Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Diable, la diction, quintessence de la radio ? J'espère bien que le contenu a quand même un peu d'importance à tes oreilles.
Au sujet de Kravetz d'ailleurs, sa diction est insupportable, mais j'apprécie plutôt le timbre de sa voix. Il gagnerait effectivement beaucoup à soigner un peu la prononciation, mais je dois y être habitué, elle ne me gène pas vraiment.

Frédéric a écrit:Diable, la diction, quintessence de la radio ? J'espère bien que le contenu a quand même un peu d'importance à tes oreilles.

Ce n'est pas tout à fait ce que j'ai écrit !! mais : "ce qui est pour moi la quintessence de la radio à savoir… la voix et par effet induit : la diction." La voix d'abord OK !
Donc belle voix/belle diction/contenu = bingo ! Par contre voix nulle/diction nulle/contenu = difficile à écouter ! Surprenant que tu t'interroges sur l'importance à mes oreilles des contenus ? Sur les 405 posts produits doit bien y'en avoir quelques uns sur le sujet non ? Et il n'y a qu'un pas entre laisser passer une voix inaudible et ne plus avoir d'exigence pour le son que nous constatons régulièrement sur Fc.

Que tu te satisfasses de la bouillie de chat de Kravetz OK, pas moi et je zappe aussi le portable d'Adler et ses contenus réactionnaires du journal des coiffeurs. C'est bien parce que personne n'a réagi avec suffisamment de vigueur sur le délitement du son qu'on en est là aujourd'hui. Le niveau baisse c'est tout.

Oui, le raccourci était facile, et même pas volontaire, je t'avais lu un peu vite.
Il est évident que le contenu te concerne, 405 messages ou pas (mauvais argument, nos ex-trolls en avaient au moins autant à faire valoir pour bien peu d'intérêt radiophonique à y démontrer), mais ça rend ta tirade sur Kravetz d'autant plus excessive à mon goût.
Et c'est visiblement bien le mot, notre différence d'appréciation est esthétique.
Je ne partage pas ce rejet-là, je ne le comprend même pas vraiment, l'ami Deligeorge n'est pas loin d'avoir les mêmes problèmes que Kravetz à certains épisodes particulièrement enroués de son émission, et s'il fallait se couper de Continent Sciences pour autant, ce serait une assez grosse saignée dans l'écoute de FC, me concernant.
Mais c'est loin d'être fondamental comme incompréhension, et à nouveau, surtout affaire de goût et d'épiderme. Donc on en reste là (sinon, direction le sous-forum de vidage des querelles, faut que ce forum ait la tenue qui corresponde à sa posture critique).
Et JN bien sûr

Bonjour coco. Comment ça va coco? T'as bien dormi? Tu t'es bien réveillée? ça va, si vous voulez, on vous laisse, on ne veut pas troubler votre intimité.

Mais le chouette club matins a fait très fort ce matin avec les adieux de leur excellent camarade Marc Kravetz qui ont occupé l'antenne de 7h40 à 9h, grande séance d'autocongratulation miélleuse et beaucoup de bavardage. Je n'ai pas tenu longtemps.

Je n'ai pas suivi le feuilleton. Qu'est-ce qui lui arrive à Kravetz ? Où va-t-il sévir ? Et pour y faire quoi ?

Il passe à 11h pour chroniquer à Culture Monde, qui remplace Questions d'époque. Sa grande cérémonie traditionnelle d'honneur du départ solennel aux Matins ressemblait beaucoup à celle qui a eu lieu pour la dernière de Travaux Publics, par et pour Jean Lebrun. J'imagine que le site internet doit recevoir des messages comme "Je suis triste d'apprendre la disparition de Marc Kravetz, mais comment avez-vous fait pour l'inviter malgré tout pour cette émission hommage? Vous êtes très forts."

Sur le site de l'émission
Il ne s'agit pas d'un départ mais d'un changement d'horaire, puisqu'on retrouvera désormais Marc Kravetz tous les jours sur France Culture de 11h à 12h dans la nouvelle émission de Florian Delorme : "Cultures Mondes".
Ce matin, retour sur le parcours de ce grand reporter : de la banlieue rouge à l'Ecole Normale Supérieure, du Liban à l'Iran où ses reportages lui ont valu le prix Albert Londres en 1980, de Libération à France Culture.

Que pensez-vous du nouveau façonnage de la matinale ?

