Quelque chose me dit qu'on n'a pas fini de rigoler, à moins qu'on ne nous mène en bateau depuis le début. Mais pour être franc, je ne crois pas, et je crains que tout ceci ne soit à prendre au premier degré.
En premier lieu, je vous invite à lire ci-dessous la réaction de Durendal, que pour ma part je juge fort bien envoyée,malgré quelques maladresses :
Mademoiselle.
Je m'appelle Timothée Fontaine. J'ai 26 ans, je suis assistant réalisateur diplômé. Et depuis 2 ans, j'ai créé une chaine Youtube de critiques Cinéma dont vous avez apparemment entendu parler : Le Cinéma de Durendal.
Je dis "apparemment", mais c'est bien sur ironique, puisque vous avez même cité un passage de mon émission sur le film "Adieu au Langage" de Jean-Luc Godard, et ce, dans le but de faire le démonstration, en somme, de ma bêtise profonde, d'une sorte de hargne ou de haine qui serait latente et typique de la critique sur Internet.
D'une part, je suis bien sur toujours aussi choqué de voir le mépris exprimé par les médias traditionnels envers internet. Outre le fait que vous ne m'ayez jamais contacté, vous n'avez pas non plus cherché à me présenter, à parler de mon travail, et je ne doute pas que vous n'ayez même pas pris la peine de faire cette démarche pour vous même.
Je suis d'autre part tout aussi choqué, mais beaucoup moins surpris, de la malhonnêteté de votre présentation. Vous avez cité hors de tout contexte (le premier étant le médium puisque mes mots s'accompagnent d'un visuel) 10 secondes dans lesquelles j'invite effectivement à un rapprochement douteux entre le personnage du chien et l'idée de piquer Godard.
Vous essayez probablement de faire passer un point philosophique, j'essaye de croire que vous n'êtes pas mal intentionnés. Mais vous qui parlez de transmission de savoir dans votre émission, un point essentiel n'est-il pas de s'assurer que le savoir est transmit de la bonne façon ?
Il se trouve que je suis à l'exact opposé de ce que vous avez décrit. Ces vidéos sont des lieux où j'exprime mes gouts personnels, et étant destinées à un publique jeune (comme moi), je m'efforce de le faire avec convivialité, transparence et honnêteté.
Si j'ouvre ma vidéo en position fœtale au fond de mon siège en me balançant d'avant en arrière et que je ris avant de dire ces mots, un contexte général d'humour et de plaisanterie se met en place. Et les 19mn30 qui suivent contiennent sans doute un développement plus élaboré que la blague qui me sert à ouvrir ma vidéo.
Vous ne vous êtes manifestement inquiétée d'aucun travail d'investigation, qui en parcourant mes comptes Twitter ou Facebook vous auraient mené à deux interview de M. Godard que j'ai publié en même temps que cette vidéo, accompagnées d'un texte qui rappel que je ne présente que mon opinion sur cet homme, que le cinéma est multiple et que chacun y trouve son bonheur.
La majorité de mon travail consiste à transmettre des codes du cinéma par l'analyse de blockbusters ou de grands classiques des années 80 à nos jours, je savais que je devais faire cet effort envers mon audience pour être fidèle à mon message. Il semblerait que la même chose ne vous ait pas effleurés, puisque vous (et M Enthoven) m'avez critiqué sans rien connaitre de moi ni du contexte de l'extrait cité pour monsieur.
Vous m'avez présenté (façon de parler, encore que ça aurait pu être pour ne pas trop m'accabler publiquement, donc je vais rester mesuré) comme un ignorant qui débarque sur la place publique, pour juger à tout va sans aucunes connaissances, et pire encore, vous en avez fait l'illustration de tout un groupe de personnes qui font le même travail que moi.
Commencez par apprendre que je ne suis en aucun cas ignorant. J'ai non seulement fait une école, mais ai aussi travaillé dans le milieu du cinéma, avec des techniciens comme dans des bureaux de production. C'est justement la découverte de tout ce qui compose la création d'un film, et qui est ignoré par tous les critiques de presse (et leurs grandes études et leurs connaissances empiriques), qui m'ont donné envie de défendre les films. Tout mon travail est voué à contrecarrer l'ignorance qui fait dire à toute une majorité qu'un travail artistique et in-évaluable est "une merde". A faire comprendre que le "bon" n'est pas la même chose que le "beau", et que la qualité d'une œuvre n'est pas déterminée par notre réaction personnelle, mais ne peut être estimée qu'en confrontant le film aux intentions de réalisation.
Une pensée qui devrait vous rappeler un certain Jean-Luc Godard justement, qui répondait quand on lui demandait son avis sur les gens qui n'aiment pas ses films "eh bien tant pis, il y a d'autres films, ils préfèreront peut-être un Sam Peckinpah !".
Sachez ensuite que cet amalgame général des vidéastes/critiques Youtube à "moi", ou plutôt la version décérébrée et remplie de haine que vous avez vendu de moi, fait preuve encore une fois d'une ignorance, d'un mépris, et surtout d'un rejet de cette culture internet (encore une fois, peut-être motivée par le thème de votre émission, mais j'en doute). Vous n'avez manifestement aucune idée des gens qui essayent d'en faire leur métier, et qui viennent d'horizons très variés : certains sont encore mineurs, d'autres ont 50 ans. Certains parlent de culture, d'autres de technologies, d'autres de philosophie. Certains ont fait 6 ans d'études supérieurs, d'autres sont encore dedans. Bien sur, il y a dans ce petit monde des gens qui ne s'y connaissent pas très bien, mais qu'en savez-vous ? Avez vous déjà parlé à une de ces personnes que vous jugez ainsi ? Et qui vous donne le droit, si vous l'avez fait, de déterminer que toute une catégorie de personnes peut être mise dans le même sac ?
Moi même, je vous avoue être particulièrement choqué d'être traité ainsi par une radio du nom de France Culture. J'aurais pensé que l'ouverture, la curiosité et la tolérance étaient de mise pour traiter d'un tel sujet. Vous avez procédé à des raccourcis honteux et avez fait preuve d'un mépris des plus total.
A se demander même, vu la réaction de M. Enthoven quand vous abordez le sujet, si vous ne l'avez pas fait uniquement parce que vous adorez Godard et que vous n'avez pas supporté d'entendre quelqu'un oser le remettre en question.
Je suis blessé d'un tel traitement, et si je ne vous demande pas de lire ceci comme un droit de réponse, j'aimerai une rectification de votre part pour tous ceux qui font mon travail et ont pu se sentir insultés par votre amalgame, et que vous fassiez état de la sortie de contexte de votre citation qui a transformé une plaisanterie potache et vendue comme telle en un réquisitoire d'attardé mental.
Durendal
P.S: Permettez moi de douter de la pertinence d'une émission de philosophie dans laquelle on insulte une personne ayant opinion différente sans travail de recherche ou d'analyse.