Par delà les critiques que l'on peut opposer à F.C. et, surtout, le tournant détestable qui a été pris il y a quelques années sans que je puisse dire à quel moment précis, cette radio représentait malgré tout une sorte d'Oasis où reprendre son équilibre. Dans un paysage médiatique (j'ai encore dans l'oreille ce lamentable homme politique annonçant l'arrivée du PAF) où les moyens d'information sont privatisés et foncièrement malhonnêtes en dépit du travail de qq journalistes dits "sérieux", le quidam n'a pour seule alternative que la virée sur la Toile sans qu'il puisse décider s'il se trouve dans le pays du gadget ou celui du piège pour les malheureux insectes humains que nous sommes, F.C. représentait, oui, cette Oasis tranquille. Je viens de me rappeler à la faveur d'une annonce sur la publicité désormais applicable au service public, pourquoi, il y a très longtemps j'avais décidé de m'y réfugier : il n'y avait aucune publicité commerciale. Ce message pour vous dire que je suis désemparé. Quand on vient vendre des biens et des services sur un moyen d'information, le message réel n'est plus ce qui arrive ailleurs dans le monde mais la vente de ces biens et services et je sais bien que ça, ça tue la vie.
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Pourquoi encore écouter France Culture ? Page 3 sur 8
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22Publicité et promotion - Mer 06 Avr 2016, 18:59
En 1999 avec Laure Adler puis avec l'arrivée d'Olivier Poivre d'Arvor, tous deux comme directeurs de la chaîne.Sanyi(https://regardfc.1fr1.net/t701-pourquoi-encore-ecouter-france-culture#25388) a écrit:Par delà les critiques que l'on peut opposer à F.C. et, surtout, le tournant détestable qui a été pris il y a quelques années sans que je puisse dire à quel moment précis
Pas de panique, quand même ! Pas de poulets prévus à France Culture (sauf chez Marie Richeux récemment), ni d'assurances. Mais la publicité est déjà présente quotidiennement. Sous prétexte de présentation d’œuvres artistiques, ce sont des produits culturels qui sont vendus, au profit de leurs auteurs, des éditeurs, etc. Quand Enthoven fils demandait à l'auditeur de se jeter sur telle œuvre éditée évidemment chez Gallimard, ce n'était pas de la publicité ? Et Villes-Mondes ? Et les invités qui viennent faire l'article pour leurs livres ? Difficile d'ailleurs de débrouiller ce qui est information et promotion commerciale. En tous les cas, beaucoup de chroniques, ainsi que les fameux partenaires (dans "La séquence des partenaires", voir entre autres Le Monde des livres et Birnbaum qui vient vendre son journal et ses auteurs chaque semaine) ne sont rien d'autres que des éléments de publicité sur la chaîne.Sanyi(https://regardfc.1fr1.net/t701-pourquoi-encore-ecouter-france-culture#25388) a écrit:cette radio représentait malgré tout une sorte d'Oasis où reprendre son équilibre. (...) Je viens de me rappeler à la faveur d'une annonce sur la publicité désormais applicable au service public, pourquoi, il y a très longtemps j'avais décidé de m'y réfugier : il n'y avait aucune publicité commerciale. Ce message pour vous dire que je suis désemparé. Quand on vient vendre des biens et des services sur un moyen d'information, le message réel n'est plus ce qui arrive ailleurs dans le monde mais la vente de ces biens et services et je sais bien que ça, ça tue la vie.
Philaunet
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23Re: Pourquoi encore écouter France Culture ? - Lun 18 Avr 2016, 20:03
Pourquoi l'écouter entre 19h et 20h, on ne voit pas. Ce lundi soir les militants nombrilistes sont de sortie : Capitalisme cannibale et mouvement de révolte
"Critique du monde du travail dans la société libérale mondialisée, Vera raconte l’ascension et la chute d’une directrice d’agence de casting en vogue. "
"Le film esquisse le parcours de jeunes mineurs étrangers dans les rues de Paris, marquées par les évènements les plus récents et l’état d’urgence."
"« L’art de la révolte » est le titre de la 11e édition d’Hors Pistes, mêlant les disciplines et les supports, le cinéma et l’exposition, la scène artistique contemporaine et des expressions historiques de la contestation. Le débat y prend aussi ses marques en quatre propositions, qui prennent appui sur la sociologie, l’histoire ou l’anthropologie, pour questionner ces signes du combat contemporain que sont le mouvement "Anonymous", la manifestation de rue, les hymnes et la rhétorique du discours politique révolutionnaire."
