Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Henry Faÿ a écrit:
Rarement émission m’a autant énervé. Elle était totalement à côté de la plaque. Imaginons un auditeur, ça doit bien se trouver par les temps qui courent, qui ignore tout de Robespierre, jusqu’à son nom, il n’y aurait absolument rien compris.

Cette émission, comme bon nombre de numeros de la Fabrique n'était pas, heureusement, pour un auditeur ignorant tout de Robespierre. Cet auditeur, pour être franc, je m'en fiche pas mal. La Fabrique, que j'écoute souvent, en fonction des sujets, s'adresse à un auditoire d'un autre niveau.
En ce qui concerne votre jugement sur la Terreur en tant que période la plus noire et la plus honteuse de notre histoire, je crains que d'autres périodes ne puissent revendiquer cette sombre appellation.

On devrait écrire à Laurentin pour lui suggérer de faire une semaine "Heures sombres de l'Histoire de la France".

Je le vois très bien nous proposer les 4 épisodes suivants :
- Violences coloniales contre les peupleupreumié et les peupleuspolié
- Guerre civile : des guerres de religion à l'écrasement de la Commune
- De l'occupation à l'épuration en passant par la collaboration.
- L'éclipse de soleil de Juin 99

- Eh bien il semble que les 4 cases sont bien remplies, non ?
- Eh dis-donc Manu t'as rien oublié ?
- Euh... nan j'vois pas...

Eclipse de juin 99, début de l’Adlerocène, le grand hiver culturel, avec brutale extinction de masse des radiosaures. Les vastes ecosystèmes vacants ont été colonisés par les protomarsupiaux. Septembre 2010, création du Poivric Park qui entérine la suprématie lémurienne avec la révolution contre-darwinienne et désormais le règne de l’inapte. Observations sporadiques de coelacanthes survivant cependant dans les niches écologiques du lundi et mercredi après-midi.

Quel gentil Robespierre!c'est comme Marie-Antoinette, cette si bonne mère qui a trahi son pays. Pas grave,n'est-ce pas.
Milan Kundera dans "L'Immortalité"-La Pléïade- vol 2-
"Si tout le monde a décidé, au moment où j'écris ces lignes, qu'il faut considérer le philosophe Martin Heidegger comme un fumiste ou un salaud, ce n'est pas que sa pensée ait été dépassée par d'autres philosophes, mais que sur la roulette imagologique, il est devenu pour l'instant le chiffre perdant, un anti-idéal.Les imagologues créent des systèmes d'idéaux et d'anti-idéaux, systèmes qui ne dureront guère et dont chacun sera bientôt remplacé par un autre, mais qui influent sur nos comportements, nos opinions politiques, nos goûts esthétiques, sur la couleur des tapis du salon comme sur le choix dess livres, avec autant de force que les anciens systèmes des idéologues)
Note: Kundera considère qu'on a passé l'ère des idéologies et qu'on est arrivés dans l'ère de l'imagologie

Un numéro fort intéressant ce matin. Sorti de la série de la semaine mais indirectement relié puisque de lundi à mercredi la Fabrique parlait télé. Et quel rapport ? Eh bien on reste dans les médias, puisque Laurentin a consacré ce  numéro à la rénovation de la presse en France lors de l'immédiat après-guerre, dont Le Parisien (libéré) a été un des épisodes les plus marquants et aussi les plus pérennes, puisque l'actuel Aujourd'hui en France né à cette époque, tient toujours le coup.

On y apprend comment la presse a pu redémarrer, sur les ruines pas si fumantes de la presse de collaboration. Pas si fumantes parce que l'appareil était intact, et qu'il ne fallait que l'investir. Par coincidence, Charles Dantzig a raconté récemment dans Secret Professionnel une histoire identique pour le quotidien régional (pas si régional que ça, en fait) qu'est Sud Ouest.

Bref ça s'écoute très bien, sans les outrances de l'heure précédente dans le studio de la matinale. Et comme tout ce qui s'écoute très bien, ça se réécoute tout aussi bien en clickant ici.

