Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Aneffet la photo est belle, et donc menteuse en ce qu'elle ne rend pas hommage au crétinisme radiophonique autosatisfait que le personnage déverse chaque matin aux oreilles des auditeurs.

Mais au moins l'article laisse espérer une sortie honorable : le Voinche rêve en secret de performer un one man show sur une scène parisienne. Ca se fait beaucoup, et le pire c'est que ça marche car le public se précipite à n'importe quelle manifestation "artistique" transdisciplinaire pourvu qu'elle mette en valeur un personnage célèbre. Ainsi avec une seule exposition d'Arcontemporain Agnès Varda voit le rendement de son heure de boulot multiplié par 10 puissance 10 ; l'intellectuel Julien Courbet délaisse un temps la télé culturelle pour les pitreries scéniques ; le pauvre Frédéric Lordon a écrit et réussi à faire jouer une pièce anticapitaliste en alexandrins de cuisine (conscient de la valeur de ce travail, il a déjà assuré qu'il n'y en aurait pas d'autre). Alors Voinchet ? Son identification au plus sirupeux de Frank Sinatra  fait de lui soit un redoutable rival, soit le partenaire rêvé pour un duo de crooner avec O.P.A. que les auditeurs mal réveillés ont souvent quelque peine à ne pas prendre pour Guy Marchand.

Evidemment, un two-men-show de croooners risque de réduire la quantité de blagues vaseuses du Voinche dans le spectake. C'est fou comme ça devient difficile de faire quelque chose de bien quand on a un nom, hein ?

Dommage que le Théâtre de l'Empire n'existe plus...

N'oublions pas Aurélie Charon, qui, à côté, sera en plein atelier de l'intime intérieur de l'épiderme du rapport à l'individu personnel du quotidien intérieur !

Pourquoi Voinchet alors qu'il dit chaque jour 'Kamème' et 'Kanétil ?', ne dit-il jamais 'Aneffet" ?

Nessie a écrit:Pourquoi Voinchet alors qu'il dit chaque jour 'Kamème' et 'Kanétil ?', ne dit-il jamais 'Aneffet" ?

Je l'ignore, mais quelqu'un nous éclairera.

Tombant par hasard ce matin à 8h50 sur France Culture, j'ai entendu la fin de la matinale. Une femme a très, très laborieusement lu un texte. Long tunnel pénible : on a zappé de temps en temps. Pour revenir entendre Voinchet bafouiller. Rien compris, mais franchement rien compris. Il n'articule donc jamais ? Il ne sait pas parler "normalement" ? Son histoire de prix Ondas était dit dans une  confusion inquiétante.  Voinchet ne prend-il jamais de vacances ? Il faut le mettre au repos d'urgence, trois ou six mois, voire plus. Ou l'envoyer à RMC.

Kouchner m'a semblé franchement horripilé par les questions idiotes de Marc Voinchet. Enfin parfois des questions, et parfois plutôt des remarques pour faire réagir l'invité, et dans les deux cas c'était à pertinence faible ou nulle. Des trucs dont on se fout complet quand on est dans un dialogue sérieux, mais dont Voinchet parsème la matinale.

Un exemple : le genre "oui y' a pus la guerre mais kamème c'est pas génial !". Ecoutez le ton de la réponse. Agacé pour le moins. C'est pas la première, c'est pas la dernière. Un informateur présent dans la salle nous dit que Kouchner a quitté le studio excédé.

Il me semble parfois entendre un agacement semblable dans les réponses de Védrine, le vendredi à 7h20. J'ai entendu aussi Chaliand formidablement agacé face à Gardette en septembre, qui voulait absolument lui faire confirmer une thèse idiote sur la ville en guerre. Horripilé, Chaliand a fini par craquer en balançant un truc comme "il faut arrêter avec ces bétises" et ce fut dit sans douceur.

C'est tout un art du dialogue radio, qui est dévoyé pour faire le malin et rappeler qu'on est là quand bien même on n'a rien à dire parce qu'on a le crâne vide. A la télé, ce style a bien été illustré par Bernard Pivot. Sur France Culture, le meilleur représentant en a été Jean Lebrun, qui était plutôt bon dans Culture Matin, mais qui en passant au créneau 18h, est devenu un grand as de la question con. De fait, en écoutant bien Gardette et Voinchet, on y remarque des tics d'élocution semblables à ceux du Lebrun dernière époque, celui qui faisait le gugusse pour amuser la galerie, et flinguait ainsi son débat. Après, que l'imitation soit consciente ou inconsciente, c'est une  autre question et je m'en fous un peu. Je préfèrerais que, volontairement ou non, ces impétinents bavards soignent un peu plus leur travail.

Marc Voinchet accueillant une historienne-politologue, se conduit comme un élève ignorant subitement occupé à jouer le fayot : il intervient sur des points tout à fait secondaires pour les confirmer lourdement, freinant ainsi le débat, mais croyant montrer qu'il a compris. Un petit fayot, quoi.