A certains égards ça me semble plus logique comme ça : il semble qu'on aie voulu pêcher l'auditeur généraliste un quart d'heure plus tôt en avançant la tranche d'info d'autant et achevant la matinale par une transition culturelle pour accueillir l'auditeur culturophile et remettre l'autre en phase avec le programme de la journée qui commence à ce moment là. Que cette tranche de 15' soit réussie ou non c'est un peu une autre question et pour l'instant aneffet je suis assez peu optimiste. Mais en améliorant la qualité, l'idée me semblerait bonne et dans le décompte total info/actu on n'est pas volés.

La chronique de Meyer est toujours aussi mal placée et tombe comme un cheveu sur la soupe, ça c'est dommage. Mais on a réussi à déplacer Alex Adler (exploit !) qui prend la place des Enjeux internationaux lesquels sont transportés avant le journal de 7h, est-ce que ça leur apporte un peu plus de visibilité, peut être oui enfin j'espère. Les 5 chroniqueuses de 7h25 ont bougé elles aussi : on les retrouve une heure plus tard ce qui dans le débat promet encore plus de présence de certaines calamités radio comme Clem' ou Flore, en redoublant Julie Clarini certains jours il va y avoir des bétises à la clé, et pour rectifier tout ça les invités auront du boulot. Ca sera bien pédagogique.

Car la co-animation de Julie Clarini s'avère déjà catastrophique pour tout le monde et pour elle. Enfin, catastrophique pour elle, faut voir : avec les invités autres que Jacques Généreux ou Jean-Luc Mélenchon elle va tellement se faire rectifier (comme mardi dernier), qu'elle pourra y trouver matière à quelque progrès ; il faut dire qu'il y a du champ. Mais pourquoi confie-t-on des tâches de journalistes à de telles immatures, ça reste pour moi l'énigme absolue. Alimentée principalement par la lecture exclusive du Monde Diplo et Médiapart Julie Clarini parvient à enfoncer Voinchet au challenge de la question con, c'est quand même un exploit il faut dire que lui se couvre en s'affichant "candide" et en cultivant un ton d'amusette. Enfin si elle continue comme ça elle se fera rembarrer par l'invité à chaque sottise peut-être ainsi apprendra-t-elle son métier, on me dira qu'il serait temps ? Plus que temps, oui ! (je m'exclame) car nous ça fait 10 ans qu'on se la traine dans des débats co-animés, depuis la culturelle la plus ridicule qu'on aie jamais entendue à 12h (septembre 99 : arrivée des clowns radiophoniques Bourmi et Clarino) jusqu'aux débats de sauciété à 18h15, en passant par 2 émissions en solo qui fleuraient bon l'erreur de casting, dont une scientifique et une littéraire pensez-donc elle a du réussir à décourager toutes sortes de vocations. Enfin kamème (comme dirait le Voinche) pour en revenir à la co-animation des matins, c'est dommage qu'on n'ait pas plutôt filé ce job à Caroline Fourest qui au moins se montre toujours capable de juger sur pièces et n'est donc pas aussi caricaturalement prévisible et mono-orientée que Julie Clarini.

Ah tiens au moment d'envoyer ce post, j'entends Sylvain Bourmeau dans le créneau culturel de 8h45, qui signale le merveilleux livre d'Eric Chauvier, anthropologue dans la lignée de Modiano. Ah bon, Modiano est anthropologue ? Bravo Sylvain Bourmeau. Quand je pense que ce type a l'ambition de tenir la rubrique "sciences sociales" sur France Culture le samedi à midi, cette bourde en dit long sur le niveau atteint (vers le bas) par "La suite dans les idées". Par chance ça me permet de justifier mon jugement ci-dessus contre la première émission qui portait ce titre et qui selon un usage courant à FC, n'a que peu à voir avec celle qu'on a maintenant le samedi et qui a d'autres défauts. En septembre 1999 la première Suite dans les Idées, installée de force sur le créneau du Panorama, avait été le coup anti-(ou pseudo?)-culturel le plus vigoureux jamais asséné sur la tête de l'auditeur de FC. Alors sur le point précis qui occupe cette fin de post, il faut préciser que peut-être la qualité des livres de Chauvier mérite discussion mais c'est pas le sujet, que l'intérêt de ce qu'il y raconte n'est pas ici en cause, mais qu'en tout état de cause ça a autant à voir avec l'anthropologie que le bruit des grillons du métro parisien avec l'ethnomusicologie. Oui, il y a un rapport. Oui il est très très lointain. Ce qu'écrit Eric Chauvier on a beau le présenter comme de l'anthropologie, ça n'en est pas. Un peu comme l'émission de Sylvain Bourmeau le samedi à midi qui voudrait se faire passer pour de l'info sur les sciences sociales, mais c'est autre chose (mieux vaut écouter Munier au moins lui connaît le bâtiment) car voila Sylvain Bourmeau est un des grands défigurateurs des SHS sur la fréquence de FC. Alors avec Julie Clarini pardon, quel tandem ! De fait on a vu ce que ça donnait à 12h entre septembre 99 et l'automne 2003. Et les jours où les deux vont se retrouver au micro de Voinchet avec en prime Clémentine Autain, ça promet de faire de nos jeudis des matinales franchement sinistrées.