Avez-vous noté que nous avons droit à 4 émissions sur l'architecture cette semaine dans la Fabrique?
je l'écoute ce matin avec Marc Barini , l'architecte, avec une écoute un peu inattentive, mais j'entends ces choses intéressantes. Il parle beaucoup du patrimoine.
On n'est pas avec François Chaslin mais faut savoir profiter de petites miettes qu'on nous offre.

Là encore,Laurentin hésite:vulgariser où parler aux spécialistes et autres honnêtes hommes?
France inter pour la première option,la savante n'est plus de mise sur cette fréquence.

@ Footsteps
@ Philaunet

Le problème posé par la série de cette semaine, c'est qu'elle exhume comme sujet une question qui a été réglée en France en début des années 70 : la réfutation du mythe Viking. Non seulement il y a eu ce numéro des Lundis de l'histoire, mais aussi à la télé un Dossiers de l'écran de 1972, illustré par le film de Richard Fleischer "Les vikings". D'abord présenté par l'excellent Alain Jérôme à grands renforts de clichés sensationnels (les hordes d'envahisseurs sanguinaires, les drakkars de la mort etc) tandis que dans le débat qui suivait, Régis Boyer se taillait la part du lion en dépeçant avec une grande courtoisie le paquet d'âneries qu'on avait fait avaler au téléspectateur 2heures plus tôt. Je possède une copie-son de cette émission, enregistrée au magnétophone. La scène est amusante et la comparaison montre que la démystification de la semaine écoulée est un recopiage probablement juste, mais très moyennement inspiré.

Dans les années 80, 90, et jusqu'à il y a encore 2 ou 3 ans, Régis Boyer fut un invité très présent sur les plateaux de France Culture, où il apportait sa connaissance du monde nordique (pays scandinaves et Islande) , que ce soient les mythologies ou la littérature moderne. Parmi ses plus récentes apparitions, on l'a entendu à Tout un monde. Je ne sais pas s'il a été pressenti pour participer à cette semaine, mais si tel est le cas, je ne serais pas surpris qu'il ait poliment décliné (personnellement  à sa place je les aurais envoyés promener sans ménagement).

Il y a tout de même quelque ironie à voir France Culture se tourner vers le futur pendant une fête anniversaire bidon et frauduleuse, montée de toute pièces et faisant litière de sa grandeur passée, puis quelques jours plus tard recycler un sujet vieux de 40 ans. Certes, dans sa complicité permanente avec l'intelligentsia parisienne, il est à la fois plus facile, plus commode, et moins risqué, de démonter pour la Nième fois le mythe Viking, que de s'en prendre au mythe marxiste qui, sous une forme à peine rénovée, étaye le paradigme idéologique de la maison.

Je le dis comme je le pense : France Culture fait quelque peu pitié, et grand peine à voir. C'est par sa bonne volonté et son acharnement à faire de la radio culturelle que Laurentin échappe quelque peu à ce naufrage. Mais on ne peut en dire autant du résultat de la Fabrique.

Je crois que R. Boyer a des problèmes de santé ; il a dû se désister pour un colloque récent, il me semble. C'est sûr, pas grand chose de nouveau et peu d'actualité de la recherche autre qu'un "effort pédagogique" de plus. Ce qui est peut-être le plus curieux à l'écoute, c'est de ne rien voir relié à quelque thématique à la mode. J'ai eu peur lorsque la question des esclaves étaient abordée, mais rien. Pas de lecture dominants-dominés.
Une autre curiosité, c'était la participation de Perrine Kervran au débat, avec l'impression qu'elle a été syndicalement ajoutée au côté de Laurentin parce qu'elle avait réalisé le documentaire de la veille, et qu'elle avait choisi les extraits de textes illustrant ce débat. Elle n'a rien apporté, et ses questions très floues et générales, ou portant sur des sujets déjà évoqués, semblaient en décalage flagrant avec la conversation entre Laurentin et ses deux intervenants.