Pendant ce temps-là sur une autre radio culturelle, un reportage passionnant montre les enjeux et les difficultés de la formation professionnelle des migrants en Allemagne, sans angélisme, mais avec une très grande volonté de réussir un pari où sont abordées concrètement les questions d'apprentissage de la langue, la formation à un métier, l'adoption des bases de la culture du pays d'accueil par de jeunes hommes venant d'Afghanistan, du Nigéria, d'Érythrée, de Syrie : Sägen und deklinieren [Scier et apprendre les déclinaisons]
France Culture à la même heure, c'est "indignez-vous" tant que vous pouvez. Quelle différence d'état d'esprit.
"Critique du monde du travail dans la société libérale mondialisée, Vera raconte l’ascension et la chute d’une directrice d’agence de casting en vogue. "
"Le film esquisse le parcours de jeunes mineurs étrangers dans les rues de Paris, marquées par les évènements les plus récents et l’état d’urgence."
"« L’art de la révolte » est le titre de la 11e édition d’Hors Pistes, mêlant les disciplines et les supports, le cinéma et l’exposition, la scène artistique contemporaine et des expressions historiques de la contestation. Le débat y prend aussi ses marques en quatre propositions, qui prennent appui sur la sociologie, l’histoire ou l’anthropologie, pour questionner ces signes du combat contemporain que sont le mouvement "Anonymous", la manifestation de rue, les hymnes et la rhétorique du discours politique révolutionnaire."
Pendant ce temps-là sur une autre radio culturelle, un reportage passionnant montre les enjeux et les difficultés de la formation professionnelle des migrants en Allemagne, sans angélisme, mais avec une très grande volonté de réussir un pari où sont abordées concrètement les questions d'apprentissage de la langue, la formation à un métier, l'adoption des bases de la culture du pays d'accueil par de jeunes hommes venant d'Afghanistan, du Nigéria, d'Érythrée, de Syrie : Sägen und deklinieren [Scier et apprendre les déclinaisons]
France Culture à la même heure, c'est "indignez-vous" tant que vous pouvez. Quelle différence d'état d'esprit.
Philaunet
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24Robert Misrahi, membre d'honneur de Regards sur France Culture ! - Dim 15 Mai 2016, 20:03
"Pourquoi encore écouter France Culture ?" Pour entendre comment, de manière indécente, trois producteurs de la chaîne s'associent pour faire taire le philosophe nonagénaire Robert Misrahi qui a l'outrecuidance, dans l'émission Ping-Pong où il est invité (est-ce tout ce qui reste comme lieu d'accueil de la pensée à France Culture ?) de dire ceci après une séquence sur la polémique de "l'animation" de Verdun :
"Martin Quenehen : Robert Misrahi, vous réagissiez en écoutant le dossier du journal de la culture de Zoe Sfez.
Robert Misrahi : Oui, ne prenez pas mal ce que je vais dire, je veux dire en toute cordialité, (…) ne voyez aucune agression dans ce que je vais dire, mais je regrette que vous n’ayez pas consacré, que vous ne puissiez pas consacrer une heure entière à la question du bonheur. Une heure entière c’est pas beaucoup. Lorsque vous amenez l’actualité qui se télescope avec ce que nous, musiciens et philosophes (….) nous musiciens et philosophes, nous essayons d’aller un peu plus loin, un peu plus haut, un peu plus profond pour tout le monde, c’est ça la radio. Et puis vous coupez par des informations, précieuses, mais qui pourraient être données dans l’heure d’après, peut-être, ou pas, ou un autre jour, ou je ne sais pas. Cela veut dire que dès qu’il y a philosophie on serre, on limite. Dès qu’il y a philosophie et réflexion sur la musique et la philosophie, qui vont ensemble, on serre, on censure, on arrête, on écrase. Je proteste… je proteste."
[son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14485-13.05.2016-ITEMA_20984606-1.mp3" debut="36:10" fin="38:10"]
Ping Pong, Robert Misrahi/Ray Lema. Voir aussi posts dans les rubriques Philo et Vocation. Encore merci à Alain Barcat d'avoir attiré l'attention sur la présence du philosophe dans cette émission.
"Martin Quenehen : Robert Misrahi, vous réagissiez en écoutant le dossier du journal de la culture de Zoe Sfez.
