Salut à tous les deux.
J'interviens pour dire que, parmi d'autres points où je suis globalement en accord avec Hérode, je ne comprends pas trop ce procès de la connivence. Mais peut-être est-ce parce qu'il est difficile de savoir dans quel sens on utilise ici le mot ?
Le concept de connivence a été importé dans le discours sur les médias par un intellectuel au style agressif, et se montra davantage soucieux de dénonciation et d'imprécation (et de gloire personnelle) que de rigueur scientifique ou simplement de sincère compréhension du social. Résultat : son oeuvre à lui est tellement farcie de dérives méthodologiques et idéologiques, qu'on ne sait pas très bien ce qu'il en restera comme construction de savoir ni comme explication du social. En dehors d'avoir marqué l'esprit d'une armée de militants (dont une flopée de producteurs à FC), son bilan fait chaque année un pas de plus vers le vide parfait.
Donc je ne comprends pas ce que le concept de connivence vient faire dans l'analyse d'une émission culturelle. Alors faut-il supposer que le mot soit à prendre dans son sens usuel ? Le problème est que "connivence" est parfois connoté négativement, comme "complicité dans un mauvais coup". A défaut de cette connotation négative, le mot indique simplement un rapprochement. Et alors ? Dans les deux cas le reproche me semble déplacé. Je vais tenter de dire pourquoi. Merci de me lire jusqu'au bout
D'abord, où est le mauvais coup, à interviewer Breitman, Plantu, Dechamps, Chéreau, Braunschweig ? Au contraire la chaine fait son boulot. Si mauvais coup il y a, c'est peut-être dans la mauvaise facture de l'interview (ce que tout le monde hurle mais que personne ne montre) mais non dans le projet lui-même. Et si seule l'interview est mal faite, alors il n'y a pas de connivence sur un mauvais coup : le journaliste fait mal son boulot et point final. Ca n'en fait ni un connivent ni un "valet" (accusation floue qui sent le procès) sauf peut-être celui de son propre goût, de son projet perso et de ses intérêts bien compris. Dites-moi à qui l'on pourrait reprocher cela ? Non je ne comprends pas. Mais si on veut me parler de la faible qualité des entretiens de Laporte, alors d'accord et j'ai aussi mes reproches à lui faire. Ce qui est bizarre c'est qu'on remplace la critique de son travail par des jugements fantasmés sur sa psychologie. Mais c'est vrai que chacun pratique la critique comme il désire la faire, hein. Reste que la complicité sur un mauvais coup fait en commun, eh bien dans 90 minutes passées avec un artiste venu parler de son travail, pardon je ne vois toujours pas de quoi il s'agit. Merci de m'éclairer. Ca vous dérange qu'on parle de ce qui se fait ? Moi pas. Et France Culture sert à ça. Alors ?
Mais alors peut-être que "connivence" ça consiste à reprocher simplement à un journaliste de se positionner en proximité amicale de la personne qu'il interviewe ? Alors là je comprends encore moins : vous voudriez que les interviews soient agressives ? Déjà, en matière politique on voit le résultat c'est le degré zéro de la finesse et on n'atteint surement pas la vérité en agressant. La question dérangeante elle gagne à être posée dans un dialogue sincère. Le journaliste qui veut bousculer pour piéger, il fout la merde dans son sujet, il balance un pavé dans la mare, mais il n'éclaire rien. On n'a jamais vu une Laurence Ferrari faire sortir quelque chose, mais un Pierre-Luc Séguillon si. Alors la posture de l'agressif non merci. Enfin au moins je peux comprendre la revendication de l'auditeur qui en a marre du trop consensuel. Pourtant, en matière culturelle là je ne vois pas l'utilité : vous voudriez que Laporte se mettre à chambrer l'invité comme le faisaient jadis Ruquier ou Decaunes, et comme le fait Martel ?
Pour ma part je ne trouve pas que le copinage de Laporte soit outrancier, puisque c'est un journaliste qui veut faire dans le culturel eh bien il y va, quoi de plus normal ? Je ne vois pas en quoi c'est une attitude de valet, accusation qui devrait alors se trouver balancée à tous ceux qui tentent de créer une ambiance d'entente. Mais peut-être qu'on préfère les ambiances de flingage ? Evidemment, si on déteste l'entente avec ses contemporains, on peut préférer voir de la baston dans les studios et les plateaux hein. Après tout à chacun ses gouts. Dites, vous nous préparez quoi, là, pour France Culture ? Un cahier des charges pour une chaine culturelle, ou la déclaration de guerre de tous contre tous ?
Merci d'avoir lu ma contradiction comme je l'ai écrite : en toute cordialité teintée d'un étonnement très vif ce qui explique son ton peut-être vif.
