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Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014    Page 83 sur 86

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Nessie 


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Salade de saison - Ven 30 Mai 2014, 11:46

@ Antoine Arnoux

Bien qu'horripilé comme vous par cette sortie d'une écoeurante banalité, sur l'ensemble je l'avais trouvé bien sympathique, ce personnage Brétecherien. Peut-être à cause de son parler franc, face à ce Voinchet qui depuis des années avance porteur d'un masque transparent.

Tout comme hier Régis Debray, elle était venue pour mettre cordialement les deux pieds dans le plat à barbe de la matinale, en vitupérant contre le mariage homosexuel en particulier, parce qu'elle ne veut pas du mariage en général. Et comme hier, aucun des arguments de Voinchet ne restera sans réponse, quand bien même il aura réussi à interrompre son invitée  dans presque la moitié des cas. Cette habitude de poser une nouvelle question alors que la réponse à la précédente est encore en cours, c'est probablement une des marques d'excellence qui ont valu à Voinchet le prix Caloni de l'interview, à moins que ce ne soit une des marques de la déliquescence dudit prix, chi lo sa ?

En bonne activiste pragmatique et surtout en libertaire, Bonnet reste attachée au but réel des choses. Et parce qu'elle ne confond pas l'égalité avec la conformité, elle n'a guère de mal à renvoyer Voinchet dans ses buts : "Le mariage pour tous, c'est ça que vous appelez l'égalité ?". C'est vrai que l'égalitarisme version France Culture, c'est le degré zéro de la réflexion politique. D'ailleurs en personnage Flaubertien qui s'ignore, Voinchet défend le droit à l'héritage ce qui, pour un prétendu égalitariste, sonne assez mal mais on ne lui fera pas grief de ne pas réfléchir aussi loin.

Alors, comment assurer la reconnaissance des droits du couple homo ? Elle lui répond que le PACS suffisait amplement et qu'on n'avait pas besoin de ce mariage pour tous, qui est uniquement symbolique. Elle m'aura été très sympathique à ce moment là car j'aime les gens qui ne s'embarrassent pas de symboles. Il n'y avait rien de symbolique dans les combats qu'elle a menés pendant les 60's et les 70's. C'est qu'elle nous vient d'une autre époque "Marie-Jô" comme l'appelle Couturier, et pas seulement par les tics verbaux  que vous relevez. Il faut entendre l'affreuse chanson tirée du film de Varda, dont on nous a forcé ce matin plusieurs couplets, quelle horreur et quel mauvais goût !

En tous cas sur le dernier point que vous soulevez Antoine, elle n'a pas entièrement tort la MJ Bonnet, quand bien même on se dit qu'elle a regardé les manifestants de loin et avec une lorgnette coudée : car ceux qu'elle dépeint en réactionnaires étaient plus tolérants à l'homosexualité, que les acharnés partisans de cette loi et les lobbystes LGBT ne l'ont été envers leurs adversaires. Elle ferait mieux d'ouvrir les yeux sur l'intolérance en France, Marie-Jô Bonnet , ancienne camarade de militance de Brice Couturier qui lui posera la seule question dotée de quelque sens pendant ces 50 minutes : maintenant que l'après-guerre et les 30 glorieuses sont loin, le mariage de nos jours n'est plus aujourd'hui l'instrument-clé de la conformité domestique et de la domination masculine, d'ailleurs dans un mariage homosexuel on aura du mal à trouver une domination d'un genre sur l'autre. En ce cas, pourquoi s'insurger contre l'institution du mariage ? La réponse sera singulièrement obscure :  [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s22/NET_FC_08f0774a-768c-47bd-9e2c-4d05d69733d0.mp3" debut="07:30" fin="08:47"]

En cette fin d'extrait, on notera avec quelle spontanéité elle se raccorde au paradigme maison : les clichés du féminisme gnan-gnan, et un marxisme usé jusqu'au slip qui tente désespérément de survivre sous la forme de l'anti-libéralisme. C'est gonflé quand même, de défendre à la fois comme elle l'a fait, l'individualisme et le socialisme utopique. A l'entendre, il faudrait que chacun puisse faire ce qu'il veut sauf ceux qui font tourner la machine économique. Il y a décidément un contresens généralisé dans le dernier carré de ces militants soixante-huitards : si on comprend qu'ils refusent de passer du col mao au Rotary, on peut trouver rigolo de les voir retourner au phalanstère. On se dit qu'ils seraient mieux à Broadacre City mais ça, c'est même pas la peine de leur en parler.



