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Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014    Page 49 sur 86

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Nessie 


481
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Jeu 24 Jan 2013, 21:11

korsikaferie a écrit:Monsieur Didier LE BRET était ambassadeur de France en Haïti lors du séisme de 2010. Le 29 janvier, devant le regard indigné des médecins et infirmiers du Samu 21 de Dijon détachés à Port-au-Prince, une dizaine de sapeurs-pompiers « spéléos » spécialistes des décombres, ont mené une dernière opération de sauvetage : la cave de monsieur l’ambassadeur Didier LE BRET !

Vous trouverez trace de cette honte sur internet comme par exemple : http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/02/16/1944845_sauvee-la-soiree-de-m-l-ambassadeur-en-haiti.html

France Culture a-t-il eu raison de donner la parole à un tel personnage dans son émission "Les invités du matin" le 23 janvier ?

Tout cela est bel et bon mais tant que vous ne dites pas de quelles zépouvantables exactions s'est rendu coupable ce monstre d'humanité, comment voulez-vous qu'on accède à la Vérité ? Ainsi la moindre des choses serait de nous informer (puisque vous avez l'air foutrement rencardé) sur les trésors qui ont été sauvés dans sa cave : boites de caviar, caleçons de soie, caisses de lingots d'or, bref toutes les ressources honteusement volées aux indigènes. Le fait que cette opération ait été menée en fin de parcours humanitaire ne doit pas dissimuler l'immense spoliation qui restera la plus grand scandale colonial de tous les siècles.



Dernière édition par Nessie le Ven 25 Jan 2013, 08:32, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

482
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Jeu 24 Jan 2013, 21:23

Alain Machefert a écrit:
korsikaferie a écrit:
France Culture a-t-il eu raison de donner la parole à un tel personnage dans son émission "Les invités du matin" le 23 janvier ?
Oui. Il était invité pour son nouveau rôle de Directeur de Crise.

J'ai trouvé l'émission diablement intéressante. Le défaut : j'avais du mal à faire le départ entre la parole de l'un et l'autre invité. Tous deux étaient d'excellent niveau (expression claire, compétence de terrain probablement élevée, évident sens des responsabilités), au point que Marc Voinchet n'a osé commencer à faire l'andouille qu'à quelques minutes de la fin. Enfin je le ai en permanence confondus tous les deux. L'émission, de mon point de vue, est à réécouter.

Autre critique : est-ce mon oreille déshabituée des propos non-catastrophistes, qui m'aurait joué quelque tour ? Car le propos des deux invités m'a semblé à la fois équilibré, de bon sens, et surtout inhabituellement rassurant notamment sur la situation en Afghanistan, où l'on apprend que la France laisse derrière elle un pays stabilisé, en voie de redressement. Que les Talibans sont hors du jeu politique pour une longue période. Que le voisin Pakistan a changé d'attitude pour adopter une ligne de conduite plus propice à l'accalmie dans la région. Alors là, on se demande où est donc passé le Vietnam qui nous avait été promis ? Et les dégats des américains (bouh les méchants) on n'en cause plus ? Les petits français à eux tout seuls ont réussi à remettre un pays d'aplomb ?

Parmi les fausses notes, j'ai remarqué aussi quelques réponses dilatoires d'un des invités, notamment en répondant à Caroline Eliacheff sur le désir des Talibans de tenir une place dans un gouvernement d'union nationale. D'un côté il avait dit que, tout archi-minoritaires soient-ils, l'avenir du pays ne pouvait se concevoir sans eux ; d'un autre côté il a répondu qu'eux ne voudraient jamais d'un pouvoir partagé. Il n'a pas prononcé le mot de fanatiques intransigeants, mais c'est ce qui en découlait clairement . A la fin de sa réponse à Eliacheff, j'avais vraiment l'impression qu'on venait de faire un tour de manège pour rien.

L'émission est donc à réécouter, de mon point de vue.
Je ne serais pas surpris de changer un peu d'avis, à la marge, mais je voulais donner une impression à chaud et dire aussi ma perplexité : je me demande sur quoi s'appuie le réquisitoire aussi véhément que vide d'éléments factuels, par lequel notre ami sergikaférie a ouvert le fil ??

Philaunet 

Philaunet
Admin

483
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Jeu 24 Jan 2013, 22:50

On ne peut qu'approuver ce que
Gomez a écrit:Il faut conserver les Matins d’aujourd’hui dans les archives, tant ils illustrent les dérives actuelles de la chaîne. (...) le comptage pathologique et obscène du nombre de podcasts

Pathologique et qui n'a aucun sens, sachant que beaucoup de podcasts sont téléchargés automatiquement et ne sont jamais écoutés. Cette arithmétique n'exprime rien de tangible.

