Quand je dis "ne rêvons pas", ça veut dire ceci : le nouveau directeur des programmes se trouve forcément déjà sous l'influence des tâcherons qui ont saboté la station depuis 10 ans, ou qui ont profité du sabotage. Ça veut dire qu'à peine arrivé il est forcément déjà passablement intoxiqué par le culte de l'audience, par les tics branchy des branchés et la focalisation idéologique des pleureuses maison, enfin -et ça on le voit dès maintenant avec cette annonce à pleurer- par les âneries dantesques d'un Jean Lebrun toujours prêt à jouer les ventilateurs sur tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à une estrade sur le territoire.
Il me semble qu'une chose importante, sinon la première chose à faire passer comme message, en tous cas UN sinon LE prérequis pour que la suite de nos réclamations soit sinon acceptée, mais au moins entendue et comprise, ça serait un message disant en substance : << Soyons (lire : soyez) conscient que la couleur actuelle de France Culture n'est telle que depuis 10 ans. Le programme façonné dans les années 90 était davantage conforme à un véritable projet culturel, et il a séduit et attiré un très grand nombre d'auditeurs, en rompant avec une certaine austérité qu'on avait reprochée à la station, mais qui remonte aux années pré-80. >>
Ma première question serait donc : comment faire passer un tel message ?
Dans un second temps, l'objectif pourrait être d'amener le nouveau patron à écouter non pas seulement les bonnes idées des actuels barons qui (soyons Bourdieusien, rien que pour cette fois) défendent leur bout de gras et leur territoire, mais d'aller plonger oh rien qu'un peu dans le programme d'avant, en se posant explicitement la question "Est-ce que ça n'était pas davantage culturel ?". Un atout : ces émissions, vu son âge, il y a de grandes chances qu'il les ait entendues jadis et qu'il les reconnaisse. Et qu'en écoutant successivement une Grande table, un rENdEZ-vOUS et un Panorama, il ne mette pas trop longtemps à sentir la différence de sérieux et de qualité.
Mais comment répondre à la question de la qualité culturelle, autrement qu'avec du flair, du pif, l'air du temps, le doigt mouillé, et les autres déformations de l'humeur ? Réponse : ça suppose d'avoir une définition correcte de ce qu'est la culture, et de ce qu'est la vocation réelle d'une radio culturelle. Cette définition, est-ce que nous, nous l'avons ? Objectivement, je n'en suis pas bien certain. C'est pour ça que j'ai ouvert un second fil dans le forum principal, pour compléter celui-ci.