Dernière édition par Nessie le Sam 07 Juin 2014, 13:01, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

822
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Ven 06 Juin 2014, 10:39

Ce post pour signaler un défaut assez agaçant de Marc Voinchet : non seulement il accorde souvent importance démesurée à l'aspect anecdotique des événements, et aussi des non-évenements d'ailleurs ; mais encore, quand il remarque un détail amusant enfin je veux dire un détail qui l'amuse, lui, il l'exploite jusqu'à plus soif.

Exemple : les deux rendez-vous successifs de François Hollande avec Obama puis avec Poutine, pour deux entretiens-éclair. Marc Voinchet a jugé plaisant de présenter cette double rencontre sous l'angle de la restauration (au sens alimentaire du terme, non au sens politique). Ainsi hier matin il nous l'a servi au moins 3 fois dans la matinale, sous des formes variées : dîner et souper, fromage et dessert, poire et fromage, etc pour en faire le ressort de ses intros, de ses teasings, de ses transitions, à tous les coups on y a eu droit. Une fois aurait sans doute été trop peu. Et toujours sur son ton rigolard par lequel il croit imiter son modèle et maître, sans en avoir ni le niveau de connaissance, ni le niveau intellectuel.

Ce matin en accueillant Védrine tac il remet ça d'entrée de jeu. Heureusement l'autre le ramène sur terre : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/06/s23/NET_FC_3fe0fa9c-7222-44cd-be36-be8cf8101daa.mp3" debut="00:00" fin="01:08"]
On se dit qu'en général sur cette radio, il faudrait plus d'intervenants comme Védrine pour recadrer les gens comme Voinchet. Et aussi, laisser les Védrine donner eux-mêmes le titre de la chronique, car hier du coup, le titre affiché sur le site de FC sera celui de l'anecdote promue événement par Voinchet "Diner avec Obama et souper avec Poutine pour François Hollande".

Nessie 

Nessie

823
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Gérard Chaliand, part I - Lun 09 Juin 2014, 15:24

Aujourd'hui l'invité des matins ça n'était pas la pluie ni la lumière du jour malgré ce que veut nous faire croire l'animateur de la tranche, qui brigue la gloire du soleil matinal mais ne parvient qu'à être enquiquinant comme la pluie. L'invité c'était Gérard Chaliand. C'est un homme qui suit tous les conflits de la planète. Ca fait de l'expérience, car quand on a 50 ans de géopolitique dans la tête et non pas 50 mois d'actu faite au lance-pierre, eh bien dans cette tête on peut penser de soi-même. Alors quand Chaliand est agacé d'entendre trop de bétises, il remet en place l'intervieweur. Chose qu'on a déjà entendue de sa part dans le passé face à Demorand, Baddou, Gardette ; et heureusement, il saura recommencer ce matin.

Voici la première partie, allégée du babillage de début et de fin : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/06/s24/NET_FC_bba1cf56-dbc6-442b-a74c-fdac31fe2b5c.mp3" debut="02:30" fin="18:04"]

Alors qu'entend-on ? Eh bien qu'en réponse aux clichés actu de Voinchet, Chaliand commence à avoir de la bouteille, regarde les faits d'actualité avec un recul dont le meneur de jeu ferait mieux de s'inspirer, au lieu de chercher à coller à son époque en jouant au défenseur des idées à la mode, des valeurs à la mode, et de la morale à la mode. En clair : Voinchet relaie toute la démagogie de l'air du temps. Chaliand n'en est pas là, ce qui lui attire quelques reproches quand il sort des clous. Mais les reproches ne dureront pas, parce que l'homme a du répondant. Donc il réagit, ne perdant jamais de vue les principes de fond, et au delà des troubles et des violences politiques la question clé qui est celle du développement et de l'éducation. Alors que Voinchet, lui, il ne perd jamais de vue les scoops de l'actu qui lui servent de matériel conceptuel pour nourrir ses interviews. On comprend donc que Chaliand réagisse aux mots-clés de Voinchet qui sont Mandela, Maïdan : mais quand on proteste, dit-il on n'est pas nécessairement un héros. Ceux qui meurent sont qualifiés soit de martyrs, soit de héros. Et il ajoute :  il faudrait quand même être mesuré dans l'usage des mots".