Gomez a écrit: La philosophe de service, Cynthia Fleury, peut bien se féliciter du rapprochement entre philosophes et médias, elle feint de ne pas voir que seuls les premiers sont sommés de faire des efforts et de s’adapter aux seconds, dans ce mariage si fécond.

Me rappelle sur un autre plan les propos du sympathique pianiste de jazz Yaron Herman à qui Thierry Beauvert de France Musique demande s'il est prêt à jouer du Brahms et du Beethoven avec Sarah Nemtanu, 1er violon à l'Orchestre National de France, puisqu'elle est prête, elle, à jouer du jazz avec lui. Réponse en substance : non, je ne suis pas au niveau de Sarah Nemtanu, je préfère qu'elle vienne improviser avec nous.

Différence entre Yaron Herman et les journalistes ? Le premier dit humblement qu'il n'a pas le niveau pour interpréter des oeuvres du répertoire, tandis que les journalistes, eux, trouvent leurs improvisations supérieures à l'exercice de la pensée philosophique.
http://sites.radiofrance.fr/francemusique/em/diable-beauvert/emission.php?e_id=100000064&d_id=515005003&arch=1 (texte d'introduction de très bonne facture écrit par Thierry Beauvert)

Gomez a écrit:Bref, sur France Culture, la culture ne semble invitée que pour se faire gentiment humilier, (...) par des animateurs immatures, (...) un peu comme le prof érudit lâché dans une classe pourrie. Consternant.
"gentiment" ? Plutôt sur un ton railleur et condescendant, non ?

Alain Machefert 


484
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Ven 25 Jan 2013, 03:03

Je suis d'accord avec les jugements formulés sur la "prestation" du duo comique Voinchet/Couturier de ce jour (24 Janvier). Je pense que nos deux compères méritent une nomination au Prix "Bouvard et Pécuchet." Ils savent tout, les bougres.
Par ailleurs, aux adjectifs trés justes de railleur et condescendant, j'ajouterais même celui de méprisant.

Nessie 

Nessie

485
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La philo à France Culture : de la culture vous êtes bien sûrs de ça ?? - Ven 25 Jan 2013, 07:01

Oui. Découragé par la matinale du Voinche, j'ai squeezé volontairement cette apparition de Cynthia Fleury qui m'inspire la plus grande méfiance depuis sa prestation dans "La nuit rêvée". Si la culture c'est Cynthia Fleury alors je préfère écouter une radio 100% actu, désolé. Les deux gus qui font les frais de votre critique auraient-il été aussi Pécuchesques face à Jerphanion, ou face à un Tournier des bonnes années ? Par contre, la veille les questions de Voinchet sur l'Afghanistan montraient que sa lorgnette est toujours aussi réglée sur les obsessions françaises ; on a échappé de peu à une question sur le chômage à Kaboul. De toutes façons, comme j'ai déjà failli l'écrire une bonne cinquantaine de fois dans le fil ouvert à cette fin par Mitsouko, la philo telle qu'on l'entend sur France Culture est-elle :
a) philosophique ?
b) culturelle ?
c) représentative de ce qui est considéré en France comme "philosophique" ?
Dans tous les cas étant donné que ce qu'on entend sur FC est catastrophique, il n'y a pas de quoi pavoiser.

Si j'avais un appétit personnel pour la philo, je pense que j'y verrais un vrai drame ; le même que dans les Sciences humaines & sociales telles qu'elles sont grimées sur FC. J'écoute chaque jour le 'Journal de la Philo' de Noudelmann, je grapille fréquemment chez Van Reeth, Enthoven, et Philippe Petit, et je ne loupe aucun des invités de Veinstein qui accueille nombre de philosopheurs. Pour une écrasante majorité de tout ce joli monde, le verdict sévère de Paul Valéry me semble hélas d'actualité : la philo qu'on entend sur FC, c'est un festival de verbalisme creux. Voyez récemment ce François Jullien, inchangé depuis 10 ans. Il n'y a guère que dans 'Question d'éthique' que le niveau de sérieux, le lien au réel, le questionnement réflexif et le souci de cadrage conceptuel me semblent présents de façon acceptable, sinon toujours du moins assez fréquemment. Je ferais, en plus violente, la même critique pour les Sciences sociales qui, dans l'atmosphère actuelle n'ont plus grand chose de scientifique au moins pour la partie qui en exsude à FC et qui fait croire à toute une population d'auditeurs que la sociologie c'est la lutte sauciale.

