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Philaunet 


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les Inrocks contre Télérama ? - Mer 24 Aoû 2016, 08:13

Deux des enfants chéris de France Culture ont écrit un livre en 2010 dont une certaine Elisabeth Philippe faisait à l'époque une recension acide sous le titre François Bégaudeau et Joy Sorman : trop, trop cool dans le journal Les Inrocks.

On croirait lire une critique envers Aurélie Charon, laquelle encense en 2016, comme les deux précités, un certain type de jeunes sélectionnés pour correspondre à ses propres attentes (et plus généralement celles de la chaîne).

Cette lucidité (pas sur tout) d'Elisabeth Philippe manque très visiblement à Irène Verlaque de Télérama qui rend compte en se pâmant des micro-interviews de jeunes censés représenter "la jeunesse française en 2016".

Jean-Luuc a d'ailleurs commenté et reproduit en partie hier cet exercice d'admiration sous le titre Copinage Télérama/France Culture (Verlaque/Charon). Son post, recouvert par le suivant dans le même fil, m'avait échappé*, d'où une involontaire redondance plus tard dans Blanc bonnet et bonnet blanc

Morceaux choisis de l'article des Inrocks  :
Elisabeth Philippe : "Comme dans toute bonne rédaction, les romanciers presque-quadra-mais-tellement-cool, tous deux anciens profs, déroulent leur définition de la jeunesse dans un rigoureux plan en trois parties. Pour faire encore plus sérieux, ils émaillent leur propos d’un galimatias pseudo-philosophico- sociologique (“Le raisonnement par causalité est toujours une symptomatologie”) et d’un tas de références savantes : Bourdieu, Badiou, Deleuze, Debord… n’en jetez plus. Mais parce qu’ils sont restés super jeunes dans leur tête, ils ne sont pas non plus les derniers pour la galéjade et étalent allégrement leur culture djeuns (Judd Apatow, Shy’m ou, comme mentionné dans l’annexe, Benoît Cauet au lieu de Sébastien, une erreur inadmissible)."

"Leur culture djeuns", celle diffusée à longueur de journée sur l'antenne actuellement (voir pour la musique, par exemple ici).

Elisabeth Philippe : "Même si Bégaudeau et Sorman ne sont pas toujours à côté de la plaque, leur approche “du” jeune se distingue assez peu de ce qu’on peut lire dans les news magazines – les lolitas, les adulescents, la précarité, le jeunisme –, sans autre mise en perspective que quelques rappels historiques. En réalité, ils évoquent moins la jeunesse en général que la leur en particulier, cet âge d’or où ils pogotaient comme des fous sur les Bérurier Noir et mataient des films porno en cachette."

"les lolitas, les adulescents, la précarité, le jeunisme", comment mieux décrire la manière de voir des Richeux, Charon, et toute la bande des quizzeuses de France Culture (cf. ici et + suivants) ?

Elisabeth Philippe : "En creux, leur objectif ne semble pas de dire ce qu’est la jeunesse, mais de montrer à toute force qu’ils en font encore partie et qu’ils ne sont pas près de passer du côté obscur puisqu’ils vénèrent toujours la sainte trinité danse-déconne-défonce, quintessence, à les lire, du plus bel âge. (...) “Narcisse modernes” autoproclamés, leur déclaration d’amour à la jeunesse ne s’adresse en fait qu’à eux-mêmes."

Pourquoi donne-t-elle l'impression de décrire Olivier Poivre d'Arvor et Sandrine Treiner, les deux derniers directeurs de l'antenne ?

Elisabeth Philippe : "Car à vouloir à tout prix analyser la jeunesse comme une entité à part, un bloc monolithique, on court le risque (...)  comme chez Bégaudeau et Sorman, d’en faire une valeur de référence sur laquelle on projette tous les fantasmes."

Voilà France Culture bien décrite !

La jeunesse est bien cadrée à France Culture, on n'y retrouve jamais les musiciens enthousiastes que l'on entend dans "Génération jeunes interprètes" à France Musique, pas non plus les sportifs, ni les ingénieurs, ni les artisans, ni ceux qui ont fondé une famille à 25 ans, ni ceux qui réussissent, etc.

La jeunesse de France Culture se trouve la plupart du temps au nord de Paris en Seine-Saint-Denis, à Bobigny, la capitale mentale de la chaîne. C'est là par exemple que Sonia Kronlund des Pieds sur terre y passe le plus clair de son temps et que Marie Richeux y a vécu ses plus fortes expériences.  

Un champ géographique quand même très limité...