La formule des matins 2011 est en légère progression sur la courte échelle de mon appréciation perso. Caroline Fourest avait ironisé sur la "remontée" des chroniques féminines dans les horaires, eh bien la "descente" d'Alexandre Adler me le rend aussi invisible que CdK (qui l'est vraiment, alors, pour autant que la question ait un sens ?).

Je n'ai pas du tout les mêmes oreilles que toi sur Julie Clarini. Je n'en ai entendu que les deux premières chroniques, qui m'ont paru loin d'être inaudibles (et surtout au regard du niveau moyen des chroniques des matins, hors Slama).

Dans sa chronique d'introduction, un peu scolaire tu l'avais dit, elle ne s'en sortait pas si mal de l'exercice difficile de s'introduire (tout les auditeurs ne sont pas aussi au jus de l'actualité FC que les lecteurs de RFC) et de faire dans l'ultra-général, tout en pointant une thématique, la circulation des idées.

Sa deuxième, sur le populisme, ne tournait pas non plus à vide. Certes, au final, ça tient du pot-pourri d'idées ambiantes - mais ambiantes où ? Dans des cercles dont ne font pas partie tous les auditeurs des matins, et leur faire de la publicité en heure à grande écoute ne convient pas trop mal à FC -, je crois que ça se veut "bouillonnant" comme exercice. Donc hyper approximatif, mais ce n'est pas forcément délétère, si le convoi d'idées évoquées est suffisamment fourni.

Qu'elle balance les idées des autres, plutôt que les siennes propres, réputées manquantes, c'est une situation plus ou moins universellement partagée. C'est un peu le point de vue de la mémétique, qu'elle évoque dans sa première chronique, on ne fait que recombiner des fragments d'idées qui ont leur vie propre, dans le substrat des intelligences humaines dialoguantes. Alors elle ne "recombine" peut-être pas beaucoup, mais on peut lui laisser le temps.

En deuxième partie, elle co-anime vraiment la matinale, et c'est aussi meilleur à mon goût. Ses questions ne sont pas tarte (mais on trouvera bien le moyen d'extraire des perles), nettement moins que celles de Voinchet (donc pas d'accord là-dessus).

Je te rejoindrai peut-être dans quelques semaines pour torpiller Julie Clarini, une fois l'effet de nouveauté passé (le même effet qui s'est produit avec Voinchet), mais pour l'instant, non. Et l'écoute du Grain à Moudre de Louise Tourret signale nettement mieux ce qu'est une catastrophe : l'émission, qui claudiquait un peu sous Clarini, est carrément unijambiste aujourd'hui. Je ne sais pas si Brice Couturier tiendra longtemps en compagnie du génie qui l'accompagne maintenant (peut-être demandera-t-il asile au matins ?).

A écouter demain, le premier entretien d'Hubert Védrine avec Jean-Marc Four.

