L'âne du jour : Bouscarel. Ce monsieur a été chargé par on ne sait qui et au nom d'on ne sait quoi de l'éditorial politique de FC. Ceux qui rechercheraient un éclairage original, une pensée articulée, une vision historique cultivée sur la vie politique française peuvent aller voir si leurs toasts sont prêts. Bouscarel ne sait rien de plus que vous et moi, ne dit rien de plus que votre beau-frère ou votre compagnon de comptoir habituel. Ce matin, il s'attaque aux leaders des listes européennes du PPE et du PS. Reproche : on ne voit qu'eux (sous-entendu, c'est de leur faute) au détriment des autres candidats. On sent l'argument des nationalistes, dont la famille Le Pen, qui critiquent la présence de candidats étrangers, belle illustration de leur conception abaissée de l'Europe. Au contraire, on pourrait se féliciter qu'en 2014, on accepte dans le débat local national la présence et la représentativité de candidats européens. Mais c'est là une idée assez nouvelle qui ne touche pas le catalogue de clichés et d'idées toutes faites d'un Bouscarel. Ensuite, il constate que lors du débat Schultz-Junker d'hier soir à la télévision, les deux candidats ne se soient pas étripés. Pas d'insultes, pas de mensonges, pas d'amalgames, pas d'insinuations malveillantes, d'évocation de scandales, juste un débat d'idées. Et ça, pour un Bouscarel, ce n'est pas bien du tout. Finalement, hein, le PPe et le PS c'est pareil, n'est-ce pas. Il ne vient pas à l'idée à notre analyste de comptoir d'une part qu'il vient de reprendre au mot près l'argument de l'extrême-droite et la gauche mélanchonienne une fois encore réunis et ne le signale d'ailleurs pas. Il ne sait pas que les débats au Parlement européen sont civilisés et non pas un duel de bateleurs de foire. Il s'étonne que ces deux responsables européens aient les mêmes objectifs. En effet, étonnant que ces deux hommes veuillent faire redémarrer la croissance en Europe, baisser le chômage, sortir la Grèce et l'Espagne de leur ornière, défendre les intérêts européens dans les négociations transatlantiques etc. Un Bouscarel voudrait du sang sur les micros, une belle controverse. Il voit des objectifs à peu près semblables, donc il doute, il pense à collusion, il ne sait pas que la différence se fait dans les votes au Parlement, que le PPE et le PS s'affrontent durement, non pas avec des insultes à la Mélanchon, mais avec des propositions législatives, des amendements, et que l'on voit là que s'il y a consensus sur les objectifs (et c'est là un des aspects le plus positifs de la démocratie européenne, du projet européen), il y des débats approfondis et des oppositions bien réelles sur les moyens d'y parvenir (voir la taxe financière…).
Le précédent éditorialiste de FC a été expédié à Médiapart, où sa carrière semble stagner d'ailleurs, où envoyer Bouscarel? Ouvrons un concours d'idées.
Plus tard Plenel. Il faut absolument que le producteur des Matins lui dise "Dis-donc, coco, quand t-u cites des gens que tu n'aimes pas, inutile d'en rajouter en prenant un accent ou une intonation bizarres. C'est ridicule, coco. Tu me fais plus jamais ça. OK?"