* Post que j'ai retrouvé grâce à la récapitulation quotidienne Tous les commentaires du jour

Jean-Luuc 


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Arnaud Laporte (Les inrocks, 27 août 2016) - Sam 10 Sep 2016, 17:40

Entretien d'Arnaud Laporte par Alexandre Comte publié sur le site Les inrocks le 27 août 2016 :

Il dit : “Je m’intéresse à tout. Je lis tout, j’écoute tout, je vois tout. Sauf les faits divers, ça me remue trop.” Un curieux, un érudit, Arnaud Laporte, un sensible aussi. Il porte une chemise bariolée, sa signature, il est tout bronzé, il a fait la tournée des festivals, Avignon, Aix, Arles, et puis un tour à Montpellier, son fief – bel été.

Les arts, il les aime tous, faut pas lui demander de choisir – “c’est trop dur”. Dans son émission, chaque soir, une discipline est passée au crible de journalistes critiques : spectacle vivant, cinéma, arts plastiques, musique, littérature. En plus d’animer la discussion, le chef d’orchestre s’autorise de plus en plus à donner son propre avis. Non pas sur les artistes (au risque, avéré, d’insultes et autres menaces), mais sur leur travail. Arnaud Laporte, 51 ans, dont presque trente passés à France Culture, dit : “Aujourd’hui, j’assume : je suis critique. Et je suis légitime.” Il était temps.

Son intérêt pour l’art et la culture remonte à la petite enfance. Son père, Roger Laporte, est un grand écrivain – “immense, dit Laure Adler, trop méconnu”. Arnaud l’admire. Beaucoup. À Montpellier, où ils habitent, le père reçoit des confrères, des philosophes, des artistes. Le jeune garçon écoute, absorbe. Il va au musée, aux expos à Saint-Paul-de-Vence. Il lit énormément, en suivant les recommandations de papa. Dès l’âge de 10 ans, il fréquente seul le ciné-club, ne rate jamais Le Cinéma de minuit. Et déjà, il fait des fiches sur les films qu’il voit, leur accorde ou non des étoiles, critique en herbe.

Ce qu’il veut faire quand il sera grand ? “Je voulais écrire un livre. L’adapter au cinéma. Et aussi composer la musique. Et tant qu’à faire, dessiner l’affiche”. Il est bon élève, passe un bac de langues. Mais après ça, s’il s’inscrit à la fac – plusieurs fois – il ne passera jamais un seul partiel.” Pourquoi ? Il dit : “Parce que la vraie vie est ailleurs.” La vraie vie, elle est dans la musique. Dans la cold wave, le rock, il écoute Joy Division, The Cure, Wire, Sisters of Mercy, Mecano… Il joue – “mal” – de tous les instruments : clavier, batterie, basse, guitare. Il chante. Il fonde des groupes. Arnaud rigole : “Avec des noms pathétiques, At Night, ou encore Les Agents…”.

La vraie vie, elle est dans les images, il peint, elle est dans les mots, il écrit des textes, des nouvelles, sous l’influence de ses deux grands maîtres, Thomas Bernhard et Italo Calvino. La vraie vie, elle est à la radio, il écoute France Culture à longueur de journée – “ça finissait par La Marseillaise, c’était drôle”. Il a vingt ans. Il rêve de maisons d’éditions, de musées, de théâtres, d’expos à tout-va, de cafés enfumés, d’effervescence intellectuelle. Il se dit que la vraie vie, elle est à Paris.

Il atterrit boulevard de Ménilmontant, dans un “tout petit truc”, au-dessus d’une station-service et d’un kebab. On n’entend plus les cigales. Des petits boulots pour payer le loyer. Grâce aux contacts de son père, il fait le tour des maisons d’édition, devient lecteur. En janvier 1987, Alain Veinstein, la voix des nuits de France Culture, qui lui aussi connaît bien Roger Laporte, lui propose de remplacer sa secrétaire. Arnaud dit oui. Mais au début, c’est standard téléphonique et photocopies – les cinq premiers mois lui paraissent interminables. Presque trente ans après, il y est toujours.

Après Alain Veinstein, il devient l’assistant de Laure Adler. Elle dit : “Il a partagé notre vie. Il était doué, passionné”. Puis c’est Laurence Bloch, qui produit alors l’émission Le pays d’ici, qui le fait travailler. Il dit : “Je lui dois beaucoup”. Elle dit : “Je l’ai intégré à ma troupe. Il a appris ce qu’était la radio : du terrain, du reportage, du direct, de l’imagination”. Elle se souvient d’un jeune homme “habité par l’art, qui se recentrait toujours sur le culturel”.

