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La chronique des chroniques    Page 28 sur 45

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Philaunet En ligne


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271
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Que fait Internet aux écrivains ? [sic] - Sam 19 Sep 2015, 13:49

On aurait tout aussi bien pu placer ce billet dans le fil Des voix et des ondes, car une des caractéristiques de la chroniqueuse est d'avoir une voix et des inflexions en vogue depuis quelques années chez les jeunes femmes à France Culture, le modèle du genre étant Adèle van Reeth : donc, des /r/ à la néerlandaise, des fins de phrase inaudibles, une absence de timbre, des souffles affectés. Bref, ce que l'on entend à l'école chez pas mal de lycéennes qui se la jouent gnangnan. Avec Manou Farine du même tonneau, on se retrouve en classe de première. La voix qui parle au micro à France Culture, la direction s'en fout. À moins que cette couleur immature, type jeunes « chanteuses » enrouées et susurrantes, ne soit recherchée ?

La chronique, parlons-en ! Ou plutôt non, il n'y a rien à en dire, vu qu'il n'y a rien. Sauf du temps d'antenne et de l'argent gaspillés, ce qui n'est pas rien.

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s37/RF_9DFF7B85-02C0-4FC1-87C4-8F2EC17EFF5C_GENE.MP3" debut="15:10" fin="18:57"]

De la radio (d')amateur.

Poésie et partitions

Philaunet En ligne

Philaunet
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272
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L'étanchéité, voilà l'ennemie ! - Mar 22 Sep 2015, 09:28

Comprenne qui pourra !

« "Même les musiciens de jazz écrivent" nous dit Baptiste Trotignon. Et peut-être n’a-t-il pas tort, à l’occasion de la sortie de l’enregistrement de son Concerto pour piano, de jouer de nuances entre déclaration formelle et ironie légère. » [jouer de nuances entre... ?] dans La Revue musicale de Matthieu Conquet, lequel Conquet fait aussi une émission qui mérite qu'on envoie à la corbeille l'abonnement au podcast, ce que j'ai fait.

C'est souvent dans les sujets culturels que les producteurs sans imagination de France Culture (pléonasme ?) utilisent le seul ressort qui leur vient à l'esprit pour monter un commentaire : la séparation, pas bon ; la fusion, bon. C'est chaque jour que l'on entend et lit sur France Culture : « abolissez les frontières d'où nous vient tout notre mal ! ». Frontières géographiques, cela va sans dire ; entre genres artistiques, évidemment ; et entre les sexes bien sûr (libérez votre part masculine si vous êtes une femme - d'ailleurs êtes-vous sûre qu'on ne vous a pas imposé de paraître telle ? - et votre part féminine si vous êtes un homme, cette femme qui s'ignore).

J'y pense, la photo floue illustre et défend cette vision des choses  : la distinction, sous toutes ses formes, nuit. Va-t-on bientôt lancer le combat contre les lunettes de myopes ?

La frontière obnubile nos chroniqueurs qui en déplorent donc l'existence : « Les frontières entre les académies et les genres sont encore bien étanches en France ». Pour dire ça, il ne faut pas bien connaître le monde musical dont M. Conquet croit pouvoir se faire l'écho, mais l'on sait que dire qu'une chose n'existe pas quand elle crève les yeux est un des autres ressorts du papier sans imagination (voir le reportage sur Arvo Pärt  :  « "Arvo qui ?" Beaucoup ne connaissent pas son nom. Pourtant, les oeuvres d’Arvo Pärt sont jouées dans le monde entier. »).

Pour revenir à la musique et l'interpénétration des genres si chère à Conquet and co, écoutons, réécoutons Jean-François Zygel dans sa riche et intelligente émission, La preuve par Z, par exemple  Venise n'est pas en Italie.

Quant au concept de frontière, une réflexion approfondie n'y sera jamais consacrée à France Culture. Un jour, peut-être, "Moteur-translate" saura faire de bonnes traductions et il sera alors possible à tous d'aller voir ailleurs pour s'informer (ce que beaucoup font déjà...) : « La frontière - comment situer cette catégorie pluridimensionnelle » Die Grenze - Verortung einer vieldimensionalen Kategorie (une heure de parole seule, sans musique... et ses 14 pages de transcription).

Cancoillotte 

Cancoillotte

273
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Re: La chronique des chroniques - Jeu 24 Sep 2015, 08:01

L'année dernière, une des chroniques de Jacques Munier m'a décidé à enfin lire Pessoa. C'est pour moi une découverte immense et je lui en suis très reconnaissant.
Ce matin, on a eu droit à une oraison ennuyeuse et convenue sur la disparition des Guignols de l'info. Je n'aurais même pas relevé si c'était fait par Plenel ou Goumarre, mais c'est consternant et stupéfiant d'entendre Jacques Munier saborder sa propre chronique cette année.

Philaunet En ligne

Philaunet
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5 minutes et c'est déjà beaucoup trop - Dim 27 Sep 2015, 08:13

Que c'est nul, mais que c'est nul ! Voici que Perraud a son faire-valoir, comme Enthoven avait sa Paola ! Quelle affectation et quel vide : Le Monde selon Antoine Perraud (thème non précisé sur la page : « Inflexible »).