Ajoutons ceci : un des mots-clés qui permet le mieux de décrire et comprendre ce qui se passe sur l'antenne de France culture, c'est bien le mot 'Impunité'. On entend à toute heure d'incroyables énormités et là il y a de quoi remplir quelques bétisiers : énormités philosophiques, historiques, idéologiques, méthodologiques, qui la plupart du temps ne sont ni relevées ni contredites, mais passent comme lettre à la poste. Sans invité en face qui se montre capable ou désireux d'apporter la contradiction, et si le producteur n'a pas le niveau, ou pas le temps de préparer, ou bien s'il adhère à 100% au racket de l'invité, on entend les pires âneries sans la moindre réserve. Ca n'aurait guère d'importance si ça se limitait au bavardage radiophonique (les paroles s'envolent), mais outre que ça signale des esprits qui fonctionnent quelque peu de travers, en général ces âneries correspondent à quelques thèse ou idée largement développée ailleurs, par écrit. La carence méthodologique ou l'imprégnation idéologique révèle la nullité de tout l'ouvrage. Et tout le monde s'en fout : de toutes façons Philippe Petit est demeuré au canon de la psychanalyse, Enthoven et Van Reeth manquent des notions élémentaires des SHS, Veinstein est un poète sans culture scientifique comme Clarini était une littéraire à 150% (comme Noudelmann), et Marc Voinchet lui il ne connait rien à rien sauf le catalogue des blagues de Bernard Pivot et le contenu de 'L'officiel des spectacles' de 1980 à 2013, autant dire que ça ne pisse pas loin et qu'avec des gens pareils on est pas fauchés.

Enfin pour recentrer un peu sur le sujet, on a vraiment l'impression que l'étiquette 'Philo' est consommée par l'intelligentsia moyenne comme un signe et comme un label, sans voir -sans sembler vouloir voir- qu'elle donne un blanc-seing aux développements les plus sots, aux prestations les plus vaniteuses, aussi bien pour l'invité, pour le producteur.... que pour l'auditeur qui se goinfre de baratin creux. Tout ce joli monde se goberge. Pour un Reuwen Ogien, pour un Worms, combien de François Jullien ? Sans oublier nos stars intouchables qui prospèrent grâce à leur art de la vaticination, de Deleuze à Zizeck en passant par Badiou et Derrida. Mais qui donc va jusqu'au fond de leurs écrits ? Qui avale en pleine conscience et en plein accord leurs délires ? Et inversement, qui achète de la couverture mais ne fait in fine que consommer du signe ?

De là, je comprendrais très bien qu'on présente la note à tous ces gens. Je ne parle pas tant de la note comptable des sous-sous de l'argent public, ça c'est un peu un souci de gougnaffier et j'attendrai d'avoir écouté Couturier pour penser que là était bien le sens de sa sortie. Je ne parle pas plus du critère quasi commercial qu'est l'audience : il faut vraiment avoir la malhonnêteté intellectuelle de Poivrinet pour ainsi nous forcer de façon répétée cette assimilation entre la qualité proposée et l'audience obtenue (remarquez que c'était déjà l'argument massue de Laure Adler). Mais plutôt, à tous ces créateurs du monde des idées, leur présenter la note au plan de la qualité du travail produit, sans m'arrêter à leur CV ou à leurs parchemins. Glucksmann a fait carrière au CNRS ? François Jullien est au CNRS ? Et comment voulez-vous que j'aie encore confiance dans le CNRS, alors ? (déjà qu'il a donné sa médaille d'or à Pierre Bourdieu, misère !). Je comprends très bien qu'on brûle d'envie de leur dire : << Votre boulot, ça vaut quoi ? Vous êtes coopté par l'Institution, c'est à dire élevés en bocal depuis la prépa dans un réseau de cooptation qui conduit les mieux adaptés d'entre vous jusqu'à la rue d'Ulm et donne l'agrèg' aux autres avec un peu plus de peine ; mais enfin quand vous êtes bien installés dans le fromage, comment votre travail est il validé ? Vous croyez que l'étiquette CNRS a encore une valeur quelconque en lettres & SHS, en philo ? >>.