Chaliand est un esprit circonspect et qui sait faire la part des choses : à la suite du Nième coup d'actu de Voinchet qui veut à toute force lui fourguer Snowden, il ne lésine ni sur le compliment (le courage de Snowden) ni sur le doute : quelles motivations ? Quelle éventuelle manipulation ?

Voila, toute la première partie de l'interview est comme ça et elle vaut par le contrepoint entre la parole de l'invité venu avec sa pensée autonome, et la pensée prédigérée de l'animateur. Prédigérée oui car n'importe quel pisse-copie de la presse hebdo ou n'importe quel pandour de la radio-télé aux heures de la grande écoute lui aurait posé les mêmes questions terriblement prévisibles. On regrette Jean Lebrun, plus que jamais.

Que va donner la 2e partie, avec les interventions  de Couturier, Rozès, Thierry Pech ?



Dernière édition par Nessie le Lun 09 Juin 2014, 17:25, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

824
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Lun 09 Juin 2014, 15:57

[...]Alors que Voinchet, lui, il ne perd jamais de vue les scoops de l'actu qui lui servent de matériel conceptuel pour nourrir ses interviews.
[...]
Prédigérée oui car n'importe quel pisse-copie de la presse hebdo ou n'importe quel pandour de la radio-télé aux heures de la grande écoute lui aurait posé les mêmes questions terriblement prévisibles. On regrette Jean Lebrun, plus que jamais.
Je n'écris pas cela comme une Nième vacherie mais comme une incitation à plusieurs destinataires : d'abord à l'intention de nous tous les auditeurs, pour mieux peser ce qu'on entend, en remettant à la mode la fameuse question "mais d'où parle-t-il ?".

Et puis aussi pour Voinchet lui-même : est-ce en singeant la pensée du journal le Monde et d'un hebdomadaire comme le "Nouvel Obs" qu'on fait, en tant qu'intervieweur, un travail personnel ? A mon avis qui n'est que mon avis, la réponse est négative. Et est-ce qu'on fait un travail intéressant ? Oui peut-être, si ce que veut l'auditeur, c'est ne pas sortir de ce qu'il sait déjà et a déjà lu ailleurs (les héros c'est Mandela et Snowden).

Mais à mon sens, ce qui n'apporte rien de neuf est sans intérêt. Or ni Thierry Pech qui relaye les stéréotypes moraux, ni Voinchet qui fait son beurre avec les événements (ou les non-événements) et bien souvent les anecdotes de l'actu,  n'apportent rien de neuf. C'est au contraire une couche supplémentaire de répétition dans un concert déjà joué abondamment. D'autant plus superflu que ce concert est bien connu des auditeurs de FC puisque les clientèles de ces trois maisons (Le Monde, le NouvelObs, France Culture), se recouvrent largement.

Nessie 

Nessie

825
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 10 Juin 2014, 09:03

Pitoyable matinale ce matin sur FC. Je déconseille l'écoute à toute personne espérant du débat ou de l'information. L'invitée Christine Laserges est  venue défendre une réforme pénale ou plutôt la présenter puisque si l'on en croit le grand politologue Marc Voinchet, la réforme sera adoptée sans difficulté.

Pendant les 45 minutes de présence à l'antenne, l'invitée n'aura cessé de dégager en touche, et cela quelle que soit la question qui lui était posée. Son seul souci c'est la condition carcérale, et on comprend très bien que ce soit un souci mais si c'est le seul, ça donne la fâcheuse impression que cette réforme n'est pas faite pour la société française, seulement pour sa frange délinquante. Laserges aurait été mieux inspirée d'exposer concrètement les mécanismes d'entrave à la récidive et, (peut-on rêver) à l'activité délictuelle portant atteinte aux tiers (vols, agressions, violences). Malgré les incitations de Couturier, elle ne parlera ni des citoyens inquiets, ni de l'organisation générale du système de prévention des délits. Quoi qu'on lui objecte, elle répond systématiquement en alléguant des résultats d'études "scientifiques" mais sans jamais donner aucun élément précis, sans citer un seul auteur. La seule référence qu'elle donnera et à plusieurs reprises, c'est le nom de Michel Foucault soit parce qu'elle n'a lu que ça, soit parce qu'elle sait que ce nom vaut sauf-conduit dans les studios de France Culture. Mais quand Couturier lui oppose un seul nom de sociologue spécialisé sur la question elle réfute les travaux d'Alain Bauer sans prendre la peine d'argumenter. En clair : argument d'autorité pour son propos et son point de vue ; et de l'autre côté liquidation sans partage de toute contradiction.