J'interviens pour dire que, parmi d'autres points où je suis globalement en accord avec Hérode, je ne comprends pas trop ce procès de la connivence. Mais peut-être est-ce parce qu'il est difficile de savoir dans quel sens on utilise ici le mot ?
Le concept de connivence a été importé dans le discours sur les médias par un intellectuel au style agressif, et se montra davantage soucieux de dénonciation et d'imprécation (et de gloire personnelle) que de rigueur scientifique ou simplement de sincère compréhension du social. Résultat : son oeuvre à lui est tellement farcie de dérives méthodologiques et idéologiques, qu'on ne sait pas très bien ce qu'il en restera comme construction de savoir ni comme explication du social. En dehors d'avoir marqué l'esprit d'une armée de militants (dont une flopée de producteurs à FC), son bilan fait chaque année un pas de plus vers le vide parfait.
Donc je ne comprends pas ce que le concept de connivence vient faire dans l'analyse d'une émission culturelle. Alors faut-il supposer que le mot soit à prendre dans son sens usuel ? Le problème est que "connivence" est parfois connoté négativement, comme "complicité dans un mauvais coup". A défaut de cette connotation négative, le mot indique simplement un rapprochement. Et alors ? Dans les deux cas le reproche me semble déplacé. Je vais tenter de dire pourquoi. Merci de me lire jusqu'au bout
D'abord, où est le mauvais coup, à interviewer Breitman, Plantu, Dechamps, Chéreau, Braunschweig ? Au contraire la chaine fait son boulot. Si mauvais coup il y a, c'est peut-être dans la mauvaise facture de l'interview (ce que tout le monde hurle mais que personne ne montre) mais non dans le projet lui-même. Et si seule l'interview est mal faite, alors il n'y a pas de connivence sur un mauvais coup : le journaliste fait mal son boulot et point final. Ca n'en fait ni un connivent ni un "valet" (accusation floue qui sent le procès) sauf peut-être celui de son propre goût, de son projet perso et de ses intérêts bien compris. Dites-moi à qui l'on pourrait reprocher cela ? Non je ne comprends pas. Mais si on veut me parler de la faible qualité des entretiens de Laporte, alors d'accord et j'ai aussi mes reproches à lui faire. Ce qui est bizarre c'est qu'on remplace la critique de son travail par des jugements fantasmés sur sa psychologie. Mais c'est vrai que chacun pratique la critique comme il désire la faire, hein. Reste que la complicité sur un mauvais coup fait en commun, eh bien dans 90 minutes passées avec un artiste venu parler de son travail, pardon je ne vois toujours pas de quoi il s'agit. Merci de m'éclairer. Ca vous dérange qu'on parle de ce qui se fait ? Moi pas. Et France Culture sert à ça. Alors ?
Mais alors peut-être que "connivence" ça consiste à reprocher simplement à un journaliste de se positionner en proximité amicale de la personne qu'il interviewe ? Alors là je comprends encore moins : vous voudriez que les interviews soient agressives ? Déjà, en matière politique on voit le résultat c'est le degré zéro de la finesse et on n'atteint surement pas la vérité en agressant. La question dérangeante elle gagne à être posée dans un dialogue sincère. Le journaliste qui veut bousculer pour piéger, il fout la merde dans son sujet, il balance un pavé dans la mare, mais il n'éclaire rien. On n'a jamais vu une Laurence Ferrari faire sortir quelque chose, mais un Pierre-Luc Séguillon si. Alors la posture de l'agressif non merci. Enfin au moins je peux comprendre la revendication de l'auditeur qui en a marre du trop consensuel. Pourtant, en matière culturelle là je ne vois pas l'utilité : vous voudriez que Laporte se mettre à chambrer l'invité comme le faisaient jadis Ruquier ou Decaunes, et comme le fait Martel ?
Pour ma part je ne trouve pas que le copinage de Laporte soit outrancier, puisque c'est un journaliste qui veut faire dans le culturel eh bien il y va, quoi de plus normal ? Je ne vois pas en quoi c'est une attitude de valet, accusation qui devrait alors se trouver balancée à tous ceux qui tentent de créer une ambiance d'entente. Mais peut-être qu'on préfère les ambiances de flingage ? Evidemment, si on déteste l'entente avec ses contemporains, on peut préférer voir de la baston dans les studios et les plateaux hein. Après tout à chacun ses gouts. Dites, vous nous préparez quoi, là, pour France Culture ? Un cahier des charges pour une chaine culturelle, ou la déclaration de guerre de tous contre tous ?
Merci d'avoir lu ma contradiction comme je l'ai écrite : en toute cordialité teintée d'un étonnement très vif ce qui explique son ton peut-être vif.