Soit dit en passant, je poserais volontiers la même question à la population qui se goberge chez Goumarre, Laporte, Gaillot ou Aurélie Charon : les arts vivants, l'art contemporain. Le 7 janvier dernier chez Goumarre, Gaillot s'insurgeait qu'on évalue quantitativement (par l'audience, dame !) le travail de ces artistes subventionnés. Mais qu'elle s'estime heureuse qu'on se penche sur ce que ça coûte eu égard à ce que ça sert, car si on voulait évaluer toute cette merde sur des critères intellectuels et esthétiques alors le bilan serait à la fois radical, définitif, assassin.

Mes excuses pour cette réponse désordonnée qui accumule le hors sujet, le coq à l'âne, la procrastination. Enfin si ça peut vous consoler (ou vous désespérer par anticipation) je n'ai pas tout dit.



Dernière édition par Nessie le Ven 25 Jan 2013, 08:18, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

486
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L'escroquerie pseudo-philosophique - Ven 25 Jan 2013, 08:10

Donc j'écoute avec attention la matinale du 24 janvier :

Le dialogue s'ouvre par une énormité : à en croire Voinchet la réussite d'une émission de radio se mesure à son taux de podcast. Mais quelle réussite, au fait ? La qualité du contenu, le succès d'audience ? Rien que cette bétise à double détente montre, d'entrée de jeu, que chez Voinchet et en général dans la matinale, on ne sait pas ce qu'est un indicateur, ni un indice, ni rien d'ailleurs. Et donc quand on dégoise sur la Société, en général on y raconte n'importe quoi, qu'on s'appelle Voinchet, Cluzel, Piétenu, Métézeau, Huertas. Euh, sauf Couturier me semble-t-il ; mais j'y reviendrai.

Bien vite les clichés verbaux de Voinchet montrent que ce matin encore ça ne volera pas très haut : "force est de constater", "sans vouloir trop vous vexer", "mettre les mains dans le cambouis", "actualité et réflexion décryptée", "on ne peut pas rêver mieux", pitié, pitié... vu la quantité de clichés qu'il a dans sa musette, c'est pas un journaliste radio ce type, c'est une expo photo à lui tout seul. Déjà qu'il s'est fait reprendre hier comme un vulgaire garde-champêtre par Caroline Eliacheff quand il a jugé élégant -pour la 456987123eme fois comme 987456321 autres cons depuis environ 20 ans- de dire 'schizophrène' au lieu de 'contradictoire' ou même 'auto- contradictoire' (pour info : cette famille de solécisme a été qualifiée de 'syndrôme du garde-champêtre' dans 'L'hexagonal tel qu'on le parle'). Et la suite sera à l'avenant, avec les questions qui fleurent bon le spectacle vulgaire de l'info : "Florence Cassez est libérée, alors Cynthia Fleury, vous êtes contente, pas contente... vous vous en foutez ?". Comme si c'était à ce niveau que ça se passe.... Ou encore "Elle a fait preuve de courage, non ?" qui va déclencher un double accès de rire hormonal chez l'invitée ; mais le plus affreux c'est encore la cause réelle de ce rire ! (écoutez, vous m'en direz des nouvelles). Il est 7h50 à l'horloge du beffroi. Depuis 10 minutes j'entends deux bavards creux et affligeants qui font leur beurre sur du non-événement. Adèle Van Reeth aura le temps de poser quelque doute sur la qualification du fait commenté : est-ce cela, de l'événement ? Mais elle le fait avec une phraséologie de prof démotivante, qui me largue en moins de deux phrases et me rappelle que 4 fois sur 5 rien qu'en écoutant l'intro de ses 'Nouveaux chemins', je m'endors...

Alors dans tous ça, de quoi s'agit-il ? Eh bien de spectacle certainement. D'information ? Eh non même pas ! Et de culture ? Encore moins. Donc pour l'instant je ne comprends pas encore les critiques des trois chers forumeurs qui m'ont précédé dans ce fil. Je suppose que ça va s'éclairer avec le passage de Couturier, bonne cible. Non ça n'est certainement pas de la culture : le regard de philosophes sur l'actualité, et la plus pseudo-événementielle encore, faudrait-il gober que ça mérite l'étiquette "culture" ? Mais quel foutage de gueule ! Je comprends que des journalistes, aussi mauvais soient-ils, s'insurgent, et pour une fois je comprendrais bien une réaction corporatiste. Traiter de l'événement demande d'avoir du métier. Parler société, ou politique, ou économie, ou même psychologie, demande des connaissances dans les matières considérées. En quoi le philosophe est-il qualifié pour en placer une ? Réponse : il ne l'est pas. Il suffit d'écouter Enthoven tartiner sur Bergson pour comprendre qu'une discussion avec un étudiant de Licence1 en psycho lui serait bien utile. Même chose pour Adèle Van Reeth quand elle vaticine à plaisir sur Nietzsche ou sur Adam Smith : zéro en psycho, zéro en histoire, 20/20 en créativité bavassante, c'est ça qu'on appelle la philosophie donc ? Et que France Culture suive le troupeau d'une mode qui met la philo à toutes les sauces n'est qu'un signe supplémentaire que la vie culturelle en France est marquée au sceau du racolage cérébral. Et ça, ça ne date certainement pas de septembre 1999 !