Robert Misrahi : Oui, ne prenez pas mal ce que je vais dire, je veux dire en toute cordialité, (…) ne voyez aucune agression dans ce que je vais dire, mais je regrette que vous n’ayez pas consacré, que vous ne puissiez pas consacrer une heure entière à la question du bonheur. Une heure entière c’est pas beaucoup. Lorsque vous amenez l’actualité qui se télescope avec ce que nous, musiciens et philosophes (….) nous musiciens et philosophes, nous essayons d’aller un peu plus loin, un peu plus haut, un peu plus profond pour tout le monde, c’est ça la radio. Et puis vous coupez par des informations, précieuses, mais qui pourraient être données dans l’heure d’après, peut-être, ou pas, ou un autre jour, ou je ne sais pas. Cela veut dire que dès qu’il y a philosophie on serre, on limite. Dès qu’il y a philosophie et réflexion sur la musique et la philosophie, qui vont ensemble, on serre, on censure, on arrête, on écrase. Je proteste… je proteste."
[son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14485-13.05.2016-ITEMA_20984606-1.mp3" debut="36:10" fin="38:10"]
Ping Pong, Robert Misrahi/Ray Lema. Voir aussi posts dans les rubriques Philo et Vocation. Encore merci à Alain Barcat d'avoir attiré l'attention sur la présence du philosophe dans cette émission.
Philaunet
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25Pourquoi encore lire le site de France Culture ? Pour se cultiver, pardi ! - Mar 24 Mai 2016, 10:29
Pour se cultiver, oui, mais en détournant à son profit les séances quotidiennes de lavage de cerveau.
Ainsi a été rajoutée à l'article sur Michèle Riot-Sarcey, déjà évoqué ici, la reproduction (reformatée) d'un tableau d'Ernest Meissonier n'ayant évidemment aucun objectif de rapprochement avec une interprétation de l'actualité contemporaine...
La Barricade, rue de la Mortellerie, juin 1848, ou Souvenir de guerre civile • Crédits : Jean-Louis-Ernest Meissonier / RMN-Grand Palais
Le Louvre nous en dit ceci : "Ernest Meissonier a peint une scène vue dans Paris après la prise d'une barricade par la garde nationale, lors des émeutes ouvrières de juin 1848. Cette image sans rhétorique dramatique est très originale par rapport à un tableau antérieur représentant également une barricade, La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix. La toile de Meissonier est un constat d'un grand réalisme. Peintre minutieux de scènes de genre de l'Ancien Régime, ce peintre a créé là son chef-d'oeuvre."
Le Musée d'Orsay quant à lui nous donne des précisions sur le dessin qui est à l'origine du tableau.
Un petit tour sur le net permet de voir l’œuvre du peintre et de lire ce qu'en pensaient ses contemporains.
Les iconographes de France Culture ont évidemment d'autres buts en tête que la réflexion sur la représentation picturale (ou photographique) d'événements.
Il nous faudrait une émission sérieuse sur la lecture des images et sur l'emploi à visée politique ou morale de celles-ci dans les médias. Où l'on pourrait inviter Jean-Luuc qui analyse sur ce forum les images du site de France Culture, dernier exemple dans ce billet, De l'image dans votre radio.
Ainsi a été rajoutée à l'article sur Michèle Riot-Sarcey, déjà évoqué ici, la reproduction (reformatée) d'un tableau d'Ernest Meissonier n'ayant évidemment aucun objectif de rapprochement avec une interprétation de l'actualité contemporaine...
La Barricade, rue de la Mortellerie, juin 1848, ou Souvenir de guerre civile • Crédits : Jean-Louis-Ernest Meissonier / RMN-Grand Palais
Le Louvre nous en dit ceci : "Ernest Meissonier a peint une scène vue dans Paris après la prise d'une barricade par la garde nationale, lors des émeutes ouvrières de juin 1848. Cette image sans rhétorique dramatique est très originale par rapport à un tableau antérieur représentant également une barricade, La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix. La toile de Meissonier est un constat d'un grand réalisme. Peintre minutieux de scènes de genre de l'Ancien Régime, ce peintre a créé là son chef-d'oeuvre."
Le Musée d'Orsay quant à lui nous donne des précisions sur le dessin qui est à l'origine du tableau.
Un petit tour sur le net permet de voir l’œuvre du peintre et de lire ce qu'en pensaient ses contemporains.
