Le compte Twitter de ce forum; Regards sur France Culture sur Twitter me fait découvrir un nom et une initiative : Aurélien Barrau et Des députés de tous bords unissent leurs forces pour le climat Par AFP le 08.10.2018.
Petite recherche sur Aurélien Barrau et voici un entretien du 2 octobre 2018 dans Libération Changement climatique : «Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu».
La lecture de cette interview révèle une personnalité originale. Sera-t-il bientôt sur France Culture ? À propos d'astrophysique ou de défense de l'environnement ? Sans doute pas pour la seconde, car il dit en fin d'entretien : "C’est mieux que je me retire, d’abord car j’ai une vie, un travail".
Qui n'a pas de "vie" ?
Lancer des cris d'alerte devant une caméra ou dans un bureau devant un journaliste, ça ne mange pas de pain, mais se coltiner les coups de pelle d'un piégeur d'espèces d'oiseaux protégés comme Allain Bougrain-Dubourg (qui a aussi "une vie"), pour cela il y a moins de monde. Les défenseurs de l'environnement qui mouillent la chemise n'ont pas grande presse, les personnalités qui lancent des généralités sont relayées.
A. Barrau : "Si on reste prisonniers des indicateurs de l’ancien monde, comme le taux de croissance, on aura forcément l’impression de régresser"
Il faut aller expliquer ça à France Culture qui, sur le mode triste et accusatoire, relaie quotidiennement les prévisions de "croissance", avec les expressions habituelles comme "en retrait, médiocres, en baisse, etc." (cf journal de 12h30 de ce 09 10 2018) afin de pouvoir blâmer l'exécutif français.
A. Barrau : "Il faut redéfinir notre rapport au vivant, à la Terre, et envisager une décroissance économique qui soit une croissance intellectuelle, culturelle, écologique et humaniste. " De belles formules... Nées avec la révolution industrielle. Voir la fin du XIXe siècle en Grande-Bretagne, le mouvement transcendantaliste américain et sa tête de gondole Sôrô, pardon, Thoreau, et puis le XXe siècle, notamment à partir des années 1960.
A. Barrau : "L’expansionnisme humain n’est plus possible". Tiens ? "Je n’ai évidemment pas envie que des gens renoncent à se loger décemment. Il faudra juste un peu plus de partage : on ne s’en sortira pas sans une répartition des richesses, des ressources et de l’espace de vie". C'est beau.
"L’expansionnisme humain" :Je me souviens de... 1974. De René Dumont, premier candidat écologiste à l'élection présidentielle.
De ces quatre enjeux soulevés par René Dumont en 1974, lequel n'est jamais mentionné (de peur d'exporter les valeurs occidentales sans doute) ? :
le contrôle des naissances ;
les économies d'énergie ;
la coopération internationale avec les pays en développement ;
la protection et la remédiation des sols.
Enfin, il ne faut pas décourager les belles déclarations et les initiatives de rencontres au sein du Parlement à Paris. En espérant que les salles ne seront ni surchauffées, ni trop refroidies par une climatisation gourmande en électricité nucléaire (ne parlons pas des déchets, c'est un sujet tabou, d'ailleurs y a-t-il des déchets nucléaires, hein ? ).
Et pendant ce temps-là, en sacrifiant du temps de vie, des ressources, des gens simples, dans la gadoue, s'opposent par exemple à la bétonisation d'"espaces de vie" (A. Barrau : "Aujourd’hui, la première cause d’extinction des espèces est la disparition des espaces de vie"). Venez, M. Barrau, défendre le grand hamster d'Alsace, espèce protégée et menacée par les nouvelles routes du GCO dédiées aux camions de transit.
Mais les convictions ont souvent du mal à se frayer un chemin vers le réel de l'action, car se dresse vite le fameux "j’ai une vie, un travail".
Plutôt que cet entretien, j'aurais aimé lire les témoignages de compteurs et de bagueurs d'oiseaux et ceux qui tentent de faire respecter la loi sur les espèces protégées, par exemple. Du travail qui force l'admiration.
