Cette émission, sur un thème a priori difficile, a été sauvée par les différents intervenants qui se sont exprimés intelligiblement et raisonnablement, faisant ressortir tous les aspects culturels d'une notion en fait complexe : la pauvreté. Au contraire, G. Erner risquait à tous moments de faire déraper les échanges, par des points de vue et des interventions souvent navrantes par leur simplisme, par exemple lorsqu'il a évoqué l'épisode du centre d'hébergement installé dans le 16° arrondissement, énumérant tous les aspects polémiques, sans réflexion. Heureusement, les intervenants ont su rester un niveau au-dessus.Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t19p570-les-matins-de-france-culture#28916) a écrit:L'Invité des Matins par Guillaume Erner : "Nantis/Social : qui perd son sang froid ? 20/09/2017".
"Alors que le gouvernement annonce suppression de contrats aidés, la baisse des APL, et que additionné le Président de la République promet de supprimer l’ISF, le Secours Populaire a publié jeudi dernier son baromètre des inégalités faisant état de 9 millions de pauvres en France. " (...)
Depuis la rentrée, G. Erner semble s'être assigné l'obligation d'une attitude provocatrice, voire agressive, avec ses "invités". La semaine dernière, au cours d'une émission consacrée à la suppression partielle de la taxe d'habitation, il a ainsi interpellé à trois reprises ses invités, des maires, en leur demandant s'ils n'étaient pas simplement attachés à leurs prérogatives et peu disposés à travailler l'été. Heureusement, là encore, les invités sont restés courtois.
Il ne faudrait pas que ce comportement regrettable éloigne les auditeurs d'un thème évidemment très important : la pauvreté. Au cours de cette émission, les intervenants ont repris en particulier des éléments de réflexion que l'on retrouve dans un ouvrage d'ailleurs cité à l'antenne : "Pourquoi êtes-vous pauvres", de William T. Vollmann (Actes Sud, 2007) dont la lecture est à recommander. Il aborde en particulier cette question, reprise à l'antenne : qu'est-ce qui fait que l'on peut mettre dans la même "communauté des pauvres" les indiens les plus démunis et des américains US disposant de deux voitures ? Organisation de la société, regard social, contexte spirituel ou religieux... la pauvreté est une question culturelle par essence bien avant d'être économique. Cette problématique est finalement proche de celle à propos de laquelle nous échangions récemment, la notion de progrès.