En parallèle, Arnaud Laporte réalise des documentaires, travaille toujours un peu pour des maisons d’édition. A la fin des années 90, Laure Adler est nommée directrice de France Culture. Elle lui confie une émission quotidienne consacrée à la culture émergente. Laure Adler : “Il était parfait pour ça. Il s’intéressait aux jeunes, aux friches. C’est un découvreur”. Trois ans plus tard, la directrice lui donne les clés des débuts de soirée. En 2005, David Kessler la remplace à la tête de la station. Arnaud Laporte : “A ma surprise totale, il m’a proposé de reprendre l’émission du midi, Tout arrive. J’étais sonné. Je me suis demandé si j’en étais capable”.

Il dit : “Je ne suis jamais rassuré, j’ai l’impression de n’avoir jamais assez travaillé.” Et pourtant, il bosse. Dur. Beaucoup. Tout le temps. Il mène ses interviews et discute des œuvres sans s’aider de fiches – pas si fréquent dans le métier. Il dit : “Les livres je les lis, les films je les vois. J’ai envie de bien recevoir les artistes. Savoir le maximum de choses, connaître au mieux leur travail”.

Il ajoute : “Parfois, quand même, je me dis que la situation décline à grand pas à ce niveau-là. Qu’un écrivain soit satisfait qu’on ait lu son roman avant de l’interviewer, c’est une chose, mais qu’un cinéaste se réjouisse qu’on ait vu son film, c’est grave, tant ça paraît le minimum ! Voir un film !”.

En 2009, Arnaud Laporte entame sa quatrième saison de Tout arrive. Ce sera la dernière : “Entre Tout arrive et La Dispute, ça ne s’est pas passé dans la douceur. Bruno Patino était directeur, et on n’avait pas la même conception d’une émission culturelle. Il voulait confier la culture à des non-spécialistes, pour que leurs questions soient accessibles à tout le monde… ” Débarqué de la tranche, il est mis sur la touche pendant un an, avec seulement une petite hebdo le samedi après-midi. Mais lorsque Olivier Poivre d’Arvor est nommé, il lui rouvre l’antenne et lui propose de réfléchir à une quotidienne taillée sur mesure. Arnaud Laporte : “J’ai eu l’idée de La Dispute en deux minutes et demie : le titre, le conducteur, les critiques, la revue culturelle, le coup de fil en province.”

Une sorte de Masque et la Plume, mais version France Culture. Un succès. En cinq ans, les audiences ont doublé. Il dit : “J’essaye de faire entendre de vraies paroles libres, indépendantes, des points de vue vraiment personnels. D’éviter le problème du copinage. Du suivisme aussi : quand un média encense un artiste ou une œuvre, souvent les autres font pareil sans se poser plus de questions que ça”. Pour exemple, il cite sa “bête noire” – Christine and the Queens – dont le talent, selon lui, est loin d’être à la hauteur de sa médiatisation.

Il dit : “Pour moi, l’art, ça commence par l’émotion. Après, j’adore fouiller, creuser, mais il me faut d’abord un choc esthétique, émotionnel, une sensation physique”. En 2014, il a été nommé chevalier des Arts et des Lettres. Une fierté ? “Et bah ouais. Parce que c’est une distinction essentiellement faite pour les artistes. Très peu de gens de médias l’ont. C’est ça qui m’a plu”.

Le fils d’écrivain, devenu critique, aurait-il voulu… être un artiste ? On pose la question à Laure Adler, elle sourit. Et répond : “Faire de la radio, c’est un art”. Un art qu’il pratique donc depuis bientôt trente ans. Lundi, il entamera sa sixième saison de La Dispute. Pas lassé ? Il dit : “Non, parce que ça change tous les jours, c’est le luxe de ce métier”. Mais quand même : “Je ne fais que ça, lire, écouter, voir des œuvres – sept jours sur sept, l’été aussi. C’est extraordinaire d’être payé pour ça… Mais c’est aussi une prison. Ça ne s’arrête jamais, ça prend beaucoup de temps, ça empiète sur la vie privée”.

Une prison. S’en échapper alors ? S’évader, un jour ? “Dans l’absolu, oui. Si je pouvais m’arrêter un an… Trouver une maison au bord d’une plage où il fait chaud. Prendre du temps. Voyager”. La vraie vie est ailleurs… Mais jamais loin de l’art. On l’a dit, c’est un insatiable. Comment occuperait-il son temps ? Arnaud Laporte : “Je lirais les classiques, ceux que je n’ai pas eu le temps de lire – parce que ça fait trente ans que je suis obligé de ne lire que les nouveautés”. Comme un retour aux sources, sous le soleil de Montpellier, quand c’était l’enfance – qu’il était un petit garçon, en admiration devant son père, le grand écrivain

munstead 


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Re: Dans les journaux français - Sam 10 Sep 2016, 18:01

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t548p60-le-monde-le-figaro-et-autre-titres#26817) a écrit:Entretien d'Arnaud Laporte par Alexandre Comte publié sur le site Les inrocks le 27 août 2016 :
Les Inrocks… Arnaud Laporte, santo subito.