Quant au mépris condescendant, pardon mais dans cette première partie je l'entends surtout chez ces donzelles qui ont reçu les sacrements et viennent éduquer les bons cons du populo avec une conscience de leur mission, conscience dans laquelle j'entends les airs supérieurs de la condescendance qu'on trouve d'ailleurs aussi chez Noudelmann et chez Jeanneney, en substance "nous mettons notre savoir à la disposition des personnes qui n'ont pas forcément fait des études de philosophie, et dans des milieux qui ne synthétisaient pas d'un côté le regard sur l'actualité, de l'autre une réflexion sur le plus long terme" (là nous sommes à 7h56). Tu parles ! Quel flan, quel bavardage ! Alors qu'elle vient de noyer le poisson avec une énormité sur le bonheur, typique de la connerie universitaire "personne n'a jamais été plus heureux après avoir lu un livre". Ah bon parce que la philosophie c'est la quête du bonheur, première nouvelle ! Ah bon parce que le travail sur soi, l'effort de conscience, la quête de l'équilibre ou de la sagesse, ben si tout ça ça vous intéresse et qu'en lisant un livre ça ne marche pas (notez bien qu'elle n'imagine pas même un instant que la lecture initie un plus ou moins long travail d'élaboration), alors ça veut dire que les livres ne servent à rien donc la pseudo-philosophie c'est du flan. Entendez bien : "Pouah ! Cette philosophie là n'est pas la mienne, qui est la vraie, la bonne, celle de l'ENS". Eh bien dans cette demi-minute de circonlocution, Adèle Van Reeth vient de montrer par l'exemple ce qui cloche dans la philosophie officielle de notre temps, celle qui a antenne ouverte sur FC : l'oubli de toute fonction pratique, le paralogisme qui remplace la réflexion, et l'impunité de qui a reçu le sacrement universitaire. Cette énormité qui conclut la première partie de leur dialogue fait pendant aux conneries lâchées par Voinchet dès l'ouverture, et confirme par l'exemple -pour qui en aurait douté- la conjugaison que j'ai évoquée dans le post précédent, entre la sottise et l'Impunité sur l'antenne de France Culture. France Culture qui, dans de tels moments, ne vaut guère mieux qu'un bistrot de profs de terminale en train de se défouler (pour tout ça, écouter attentivement la 88eme minute du podcast de l'émission).

Bon je ne sais pas si je vais me farcir la 2eme partie. Pour le moment je n'ai entendu que du bavardage inepte, mais ni de la philosophie digne de ce nom, ni du journalisme, et en aucun cas quelque chose qui mérite d'être appelé de la culture. Oui je vais l'écouter, parce que vos critiques ont porté sur Couturier, qui de façon générale me semble critiqué dans ce forum pour des défauts qu'il n'a pas, alors qu'on pourrait se montrer déjà bien assez sévères quand il n'est pas à la hauteur de sa propre ambition. Enfin en attendant j'ai bien mérité ma première Pelforth de la journée...

./...



Dernière édition par Nessie le Sam 26 Jan 2013, 10:11, édité 2 fois

Nessie 

Nessie

487
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Bon Dieu ce que j'ai souffert - Vous allez me payer ça ... ! - Ven 25 Jan 2013, 12:00

Seconde partie de la matinale. Mes impressions sont très différentes des vôtres.

En premier lieu, je ne sais pas où vous avez été chercher de l'humiliation. Et encore moins de l'humiliation de la Culture, dont que je sache nous n'avions pas en studio les deux ambassadrices officielles. Enfin j'espère, car dans le cas contraire je file demain matin sur Véga 8 ou bien n'importe où pourvu que la 'Culture' n'y ait pas de délégation.

