SamVa(https://regardfc.1fr1.net/t735p80-les-grands-sujets-de-france-culture#28766) a écrit: (...) Finalement, le monde radiophonique est bien fait : la BBC émet en anglais dans un style britannique, en Grande-Bretagne ; les radios allemandes diffusent en Allemagne des émissions dans un style germanique. Autres cultures, autres styles... Pourquoi la radio nationale française ne pourrait-elle diffuser en France des émissions d'un style français ? Nous sommes déjà contraints d'imiter la règle teutonne du 3%...
Et pour le plus grand bonheur de chacun, les français qui le souhaitent vraiment peuvent écouter des radios germanophones ou anglophones !
Dans un "Forum", l'opinion des 2 ou 3 contributeurs les plus actifs ne devient pas une vérité, il est normal que les points de vue soient divers, et un forum permet justement de les exprimer. Vous exprimez votre sensibilité, et je suis quant à moi attaché au style français, critique, et même parfois irrévérencieux par rapport au pouvoir politique et financier, surtout lorsque les communicants politiques et économiques dominants imposent leurs "éléments de langage", qu'il faut déconstruire.
Je ne suis pas abonné à Twitter, et je m'en préserve heureusement, mais chacun ses goûts.
Il y a plusieurs manières de traiter un post ou quoi que ce soit, prenons l'exemple de votre post :
Manière 1 (sans développement). Merci beaucoup pour votre réponse qui ouvre des pistes, je ne suis pas d'accord sur tout, mais je vous rejoins sur certains points. Vous faites l'une ou l'autre erreur d'interprétation (vitesse de lecture, pas l'information exacte ?), mais ce n'est pas grave, finalement. J'apprécie que vous preniez le temps de donner un point de vue, chose trop rare sur ce forum, ce qui permet la discussion.
Manière 2. Tiens, il fallait s'en douter, un post qui montre un parti pris, avec des mots railleurs, voire xénophobes, pour exprimer une fausseté. C'est plus que gênant. "
Nous sommes déjà contraints d'imiter la règle teutonne du 3%...". Ah les Teutons ! Pas "Les casques à pointe" non plus ? Qui est ce "Nous" ? Contraints ? Par qui ?
Union européenne : tout comprendre du seuil des 3% de déficit public*
"Chacun ses goûts", dites-vous en matière d'abonnement à Twitter. Pourquoi ajouter cette remarque ? Qui vous a demandé ou recommandé de vous abonner ? Personne ! [notez que je suis toujours en train de donner
un exemple de "manière 2"]. J'ai signalé Twitter, parce que La Rédaction (vous vous y intéressez je crois) dit explicitement sur son site : "
Découvrez ci-dessous, service par service, qui sont les journalistes de @FC_actu / Et suivez auparavant en temps réel leurs messages sur Twitter.". Notez que ce fil Twitter est lisible sur la page indiquée. Pourquoi parlez-vous d'abonnement ? Puisque vous défendez systématiquement
La Rédaction, pourquoi n'allez-vous pas observer factuellement ce qui s'écrit sur leur réseau social ? Remarquez que nos dernières mentions de ce fil Twitter dans ce forum-ci semblent avoir eu leur effet (ne pas croire que nous ne sommes pas lus ici) : exit les blagues de mauvais goût et les allusions politiques des derniers mois, des infos toutes simples sans commentaires partisans à lire en ce moment.