Sur le papa, trouvé dans le Matricule des Anges:
"Il arrive souvent qu'un écrivain dont l'oeuvre a partie liée avec sa vie, qu'elle soit directement autobiographie ou non, rechigne à évoquer son existence et préfère les questions sur l'écriture, l'oeuvre. Avec Roger Laporte, inventeur du genre Biographie, c'est l'exact contraire qui se passe. Puisque la Biographie est le récit de la vie telle qu'elle n'existe que pendant l'écriture, évoquer son oeuvre renvoie immanquablement au livre. Le bavardage, l'explication sont impossibles sauf à dénaturer considérablement, cette "vraie vie". Sous la chaleur étouffante des derniers jours d'août qu'un ventilateur électrique tente d'atténuer, l'écrivain pourtant se prête au jeu des questions avec une attention qui dépasse de loin la politesse. Assis sur une simple chaise, dans ce modeste appartement qu'il occupe avec sa femme Jacqueline, Roger Laporte nous recevra à plusieurs reprises avec toujours la même délicatesse humaniste. Parfois, la conversation vient réveiller l'immense détresse d'un homme d'écriture qui ne peut plus écrire : la douleur est perceptible. D'autres fois, c'est un éclair joyeux, malin, qui traverse son regard : quelque chose comme de la grâce." etc sur plusieurs pages.

Roger Laporte, santo subito, anche lui.

Philaunet 

Philaunet
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''Le silence, tout un art'' - Mar 27 Sep 2016, 08:56

Pour enrichir notre rubrique "Du silence à la radio", même si l'article évoque le thème de la danse : Le silence, tout un art.

L'article en ligne du Monde étant réservé aux abonnés, on se reportera au site du "Théâtre national de la Danse - Chaillot" pour ces journées constituées de "propositions vivantes mêlant ateliers, paroles, gestes, images, musiques... ", Jour de silence, dont la première s'intitule "Faire silence"*.

Voir aussi les autres journées thématiques Minutes de silence : politique et mutisme et L’Indicible : silences de l’amour, silences de l’amitié où " le philosophe Jean-Luc-Nancy donnera une leçon de silence", en se taisant, espère-t-on....

* Extrait du programme de la journée dans le descriptif  : " (...) nous retrouverons Carolyn Carlson, en clôture de la journée, qui nous offrira une improvisation qu’elle a d’ores et déjà baptisée Silence Among Noise."  Carolyn Carlson (née en 1943) danse donc toujours ?

Philaunet 

Philaunet
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Arnaud Laporte et les blancs - Sam 01 Oct 2016, 11:07

Sorti du clavier de Céline Pina, cet article-somme du Figaro du 30 septembre 2016 «Dossier tabou» de M6 sur l'islam : irruption du réel et retour des censeurs.

Céline Pina, qualifiée de "féministe blanche réactionnaire issue du PS" par un commentateur dans une longue diatribe publiée sur Médiapart le 26 mai dernier.

Au passage, on remarquera que "blanc" est devenu un terme péjoratif prenant parfois un sens insultant.

Ce n'est pas le cas dans ce numéro de La Dispute du 20/09 à propos de " la sélection “meilleurs films étrangers” des Oscars 2017 ", mais on ne peut que remarquer la fréquence grandissante du mot "blanc" dans un contexte de plainte ou de condamnation : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11981-20.09.2016-ITEMA_21081037-1.mp3" debut="22:42" fin="23:02"]

Philaunet 

Philaunet
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« À ma maman »... - Mar 18 Oct 2016, 16:55

M. Manchematin n'est pas le seul ... (loin de là) :

Gros titre avec photo dans les DNA du jour : "TELEVISION : Jean-Pierre Pernaut a perdu sa maman".

Le célèbre présentateur du Journal Télévisé de TF1 Jean-Pierre Pernaut vient de perdre sa maman Françoise, dont il était très proche, comme le rapporte Le Carnet du jour du Figaro, ce mardi.

Elle avait 101 ans. Pour ses 100 ans, le journaliste lui avait fait passer un message particulier à l'antenne : « Très bon anniversaire à ma plus fidèle téléspectatrice, ma maman ! »


Finalement, plus personne ne comprendra bientôt l'humour dans Lucky Luke avec le tatouage "À ma maman" dans Les Collines noires...