Quand les questions se font trop incisives, les réponses volent à un niveau dialectique remarquable :
- Je crois que vous jouez la provocation.
- Ce que j'entends est stupPIIIIIIde  (avec une voix de harpie)
- C'est absÜRde de croire que ...
- C'est juste ILLogique et ILLisible ...
Et tout cela sans jamais un seul élément à l'appui.

En complément logique à ce style polémique de piètre niveau, on remarque des procédés que ne désavouerait pas un Edwy Plenel : agiter les nobles sentiments humanitaires comme  des bannières rhétoriques : la dignité, les droits de l'homme, le grand espoir de progrès en 1983 (plutôt que de s'étonner que le vent ait tourné à l'encontre de la dé-carcéralisation, elle ferait mieux de chercher à l'expliquer). Ce choix rhétorique du grand humanitarisme, qui est en fait un chantage moral généralisé, sera confirmé quand elle enverra ses félicitations énamourées à Xavier Delaporte après une chronique pointant les dysfonctionnements techniques de la prison : en fait Christine Laserges ne s'intéresse pas au fonctionnement de la société française et notamment pas, malgré ce qu'elle prétend, à l'efficacité de la justice. Elle ne s'intéresse qu'à la prison, dans laquelle elle voit une institution à liquider, et la vie dans la société ne l'intéresse tout simplement pas.

Ce que ne dit pas ce post du moins jusqu'ici, c'est que malgré cette intense activité rhétorique, l'invitée de ce matin avec ses bafouillements et ses vapeurs, apparait plutôt comme une retraitée du débat saucial. Un soldat de l'avant-dernière guerre, que ses chefs ont envoyé au combat ce matin alors que la bataille est gagnée. Du coup l'émission n'aura réussi ni à nous informer, ni à nous faire réfléchir. Cela dit, c'est peut-être moins la matinale qui est en cause, que le sujet lui-même ; ou inversement, c'est tout France Culture car je n'ai pas souvenir d'avoir entendu traiter de la chose dans les cases de la grille qui auraient pu accueillir le sujet :  ni dans Le bien commun, ni dans question d'éthique, ni dans Répliques, ni dans Concordance des temps, mais seulement dans le Grain à moudre du 2 juin qui, tout en étant beaucoup plus animé, ne nous a pas beaucoup plus informé : c'était un bouffage de nez entre partisans et adversaires, chacun tirant de son côté un débat que Gardette avait bien du mal à tenir.

A part ça, dans toute cette matinale de 7h30 à 9h00, on remarque une percée de Joao Gilberto qui reprend quelques points à Frank Sinatra dans la collection de badges musicaux de Marc Voinchet. Au moins 5 ou 6 transitions, longues, parfaitement déplacées vu la gravité du sujet. Sujet mal traité, mal accompagné. Bref c'était mauvais, tout simplement.



Dernière édition par Nessie le Mer 11 Juin 2014, 09:40, édité 4 fois

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826
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Prêt-à-penser (nihil ad culturam) - Mar 10 Juin 2014, 10:59

Nessie a écrit:Pitoyable matinale ce matin sur FC. Je déconseille l'écoute à toute personne espérant du débat ou de l'information. L'invitée Christine Laserges est  venue défendre une réforme pénale ou plutôt la présenter puisque si l'on en croit le grand politologue Marc Voinchet, la réforme sera adoptée sans difficulté.