Les iconographes de France Culture ont évidemment d'autres buts en tête que la réflexion sur la représentation picturale (ou photographique) d'événements.
Il nous faudrait une émission sérieuse sur la lecture des images et sur l'emploi à visée politique ou morale de celles-ci dans les médias. Où l'on pourrait inviter Jean-Luuc qui analyse sur ce forum les images du site de France Culture, dernier exemple dans ce billet, De l'image dans votre radio.
Dernière édition par Philaunet le Mar 07 Nov 2017, 08:19, édité 1 fois
Philaunet
Admin
26Pour comparer - Mer 20 Juil 2016, 12:37
Ce matin Sidi Larbi Cherkaoui et Aurélien Bory au Festival d’Avignon (direction Py).
Tiens, en été, à France Culture, on entend la même chose qu'au printemps (qu'en hiver et qu'en automne) ?
Damien Jalet* sur le nombre des réfugiés : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-20.07.2016-ITEMA_21035194-3.mp3" debut="08:41" fin="09:42"]
Vous haïssez "l'Autre" parce que vous vous haïssez vous-même. Sidi Larbi Cherkaoui : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-20.07.2016-ITEMA_21035194-3.mp3" debut="09:40" fin="12:00"]
Pendant ce temps-là, joli temps sur France Musique et passionnante émission (pour les frontaliers de l'est) de SWR 2 : Der amerikanische Traum vom Bergbau im All [Le rêve américain de l'exploitation minière dans l'espace], avec un résumé substantiel de quatre pages de l'émission de 30 minutes.
Pourquoi encore écouter France Culture ?
* Les chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet présentent ce soir à 20 heures Babel 7.16 dans la Cour d’honneur du Palais des papes à Avignon. Six ans après Babel (Words) qu’ils avaient déjà monté ensemble, ils proposent une version réactualisée de cette proposition qui complétait un triptyque entamé en 2003 avec Foi, puis poursuivi en 2006 avec Myth. Ils sont nos invités ce matin, en duplex depuis Avignon, quelques heures avant la première.
Tiens, en été, à France Culture, on entend la même chose qu'au printemps (qu'en hiver et qu'en automne) ?
Damien Jalet* sur le nombre des réfugiés : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-20.07.2016-ITEMA_21035194-3.mp3" debut="08:41" fin="09:42"]
Vous haïssez "l'Autre" parce que vous vous haïssez vous-même. Sidi Larbi Cherkaoui : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-20.07.2016-ITEMA_21035194-3.mp3" debut="09:40" fin="12:00"]
Pendant ce temps-là, joli temps sur France Musique et passionnante émission (pour les frontaliers de l'est) de SWR 2 : Der amerikanische Traum vom Bergbau im All [Le rêve américain de l'exploitation minière dans l'espace], avec un résumé substantiel de quatre pages de l'émission de 30 minutes.
Pourquoi encore écouter France Culture ?
* Les chorégraphes Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet présentent ce soir à 20 heures Babel 7.16 dans la Cour d’honneur du Palais des papes à Avignon. Six ans après Babel (Words) qu’ils avaient déjà monté ensemble, ils proposent une version réactualisée de cette proposition qui complétait un triptyque entamé en 2003 avec Foi, puis poursuivi en 2006 avec Myth. Ils sont nos invités ce matin, en duplex depuis Avignon, quelques heures avant la première.
Philaunet
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27« Merci d'être là » - Mer 27 Juil 2016, 15:47
"Merci d'être là", par-ci, "merci d'être là", par-là. Ce "merci d'être là", chez Jean de Loisy (Les Regardeurs), chez Richeux (Vagues de larmes), chez van Reeth (J'aime pas qu'on m'contredise) est une scie.
Écoutez la différence (eh oui, un beau slogan de France Culture d'autrefois) avec la Radio suisse romande qui vous dit en début d'émission : "Soyez les bienvenus". En Suisse, vous êtes en effet invités. La classe, ou le respect, tout simplement.
"Merci d'être là", c'est presque une injonction. Et puis "là" où ? Je ne suis pas dans un studio de France Culture, que je sache, je suis chez moi.
À moins que dans ce "Merci d'être là", le "là" n'ait pas le sens du lieu, mais celui du soutien (Ne t'inquiète pas, je suis là). Eh oui, c'est que les producteurs ont besoin de soutien pour continuer à vivre. L'auditeur n'est pas invité, il n'est pas au centre de la préoccupation, non, au contraire, il est supposé aider le producteur par sa présence.