Dans les journaux français - Page 7 Luckylucke21

Jean-Luuc 


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L'ivresse du soldat, de Charles Ridel (Le canard enchaîné). - Jeu 20 Oct 2016, 21:24

Dans le Canard enchaîné du mercredi 21 septembre 2016 (n°5004), à la rubrique littéraire (Lettres ou pas lettres, p. 6) sont critiqués les livres : L'ivresse du soldat, de Charles Ridel et L'extase totale, de Norman Ohler (traduit de l'allemand par Vincent Platini).

Voici les premiers mots d'Émilien Bernard :

Deux guerres. Deux enfers. Deux manières de s'en « évader ». Pour la première, celle de 14-18, c'est l'alcool qui a la faveur des combattants, lesquels picolent allègrement pour oublier l'horreur quotidienne. Un éthylisme omniprésent décrit à grands gorgeons par l'historien Charles Ridel dans « L'ivresse du soldat ». Sur le front ou à l'arrière, explique-t-il, le vin joue un rôle considérable, soude la troupe autant qu'elle l'assomme. Les canards de l'époque ne s'y trompent pas, qui évoquent à son sujet « le plus efficace des produits anticafardatoires » et vont jusqu'à publier des poèmes encensant le « picrate » : « Si le poilu tient à merveille / S'il conserve un moral gaillard / Il le doit au jus de la treille / À l'indispensable pinard. » Le carburant idéal ? Pas vraiment. Car un guerrier pompette est rarement un soldat d'élite. Et il est davantage porté à l'insoumission. Les mutineries de 1917 sont ainsi largement intensifiées par l'abus d'alcool. Et, si la propagande nationale a posé « le général pinard » en pilier de la victoire de 1918, la réalité est plus nuancée. Le livre de Charles Ridel fait intelligemment la part des choses, livrant un tableau gouleyant de la guerre éthylique couvant sous le conflit (...).

Retrouvez notre fil consacré à la Grande guerre par ici.

Philaunet 

Philaunet
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De la transparence aussi à Radio France et à France Culture ? - Lun 31 Oct 2016, 16:21

Il serait utile, pour s'en féliciter ou le déplorer, de connaître parallèlement à ce qui se pratique à France Télévisions (cf. « Les salaires mirobolants de France Télévisions ») les rémunérations et avantages dont jouissent les employés de Radio France, et, pour ce qui nous touche, ceux de France Culture. Après tout, c'est quand même de l'argent puisé dans les contributions publiques versées par les entreprises privées et par tous les citoyens (TVA, TIPP et impôts divers).

Fil relié au sujet : Les salaires à France Culture (2009)

Jean-Luuc 


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On ne change pas un copinage qui gagne (Verlaque/Charon) - Jeu 10 Nov 2016, 15:26

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t548p50-le-monde-le-figaro-et-autres-titres-de-la-presse-francaise#26603) a écrit:On n'est jamais mieux servi que par ses relations, et ce n'est pas Aurélie Charon qui dira le contraire.

Il y a trois mois, Irène Verlaque consacrait un papier à l'émission Backstage intitulé « Dans l'intimité des artistes » (30 mai 2016) (souvenez-vous : Merci Telerama • radio love ••). Aujourd'hui, c'est de la chronique estivale Jeunesse 2016 qu'il est question avec cet article : « Radiographie d'une jeunesse française » (18 août 2016) par la même Verlaque donc. (...)

Ajoutons ce troisième papier par la même Irène Verlaque, pour le même Télérama, en faveur de la même Aurélie Charon, traitant des mêmes sujets (jeunesse, féminisme, trans-frontiérisme, révolutions), en l'espace de 6 mois donc : “Radio Live” redonne la voix à la nouvelle génération (08 novembre 2016).

En attendant le prochain.

Jean-Luuc 


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Étienne Klein, coupable de plagiat littéraire - Mer 30 Nov 2016, 13:52

Pour information, de Julie Clarini, sur Étienne Klein (La conversation scientifique), dans Le Monde (accès libre), le 29 novembre 2016 :

Il ne faut pas travailler plus vite que la lumière. C’est la leçon cuisante qu’a reçue le physicien Etienne Klein après la parution mardi 29 novembre d’un article de L’Express l’accusant de plagiat. Celui dont la devise préférée est : « Tout finira par s’arranger, même mal », a immédiatement reconnu les emprunts mis en évidence par le journaliste Jérôme Dupuis.

