Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t738p30-partenariats-et-publicite-a-france-culture#28051) a écrit: Il y en a beaucoup des "collectionneurs acharnés et organisés" parmi les gens qui écoutent des podcasts ? Qui sont capables et surtout qui ont le temps de traiter des fichiers avec un logiciel pour en extraire des introductions ou des pubs ? 0,1% ? 0,01% (= 1 sur 10 000) ? Moins, beaucoup moins, je pense.
Cette question du nombre de personne concernées n'a aucun intérêt sur un forum qui a été créé dans le cousinage de la liste ANPR. Si je ne m'abuse, tu es toi-même possesseur d'enregistrements par milliers ; et ta pratique de multiples supports au fil des années a beau être ultra-minoritaire, elle ne mérite pas moins d'être prise en compte.
Plus intéressante est la question de la nuisance de ces spots qu'on nous place en force, et pour cela on gagne à se pencher sur la façon dont évoluent les usages du media radio depuis l'irruption du podcast. Ce dernier a rendu à la fois plus aisées et plus naturelles la pratique de l'écoute différée et de l'écoute nomade, mais ça ne nous dit pas grand chose de ce que deviennent les émissions téléchargées. La question de l'archivage individuel n'est pas plus marginale que ne le sont dans le secteur de l'édition le livre audio et le livre électronique. Et l'usage en est probablement lui aussi en augmentation.
En quoi l'archivage est-il conditionné par le temps qu'on doit y investir ? Et par la difficulté ? A mon avis, ni par l'un ni par l'autre, sauf bien sûr pour les collectionneurs pathologiques. Le logiciel de
cut est très simple d'emploi et surtout, ne prend aucun délai de codage. Le seul obstacle à son utilisation est.... qu'il faut connaître son existence. Une fois remplie cette condition, celui qui désire se constituer une bibliothèque de podcasts pour son émission préférée (puisque c'est la majorité) ne reculera pas devant le coût d'une minute consacrée à couper l'amorce. Aux temps où on gardait dans des dossiers des pages du Monde (des tas de gens faisaient ça) l'opération de découpe et de classement prenait autant de temps.
Pour ces raisons je parierais que la seule limitation se situe au niveau des usages, donc de l'habitude pratique. Même pas l'habitude au sens de l'expérience qui rend plus aisée l'utilisation d'un programme, mais l'habitude au sens propre du terme : Dites, Monsieur X, pourquoi vous conservez des pages du Monde et les critiques ciné de Télérama ? Ben je sais plus comment ni pourquoi j'ai commencé mais je continue. Ca prend pas vraiment du temps et pour ma documentation, c'est mieux que de tout conserver. Merci Monsieur X de nous avoir répondu.
Au contraire de nombre d'ANPéRistes qui accumulent du podcast et de l'archive au-delà de leur pouvoir d'absorption, la plupart des collectionneurs n'accumulent qu'un seul rendez vous, parfois deux. En tête : les anciens Nouveaux chemins de la connaissance. Celui qui ne podcaste que ça, s'il archive ses podcasts il ne fait rien d'autre que sa bibliothèque philosophique sonore. Une autre quotidienne qui a ses collectionneurs est La fabrique de l'histoire. Ensuite, on serait peut-être surpris de savoir quel est LE podcast que collectionne telle ou telle tranche du public. Je ne serais pas surpris que des amateurs de théâtre ou d'archéologie soient abonnés à un magazine hebdo, le seul qui corresponde à une passion. Avec une émission hebdomadaire, le temps et le travail investis dans le stockage seront d'un coût encore plus faible. Pour ces fraisons je pense plutôt que la rareté éventuelle de cette pratique trouve sa raison ailleurs : la condition essentielle est d'avoir un jour franchi le cap de l'archivage numérique organisé. Cette mutation était d'ailleurs beaucoup plus facile il y a 20 ans, quand l'architecture des disques durs était moins foisonnante, sauf qu'en ces temps-là, le son numérisé avait encore de gros progrès à faire, du moins en matière d'ergonomie pour le
vulgum pecus. Cela dit, si les ordinateurs personnels sont en recul chez les particuliers, au profit des smartphones, alors il y a gros à parier que les pratiques de la collection et de l'archivage verront leur progrès s'atténuer.
Enfin, pour ce qui est de la nuisance qu'apportent ces podcasts, il faudrait connaître aussi les usages de l'écoute : si en appuyant sur une touche forward on passe en à peine une seconde au dessus de la pub et du jingle, la question ne se pose plus. Où est-ce que je veux en venir ? A ceci : aussi infecte soit cette intrusion de la publicité dans le podcast, si elle est aussi aisée à éviter, alors sa nuisance pure sera moindre que celle des pubs visuelles qui envahissent l'écran et notamment sur le site de FC. A mon sens, les promotions de partenariat sont beaucoup plus intrusives et autrement polluantes, surtout idéologiquement parlant puisque les produits bénéficiant du partenariat sont presque tous des produits idéologiquement marqués au coin du paradigme maison.