En espérant que vous-même saurez dire exactement en quoi elle vous déplait cette phrase (car une citation sans commentaire ne saurait constituer ni un avis, ni le résultat d'une réflexion), je répondrais que l'extrait cité est une partie d'un post volontairement acide (voila pour la forme) qui, en premier lieu, rappelle un fait : ce qui faisait l'objet général du post, à savoir qu'il y avait dans ce docu une proportion non nulle de mauvais remplissage, chose qu'on avait déjà remarqué en d'autres occurrences. Il est donc pertinent de signaler qu'il ne s'agit pas là d'un cas isolé (voila pour le contenu du post).
Quant au ton qu'on s'y est autorisé, il peut se justifier en second lieu par le fait qu'un auditeur est naturellement bien placé et légitime pour juger, sous sa propre responsabilité, de la qualité radiophonique qu'on lui offre, et donc de la production en tant que fait esthétique : si l'on admet qu'il y a des romans bien écrits et des romans mal écrits, des histoires bien construites et des histoires mal foutues, des films bien faits et d'autres qui sont du mauvais travail d'amateur, pourquoi n'y aurait-il pas des émissions de radio bien faites et d'autres non ? Le tout est de pouvoir dire pourquoi et de justifier ses choix esthétiques. En l'occurrence ce post voulait stigmatiser le recours à des grosses ficelles de remplissage ; en outre l'extrait que vous citez montrait que certains documentaristes commettent parfois d'énormes fautes de goût en matière de maltraitance du langage. Sur une chaine culturelle, ça n'est pas une erreur ni un crime, mais c'est une lourde faute, du moins il me semble et je suis prêt à en débattre longuement pourvu qu'on m'envoie des arguments et non des questions sorties d'un chapeau à questions, et sans contenu précis c'est ce que je reproche à la votre, de question.
Mais des questions voyez-vous il y en a d'autres, en premier lieu celles qu'on doit se poser quand on réalise un produit culturel. Voici quelques exemples de questions fondamentales auxquelles tout créateur devrait être en mesure de répondre de façon claire et explicite s'il veut échapper au qualifications de fumiste ou de tâcheron : Qu'ai-je voulu dire à mon public ? Comment m'y suis-je pris ? Y suis-je parvenu ? En quoi est-ce intéressant ? En quoi mes choix de forme et de contenu sont-ils pertinents ?
Alors quand un producteur farcit son documentaire avec de la mise en scène de soi, avec des grosses ficelles pour faire ambiance, avec des fautes de goût dans le traitement de la langue (la sienne ou celle de son terrain qu'il écorche complaisamment, tel était le cas du documentaire d'aout), désolé mais je ne vois guère d'autres qualifications que celles de "docu-neuneu". Le recours aux tics de la facilité est un défaut esthétique caractérisé. Critiquer une production culturelle (et qui niera que les documentaires de FC en soient) est plus que sain : c'est nécessaire. Et si dans ce post je critiquais surtout la forme, dans d'autres on s'en prend au contenu, et quand c'est vraiment nul on parle des deux, et pas en bien. Au fil des mois ou plutôt des ans, le message qu'envoie un forum comme RFC est le suivant : la soupe que nous sert France Culture est de moins en moins bonne. Si on signale au passage celles parmi ses réalisations qui nous semblent bonnes et bien faites, alors un forum comme celui-ci joue son rôle dans la Cité : celui de la critique radio, bizarrement absente des médias à quelques exceptions près. Quand on sait que la critique est étouffée sur le site de FC (et ça se comprend), quand on sait quel traitement FC réserve au courrier des auditeurs (et ça se comprend moins), on se dit que ce genre de forum est une voie d'expression indispensable. Vous pourrez remarquer qu'on y trouve aussi mention de nombre d'émissions dont la qualité nous semble enviable ; par là ce forum fournit une orientation supplémentaire au lecteur qui veut bien nous faire confiance, même provisoirement.
Cela dit, on peut aussi critiquer la forme que prend la critique quand elle se veut satirique. Mais c'est là une question de liberté d'expression et sauf à prétendre nous retirer cette liberté, je ne vois pas au nom de quoi on pourrait nous dénier quoique ce soit. En ce qui concerne les documentaires de France Culture, il en va autrement : depuis 1999 les réalisations de qualité ont progressivement laissé la place à des produits de piètre niveau culturel et de haut niveau de sensationnalisme. De plus toute cette non-qualité financée par l'argent public est balancée au public qui a fourni l'argent, mais surtout sans lui demander son avis au public, et en remplacement de ce qu'on faisait avant, qui était bougrement mieux. Quant à la question de savoir si le "c'était mieux avant" est ici une illusion, eh bien disons que cette question a trouvé sa réponse dans nombre d'autres fils et débats, notamment sur le blog de Jean Lebrun. C'est pour tenter de décrire et de comprendre cette chute de qualité et ses causes, que ce forum a été ouvert.
Mais peut-être trouverez-vous ma réponse bien longue.
Et si maintenant vous nous disiez un peu précisément ce que vous pensez -en négatif, on le devine - de ces posts que vous pointez mais sans les avoir jusqu'ici commentés ? Ca nous serait extrêmement précieux car ça nous permettrait de répondre précisément à ce qui vous déplait, or vous n'avez pas dit précisément de quoi il s'agit...
Dernière édition par Nessie le Dim 10 Oct 2010, 13:11, édité 2 fois