Quoique... notez le retweetage par Ludovic Piedtenu (connu dans ces parages...) le 1er septembre d'une couverture de la
Süddeutsche Zeitung (voir la couleur de ce journal) du même jour intitulée par le tweeteur original "Sa Majesté Emmanuel 1er" dans le but de ridiculiser le Président. On notera avec intérêt que le tweet reproduit montre une copie du journal papier qui indique "Seine Majestät Emmanuel I." à côté d'une photo, et que la légende de la version en ligne (en lien ci-dessus) est "Seine Majestät Emmanuel" sans chiffre. Par ailleurs, la colonne est informative, sans tonalité critique, le titre accrocheur étant sans grand rapport avec l'information, en-dehors du fait (qui invalide d'une certaine manière le titre, d'où la suppression du chiffre ?) que le goût de l'apparat reproché à Emmanuel Macron n'a pas grand chose à voir avec ses réelles ambitions, celles de moderniser la France. Mais peut-être le tweeteur original n'a-t-il pas retenu le contenu du texte. M. Piedtenu l'a-t-il lu ? Peut-il d'ailleurs le lire ? C'est quand même un journaliste de France Culture, non ?
Alors, un enfantillage ? Non, retweeter sur le fil de France Culture (qui n'est pas un lieu privé), ce qui se veut une raillerie à l'endroit du président, quand on est journaliste à France Culture, n'est pas innocent et indique une tournure d'esprit.
Voilà pour les deux manières. Je préfère la manière 1. Notez que dans la manière 2, je ne prends que ce qui est critiquable et le développe. J'occulte, comme si elles n'existaient pas, vos observations sur les styles nationaux (à discuter) et sur la nécessité de points de vue divers sur ce Forum (absolument).
En agissant ainsi, je donne une coloration uniquement négative et offensive à la réaction. C'est la manière d'agir de la Rédaction dans les journaux (sélection basée sur la critique possible, ton et vocabulaire employés, choix des spécialistes appelés à commenter ou des témoins), des journaux de France Culture qui, répétons-le, ne devraient être pas des lieux d'expression larvée de sentiments politiques personnels, mais un espace dédié aux compte-rendus factuels. La critique est très bienvenue, mais dans un espace signalé comme tel et si possible avec du contradictoire.
*
Qu'est-ce que cette règle ?
Se plier à la règle des 3% de déficit est perçu comme une contrainte exigée par nos voisins allemands. L'origine de cette règle est pourtant bien française. Chargé de mission au ministère des Finances sous l'ère François Mitterrand, Guy Abeille a expliqué à nos confrères du Parisien en 2012 que les 3% ont été "inventés en une heure un soir de juin 1981, sur un coin de table" et qu'ils "ne reposaient sur aucune théorie économique".
Selon Guy Abeille, Pierre Bilger, directeur du Budget de l'époque, lui aurait dit : "Mitterrand veut qu'on lui fournisse rapidement une règle facile, qui sonne économiste et puisse être opposée aux ministres qui défilaient dans son bureau pour lui réclamer de l'argent." La réponse est plus étonnante encore lorsqu'on lui demande pourquoi ce seuil de 3% a été choisi. "C'est un bon chiffre, un chiffre qui a traversé les époques, cela faisait penser à la Trinité. On ne pensait pas que ça allait déborder au-delà de 1981." Pour ce qui est de la pertinence économique, on repassera.
Dans les colonnes de La Tribune, il ébauche à peine une stratégie économique : "Nous regardons quelle est la plus récente prévision de PIB projetée par l’Insee pour 1982. Nous faisons entrer dans notre calculette le spectre des 100 milliards de déficit qui bouge sur notre bureau pour le budget en préparation. Le rapport des deux n’est pas loin de donner 3%."
Pourquoi est-elle encore d'actualité ?
Onze ans plus tard, ce fil conducteur de la politique budgétaire de la France change de statut et est inscrit dans le texte fondateur de l'Union européenne. Jean-Claude Trichet, animateur d'un groupe de travail et futur président de la Banque centrale européenne, propose alors d'insérer cette donnée dans le Traité de Maastricht de 1992.
Il s'agit dès lors de ce que l'on appelle un critère de convergence économique des pays membres (avec la maîtrise de l'inflation, des taux d'intérêt et du taux de change), à l'image du seuil des 60% du PIB pour l'endettement public. La maîtrise des finances publiques devient la condition sine qua non pour intégrer la zone euro.