Pour information : Ligue pour la Protection des Oiseaux.
Petite recherche sur Aurélien Barrau et voici un entretien du 2 octobre 2018 dans Libération Changement climatique : «Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu».
La lecture de cette interview révèle une personnalité originale. Sera-t-il bientôt sur France Culture ? À propos d'astrophysique ou de défense de l'environnement ? Sans doute pas pour la seconde, car il dit en fin d'entretien : "C’est mieux que je me retire, d’abord car j’ai une vie, un travail".
Qui n'a pas de "vie" ?
Lancer des cris d'alerte devant une caméra ou dans un bureau devant un journaliste, ça ne mange pas de pain, mais se coltiner les coups de pelle d'un piégeur d'espèces d'oiseaux protégés comme Allain Bougrain-Dubourg (qui a aussi "une vie"), pour cela il y a moins de monde. Les défenseurs de l'environnement qui mouillent la chemise n'ont pas grande presse, les personnalités qui lancent des généralités sont relayées.
A. Barrau : "Si on reste prisonniers des indicateurs de l’ancien monde, comme le taux de croissance, on aura forcément l’impression de régresser"
Il faut aller expliquer ça à France Culture qui, sur le mode triste et accusatoire, relaie quotidiennement les prévisions de "croissance", avec les expressions habituelles comme "en retrait, médiocres, en baisse, etc." (cf journal de 12h30 de ce 09 10 2018) afin de pouvoir blâmer l'exécutif français.
A. Barrau : "Il faut redéfinir notre rapport au vivant, à la Terre, et envisager une décroissance économique qui soit une croissance intellectuelle, culturelle, écologique et humaniste. " De belles formules... Nées avec la révolution industrielle. Voir la fin du XIXe siècle en Grande-Bretagne, le mouvement transcendantaliste américain et sa tête de gondole Sôrô, pardon, Thoreau, et puis le XXe siècle, notamment à partir des années 1960.
A. Barrau : "L’expansionnisme humain n’est plus possible". Tiens ? "Je n’ai évidemment pas envie que des gens renoncent à se loger décemment. Il faudra juste un peu plus de partage : on ne s’en sortira pas sans une répartition des richesses, des ressources et de l’espace de vie". C'est beau.
"L’expansionnisme humain" :Je me souviens de... 1974. De René Dumont, premier candidat écologiste à l'élection présidentielle.
De ces quatre enjeux soulevés par René Dumont en 1974, lequel n'est jamais mentionné (de peur d'exporter les valeurs occidentales sans doute) ? :
le contrôle des naissances ;
les économies d'énergie ;
la coopération internationale avec les pays en développement ;
la protection et la remédiation des sols.
Enfin, il ne faut pas décourager les belles déclarations et les initiatives de rencontres au sein du Parlement à Paris. En espérant que les salles ne seront ni surchauffées, ni trop refroidies par une climatisation gourmande en électricité nucléaire (ne parlons pas des déchets, c'est un sujet tabou, d'ailleurs y a-t-il des déchets nucléaires, hein ? ).
Et pendant ce temps-là, en sacrifiant du temps de vie, des ressources, des gens simples, dans la gadoue, s'opposent par exemple à la bétonisation d'"espaces de vie" (A. Barrau : "Aujourd’hui, la première cause d’extinction des espèces est la disparition des espaces de vie"). Venez, M. Barrau, défendre le grand hamster d'Alsace, espèce protégée et menacée par les nouvelles routes du GCO dédiées aux camions de transit.
Mais les convictions ont souvent du mal à se frayer un chemin vers le réel de l'action, car se dresse vite le fameux "j’ai une vie, un travail".
Plutôt que cet entretien, j'aurais aimé lire les témoignages de compteurs et de bagueurs d'oiseaux et ceux qui tentent de faire respecter la loi sur les espèces protégées, par exemple. Du travail qui force l'admiration.
Pour information : Ligue pour la Protection des Oiseaux.