L'invitée, elle, est lège-lège. On dirait Adèle Van Reeth : plutôt scolaire, il est difficile de dire si elle entre difficilement dans le rôle de la spécialiste invitée ou tout simplement dans celui de l'intellectuelle adulte. Mais enfin, progressivement, à partir de 8h15, le débat monte d'un cran avec une analyse de Couturier que certains vont contester, par exemple l'invitée même si elle n'ose pas le dire. Mais enfin ça discute, et on parle politique.

Et puis l'inévitable connerie tombe à 8h30 pile : après une remarque de Brice Couturier sur la déliquescence de notre système bi-parti, le Voinche place son fameux "Le problème, c'est que le Front National dit la même chose". Eh oui mon pauvre Voinchet, c'est un problème, et, euh, pourquoi donc au fait ? S'il y a une analyse juste, ou même un bout d'analyse, qui viendrait du FN ou que le FN partage, ou bien qu'il a seulement été dans les premiers à faire et avec mauvais esprit, eh bien que faut-il en faire ? La réponse implicite de Voinchet est que si ça vient du FN c'est forcément un problème, c'est à éviter, c'est faux, c'est à ne pas dire. Super, voila comment on avance.

Le débat continue. Complètement inconscient, Voinchet achève la partie débat avec une chanson que Jean Yanne : le générique de fin de 'Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", qui était une impitoyable critique de l'hypocrisie radiophonique. Parmi les marchand de merde, Voinchet doit être un des rares à ne pas se sentir concerné par ce film, alors qu'avec le France Culture des années Adler et maintenant des années Poivrinet dont Voinchet reste plus que jamais le lèche-cul, on y est en plein.

Comme une pitoyable conclusion vient la chronique de l'idiot du village global, Xavier Delaporte, qui lâche en ouverture de sa chronique misérable la vacherie que Laurentin aime à lui balancer "tu vois le monde par la petite lorgnette du numérique". Laurentin est bien gentil. Il aurait aussi pu dire tout le mal qu'il pense de cet indigné de l'âge bête. Après tout peut-être l'a-t-il fait mais l'autre occupé à râcler le fond de son pot de nutella, n'a rien compris.

Bien vu, à un moment j'ai même complètement décroché : Voinchet borborygmait sur son invitée et on ne comprenait plus rien. Puis il y a eu le prêche de Plenel. La courverture de Minute c'est pour lui, le rayon miel bio pour un ours échappé d'un cirque. Et que je te cite la Déclaration des droits de l'homme, et le préambule de la constitution pour la millième fois, comme si cela pouvait être un argument pour les racistes qui relèvent la tête en ce moment. Explications? Pas grand chose : certains intellectuels, et, au passage, Valls qui a osé ne pas être d'accord sur un projet de loi avec la ministre (ce qui ouvre des perspectives intéressantes aux antiractistes, vous n'êtes pas d'accord avec une personne de couleur sur un point technique donc il y a de fortes chances que vous soyez raciste), bref, constats oui, explications nenni. Puis il termine, comme les chœurs du Faust de Gounod "Marchons, marchons" pour nous rappeler à notre devoir du 3 décembre, participer à la Marche qui va tout changer, encore un petit coup de Fanon et à la semaine prochaine.

J'ai presque eu de la peine ce matin en entendant Voinchet découvrir une chose mystérieuse pour lui, l'anthropocène, dont il n'avait jamais entendu parler. On ne peut pas tout savoir. En bon Monsieur Jourdain il nous a fait remarquer :"maizalors, on vit dans une période, l'anthropo…CENE, sans le savoir?" Pour manifester sa curiosité, son ouverture d'esprit, il nous a offert un extrait de la bande son d'un péplum de Sergio Leone sur Pompéi, ce qui n'a pas relevé le débat ni donné envie de savoir qui avait écrit ce dialogue débile. Le chercheur interrogé semblait parfois un peu désarçonné par les questions posées, mais continuait bravement, se faufilant entre les abysses de la pensée voinchienne qui s'ouvraient sans cesse sous ses pieds. De retour sur les Matins, je suis tombé sur Xavier machin enfilant des banalités sur la consommation d'énergie des nouvelles technologies et conseillant d'avoir moins d'appareils électroniques chez, soi, de moins passer par Google, de moins envoyer de mails, etc, bref sciant la branche sur laquelle il est perché en se tirant une balle dans le pied et creusant sa tombe (je sais, c'est un peu acrobatique, mais il y est arrivé). Un grand moment absurde. Merci FC.

Dans la matinale de ce vendredi 15, hallucinant numéro d'Hubert Huertas qui fait le bilan réel des contestataires : quelques dizaines dans la plupart des cas, et dans certains cas même aucun. Conclusion le Hollande-bashing est bidon, fantasmatique, et orchestré par la presse (il faut dire que Hubert s'y connait en président-bashing, il sait comment ça marche ).

Les 15% de satisfaits ? Who cares ! Et d'abord moi je m'en tiens au chiffre précédent : 22 % ? Who cares ? L'important est le spectaculaire redressement de l'économie du pays.

Bravo Hubert.