Cher Gomez je n'entends à aucun moment chez Couturier cette conduite de boutiquier que vous lui avez trouvée. Au contraire, sa première question était une assez belle perche, puisée chez un classique. Hélas il ne reçoit qu'une réponse rhétorique inepte par Adèle Van Reeth qui l'accuse lui-même de rhétorique et à son 'Pourquoi des philosophes' emprunté à Revel, renvoie un inepte 'Pourquoi des journalistes'. Que voila une réponse qui pisse vachement loin, tiens ! De fait, Couturier n'aura guère de mal à mettre Adèle face à une division inéluctable du travail intellectuel, division voulue par l'époque. Une vacherie hors-sujet et mal venue aurait été de lui rétorquer, à Brice, que sa réponse est belle et bonne, mais .... que la Rédac' de France Culture fait tout le contraire de ce travail de journalisme dont il vient d'inventorier la mission. Mais ça serait là chicane hors-sujet, d'autant plus que Couturier n'en est pas, de cette Rédac' si médiocre (mais Huertas, si). Et puis pour ça il faudrait comprendre quelque chose au travail du journalisme. C'est méchant ce que je dis ? Injuste ? Ben, j'en suis pas si sûr...

A la question "A quoi sert la philosophie", Cynthia Fleury apporte sa réponse : elle définit son rôle comme en extra-territorialité du pouvoir, et en rôle de contre-pouvoir. Ce qui en dit long sur la place qu'elle donne au savoir, à la connaissance, à la sagesse. Mais peut-être est-ce normal, chez une éditorialiste de l'Huma. D'ailleurs la même dérive existe dans le journalisme, où une mode veut que le Journaliste a pour devoir de déranger et si possible de déranger le pouvoir (mais informer, ça on s'en fout).

Adèle a donc loupé une occasion, qu'elle va toutefois récupérer quelques minutes plus tard : en réponse à Couturier abrité derrière le bouclier Revel, le mieux aurait été de proposer une définition fonctionnelle de la philosophie. Mais en est-elle capable ? Lire : est-elle capable de penser de façon fonctionnelle, pragmatique ? Est-ce elle capable de revenir aux fondamentaux ? Au vu de ses interventions éthérées, j'en doute fort. Et là est le hiatus entre l'agrégée de philo devenue productrice radio, et le pragmatique formé à l'anglo-saxonne qui aimerait bien un peu de rigueur dans la discussion. Enfin elle s'en sortira assez bien quelques minutes plus tard, quand désireuse de théoriser à son tour sur les rapports entre philosophie et pouvoir, elle dérive sans s'en apercevoir sur les bienfaits du recours à sa discipline absolument n'importe où et sur n'importe quel sujet : en appoint, en contrepoint, en garde-fou, en régulation, en ajout créatif, ouf elle a réussi à justifier quelque chose. Peu importe si dans l'intervalle, elle a contredit de manière floue les propos déjà pas mal macaroniques de Cynthia Fleury : dans cette petite impro Adèle vient de justifier l'attitude philosophique. Mais pas celle dont elle fait sa boutique chaque matin, hélas ! Pas celle qui est précisément au coeur du sujet, seule intervention récurrente de Voinchet qui ait eu quelque sens : que signifient cette mode de la philosophie et cette demande sociale (rassurez vous il ne dit pas ça). A cela on ne répondra pas. Il faut dire que c'était une question de sociologie, pas de philosophie. Non, non, l'attitude de philosophe dont Adèle se fait la promotrice, c'est tout au plus celle qui ressortit à la conduite de l'honnête homme, vous, moi, tout le monde et chacun, philosopheur patenté ou non, formé ou non. Bref on n'avance pas beaucoup. Michel Tournier eut dit mieux en moins de temps et avec plus d'art. Par chance on n'a pas eu Enthoven, c'est toujours ça de sauvé du désastre.

