soit "les lieder") ;
La Lune en musique. Les extraits sont tirés de ce qui est disponible en vidéo sur youtube. Ils sont accompagnés de brefs résumés et de citations de poèmes.
Le choix de la première séquence n'est pas des meilleurs, une vidéo de mauvaise qualité donne à voir Sandrine Piau dans
Clair de Lune de Gabriel Fauré. La seconde vidéo,
Ballade à la lune de Jacques Offenbach est un grand moment passé en compagnie d'Anne-Sofie von Otter et de Magali Léger (on comprend la réaction du chef après la dernière note).
Aliette de Laleu n'a pas eu ou pris le temps de donner les références des pièces sélectionnées. Le public visé ne s'y intéresse peut-être pas ou pas plus que la compilatrice. Pour les connaître, il ne faut pas rester sur le player intégré, mais cliquer sur l'icône youtube.
La sélection permet d'approfondir, selon le temps et l'intérêt, les pièces thématiques et aussi de voir combien le filmage des pianistes (et la tenue de ces derniers) a pu changer, voir les exemples de Kathia Buniatishvili dans
Clair de lune de Claude Debussy et de Claudio Arrau dans
Sonate au clair de lune de Ludwig van Beethoven.
La section "La Lune et les Lieder" permet de découvrir un poète cité dans le résumé, Christoph Hölty "
A la Lune de Franz Schubert - Schubert s’est inspiré des textes de Christoph Hölty pour son Lied (poème germanique chanté, souvent accompagné par un instrument) An den Mond qui veut dire « à la Lune ». C’est le Lied le plus populaire des vingt-trois que Schubert a composé [sic]
sur les poèmes de Hölty").
Pour les intéressés qui n'ont pas le temps de faire des recherches, voici le célèbre poème de Joseph von Eichendorff mentionné dans la présentation de
Nuit sous la Lune de Johannes Brahms :
Mondnacht Joseph von Eichendorff
Es war, als hätt der Himmel
Die Erde still geküßt,
Daß sie im Blütenschimmer
Von ihm nun träumen müßt.
Die Luft ging durch die Felder,
Die Ähren wogten sacht,
Es rauschten leis die Wälder,
So sternklar war die Nacht.
Und meine Seele spannte
Weit ihre Flügel aus,
Flog durch die stillen Lande,
Als flöge sie nach Haus.Preuve d'inattention ou de l'absence d'envie de servir l'auditeur, à propos de
Nuit sous la Lune de Robert Schumann, la rédactrice a intégré à la va-vite une vidéo de l'ensemble du
Liederkreis... Là, il faut faire une recherche affutée, seulement accessible aux germanophones, pour trouver à 8'50'' du player la pièce en question, "Mondnacht". Ceux qui auront lancé la vidéo sans plus de connaissances écouteront ingénument la pièce initiale "In der Fremde".
Enfin, la merveilleuse soprano Barbara Bonney chante
La Lune ("Mon cœur est comme la nuit sombre") de Felix Mendelssohn. Une recherche permet de situer la séquence : Barbara Bonney--Soprano, Geoffrey Parsons-Piano, 1991 et le poème d'Emanuel Geibel (1815-1884) adapté au Lied (
Der Mond, référence BNF).
Der Spiegel en donne le texte :
Der Mond Emanuel Geibel
Mein Herz ist wie die dunkle Nacht,
Wenn alle Wipfel rauschen;
Da steigt der Mond in voller Pracht
Aus Wolken sacht –
Und sieh, der Wald verstummt in tiefem Lauschen.
Der Mond, der helle Mond bist du:
Aus deiner Liebesfülle
Wirf einen, einen Blick mir zu
Voll Himmelsruh –
Und sieh, dies ungestüme Herz wird stille.*
La Lune offre aux compositeurs une source d’inspiration infinie. Féerique, mystérieux ou romantique, ce satellite mis en musique a donné quelques-uns des plus grands tubes de la musique classique comme la Sonate au clair de lune de Beethoven ou le Clair de lune de Debussy.
Mais ce ne sont pas les uniques œuvres d’inspiration lunaire. Schubert, Dvorák, Fauré et tant d’autres ont aussi mis en lumière la Lune, en musique ou en mélodie.