Professeur à l’Ecole centrale à Paris, directeur de recherche au Commissariat à l’énergie atomique, président de l’Ihest (Institut des Hautes Etudes pour la science et la technologie) depuis septembre 2016, Etienne Klein est aussi une figure de la vulgarisation scientifique. Producteur d’une émission sur France Culture, ancien chroniqueur à La Croix, il a signé une trentaine de livres sur la science et l’histoire des sciences, en particulier sur la révolution de la physique quantique au début du XXe siècle.

Depuis vingt ans, il mène à bien, à travers ses ouvrages et ses interventions publiques, le projet qui est le sien : montrer que la science n’est pas séparée de la vie. Dans son dernier livre, Le pays qu’habitait Albert Einstein, paru cet automne chez Actes Sud, il se rend, à vélo, dans les lieux de Suisse où Albert Einstein a séjourné. Cette promenade personnelle sur les traces d’un homme qui eut si peu d’ancrages correspond bien à Etienne Klein : il aime par-dessus tous les paradoxes – ses livres regorgent de ceux dont la vie et la physique sont fertiles.

Cette fois, c’est à l’évidence toute crue qu’il est confronté : dans son dernier ouvrage, Etienne Klein a recopié, sans guillemets, des formules appartenant, entre autres, à Gaston Bachelard, Louis Aragon, Emile Zola ou Stefan Zweig. « L’étonnement, ce n’est pas que les choses soient : c’est qu’elles soient telles et non telles autres » est par exemple une stricte reprise de Paul Valéry, l’un de ses auteurs préférés. « J’ai pris beaucoup de notes de lecture et, en les intégrant à l’ouvrage, j’ai pu oublier qu’elles provenaient d’autres auteurs et croire qu’elles étaient de moi. C’est ce qui a pu se passer pour les emprunts à Bachelard, par exemple », a répondu l’intéressé à L’Express. Dans la même situation, d’autres ont invoqué « l’intertexualité » (les correspondances qui relient involontairement un texte à un autre) pour justifier l’injustifiable. Etienne Klein, visiblement contrit, explique qu’il a voulu répondre à la demande de son éditeur qui exigeait un ouvrage littéraire : « C’est peut-être pour cela que j’ai intégré un passage d’Aragon sans le citer. C’était une erreur. »

Mais tous les emprunts repérés par L’Express n’appartiennent pas au patrimoine littéraire. Certains auteurs contemporains voient des paragraphes ou des images leur être volés. C’est le cas du théologien François Cassingena-Trévedy ou de l’écrivain Philippe Claudel. L’article de L’Express évoque aussi un « gigantesque copier-coller » dans une chronique donnée à La Croix. « Je plaide coupable pour certains copier-coller dans mes chroniques, notamment celles données à La Croix au printemps 2016, répond le physicien. J’aurais dû citer mes sources ou réécrire les extraits empruntés à d’autres. »

Etienne Klein poursuit en avouant être « allé un peu vite en besogne », pressé par le temps : « Il faut que j’apprenne à faire moins de choses. » Le plagiat serait, à bien le lire, la rançon du succès – une justification bien sûr un peu… paradoxale.

Jean-Luuc 


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Re: Dans les journaux français - Mar 06 Déc 2016, 17:32

Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t548p60-le-monde-le-figaro-et-autres-titres-de-la-presse-francaise#27756) a écrit:Pour information, de Julie Clarini, sur Étienne Klein (La conversation scientifique), dans Le Monde (accès libre), le 29 novembre 2016 :

Il ne faut pas travailler plus vite que la lumière. C’est la leçon cuisante qu’a reçue le physicien Etienne Klein après la parution mardi 29 novembre d’un article de L’Express l’accusant de plagiat. Celui dont la devise préférée est : « Tout finira par s’arranger, même mal », a immédiatement reconnu les emprunts mis en évidence par le journaliste Jérôme Dupuis. (...)

Curieux ce droit de réponse accordé à Étienne Klein en page d'accueil de France Culture. Alors que l'article de Julie Clarini (à lire ci-dessus) laissait entendre, excuses et explications du physicien à l'appui, que la faute avouée était à moitié pardonnée, l'image (du producteur de La méthode scientifique ou de la station ?) semble malgré tout plus écornée qu'il n'y parait.

