Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t893p130-la-vie-des-idees#34422) a écrit:« (…)  Pourquoi suis-je en paix avec l’art contemporain alors qu’il suscite un tel désaccord en moi ? » (…)
« Non, ce qui m’intéresse c’est que je suis d’accord intellectuellement pour trouver ça ridicule, puéril ou snob, et que, malgré cela, je trouve ça génial. »

G M-S ou le "en même temps" de France Culture. Une sorte de style quotidien que l'on retrouve sous toutes sortes de formes dans d'autres émissions. Tout se vaut, la bêtise et l'intelligence, le mauvais goût et le bon. Comme chez Laporte, le rock et Mozart,  Ellroy et Proust.  Les ignorants gobent. Le conflit est dépassé, l'union des contraires est achevée. La justice règne et tout est ensemble, comme "nous" qui sommes "tous ensembleu-tous ensembleu-ouais-ouais !".

Dans ce message il a été question d'une émission de France Musique consacrée au Fantôme de l'Opéra et à ses adaptations nombreuses et variées.

Une mention cependant dans ce fil pour signaler de nouveau ce qui ne l’a pas été dans cette émission où il a été vaguement question de cinéma, le film radiophonique de 1964 avec Alain Cuny dans le rôle du fantôme, Le Fantôme de l’Opéra (03/10/1964), pur chef d’œuvre. De la vraie radio culturelle créative et non un magazine publicitaire pour cadeaux de Noël.

Il est parfaitement significatif que l'adaptation pour la radio en 1964 réalisée par Claude Roland Manuel ne soit pas mentionnée : la radio autre que robinet à promo n'est pas concevable, et tout un savoir-faire a non seulement disparu, provisoirement pourrait-on espérer, mais les producteurs et par ricochet les auditeurs, ne peuvent pas envisager ce qui a pu être créé le siècle dernier sur les ondes, à moins de farfouiller dans les programmes des nuits de France Culture ou sur le site de l'INA où l'on trouve un peu tout et n'importe quoi.

L'émission de Philippe Venturini met par contre en valeur deux films, tous deux très mauvais, même l'adaptation de Dario Argento. Rien pourtant de l'adaptation tape-à-l’œil, de très mauvais goût, et complètement délirante de Brian de Palma, Phantom of the Paradise, qui mélange le roman de Leroux avec le mythe de Faust, bien plus inventif qu' Argento et Schumacher réunis.

Pour revenir à la version radiophonique, on pourrait dire que nous sommes sur France Musique, qu'il est question de musique, et que l'adaptation pour la radio n'a rien à y faire. Mais l'émission aborde l’œuvre de Leroux, qui a un lien direct, quelle que soit l'adaptation, avec la musique.

La radio est un fond sonore qui tapisse une partie de notre quotidien. On l'entend sans forcément l'écouter. Les présentateurs nous invitent à plein de choses (en gros consommer des produits culturels, j'insiste sur les termes « consommer» et « produits» à dessein). En soi la radio n'est rien, il n'est pas question de proposer une œuvre à part entière qui pourrait s'écouter comme une pièce dramatique ou musicale, plus généralement comme une pièce qui demande une attention soutenue, comme lorsqu'on lit un roman par exemple.

Alors que le lecteur mp3 invite au contraire à une écoute qui irait plutôt dans ce sens, les directions des radios culturelles françaises nous bassinent des émissions promo qui ne nous apprennent qu'une chose : il faut acheter le livre, écouter le disque, aller à l'expo... Bref, il faut. La parfaite synthèse étant « La dispute » de France Culture, livre des snobs et dictionnaire des idées reçues d'aujourd'hui où l’on brasse du vide pour occuper l’auditeur qui prépare le repas du soir, range ses courses, fait faire les devoirs aux enfants. De la grande et belle radio.
Les quelques émissions dites de création sont bien souvent pathétiques, soporifiques, prétentieuses, et imposées par le cahier des charges.

Ces producteurs diront que c'est comme ça aujourd'hui, on ne peut pas faire autrement, et que c'est ce qui marche, et blablabla...
Un discours plein de lâcheté qui permet surtout de conserver sa place (en attendant qu'une autre se libère à la télé...) dans une grille qui surtout ne doit pas coûter trop cher, alors que paradoxalement, entre les vidéos neuneus de Culture Prime, les dramatiques en public où le réalisateur semble essayer de sauver les meubles, l'auditeur qui ne fait pas son ménage en même temps a l'impression d'un énorme gâchis.

Comme elle est riche "La vie des idées" sur France Culture ! Belle vitrine que celle quotidiennement mise à jour dans le fil créé le 9 septembre 2019.

Les posts de ce 12 janvier (164 & 165) me retirent les doigts du clavier et c'est heureux, car la tentation est grande de signaler l'inimaginable amoncellement de sottises que l'on trouve sur le site de la station.

Par exemple la succession des présentations de deux émissions du samedi, La Conversation scientifique par Etienne Klein et Le Temps des écrivains par Christophe Ono-dit-Biot .

Quand on lit le programme de la journée, on se demande si un grand dérangement mental ne règne pas à la Maison de la Radio (pourtant le doute n’est pas permis). Ainsi on pouvait lire samedi, à la suite, les deux "titres" suivants (voir aussi post 164),

D’où provient telle chose ? Quelle est la cause de ceci ou de cela ? Comment pareil événement a-t-il pu se produire ? Comment expliquer tel phénomène étrange ?

Qu'est ce que la fiction, qu'est ce que le réel ?

Chez Klein (1ère salve de questions), ça se poursuit avec des cuisses de Jupiter : "Quelque point de départ qu’on choisisse, quelque cuisse de Jupiter qu’on mette en avant" & "À chaque nouveau pas explicatif, il faut donc invoquer une nouvelle cuisse de Jupiter, puis une autre, et ainsi de suite, sans jamais mettre la main sur la cuisse originelle, la matrice initiale de toutes les cuisses ultérieures". En écoutant ou lisant fc.fr, une chose est sûre, on ne se tape pas sur les cuisses.

Chez ODB, les citations sont à se secouer la tête : "Je trouve que la fiction a tous les droits. Elle est plus intéressante que le réel qu'elle aide à comprendre. De toutes façons qu'est ce que le réel dans une ère de fake news?" & "Je constate que la fiction en France dérange beaucoup. C'est très curieux que la fiction dérange plus que le réel , même dans la Loi. "

Vous retardez, Fontaine, on vous l'a déjà dit : les conversations  sur les émissions, les prises de bec injurieuses, les blagues comme les vôtres, etc, sont passées sur Twitter, parce que c'est une plate-forme plus facile d'usage et plus réactive. Demandez à Nessie, l'un des fondateurs de ce forum pourquoi il préfère désormais ferrailler sur facebook.

Par ailleurs, depuis que les Nuits ont été mises en podcasts et que la durée de disponibilité des émissions a été allongée, les véritables amateurs de radio culturelle n'ont plus de raison de crier au scandale. C'est pourquoi un autre lieu très actif en matière de radio culturelle (l'ANPR) marche désormais au ralenti.

Erner ou Bellanger ne se trompent pas en appelant Regard un "blog" : la défense d'une offre de radio culturelle de qualité est devenue obsolète. D'ailleurs, je ne sache pas que vous vous en soyez fait le promoteur en publiant des recensions d'émissions ou en proposant des conseils d'écoute.  

Essayez Twitter et abonnez-vous aux comptes de France Culture et de ses employés, vous allez trouver là de quoi nourrir votre besoin de rigolade et de castagne.