De 6h à 9h on a maintenant une tranche vachement saucissonnée et dont le niveau de qualité, à mon sens (clarté, pertinence, précision, quantité de savoir reçu) ne cesse de baisser. Et je n'en suis même plus à reprocher la répartition actu/cultu en faveur de la première : ce qui me rebute en tant qu'auditeur c'est l'impression générale que ces 3 heures me laissent. Impression d'un défilé de faiseurs narcissiques venu chacun faire son petit numéro, pour les uns mollasse et pour d'autres surexcité, en imitation de ce que je croyais avoir réussi à éviter en fuyant la télé. Certes il y a quelques moments acceptables et même bons. Certes, mon avis et mon impression désastreuse sur cette tranche, c'est un jugement sur la qualité, et de le partager ou non, cela dépendra des goûts de chacun. Mais en tous cas pour le saucissonnage il suffit de pointer : les séquences les plus longues durent 13' + 25 minutes, ce sont celles que les Matins consacrent à l'invité. Et encore il faut y endurer le brouillage copain-copain de Voinchet qui de plus en plus fréquemment s'autorise à interrompre l'invité à tort et à travers pour dire absolument n'importe quoi : parler du temps qu'il fait, des croissants qui sont sur la table, rappeler le titre officiel de l'invité et pour ça il le coupe en plein milieu de sa phrase comme si c'était un argument à lui adresser. Le pauvre Marc Voinchet semble croire qu'animer une émission c'est placer régulièrement un grain de sel même si ce faisant, on montre qu'on n'avait rien à dire. Mais au fait, est-ce bien étonnant qu'un émule de Jean Lebrun parle pour ne rien dire ? L'important est qu'on entende sa voix, il doit y avoir quelque part dans le cerveau de sa tête soit un besoin profond d'entendre sa propre voix au moins une fois à chaque minute d'horloge, soit quelque chose comme une sacro-sainte règle : plus de 30'' sans interruption et c'est le tunnel, gare !! Résultat : Voinchet croit animer son émission mais il est plutôt occupé à brouiller le propos de son invité.

Bref : de 6h à 9h le niveau de France Culture ne cesse de baisser. Tout va dépendre des deux invités: celui de Marie Richeux (5 fois 5 minutes sur la semaine) et celui du Voinche (quotidiennement 13 + 25 minutes mais il faut endurer un brouillage voinchesque). Résultat pour l'auditeur : les jours où le sujet des 2 invités ne réussit pas à l'intéresser, sur toute la tranche il trouvera au mieux à podcaster et à écouter en pastilles quelques séquences valides selon le goût des uns et des autres : pour mon goût : Philippe Meyer, Caroline Fourest, les Enjeux internationaux, et le poème du jour mais pas toujours : encore faut-il que le narcissisme des comédiens du Français ne vienne pas recouvrir le texte qu'ils devraient servir.

Et c'est de pire en pire si on constate que cette année, le progrès de la grille c'est que de 6h à 14h on a maintenant un programme entièrement constitué de quotidiennes. C'est indigeste. Si par chance chez Laurentin ou Enthoven le sujet de la semaine n'est pas marqué par les marottes du premier ou les roucoulades ridicules du second, je vais aller chercher les 5 podcasts de la semaine et basta. Mais pour l'écoute en continu, le France Culture du matin a réussi à m'écoeurer : étant donné que j'ai au moins un reproche sérieux à faire à chacun des titulaires de ces quotidiennes, la station perd ma clientèle entre 6 et 14. Une bonne semaine d'Emmanuel Laurentin (il y en a, et c'est pas rare) réussit à sauver la mise. Et puis j'essaie encore chaque jour Les Matins, malgré le brouillage de Voinchet, du moins les jours où l'invité peut avoir quelque chose à dire que Voinchet ne parviendra pas trop à brouiller. Le bilan : j'en écoute un par semaine sans couper en cours de route, excédé ou bien simplement lassé par l'insipide de ce ronronnement d'actu. En passant j'entends certains des chroniqueurs réguliers ou plutôt une partie des chroniqueuses, et leurs bétises me font bondir, voila tout ce que je garde certains jours de 8 heures de radio : une forte envie de pousser un coup de gueule contre le Guignol en copié-collé de Cécile de Kervasdoué, ou sur la pensée pré-digérée de Julie Clarini. Celle là quand je vais avoir le courage de l'écouter crayon à la main, je ferai l'effort de démonter sa chronique sans me montrer déplaisant pour ceux qu'elle convainc, mais je ferai tout mon possible pour qu'ils changent d'avis. En tous cas, comme régime culturel sur la tranche 6-9, désolé de dire que c'est de plus en plus maigre ...

En conclusion et pour revenir au "prime" sur FC : de façon générale, on y trouve maintenant le vice médiatique généralisé des médias grand public. Ce vice, c'est la vanité de celui qui est à son propre service plutôt qu'au service de l'auditeur ou de ce qu'il faudrait normalement lui livrer, en l'occurrence une prestation de radio culturelle. Alors on imite la télé, on imite les stars de l'info, on imite les stars des médias, on se la joue éditorialiste de salon et du coup, de France Culture qui était un hâvre de calme, on fait un lieu d'histrionisme. Merci Voinchet, Merci Gardette/Broué, merci Enthoven : vous achevez de changer la radio culturelle en foire aux vanités.

Pour moi la matinale idéale, c'est très simple : les matins d'été de F Delorme, sans aucune chronique à part les enjeux internationaux (pas Adler, la vraie) et Slama.