À la radio suisse romande, le producteur est au service de l'auditeur : "soyez les bienvenus" ; à France Culture, l'auditeur est au service du producteur et de la chaîne. Voir par ailleurs toute l'aide gratuite apportée à France Culture, non seulement par ce forum, mais par tous les courriers d'auditeurs à la station au sujet non seulement du nouveau site, mais aussi du fonctionnement de l'antenne.
Peut-être que ce "Merci d'être là" dissimule également un "merci d'être las" (prononcés de la même manière à France Culture, comme "jeune" et "jeûne"). Un sincère "merci d'être las" adressé à ces auditeurs autrefois critiques qui ont baissé les bras devant l'ignorance, l'arrogance et la niaiserie.
"Merci d'être las, nous autres productrices et producteurs de la chaîne continuons nos petites affaires narcissiques à notre grand bénéfice. On est bien heureux de vous avoir épuisés".
Pourquoi encore écouter France Culture ? Pour y trouver un ferment de résistance au conditionnement et à l'immaturité, soit chez un producteur honnête, soit, plus probablement chez un invité qui met les pieds dans le plat. Comme le philosophe nonagénaire, Robert Misrahi, promptement étouffé par le duo Serrell/Quenehen pendant sa critique de la pire émission de France Culture (à une des heures de plus grande écoute, évidemment)...
Écoutez la différence (eh oui, un beau slogan de France Culture d'autrefois) avec la Radio suisse romande qui vous dit en début d'émission : "Soyez les bienvenus". En Suisse, vous êtes en effet invités. La classe, ou le respect, tout simplement.
"Merci d'être là", c'est presque une injonction. Et puis "là" où ? Je ne suis pas dans un studio de France Culture, que je sache, je suis chez moi.
À moins que dans ce "Merci d'être là", le "là" n'ait pas le sens du lieu, mais celui du soutien (Ne t'inquiète pas, je suis là). Eh oui, c'est que les producteurs ont besoin de soutien pour continuer à vivre. L'auditeur n'est pas invité, il n'est pas au centre de la préoccupation, non, au contraire, il est supposé aider le producteur par sa présence.
À la radio suisse romande, le producteur est au service de l'auditeur : "soyez les bienvenus" ; à France Culture, l'auditeur est au service du producteur et de la chaîne. Voir par ailleurs toute l'aide gratuite apportée à France Culture, non seulement par ce forum, mais par tous les courriers d'auditeurs à la station au sujet non seulement du nouveau site, mais aussi du fonctionnement de l'antenne.
Peut-être que ce "Merci d'être là" dissimule également un "merci d'être las" (prononcés de la même manière à France Culture, comme "jeune" et "jeûne"). Un sincère "merci d'être las" adressé à ces auditeurs autrefois critiques qui ont baissé les bras devant l'ignorance, l'arrogance et la niaiserie.
"Merci d'être las, nous autres productrices et producteurs de la chaîne continuons nos petites affaires narcissiques à notre grand bénéfice. On est bien heureux de vous avoir épuisés".
Pourquoi encore écouter France Culture ? Pour y trouver un ferment de résistance au conditionnement et à l'immaturité, soit chez un producteur honnête, soit, plus probablement chez un invité qui met les pieds dans le plat. Comme le philosophe nonagénaire, Robert Misrahi, promptement étouffé par le duo Serrell/Quenehen pendant sa critique de la pire émission de France Culture (à une des heures de plus grande écoute, évidemment)...
Philaunet
Admin
28Du France Culture de bonne facture - Mer 10 Aoû 2016, 14:16
Pourquoi écouter encore France Culture ? Pour passer une heure et demie agréable, un midi du mois d'août. À 12h45, L'ordinaire fait art ; à 13h30 Portrait : Maria Schrader ; à 13h55 Trois minutes à méditer, Répondre ou réagir ? ; à 14h, rediffusion d'un Hors-Champs dont le début est prometteur : Robert Littel.
Belle surprise, donc, due notamment à une intervieweuse en grande forme (il ne s'agit pas de Laure Adler). On y revient dans les rubriques par émission. .
Belle surprise, donc, due notamment à une intervieweuse en grande forme (il ne s'agit pas de Laure Adler). On y revient dans les rubriques par émission. .
