« Elvis Presley, une histoire américaine :
Le 14 janvier 1973 , Elvis donne un concert à l’Honolulu International Center. Télévisé dans plus de 40 pays, son show Aloha from Hawaii est vu par plus d’1 milliards de téléspectateurs. Ce qui en fait à l’époque l’événement le plus regardé de l’histoire, devant les premiers pas sur la lune de Neil Amstrong le 21 juillet 1969.
40 ans après le show planétaire de la star, France Culture revient aux origines du chanteur. Direction : le sud des Etats-Unis . Tupelo, Mississippi, où il nait en 1935 et où il vit jusqu’en 1948, puis Memphis, Tennessee aux Sun Studio où Elvis en 1954 enregistre une version du blues d’ Arthur Crudup That’s All Right Mama. Sans savoir que c’est l’acte fondateur de la création du rock and roll.
A l’époque, le jeune Elvis moqué pour ses origines modestes, objet de préjugés liés à sa fréquentation des églises noires et de son goût du gospel, il incarne une révolution pour la société bienpensante, religieuse et conservatrice du sud. Une société qui a prospéré sur la culture du coton, fondée sur la ségrégation. Elvis bouscule à coups de hanche, la musique, les rapports raciaux et les mœurs. Le sud, qui a perdu la guerre de sécession, y trouvera son intérêt : il tient sa revanche et sa version de l’american dream : un blanc bec pauvre devient une icône mondiale et riche !
Aujourd’hui, où est la grâce ? Aux Sun Studio de Memphis qui accueillent toujours chanteurs débutants et groupes confirmés ? A Graceland, la résidence kitsch où repose le king depuis sa mort le 16 août 1977 ? Dans la maison de la famille Presley à Tupelo, à côté de laquelle -tourisme oblige- a été déménagée l’église où Elvis chantait dans son enfance en tapant dans ses mains ? Sur place, c’est comme si le temps s’était arrêté, comme si le rock était entré au musée, comme si le commerce des produits dérivés était la priorité…
La grâce est dans les récits des fans que France Culture a rencontrés dans son road-trip , dans les écrits de Peter Guralnick, le biographe d’Elvis, dans les souvenirs de la journaliste Alanna Nash qui avait 6 ans quand elle a découvert le Ed Sullivan Show en 1956, dans les énumérations d’un Paul Mac Leod qui collectionne depuis 50 ans tout ce qui touche à Elvis, ou dans la piètre imitation d’un de ses nombreux sosies qui confie que sa voix n’a vraiment rien à voir avec celle de son idole… la grâce est dans cette histoire américaine. D’hier et d’aujourd’hui. »
Dernière édition par Antoine Arnoux le Dim 07 Juin 2015, 22:29, édité 1 fois