Encore un beau doublé ce matin, dans la 5eme conférence de Michel Onfray dont on a rendu compte
ici, en quelques posts.
Voici l'extrait : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/08/s31/RF_0C3F1802-76BB-43C3-9AC7-06B27718AA41_GENE.MP3" debut="16:28" fin="18:40"]
Ici, le philosophe de (la banlieue de) Caen reproche explicitement à Hannah Arendt d'avoir reconnu
a posteriori une erreur. En l'occurrence elle juge maladroit, après coup, d'avoir intitulé son livre "Les racines du totalitarisme". Voila quelque chose qu'il ne faut jamais faire, dit-il.
Ah bon ? Selon Michel Onfray, reconnaitre a posteriori une maladresse, une erreur, c'est quelque chose qu'il ne faut pas faire ? Ah quel goût de la vérité ! Et le beau philosophe que voila !!
Et en plus cette ânerie est restée au montage ? Alors qu'il suffisait de se réécouter pour la couper comme on biffe une bourde en remaniant un brouillon ! Ah, bravo les gars...
Mais c'est pas fini, car cette bourde n'était que le hors-d'oeuvre : la pastille d'écoute ci-dessus s'achève par une affreuse méconnaissance de la notion et donc du concept même de structure. Pour Michel Onfray, "Structure cachée" ne peut être qu'un oxymore, car (ici je cite exactement vu que la pastille ne sera pas réécoutable bien longtemps) : "le propre d'une structure c'est qu'elle est évidente". Je renvoie au
post déjà lienté ci-dessus : on voit qu'Onfray s'embourbe dans la polysémie pourtant pas si touffue que ça, du mot "structure". Et l'on comprend alors qu'il n'a rien compris au structuralisme, ni idéologique, ni scientifique, ni méthodologique, ni fumistique, qu'il s'est amusé à dégommer vendredi dernier.
Ici on ne peut que se poser la question : que vaut un doctorat de philosophie ?
Réponse : il n'y a pas de réponse unique, mais il y a des doctorats qui ne valent pas lourd.
Michel Onfray a 55ans, et il fait de la philo activement depuis plus de 30 ans, mais il raisonne comme un intellectuel débutant. Serait-ce d'avoir été formaté par le moule à gaufres de l'enseignement universitaire, qui expliquerait les interminables efforts de Michel Onfray pour parvenir à penser de lui-même ? Et comment expliquer qu'il n'aille jamais plus loin que les généralités et les attaques
ad eprsonam, en les parsemant de telles énormités ? Depuis des années ces conférences de Caen sont le pénible spectacle de ses efforts pour ne plus être une gaufre, mais alors pour être quoi ? Peut-être un beignet, à force de tourner en rond autour de son nombril ? Ou bien une crèpe fourrée à la bêtise, tellement son cours est plat d'idées et ne trouve de relief que par les vrais morceaux de bétise qu'il y met ?