Philaunet
Admin
29Philippe Garbit ou la contre-programmation culturelle - Lun 21 Nov 2016, 19:47
Pourquoi encore écouter France Culture ? Mais parce qu'il y a toujours de bonnes émissions culturelles, pardi ! Et que grâce à la réécoute en ligne et au téléchargement, il est possible de se faire "son" France Culture à la carte (idem avec toutes les autres radios).
Prenons le cas de la petite émission Chrétiens d'Orient du dimanche qui est finalement une émission d'histoire, avec le numéro Hannah Dyab, d'Alep à Paris : les pérégrinations d'un jeune Syrien au temps de Louis XIV de ce 20 novembre 2016. Voilà un titre qui interpelle à plus d'un... titre.
D'abord parce qu'il renvoie aux 2e et 3e numéros de cette formidable série de huit entretiens de l'été sur France Musique avec le professeur de philosophie et musicologue André Tubeuf (cf. 2- D'Alep au Mont des Oliviers Dimanche 17 juillet 2016 -58 min). André Tubeuf y raconte avec sa verve habituelle les conditions de son voyage entre Alep (où il est allé à l'école chez les pères maristes) et Paris où il arrive en 1946. Ce pourrait être "Les pérégrinations d'une franco-turc [il est né à Izmir en 1930] d'Alep à Paris au temps du Gouvernement provisoire de la République française"...
Ensuite parce que Hannah Dyab est l'informateur d'Antoine Galland pour plusieurs contes que ce dernier publiera dans sa version des Mille et une Nuits (avec une qualité de langue dont feraient bien de s'inspirer les plumitifs de France Culture). Tout cela et bien d'autres choses encore, vous l'apprenez dans cette émission, mais surtout dans le très dense et instructif numéro de Concordance des Temps du 24.12.2011 Les Chrétiens d'Orient : permanence et précarité. Un super Chemin de la Connaissance d'antan en quelque sorte. Le passeur de savoir en 2016 comme en 2011 s'appelle "Bernard Heyberger, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) où il dirige l’Institut d’étude de l’Islam et des sociétés du monde musulman".
Il est donc encore possible d'écouter des émissions de savoir pointu sur France Culture pour peu que l'on s'émancipe de l'écoute en direct aux heures de grande écoute, le matin, le midi et le soir où le débat sociopolitique moralisant et les variations sur le catastrophisme prennent toute la place. Un des lieux "incontournables" de l'auditeur exigeant est la caverne d'Ali Baba constituée des archives que sélectionne Philippe Garbit. Voir à cette occasion le fil que Nessie a longtemps nourri Le programme de nuit, îlot de culture et qui a permis à nombre d'auditeurs de se retrouver dans lesdites archives, qu'il soit chaleureusement remercié pour ce travail bénévole de collectage durant des années.
Une des vocations de ce forum est donc de signaler ce qui semble correspondre à la mission culturelle de la station, que ce soit sur France Culture, sur d'autres antennes culturelles françaises et étrangères et sur les sites d'institutions mettant à disposition des fichiers audio. Pour explorer la grande richesse de l'offre, voir les sous-forums Autres radios culturelles et Web et médias.
Prenons le cas de la petite émission Chrétiens d'Orient du dimanche qui est finalement une émission d'histoire, avec le numéro Hannah Dyab, d'Alep à Paris : les pérégrinations d'un jeune Syrien au temps de Louis XIV de ce 20 novembre 2016. Voilà un titre qui interpelle à plus d'un... titre.
D'abord parce qu'il renvoie aux 2e et 3e numéros de cette formidable série de huit entretiens de l'été sur France Musique avec le professeur de philosophie et musicologue André Tubeuf (cf. 2- D'Alep au Mont des Oliviers Dimanche 17 juillet 2016 -58 min). André Tubeuf y raconte avec sa verve habituelle les conditions de son voyage entre Alep (où il est allé à l'école chez les pères maristes) et Paris où il arrive en 1946. Ce pourrait être "Les pérégrinations d'une franco-turc [il est né à Izmir en 1930] d'Alep à Paris au temps du Gouvernement provisoire de la République française"...
Ensuite parce que Hannah Dyab est l'informateur d'Antoine Galland pour plusieurs contes que ce dernier publiera dans sa version des Mille et une Nuits (avec une qualité de langue dont feraient bien de s'inspirer les plumitifs de France Culture). Tout cela et bien d'autres choses encore, vous l'apprenez dans cette émission, mais surtout dans le très dense et instructif numéro de Concordance des Temps du 24.12.2011 Les Chrétiens d'Orient : permanence et précarité. Un super Chemin de la Connaissance d'antan en quelque sorte. Le passeur de savoir en 2016 comme en 2011 s'appelle "Bernard Heyberger, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) et à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) où il dirige l’Institut d’étude de l’Islam et des sociétés du monde musulman".
