Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Je pense plutôt que la Ministre a utilisé le slogan maoïste au second degré, pour souligner l'ironie de la situation, en réagissant aux critiques de certains universitaires que relayait Marc Voinchet. Elle expliquait que dans ses fonctions elle était bien obligée de traiter avec tout le monde et de tenir compte de toutes les critiques, y compris celles venant de petits groupes ne représentant qu'eux-même et dont la sincérité de la démarche était douteuse.

Métaiseaux ce matin : le parlement "a donné quitus" à Manuel Valls. Voir n'importe quel dictionnaire.
Pleynel : citation de Zola dont il nous précise qu'il est l'auteur de "de "J'accuse"" contre l'antisémitisme sous la IIIe république, détourné sur les musulmans aujourd'hui. Beau procédé.
Nadine Epstein : portrait d'un condamné à mort américain tellement factuel, descriptif et niais qu'il rappelle des dizaines de portraits identiques entendus depuis des décennies et en quoi il justifie que cette dame se soit apparemment rendue aux États-Unis pour interroger ce prisonnier. Une perle : "Regardez ce type, il lit maintenant un livre par semaine, plus que la moyenne américaine!" La moyenne américaine est de 1 livre par an.

Modifié par son auteur.

Modifié par son auteur.

Quand Frédéric Lenoir parle de la poésie, ça donne cette perle : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/05/s18/RF_0B5A5DE2-2380-4154-B881-D679CCCD72A2_GENE_0.MP3" debut="11:12" fin="11:38"]
(j'interromps l'extrait avant que la pensée-Lenoir ne donne tout son jus, mais cette histoire des mentalités faite avec le seau et la pelle sera commentée dans le fil correspondant)

Alors le romantisme comme réaction après le siècle des Lumières ou plutôt en réaction au rationalisme étroit, je veux bien. Le romantisme comme ennemi du capitalisme triomphant et comme allié tardif du communisme, oui on l'a bien vu avec le surréalisme puisque ce dernier était la queue de la comète romantique (par bienveillance, je ne mentionne pas le nazisme, ni le romantisme révolutionnaire de mai 68 avec sa descendance abrutie de consanguinité dans le Fc de 1999 à 2014). Admettons, j'admets.

Mais le romantisme originel comme conséquence de l'éconophobie historique (ici inventée de toute pièce) et mieux encore : et comme origine de la formule "marchandisation du monde", alors là je demande à voir.

France Culture, la radio qui vous apprend l'histoire. Ou bien la radio qui raconte des histoires...

Voinchet est de retour. Ânerie du jour doit être mis au pluriel.
Tout d'abord, il nous fait un spectacle ridicule de son incapacité à prononcer le nom de ses interlocuteurs polonais, comme si ces noms insultaient les oreilles d'un Français cultivé, puis nous fait comprendre à de multiples reprises que, pour lui, soviétique et russe sont synonymes, ce qui ne simplifie pas sa vision historique; puis il commente d'un "les deux mon colonel" une réponse d'une de ses invitées qui parle un français quasi parfait mais pourrait être désarçonnée par une expression aussi particulière et vulgaire;, puis une jolie perle "quand on discute avec de ça de là, dans la rue"; puis il coupe quelqu'un pour sortir une fiche "La Pologne a été le premier pays à reconnaître l'Ukraine en 191", remarque qui est un peu hors sujet et était un événement naturel; puis demande si la Pologne est prête à intervenir militairement en Ukraine, au grand dam d'un politologue polonais ('jamais entendu ça!"), et enfin assène au même: "les sanctions , ça marche pas vous le savez bien" à quoi son interlocuteur répond: "Non, ça marche, regardez la fuite des capitaux de Russie", on pourrait aussi demander aux Irakiens et aux Iraniens ce qu'ils pensent des sanctions qui ne marchent pas. Mais dans la tête d'un Voinchet, les sanctions ne marchent pas et il faut une intervention militaire. Que l'Europe ne veuille pas d'aventure militaire est évidemment une des composantes du problème. A votre avis, pour quelles raisons, Voinchet?
Et ces quelques remarques ne concernent que la première demi-heure…

Il a dû sacrément morfler à se retenir pendant tout une semaine et maintenant voila ça déborde.

Pour l'ânerie du jour j'ai hésité entre plusieurs candidats. Jacques Munier nous en a fait une belle mais je la placerai dans un autre fil. Non qu'elle trouve aisément une place ailleurs, mais c'est vraiment Deligeorges qui remporte la palme de la journée (je reconnais : j'ai soigneusement évité la matinale du Voinche).

Donc à l'instant même ou quasi, Stéphane Deligeorges se fait expliquer quelques biais cognitifs par son invité, et de là il en conclut avec un sourire d'imbécile heureux que "L'homme est une machine à se tromper". Heureusement cette bourde est tout de suite redressée par l'invité Olivier Houdé.
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Stéphane Deligeorges est-il une machine à dire des conneries ? Eh bien c'est selon. Bien sûr que c'est une ânerie : l'homme est moins une machine à se tromper qu'une machine à réfléchir et à agir, et qui dans la plupart ds cas agit et réfléchit correctement, que ce soit par habitude, par intuition, par inspiration, par entrainement, par discernement, par intelligence, par tout ce qu'on voudra et qui vient de faire cruellement défaut à Deligeorges le temps d'un de ces éclairs dont il a le secret.

Et si ça n'était pas une simple ânerie ? Hélas, je crains que ce soit encore pire car on y reconnait là un des réflexes de ce producteur qui ferait mieux de s'intéresser un peu plus à la science et un peu moins au bonheur de donner de la leçon. Car une leçon que Deligeorges assène en permanence à son auditoire, c'est la leçon d'humilité forcée. Humilité qui vous dit en substance, soit "vous n'êtes pas si bon que vous le croyez" soit "vous n'êtes pas si costaud que vous le pensez" : si vous êtes un homme vous êtes moins moral que les femmes, si vous êtes un français vous êtes moins moral que les étrangers, si vous êtes un occidental vous êtes moins moral qu'un homme du tiers monde, si vous êtes un humain vous êtes moins moral qu'un animal, et on se demande où il s'arrête comme ça : au système solaire ou bien à la voie lactée ? Evidemment l'énumération qui précède, dans un bon nombre de cas ça marche aussi avec l'intelligence, la créativité, enfin bref toute les qualités humaines qu'on voudra réduire.

De là, quelques questions :
- à quoi joue Deligeorges avec ces leçons ?
- à quoi ça sert ?
- est-ce seulement un accès de bien-pensance ? De tartufferie sincère ? De connerie pure ?
- ce garçon a-t-il un problème ? A-t-il été traumatisé par les jésuites ? Par les curés ?
- et quant à nous, qu'est-ce qu'on en a à faire des leçons de Deligeorges ? De son snobisme d'humilité ? Qu'il se le garde donc pour lui au lieu de faire des taches sur la belle page que pourrait être son émission s'il retenait ces pollutions. Deligeorges décharge de la morale parce qu'il ne sait pas quoi en faire mais nous on n'en a pas besoin.