Pour en venir à l'essentiel, aussi bien philosophique que radiophonique, je ne comprends pas comment au vu de cette matinale on peut mettre les deux animateurs dans le même sac ou sur le même tandem. Car le fait est que Couturier se distingue systématiquement de Voinchet pendant la totalité du débat, et tire systématiquement dans une autre direction : autant le second, plus connement ravi que jamais, ne cesse de ramener la discussion sur les questions brûlantes de l'actu et sur les obsessions idéologiques qui font la mode de la chaîne (libération de Cassez, identité, diversité, mariage pour tous), autant le premier tente d'élever à la fois le débat, et l'image de la philosophie : le langage, dit-il, est constamment dégradé et notamment par le mésusage qu'en font les médias (et le politique ?), alors le rôle du philosophe ne serait-il pas de renouer avec la rigueur de la langue : rigueur sémantique, rigueur lexicale, pour éviter les contresens et la manipulation de la démagogie. Les deux invitées vont acquiescer, ce qui montre bien qu'elles ne sont aucunement en position d'humiliation. Mais le problème c'est qu'avec les flots de baratin abstrait qui ont précédé, elles ont plutôt donné l'exemple contraire. Van Reeth confond la norme avec la morale ; Cynthia Fleury prétend qu'on désubstantialise ses mots alors qu'avec ses circonlocutions et ses excès d'abstraction, dont on ne voit pas très bien où ils mènent, on se dit que pour rendre aux mots substance et signification, sa place à elle sera plutôt du côté des élèves que de celui des profs. Enfin elles sont d'accord : il y a là une grande mission. Personne ne dira que c'est celle qu'avait préconisé Confucius au Prince, et notamment pas Adèle qui, dans un développement ahurissant de bétise, a théorisé l'impossibilité des liens entre le politique et le philosophe, tout ça en 90 secondes environ et pas plus que 10 minutes plus tôt.

Et en fin de compte je ne trouve ni Bouvard ni Pécuchet dans le bizarre tandem du ravi ignorant et du pragmatique formé à l'anglo-saxonne. Eventuellement chez les deux invitées, oui, car du fait de leur tranquillité heureuse on pourrait soupçonner quelques traces de Bouvard-et-pécuchisme tant elles semblent respirer l'illusion de l'omniscience et de la toute-puissance intellectuelle tous azimuts. Mais nous avons tout près un exemple tellement meilleur : s'il fallait trouver du Bouvard-et-pécuchisme à France Culture, j'irais poser des pièges directement dans le studio de Raphaël Enthoven qui dégoise avec vanité et parle de tout avec la même assurance simplement parce qu'il a ouvert 10 fois plus de bouquins que tout le monde et qu'avant de se faire doubler par le Poivrinet, il était tout de même le crooner en chef de la station....



Dernière édition par Nessie le Mer 30 Jan 2013, 11:57, édité 1 fois

Cancoillotte 

Cancoillotte

488
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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Mar 29 Jan 2013, 20:14

Il me semble que le créneau 6h00-7h00 est d'une toute autre facture que ce qui suit, et permet de ne pas avoir un copié/collé des radios généralistes.
En ce moment, l'histoire de l' Egypte par Robert Solé est passionnante, les interviews des Tewfik Hakem sont un peu ternes mais variées dans le choix des invités. La chronique de Jacques Munier sur l'essai et la revue du jour, de même que les enjeux internationaux, manifestent une densité de contenu et un degré de préparation qui n'ont rien à voir avec ce qu'on peut entendre après 7h. Ezine n'est peut-être pas Vialatte, mais il me fait autant rire que les papoux dans la tête.

On a déjà un peu parlé sur ce forum de ce que pourrait être une matinale sur FC; pour ce qui me concerne, entre l'actuel créneau 6H/7H et ce que faisait Delorme quand il produisait la matinale de l'été, on s'approche de quelque chose de plutôt pas mal.

COTTON 


489
Répondre en citant  
Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Sam 02 Fév 2013, 14:30

Nessie 

Nessie

490
Répondre en citant  
Jacques Munier - Dim 03 Fév 2013, 07:44

Cancoillotte a écrit:[...]La chronique de Jacques Munier sur l'essai et la revue du jour, de même que les enjeux internationaux, manifestent une densité de contenu et un degré de préparation qui n'ont rien à voir avec ce qu'on peut entendre après 7h. [...]

Concernant Munier, je reste sur le triste diagnostic du sabotage de l'école radio de FC, et de la mise au placard de ses meilleurs éléments. Il y a 10 ans Munier était parmi les meilleurs documentaristes de la chaine : ayant tenu 'Les chemins de la connaissance' pendant des années, et en sus nous donnant pendant ces années-là des Lieux de mémoire et des Une vie une oeuvre (dont un Tocqueville fort honnête, qu'on y songe !)