Pendant les 45 minutes de présence à l'antenne, l'invitée n'aura cessé de dégager en touche, et cela quelle que soit la question qui lui était posée. Son seul souci c'est la condition carcérale, et on comprend très bien que ce soit un souci mais si c'est le seul, ça donne la fâcheuse impression que cette réforme n'est pas faite pour la société française, seulement pour sa frange délinquante. Laserges aurait été mieux inspirée d'exposer concrètement les mécanismes d'entrave à la récidive et, (peut-on rêver) à l'activité délictuelle portant atteinte aux tiers (vols, agressions, violences). Malgré les incitations de Couturier, elle ne parlera ni des citoyens inquiets, ni de l'organisation générale du système de prévention des délits. Quoi qu'on lui objecte, elle répond systématiquement en alléguant des résultats d'études "scientifiques" mais sans jamais donner aucun élément précis, sans citer un seul auteur. La seule référence qu'elle donnera et à plusieurs reprises, c'est le nom de Michel Foucault soit parce qu'elle n'a lu que ça, soit parce qu'elle sait que ce nom vaut sauf-conduit dans les studios de France Culture. Mais quand Couturier lui oppose un seul nom de sociologue spécialisé sur la question elle réfute les travaux d'Alain Bauer sans prendre la peine d'argumenter. En clair : argument d'autorité pour son propos et son point de vue ; et de l'autre côté liquidation sans partage de toute contradiction.

Quand les questions se font trop incisives, les réponses volent à un niveau dialectique remarquable :
- Je crois que vous jouez la provocation.
- Ce que j'entends est stupPIIIIIIde  (avec une voix de harpie)
- C'est absÜRde de croire que ...
- C'est juste ILLogique et ILLisible ...
Et tout cela sans jamais un seul élément à l'appui.

En complément logique à ce style polémique de piètre niveau, on remarque des procédés que ne désavouerait pas un Edwy Plenel : agiter les nobles sentiments humanitaires comme  des bannières rhétoriques : la dignité, les droits de l'homme, le grand espoir de progrès en 1983 (plutôt que de s'étonner que le vent ait tourné à l'encontre de la dé-carcéralisation, elle ferait mieux de chercher à l'expliquer). Ce choix rhétorique du grand humanitarisme, qui est en fait un chantage moral généralisé, sera confirmé quand elle enverra ses félicitations énamourées à Xavier Delaporte après une chronique pointant les dysfonctionnements techniques de la prison : en fait Christine Laserges ne s'intéresse pas au fonctionnement de la société française et notamment pas, malgré ce qu'elle prétend, à l'efficacité de la justice. Elle ne s'intéresse qu'à la prison, dans laquelle elle voit une institution à liquider, et la vie dans la société ne l'intéresse tout simplement pas.

Ce que ne dit pas ce post du moins jusqu'ici, c'est que malgré cette intense activité rhétorique, l'invitée de ce matin avec ses bafouillements et ses vapeurs, apparait plutôt comme une retraitée du débat saucial. Un soldat de l'avant-dernière guerre, que ses chefs ont envoyé au combat ce matin alors que la bataille est gagnée. Du coup l'émission n'aura réussi ni à nous informer, ni à nous faire réfléchir. Cela dit, c'est peut-être moins la matinale qui est en cause, que le sujet lui-même ; ou inversement, c'est tout France Culture car je n'ai pas souvenir d'avoir entendu traiter de la chose dans les cases de la grille qui auraient pu accueillir le sujet :  ni dans Le bien commun, ni dans question d'éthique, ni dans Répliques, ni dans Concordance des temps, mais seulement dans le Grain à moudre du 2 juin qui, tout en étant beaucoup plus animé, ne nous a pas beaucoup plus informé : c'était un bouffage de nez entre partisans et adversaires, chacun tirant de son côté un débat que Gardette avait bien du mal à tenir.

