je viens de lire un message d'Antibiok qui a l'air de se plaindre de ces messages où on écrit pour savoir ce qu'on a à dire et qui finissent par se mordre la queue, alors je suis un peu gêné de continuer à poster sur le même sujet...
En tout cas je lui dis: ne lisez pas, ça ne va pas vous intéresser.
Mais je réponds à Agathe et Nessie.
Pour la petite histoire de l'"exigence", Agathe, on ne va peut-être pas s'étendre, je sais que vous avez le sens de la nuance (et plein d'autres qualités que j'admire), mais il vous arrive aussi de taper fort.
Pour ce qui est de votre position commune sur ma critique de vos critiques, j'ai envie d'essayer de préciser encore, puisque j'ai le sentiment de ne pas avoir été encore tout à fait bien compris. Tant pis pour moi si je m'embrouille, et tant mieux si votre sagacité m'éclaire (et tant pis pour Antibiok si il/elle persiste à lire malgré les avertissements).
Tout d'abord, rapidement, les contradictions que je pointais au départ ne faisaient que situer de façon un peu rapide l'objet de mes reproches, mais "bruits de verre" ou "former le goût" (les auditeurs satisfaits n'ont pas le goût bien formé) etc... sont tirés des nombreux commentaires que j'ai pu lire sur les blogs de FC, et leurs auteurs peuvent se reconnaître.
Plus important, j'espère qu'on ne peut pas inférer de mes propos que je souhaite "récuser le principe de l'analyse" ou "contester le droit de pratiquer la critique radio". Si c'est le cas, je me suis mal exprimé. Non, je veux pointer un excès, un abus, un mauvais procédé. Le développement que j'ai fait sur l'amour, c'était, à mon sens, un moyen de le faire voir.
Exemple: Travaux Publics. Combien de fois Yann n'a-t-il pas parlé des bruits de verres, de chaises, du manque d'intérêt des lieux... (et vingt autres reproches "formels" tous contestables à mes yeux). Agathe parlait, elle, de ses voisines de palier qu'elle n'avait pas envie d'entendre sur FC, et de l'animateur qui était faussement aimable... Bon, je veux simplement dire que pour juger "correctement" de cette émission, ou d'une autre, il faut que la description formelle s'intègre dans l'analyse du tout. On ne peut pas comme ça jeter des reproches sans partir d'une compréhension (qui signifie bien qu'on prend la chose globalement). Cette compréhension détermine l'intérêt ou le désintérêt que provoque la chose. Et l'analyse formelle la plus éclairante, me semble-t-il, est celle qui explique cet intérêt ou ce désintérêt. Dans les critiques de Yann et d'Agathe dont je parle, je n'ai rien trouvé qui m'explique en quoi cette émission était mauvaise. J'ai compris qu'ils estimaient que cette émission n'avait pas sa place sur FC parce qu'elle n'était pas culturelle (autre débat). A la place d'un jugement sur ce qu'était cette émission, dans tous ses aspects liés, ils partaient de leur conception de ce que doit être FC et pointaient tout un tas de signes de la non-appartenance de TP à ce modèle en les transformant en signes de mauvaise qualité intrinsèque. Comment dialoguer alors avec quelqu'un qui interprète ces signes dans un autre contexte?
D'autre part, en règle générale, comme vous l'avez dit, Nessie, quelque part sur le blog de JL, les critères esthétiques sont affaire de convention. Il y a bien sûr des traditions qui se constituent autour de ces conventions qui ont été repérées comme bonnes. Effectivement, on peut s'aider de la connaissance de ces traditions pour juger de la réussite esthétique d'une oeuvre. Mais les conventions changent (pas toutes, pas toutes au même rythme) au fur et à mesure des formes qui s'inventent, et des regards qu'on porte sur elles. C'est pourquoi il faut essayer de comprendre ces formes en se servant des conventions comme d'outils sans les tenir pour des critères absolus.
Donc, oui au jugement sur la qualité des programmes de FC. Mais, ne mélangeons pas des arguments critiques disparates. Si l'on veut dire simplement qu'une émission n'a pas sa place sur FC, restons sur un débat sur l'identité de FC. Si l'on veut dire qu'une émission est mauvaise, expliquons ce jugement en articulant tous les aspects qui la constituent.
Je m'arrête là (ouf!), et surtout: si vous trouvez qu'il n'y a rien là d'éclairant pour le débat, ne répondez pas et on arrête les frais.