Il est donc encore possible d'écouter des émissions de savoir pointu sur France Culture pour peu que l'on s'émancipe de l'écoute en direct aux heures de grande écoute, le matin, le midi et le soir où le débat sociopolitique moralisant et les variations sur le catastrophisme prennent toute la place. Un des lieux "incontournables" de l'auditeur exigeant est la caverne d'Ali Baba constituée des archives que sélectionne Philippe Garbit. Voir à cette occasion le fil que Nessie a longtemps nourri Le programme de nuit, îlot de culture et qui a permis à nombre d'auditeurs de se retrouver dans lesdites archives, qu'il soit chaleureusement remercié pour ce travail bénévole de collectage durant des années.
Une des vocations de ce forum est donc de signaler ce qui semble correspondre à la mission culturelle de la station, que ce soit sur France Culture, sur d'autres antennes culturelles françaises et étrangères et sur les sites d'institutions mettant à disposition des fichiers audio. Pour explorer la grande richesse de l'offre, voir les sous-forums Autres radios culturelles et Web et médias.
Philaunet
Admin
30... Pour s'inquiéter, s'angoisser, déprimer, s'indigner, se révolter, etc. - Sam 02 Sep 2017, 16:08
Et pourtant on a envie d'en rire, tellement cela devient caricatural. Allumer son poste au hasard, c'est quasi systématiquement tomber sur le malheur (qui pourrait être le vôtre) et l'indignation (qui doit être la vôtre) : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16408-02.09.2017-ITEMA_21423746-0.mp3" debut="00:27" fin="00:48"]
avec une photos obligée pour l'ambiance (sans aucun sous-texte sur les souhaits des journalistes et producteurs en 2017...) :
Après les 40 épisodes de l'été sur la disparition d'une enfant, son probable enlèvement et assassinat, il fallait bien continuer à la rentrée avec deux fois 30 minutes sur le thème de l'exil, de la fuite, de la persécution, surtout à la première personne, en dramatisant le sujet pour en faire une histoire croustillante.
Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties*
On l'a dit ailleurs, une étude du vocabulaire et des sujets traités quotidiennement sur France Culture montrerait une obsession pour le morbide, la crise, l'apocalypse.
Hervé Gardette titrait son émission de la rentrée le 31 août, "La prison est-elle un asile de fous ?", un thème absolument nécessaire et pas assez ressassé, probablement. Je propose une émission intitulée : "France Culture est-elle un asile de fous ?"
* Maria est née au Brésil en 1951, elle y a vécu jusqu'en 1982, date à laquelle elle a émigré en France. Maria, c'est la seule partie de son nom qui n'a jamais changé. Des deuxièmes prénoms et des noms de famille différents sont venus s'y ajouter selon les identités qu'elle a eues au cours de sa vie. La première, celle de sa naissance, puis celles d'après 1969, au moment où, en pleine dictature militaire au Brésil, l'étudiante en art, la caricaturiste de presse et militante communiste a dû entrer en clandestinité. Clandestine d'identité, elle l'est restée pendant plus de 40 ans, au Brésil puis en France. L'expérience de l'exil, de la fuite, de la persécution, a été celle de nombreux Brésiliens et Brésiliennes sous la dictature militaire qui a duré de 1964 à 1985. Celle de 42 ans de clandestinité est une histoire bien particulière.
avec une photos obligée pour l'ambiance (sans aucun sous-texte sur les souhaits des journalistes et producteurs en 2017...) :
Après les 40 épisodes de l'été sur la disparition d'une enfant, son probable enlèvement et assassinat, il fallait bien continuer à la rentrée avec deux fois 30 minutes sur le thème de l'exil, de la fuite, de la persécution, surtout à la première personne, en dramatisant le sujet pour en faire une histoire croustillante.
Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties*
On l'a dit ailleurs, une étude du vocabulaire et des sujets traités quotidiennement sur France Culture montrerait une obsession pour le morbide, la crise, l'apocalypse.
Hervé Gardette titrait son émission de la rentrée le 31 août, "La prison est-elle un asile de fous ?", un thème absolument nécessaire et pas assez ressassé, probablement. Je propose une émission intitulée : "France Culture est-elle un asile de fous ?"