A part ça, dans toute cette matinale de 7h30 à 9h00, on remarque une percée de Joao Gilberto qui reprend quelques points à Frank Sinatra dans la collection de badges musicaux de Marc Voinchet. Au moins 5 ou 6 transitions, longues, parfaitement déplacées vu la gravité du sujet. Sujet mal traité, mal accompagné. Bref c'était mauvais, tout simplement.
Mme Christine Lazerges demeure imperméable au doute et elle parle en conséquence avec une arrogance sans pareille. Madame sait (comme si, en cette matière infiniment délicate, l'on pouvait savoir tout à fait). Elle récite une leçon bien-pensante fort controversable.
« Mme Christine Lazerges : (…) le vol, euh, le vol, par exemple, il est LARgement prouvé que l'EMPrisonnement, pour ce TYPE de délinquance, est une véritable catastrophe. On sait, euh, de façon générale qui sont les voleurs, pas, pas lorsqu'il s'agit de délinquance en col blanc, là, y'a jamais d'prison, vous le remarquerez, quand on a volé des millions [la dame dit mi-yon comme sillon]...
M. Brice Couturier : Bah, Kerviel va quand même faire sa p'tite peine...
Mme Christine Lazerges : Ou.. i, enfin, très peu de peines d'emprisonnement pour la délinquance en p... en col blanc, très peu (...). »
[Il convient toutefois de préciser que M. Kerviel (que l'ennemi des Nortaméricains compare évidemment à Dreyfus) ne fut pas accusé de vol.]
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/06/s24/NET_FC_778b0c9f-9e08-4a74-8509-2632ce485229.mp3" debut="02:35" fin="03:07"]
Ce matin encore, non seulement rien ne concernait la culture mais, ainsi que vous l'indiquez justement, Nessie, l'émission était conduite de manière peu professionnelle.

Nessie 

Nessie

827
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 10 Juin 2014, 16:25

@ Antoine Arnoux

Eh oui ! Autre point commun avec Mr Plenel : le bon sens et le souci de la société s'efface derrière la lutte des classes. Sous le prétexte que la Justice se casse les dents trop souvent (mais non toujours, c'est ce que voulait dire Couturier) sur la délinquance en col blanc ou plutôt la délinquance financière des cols blancs, il faudrait revoir à la baisse les mesures de sévérité envers la délinquance ordinaire ? En parodiant Soeur Laserges j'aurais tendance à penser que c'est stupiiiiiide.

Cette conception de la justice dans l'injustice est soit un trait comique involontaire, soit un signe de bétise sociale considérable.

Loin de moi l'idée de justifier le premier de ces deux modes de délinquance. Mais si l'on pense à la souffrance humaine, il serait indispensable de tenir compte de celle des gens spoliés, qui endurent la violence ou le vol : ils accumulent dans leur confort certes petit-bourgeois le fruit de leur travail ; ils tiennent à leur santé et s'efforcent d'éviter les souffrances physiques, les douleurs. Un délinquant les prive en quelques minutes du fruit de leur travail, de ce qui leur a couté des mois d'économie, parfois des années. Et ça ne semble pas effleurer un instant Soeur Laserges que cette délinquance-là qui endommage directement la vie quotidienne de ces petites gens, elle leur inflige des souffrances plus fortes que la criminalité financière. D'ailleurs l'acharnement fiscal perpétré dans la joie par nos gouvernants est considéré par les libertaires comme une criminalité financière parmi d'autres. Comme qualification c'est délirant, mais par le constat d'un effet délétère sur la vie économique, ça ne manque pas de justesse.

En tous cas, il faudrait que quelqu'un se dévoue pour expliquer à Soeur Laserges que si le dol et la spoliation inter-classes tout indolores qu'il soient, doivent être réprimés par la justice (et cela nul ne le nie), eh bien les mêmes fautes et atteintes aux personnes, entre frères de classe, sont au moins aussi répugnantes et n'ont à bénéficier d'aucune indulgence sous le fallacieux prétexte que les précédents peuvent bénéficier de complaisance des juges, ou de facilités organiques. Complaisance et facilités qu'il conviendrait de traquer, plutôt que d'assurer l'impunité aux délinquants, en en faisant au mieux des assurés sociaux, au pire des gens éduqués à la patience qui attendant la fin du temps probatoire pour reprendre leur activité avec une meilleure efficacité.