Ensuite vint le sabotage : progressivement forcé au direct, puis dépossédé du titre 'Chemins de la connaissance' au profit d'une starlette vocale. A la rentrée de septembre 2006 le voila casé au milieu de l'après-midi, en un temps où il y a là comme un refuge pour la culture. Pendant quelques années, il finit par y trouver sa vitesse de croisière, un rythme, qui lui permet d'exploiter son riche fonds personnel. Et puis en 2011, le voila de nouveau cornerisé dans une case inconfortable : un mini-créneau en direct à 6h35 qui le cantonne -et nous avec- à la portion congrue, portion tassée : son papier du matin est très dense comme vous le dites, mais hélas c'est aussi trop souvent un bouillon abstrait. Une synthèse faite davantage pour être lue posément chez soi, comme un article, plutôt que balancée au lance-pierre, agrémentée de toux matinale, poussé à fond la caisse sous la pression vicieuse d'un Voinchet faussement amical. Voinchet qui en loucedé, lui savonne la planche et même à l'occasion le sabote avec des jouets sonores. Quelle énigme : Voinchet envieux de la vaste culture en Sciences humaines amassée par Munier ? Ou bien Voinchet le gauchiste de salon, dans l'inconfort de se sentir si évidemment démasqué d'imposture par Munier le militant sincère, de là le Voinche-petit-chef n'aura rien de plus acharné que de martyriser la Mugne. C'est une honte.

Est-ce qu'on se demande pourquoi Munier est requis de faire ce pensum en direct et en studio alors qu'Ezine téléphone son billet depuis son hacienda de Pontocombo quand il n'est pas pré-enregistré, d'ailleurs comme celui de Meyer qui livre chaque matin une chronique bonne ou mauvaise mais toujours comme un cheveu sur la soupe ? Eh non tout le monde semble s'en foutre mais moi chaque matin ça me fait bondir et c'est aussi pour ça que je coupe tout de suite après Munier, si possible avant que Voinchet reprenne le micro.

Une honte et un gaspillage, donc. Car le Jacques Munier de l'actuel FC certes un peu usant dans son régulier numéro de militant lourdingue tour-à-tour Alter ou prolétarien à la sauce des 70's, eh bien c'est tout de même un producteur qui, il y a encore deux saisons, recevait chaque jour depuis des années l'auteur d'un essai en Sciences sociales, ou un éditeur-revuiste. Ce qui suppose de se taper le bouquin, de s'apprivoiser la Revue, pour être capable de leur tendre le micro et même si l'entretien n'est pas si bien mené, même si les erreurs n'y sont pas rares (Munier n'est jamais vraiment sorti du culturalisme, ni n'a jamais vraiment compris ce qu'est un fait social total), chaque jour l'auditeur y trouvait sa pâtée. Pâtée maintenant transformée en pilule. Je n'en loupe pas une. Il est rare que je puisse l'écouter en continuité, tant la lecture tassée finit par m'embrouiller.

Pour en revenir à la tranche 6-7, si elle est dépendante de la qualité inégale de 'Histoire de', elle gagnerait à oublier Tewfik Hakem qui mérite au mieux une place d'assistant d'émission (quand on voit que des Thierry Beauchamps s'y trouvent cantonnés !) ; à rendre une petite demi-heure à Munier, à insérer une respiration poétique, conclure par les Enjeux. Bref, se rapprocher encore de ce qu'avait tenté Garbit en 1999-2000 et de ce qu'on a absurdement voulu donner à Mademoiselle sucre d'orge sous forme de divertissement matinal. Mais en resserrant les boulons du culturel.

Pour remettre du culturel dans le 6-7, il faudrait le retirer à Voinchet et le donner à Munier, pourquoi pas ? Ou mieux : pour mixer savamment le sérieux et le divertissant, le savoir la réflexion et la poésie, un des rares capables de réussir ce cocktail serait certainement Philippe Meyer dont on sait qu'il a autre chose à faire (hélas).



Dernière édition par Nessie le Lun 11 Fév 2013, 16:49, édité 6 fois

Fontaine 

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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 - Dim 03 Fév 2013, 10:23

Bonjour Nessie,
Il faut ajouter que la page de Jacques Meunier sur le site de France Culture est exemplaire :
- texte intégral de son intervention (aussi agréble à lire qu'à écouter)
-impeccable mise en forme avec première de couverture des bouquins)
Pro jusqu'au bout !
Quant à Voinchet Marc j'ai encore du chemin à faire pour le poubelliser : ses coupures de paroles, ses compléments d'info souvent inutiles , souvent inaudibles ,frisant l'impolitesse sont insupportables mais pour le reste il n'est pas dans la catégorie "la honte de France Culture.

NB 1: ne coupez pas trop vite après Jacques, écoutez au moins la Voinchetpendule.
NB 2 : présentement ,j'ai trouvé votre avatar africain ,ladidon :Mokélé-Mbembé.
... et ne m'accusez pas de yabonbanianisme

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Re: Les matins - Commentaires d'auditeurs de 2009 à 2014 -

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