Le texte d'Étienne Klein reproduit ci-dessous :

Etienne Klein répond aux accusations de plagiat de l'Express

A propos des accusations portant sur des phrases de physiciens reprises dans les chroniques dans La Croix et sur France Culture

Je commencerai en laissant la parole à Gilles Cohen-Tannoudji, Michel Spiro et Yves Couder, trois éminents physiciens qu’on m’accuse d’avoir plagiés et qui ont réagi de leur propre chef à l’article de L’Express, en adressant deux courriers à l’hebdomadaire : “L’analogie des coups francs au football et des théories de jauge que nous avions évoquée dans notre livre La Matière-espace-temps (Fayard, 1986) ne nous appartient pas, écrivent Gilles Cohen-Tannoudji et Michel Spiro. Elle est maintenant largement connue chez les physiciens, et nous sommes ravis qu’elle soit reprise et popularisée. Elle mérite cependant un minimum d’explications sans lesquelles elle risque d’être complètement incompréhensible. C’est ce minimum, impossible à paraphraser, qu’Etienne Klein a repris en s’inspirant de notre ouvrage dans son article de La Croix, puisqu’il a évoqué dans sa rubrique radiophonique en me citant comme son collègue et ami. L’accuser à ce propos de plagiat nous semble relever d’une bien inquiétante volonté de lui nuire.”

Quant à Yves Couder, il précise en conclusion de sa lettre :

“En ce qui nous concerne, il n’y a aucun plagiat, mais simplement le travail normal d’un chroniqueur scientifique.”

Les lecteurs d’ouvrages scientifiques n’ignorent pas que les scientifiques en général et les physiciens en particulier partagent des façons de dire leurs connaissances, qui sont pour ainsi dire devenues canoniques. On peut éclairer, expliquer une loi physique ou un principe, mais on ne peut pas reformuler ce qui a été énoncé avec exactitude. Quand on écrit que la Terre tourne autour du Soleil, on ne met pas de guillemets, pas plus qu’on ne cite les noms de Copernic, Galilée et Foucault (Léon, l’homme du pendule). Un philosophe, Michel Foucault, a bien résumé la chose :

“Je cite Marx sans le dire, sans mettre de guillemets, et comme ils ne sont pas capables de reconnaître les textes de Marx, je passe pour être celui qui ne cite pas Marx. Est-ce qu’un physicien, quand il fait de la physique, éprouve le besoin de citer Newton ou Einstein ? Il les utilise, mais il n’a pas besoin de guillemets, de note en bas de pages ou d’approbation élogieuse qui prouve à quel point il est fidèle à la pensée du maître.”

Cet argument vaut évidemment pour Roger Balian, chez qui, selon L’Express, j’aurais plagié une illustration du second principe de la thermodynamique, énoncé au milieu du XIXe siècle. Roger Balian est un collègue du CEA [Commissariat à l’énergie atomique] et un ami de trente ans, avec qui j’ai notamment participé en août 2001 à l’école d’été e2phy, “l’énergie sous toutes ces formes”, destinée à aider les enseignants du secondaire à lutter contre la désaffection des jeunes pour les études scientifiques. Les deux phrases, à la vérité tout à fait “classiques”, que l’hebdomadaire me blâme d’avoir copiées dans le livre L’Energie de demain (EDP Sciences, 2005) furent prononcées par Roger Balian lors du cours qu’il donna en cette occasion aux professeurs, puis successivement reprises par divers chercheurs dans divers séminaires internes du CEA.

A propos des accusations portant sur des phrases d’écrivains reprises dans Le pays qu’habitait Albert Einstein (Actes Sud, 2016)

À force de lire et relire certains auteurs, on finit par les intérioriser, au point, parfois, de reprendre certaines de leurs expressions ou métaphores sans s’en rendre compte. D’où la présence dans mon livre de quatre expressions ou phrases, très courtes, de Gaston Bachelard, Paul Valéry et Stefan Zweig, trois des écrivains qui m’ont le plus nourri. Cette explication n’a pas valeur d’excuse, mais je crois le procédé, je dirais même le processus, suffisamment répandu dans le monde des idées, dans celui de l’édition en général, pour qu’on ne cloue pas au pilori tous ceux, et ils sont légion, qui empruntent inconsciemment ou consciemment aux auteurs qu’ils admirent et avec lesquels ils entretiennent une sorte de conversation intérieure.

J’en viens aux autres phrases que L’Express m’accuse d’avoir empruntées sans citer leur auteur, à savoir François Cassingéna, Philippe Claudel, Louis Aragon, ou Roman Jacobson.

Contrairement à ce qui est dit dans l’hebdomadaire, Roman Jacobson est cité page 234 de mon livre, entre guillemets et avec la référence de l’ouvrage en note.

Reste une phrase de Philippe Claudel, une de Louis Aragon, deux de François Cassingéna (qui m’a très gentiment écrit que j’étais “tout absout”). Je reconnais avoir agi là avec négligence et dans la précipitation. Pour écrire ce livre, j’ai pris de très nombreuses notes, constitué de nombreux fichiers, au point que j’ai pu égarer certaines sources ou m’emmêler les pinceaux. Ce sont des erreurs et je les regrette.

