Réponse au message 477 : j'en suis rendu au même point. Après 15 ans de résistance, jusqu'à septembre dernier qui laissait entretenir un espoir : nommer à la matinale un sociologue, qui plus est diplômé d'une des écoles les plus rigoureuses, les moins justiciables des différents procès d'intention faits à la sociologie, voila qui me semblait une bonne idée. Mais quand la bonne idée se transforme en traîtrise monstrueuse, alors il n'y a plus qu'à déménager.
Une émission culturelle qui en 18 ans et 6 meneurs de jeu, aura été progressivement vidée de l'ambition qui lui assurait un créneau de niche dont elle avait l'exclusivité : la culture. L'ancien contenu est donc progressivement remplacé par l'info, histoire de placer la matinale sur un secteur déjà saturé de concurrence. Courir après les formules de la Télé, quelle preuve d'imagination et surtout, quelle brillante tactique ! Et la qualité ? Et la Culture ? Réponse : on s'en fout. On en parle, on feint de la servir, on la brandit comme une bannière, mais dans les faits on s'en contrefout. Et Erner notamment, qui feint de rouler en sociologue.
Car c'est aussi le naufrage du sociologue qui, dans son exercice quotidien, tout en se montrant soucieux d'étaler ses connaissances ne cesse de violer ce qu'on aurait pu espérer le voir appliquer : la rigueur méthodologique, la neutralité, l'accent mis sur les faits plutôt que sur l'opinion qu'il convient d'en avoir. De telles précautions qui devraient être communes au sociologue et au journaliste sont précisément ce qui manque à toute la chaîne, et de redresser la situation était bien ce que j'attendais de Guillaume Erner. Hélas ce qu'on a vu c'est tout le contraire : aussi bien par son style d'interview que dans sa production d'éditorialiste, Erner fait honte à la discipline en reconduisant et même en aggravant les défauts de ses prédécesseurs. Le résultat c'est pour France Culture la déroute a contrario si l'on veut, le triomphe de la médiocrité, du non-événement, de l'ironie facile, des débats à sens unique avec plateaux d'invités tous en harmonie, de l'impréparation de l'animateur masquée par la multiplication des invités à qui l'on posera à chacun une question superficielle, mais aussi fréquemment des questions absurdement fermées. Bref l'exact contraire de ce qu'on était en droit d'attendre à la dernière rentrée de septembre.
Dans ces conditions, pourquoi rester ? Autant passer aux matinales télé, qui au moins offrent l'avantage de pouvoir changer de chaine d'un coup de baguette quand le plateau diffuse un trop fort distillat de sornettes. Ainsi la matinale de France (ex)Culture rejoint les autres émissions, celles qu'on n'écoute qu'en différé et à condition de proposer un sujet qui peut nous intéresser. C'est d'ailleurs maintenant le cas de la quasi totalité des cases de France Culture. Hormis pour quelques unes où la valeur du producteur suffit à maintenir un niveau de qualité constant, il convient de bien scruter le programme, les titres, les noms des invités, pour prendre le risque de l'écoute. Et c'est toujours un risque : même les producteurs les plus sincères savent saboter un sujet.
Nous disposons maintenant d'un corpus épais qui nous permet d'évaluer Guillaume Erner : environ 120 matinales et autant de chroniques quotidiennes pour analyser la dernière étape d'un naufrage : celui de la matinale de France (ex)Culture qui n'a cessé de se dégrader et qui touche maintenant le fond.Dans un autre fil, Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t171p300-la-chronique-des-chroniques#25502) a écrit:Guillaume Erner dit un petit billet sur le nom du chien d'Emmanuel Macron en faisant de la publicité pour Paris Match. Voilà le niveau du présentateur des Matins...
L'humeur du matin par Guillaume Erner : Jeudi 14 avril 2016
Une émission culturelle qui en 18 ans et 6 meneurs de jeu, aura été progressivement vidée de l'ambition qui lui assurait un créneau de niche dont elle avait l'exclusivité : la culture. L'ancien contenu est donc progressivement remplacé par l'info, histoire de placer la matinale sur un secteur déjà saturé de concurrence. Courir après les formules de la Télé, quelle preuve d'imagination et surtout, quelle brillante tactique ! Et la qualité ? Et la Culture ? Réponse : on s'en fout. On en parle, on feint de la servir, on la brandit comme une bannière, mais dans les faits on s'en contrefout. Et Erner notamment, qui feint de rouler en sociologue.
Car c'est aussi le naufrage du sociologue qui, dans son exercice quotidien, tout en se montrant soucieux d'étaler ses connaissances ne cesse de violer ce qu'on aurait pu espérer le voir appliquer : la rigueur méthodologique, la neutralité, l'accent mis sur les faits plutôt que sur l'opinion qu'il convient d'en avoir. De telles précautions qui devraient être communes au sociologue et au journaliste sont précisément ce qui manque à toute la chaîne, et de redresser la situation était bien ce que j'attendais de Guillaume Erner. Hélas ce qu'on a vu c'est tout le contraire : aussi bien par son style d'interview que dans sa production d'éditorialiste, Erner fait honte à la discipline en reconduisant et même en aggravant les défauts de ses prédécesseurs. Le résultat c'est pour France Culture la déroute a contrario si l'on veut, le triomphe de la médiocrité, du non-événement, de l'ironie facile, des débats à sens unique avec plateaux d'invités tous en harmonie, de l'impréparation de l'animateur masquée par la multiplication des invités à qui l'on posera à chacun une question superficielle, mais aussi fréquemment des questions absurdement fermées. Bref l'exact contraire de ce qu'on était en droit d'attendre à la dernière rentrée de septembre.
Dans ces conditions, pourquoi rester ? Autant passer aux matinales télé, qui au moins offrent l'avantage de pouvoir changer de chaine d'un coup de baguette quand le plateau diffuse un trop fort distillat de sornettes. Ainsi la matinale de France (ex)Culture rejoint les autres émissions, celles qu'on n'écoute qu'en différé et à condition de proposer un sujet qui peut nous intéresser. C'est d'ailleurs maintenant le cas de la quasi totalité des cases de France Culture. Hormis pour quelques unes où la valeur du producteur suffit à maintenir un niveau de qualité constant, il convient de bien scruter le programme, les titres, les noms des invités, pour prendre le risque de l'écoute. Et c'est toujours un risque : même les producteurs les plus sincères savent saboter un sujet.
Dernière édition par Nessie le Lun 12 Déc 2016, 14:30, édité 2 fois