* Maria est née au Brésil en 1951, elle y a vécu jusqu'en 1982, date à laquelle elle a émigré en France. Maria, c'est la seule partie de son nom qui n'a jamais changé. Des deuxièmes prénoms et des noms de famille différents sont venus s'y ajouter selon les identités qu'elle a eues au cours de sa vie. La première, celle de sa naissance, puis celles d'après 1969, au moment où, en pleine dictature militaire au Brésil, l'étudiante en art, la caricaturiste de presse et militante communiste a dû entrer en clandestinité. Clandestine d'identité, elle l'est restée pendant plus de 40 ans, au Brésil puis en France. L'expérience de l'exil, de la fuite, de la persécution, a été celle de nombreux Brésiliens et Brésiliennes sous la dictature militaire qui a duré de 1964 à 1985. Celle de 42 ans de clandestinité est une histoire bien particulière.
Alceste
Invité
31Parce que... - Mar 21 Nov 2017, 08:36
Je réponds direct à la question : parce que je suis autodidacte, curieux et que j'aime me laisser porter par les voix qui sourdent du poste. Parce qu'Inter, que j'ai longtemps écouté en tandem avec FC, est devenue RTL. Parce que quelle que soit l'heure où on allume sa radio, il se passe quelque chose qui semble provenir d'un univers parallèle à celui où l'on patauge (en tout cas, c'est mon cas) quand on déteste la variétoche, le foot, la politique et les polytocards, la pube, les peoples, bref ! l'écume du siècle. Parce que j'aime bien rigoler in petto en entendant pontifier les chantres de la peste libérale, Ockrent, Finkelkraut et le panel représentatif de la bobocratie parisienne qui s'excite avec 2 de tension dans L'Esprit public, comme je me bidonnais naguère en entendant les chantres de l'idéologie opposée s'empêtrer dans leurs contradictions historico-hystériques. Parce qu'il m'arrive souvent, en ayant écouté FC, de me coucher en ayant appris quelque chose.
Quelques hics, cependant. Ras-le-bol des bondieuseries dominicales, et par-dessus tout de la messe radiophonique, survivance de l'autre siècle, un non-sens. Ras-le-bol des Papous dans la tête qui sévissent depuis l'ère des postes à lampes, petit cénacle d'intellocrates et bas-bleus Rive-Gauche qui pourraient aussi bien échanger leurs bons mots qui n'amusent qu'eux dans quelque arrière-salle huppée de Saint-Germain-des-Prés. Je me souviens, à l'époque où Panorama sévissait entre midi et deux, avec la voix maniérée de l'ineffable Gilbert Lascault, m'être dit qu'au fond, les braves gens qui occupaient cette tranche horaire auraient aussi bien pu s'installer autour d'une choucroute à la brasserie Lipp, et nous permettre, à la place, de passer un bon moment avec Averty ou André Francis. Il en va de même des Papous dans la tête, de l'Esprit public et de certaines sessions de La grande table, où l'on se complaît à s'écouter parler, cela n'apporte rien, c'est un fond sonore qui à tout prendre, reste préférable au radiophile que je suis, à ce qu'est devenue Inter.
Quelques hics, cependant. Ras-le-bol des bondieuseries dominicales, et par-dessus tout de la messe radiophonique, survivance de l'autre siècle, un non-sens. Ras-le-bol des Papous dans la tête qui sévissent depuis l'ère des postes à lampes, petit cénacle d'intellocrates et bas-bleus Rive-Gauche qui pourraient aussi bien échanger leurs bons mots qui n'amusent qu'eux dans quelque arrière-salle huppée de Saint-Germain-des-Prés. Je me souviens, à l'époque où Panorama sévissait entre midi et deux, avec la voix maniérée de l'ineffable Gilbert Lascault, m'être dit qu'au fond, les braves gens qui occupaient cette tranche horaire auraient aussi bien pu s'installer autour d'une choucroute à la brasserie Lipp, et nous permettre, à la place, de passer un bon moment avec Averty ou André Francis. Il en va de même des Papous dans la tête, de l'Esprit public et de certaines sessions de La grande table, où l'on se complaît à s'écouter parler, cela n'apporte rien, c'est un fond sonore qui à tout prendre, reste préférable au radiophile que je suis, à ce qu'est devenue Inter.
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