Enfin, il m’apparaît crucial de préciser que ce ne sont pas les phrases mises en cause (une dizaine de lignes au total, sur 240 pages) qui font mon essai sur Einstein, pas plus qu’elles n’ont inspiré ma démarche, mon voyage sur les traces européennes du père de la relativité, ni l’hypothèse que je développe. Tout lecteur est à même de s’en rendre compte. Ces phrases seront mises entre guillemets et référencées dans la prochaine édition, ou éventuellement supprimées, sans pour autant que mon ouvrage s’en trouve altéré.


***

Amusons-nous à comparer quelques éléments de cette défense à ceux de l'article du Monde.

Le Monde : Etienne Klein a recopié, sans guillemets, des formules appartenant, entre autres, à Gaston Bachelard, Louis Aragon, Emile Zola ou Stefan Zweig. « L’étonnement, ce n’est pas que les choses soient : c’est qu’elles soient telles et non telles autres » est par exemple une stricte reprise de Paul Valéry, l’un de ses auteurs préférés. « J’ai pris beaucoup de notes de lecture et, en les intégrant à l’ouvrage, j’ai pu oublier qu’elles provenaient d’autres auteurs et croire qu’elles étaient de moi. C’est ce qui a pu se passer pour les emprunts à Bachelard, par exemple », a répondu l’intéressé à L’Express.

Le site de France Culture : À force de lire et relire certains auteurs, on finit par les intérioriser, au point, parfois, de reprendre certaines de leurs expressions ou métaphores sans s’en rendre compte. D’où la présence dans mon livre de quatre expressions ou phrases, très courtes, de Gaston Bachelard, Paul Valéry et Stefan Zweig, trois des écrivains qui m’ont le plus nourri.

On notera qu'un brin d'humilité est venu modérer le propos : dire qu'une phrase d'un auteur lu et relu est le fruit de sa création (croire qu’elles étaient de moi) et finalement admettre l'avoir intériosée nuance après coup le degré d'appropriation.

Puis :

Le Monde : Etienne Klein, visiblement contrit, explique qu’il a voulu répondre à la demande de son éditeur qui exigeait un ouvrage littéraire : « C’est peut-être pour cela que j’ai intégré un passage d’Aragon sans le citer. C’était une erreur. »

Le site de France Culture : Reste une phrase de Philippe Claudel, une de Louis Aragon, deux de François Cassingéna (qui m’a très gentiment écrit que j’étais “tout absout”). Je reconnais avoir agi là avec négligence et dans la précipitation. Pour écrire ce livre, j’ai pris de très nombreuses notes, constitué de nombreux fichiers, au point que j’ai pu égarer certaines sources ou m’emmêler les pinceaux. Ce sont des erreurs et je les regrette.

Déclarer sciemment avoir intégré un passage d'Aragon sans le citer relève d'un aveu indiscutable qui ne cherche pas de porte de sortie. Ce qui n'est pas le cas du flou émaillant tout à coup le texte de France Culture : égarer certaines sources ou [s]’emmêler les pinceaux. Alors Aragon a t-il été pompé tel quel ou recopié à l'aveugle parmi d'autres citations qui trainaient ? Faudrait savoir.

Dernière comparaison :

Sur le site de France Culture, Étienne Klein laisse habilement penser que seulement une dizaine de lignes au total, sur 240 pages sont incriminées en laissant de côté le « gigantesque copier-coller » [puisé] dans une chronique donnée à La Croix. « Je plaide coupable pour certains copier-coller dans mes chroniques, notamment celles données à La Croix au printemps 2016, répond le physicien. J’aurais dû citer mes sources ou réécrire les extraits empruntés à d’autres. » (Le Monde)

Point trop (de justifications) n'en faut...

P.S. : Vous, étudiants, qui risquez de lourdes sanctions pour plagiat si l'on vous prenait la main dans le sac, soyez tranquilles et suivez le conseil de Professeur Klein : D’où la présence dans mon livre de quatre expressions ou phrases, très courtes, de Gaston Bachelard, Paul Valéry et Stefan Zweig, trois des écrivains qui m’ont le plus nourri. Cette explication n’a pas valeur d’excuse, mais je crois le procédé, je dirais même le processus, suffisamment répandu dans le monde des idées, dans celui de l’édition en général, pour qu’on ne cloue pas au pilori tous ceux, et ils sont légion, qui empruntent inconsciemment ou consciemment aux auteurs qu’ils admirent et avec lesquels ils entretiennent une sorte de conversation intérieure.

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