Dernière édition par Nessie le Mer 11 Juin 2014, 09:19, édité 1 fois

Invité 


Invité

828
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Eaux troubles - Mar 10 Juin 2014, 19:20

Ne venez-vous pas de distinguer, Nessie, « les choses qui se font » de celles « qui ne se font pas » ? Tout de même que vous, je crois que cette femme ne tient aucun compte de la common decency (dans Le premier homme, un homme du peuple, le père de Jacques Cormery, dit : « Un homme ça s'empêche » (I, V, p. 78 de l'édition Folio)). La sociologie d'Etat, fascinée par le paradoxe et les marges, s'applique justement à nier les évidences sur lesquelles repose pourtant tout monde pleinement humain. Or, France (in)Culture tend à n'accorder la parole qu'aux représentants de cette sociologie pernicieuse (tout particulièrement entre sept heures et demie et neuf heures, le matin, et entre midi et une heure et demie). Sous couleur de culture, on prêche.

antonia 


829
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 10 Juin 2014, 20:36

Belle analyse de Nessie sur la cause de notre moindre attention à la délinquance en col blanc, bien que nous soyons très joyeux quand ces derniers se font prendre.
Oui, un homme, ça s'empêche.
Un argument, toutefois, en défaveur de la peine de prison:quand le condamné a des enfants, c'est très difficile pour eux.
Et ces sociologues, comment ils font pour accompagner , rééduquer tous ces délinquants s'ils ne vont pas en prison?D'ailleurs, certains de ces délinquants en profitent pour faire des études, ou apprendre à lire...
ça me fait penser à une connaissance qui proclamait que c'était une honte de ne pas employer les chômeurs à des travaux d'intérêt général. Facile à dire de leur trouver des boulots!
C'était ce matin, le Café du Commerce des sociologues (d'état)

Philaunet 

Philaunet
Admin

830
Répondre en citant  
Comment s'appelle cette station de radio ? - Jeu 12 Juin 2014, 08:43

Ici 87.7, présélection 1, 8h20 à 8h30 :
A : « Est-ce qu'ils vont jouer un football de crise ? »  
B : « Euh, je ne crois pas qu'il y ait un lien »
C : (du nom de Xavier de La Porte, mais la voix et le ton de lycée font douter) « Ouais, euh,  etc. »

A : « &&& ??? !!! : ; ;;; ; gngngng rrrrrrrrrrrrr slp rlp rkk rkk » Je n'entends pas une syllabe sur trois de A, est -ce normal ?

Je vérifie :  1 = France Culture ; 87.7 = France Culture.

Je ne comprends pas. Le ton et le contenu : petite radio locale avec animateur rigolard.

munstead 


831
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Jardins - Ven 13 Juin 2014, 09:56

Ce matin, le sujet porte sur Chaumont et son exposition annuelle de jardins plus ou moins artificiels et intéressants (thème : les péchés capitaux…). Parmi les invités, Poirier, le type-même de l'artiste conceptuel qui, une fois ses si élégants délires post-modernes rangés au placard s'intéresse maintenant aux jardins et met de l'asphalte et des pneus partout. Nous avons de merveilleux créateurs de jardins en France comme Cribier, Benech, Osty, Clément, mais il faut inviter le très mondain Poirier… puisqu'il est le grand porte-parole médiatique de l'opération Chaumont. Et une fois encore Voinchet montre qu'il ne connait rien au sujet et ne s'y intéresse même pas. Une ânerie au passage : il conteste l'idée de jardiniers du paysage que seraient les paysans… et bien oui, Voinchet, sans paysans, le paysage tel que nous le connaissons disparaitrait vite et les paysans, comme vous dites, revendiquent même ce rôle. A un jeune élève d'école du paysage, au parler un peu banlieusard qui se lance maladroitement dans un discours sur le beau,il lance "mais devenir jardinier, à votre âge quand même, qu'est-ce qui ne va pas chez vous?" Comment peut-on être aussi stupide, même au nom de l'humour (?), de l'ironie (pourquoi?). Urbain bon teint, il considère sans doute tous les gens qui s'intéressent à la nature comme des êtres bizarres, légèrement retardés sans doute. Quelques bêtises aussi sur les jardins potagers, ignorant le redémarrage du mouvement des jardins dits ouvriers (ce qui ferait un beau sujet, ce sera pour le samedi matin à 8 heures). Bref, émission nulle et ce n'est pas Brice Couturier qui lit à toute vitesse, au téléphone, quelques pages de l'anthologie de Le Dantec qui la sauve. Mais peut-être l'objectif réel est-il atteint : parler de Chaumont, vendre des billets d'entrée?

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832
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 -

Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014     Page 83 sur 86

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