Une parenthèse vaine au milieu de ce rien se demande s'il faut faire rimer Jeremy Corbyn avec « carabine » ou avec « larbin »... S'ensuit une autre digression des plus sottes sur Pétain/Putain et Putin (Poutine)/Putain.

Perraud prend vraiment les auditeurs de Culture pour des idiots finis.

Sa chronique sur le mot « compassion » du 13 09 2015 a dû déplaire ou/et recevoir des commentaires critiques car elle n'est pas en ligne (celles des 06 et 20 le sont).

Combien ces 5 minutes hebdomadaires coûtent-elles ?

Nessie 

Nessie

275
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Evolution de la chronique - Dim 27 Sep 2015, 11:37

@ Philaunet

Eh oui. Il se prend pour Alain Rey mais il n'en a ni le niveau, ni l'érudition, alors il remplace le tout par un baratin imprégné d'autosatisfaction vaniteuse. Déjà dans Tire ta langue, quand l'émission était réussie ou même seulement instructive on gagnait à couper l'intro avant d'archiver le reste, car Perraud est plutôt bon quand il s'efface devant l'invité. D'où la catastrophe de ce strapontin censé le mettre en lumière. Combien d'années maintenant devrons-nous attendre avant qu'un Directeur des programmes digne de sa fonction vienne presser l'interrupteur ou bien avant que, comme son actuel patron de Mediapart Edwy Plenel, Perraud décide de quitter la station France Culture décidément trop à droite ?

En tous cas, pour poursuivre ici sur l'actualité des chroniques, nous avons gagné quelque chose avec la mutation de Frédéric Lenoir qui, à mon avis, fait exactement le contraire de Perraud surexcité de se trouver enfin sur le podium. Tout au contraire, Lenoir logé sur son strapontin de sagesse qui occupe les dernières minutes de Racines du ciel maintenant confié à Leili Anvar, semble se détacher enfin de cet épouvantable ego qui lui servait à la fois de moteur personnel et de cible dans ses leçons de morale, enfin là c'était l'ego des autres évidemment. Le nouveau Frédéric Lenoir se centre sur son sujet, délivre une petite leçon philosophique où l'on n'entend pas vanité mais sincérité. Espérons que ça dure.

Auquel cas nous aurons là 2 reconversions bien différentes de producteurs devenus chroniqueurs : alors que l'une est un progrès, l'autre est un naufrage.



Dernière édition par Nessie le Mar 29 Sep 2015, 12:13, édité 1 fois


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Philaunet
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Course contre la montre - Mar 29 Sep 2015, 10:06

On se pince parfois : est-on sur France Culture en 2015 ou sur une radio associative où le speaker est aussi le président et l'homme de ménage ?

Par hasard, j'ai écouté la tranche de 8h52 à 9h. Ce serait risible si ce n'était pas aussi pathétique.

Voilà d'abord Hélène Delye  dans un dialogue qui sonne archi-faux avec Guillaume Erner. Elle fonce, dit des phrases en apnée, inspire bruyamment, se trompe. C'est la course folle pour caser son blabla que personne n'entend, à l'instar des paroissiens de Dom Balaguère :
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s40/NET_FC_38f77e3f-7f02-41da-a8a4-87e5ea0abf52.mp3" debut="00:00" fin="03:51"]

Guillaume Erner :  « Vous nous parlez du film "Vers lottre rive " »...
Hélène Delye : « La fauré de Mogari ». «  Hein ? » «  Hein ? » «  Hein ? » «  Hein ? »
etc.

Le pire arrive après cette course où les deux seuls participants sont arrivés perdants.

C'est au tour de François Vey « partenaire du Figaro » (qui ne risque donc pas de faire une critique de France Culture, comme toute la presse française achetée par France Culture via des partenariats et des participations à des émissions). Là c'est bégaiement à tous les étages, euh, euh, oh, et je te déglutis, et je n'arrive plus à me relire, etc, pour déboucher sur la critique du parler fumeux, celui-là même en vogue à France Culture, mais évidemment, ça ne lui viendrait pas à l'esprit de le dire...
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/09/s40/NET_FC_acbb9e0a-29b2-4b6c-a394-578f99a5cfd8.mp3" debut="00:00" fin="03:38"]
Guillaume Erner : « avec ojordui, etc. ».

Écouter cette comédie jusqu'au bout témoigne presque de masochisme ou alors de la passion de voir ce que France Culture est devenue.  Un constat désolant.

Philaunet En ligne

Philaunet
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277
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Re: La chronique des chroniques - Mar 06 Oct 2015, 09:26

Qu'est-ce qu'« une montée des identifications supranationales ? »  dans le texte Multiculti ? Ou pas multiculti ? d'hier 5 octobre visiblement non relu ( « Se faisant, on assigne les individus (...) » et ce bancal « Elles sont réputées avoir échoué, comme l’a reconnu le premier ministre britannique. »).

Pourquoi la formule « dans les vieilles nations d’Europe de l’ouest » est-elle répétée sur tous les modes, où le mot « vieilles » est évidemment pris en mauvaise part ? Il ferait beau voir qu'à France Culture (où l'âge moyen des producteurs tourne autour de 35 ans *), les mots « vieux » et « vieillesse », voire les mots « expérience » et « permanence » soient connotés positivement.

Moyenne d'âge des animateurs ramenée à 35 ans

Philaunet En ligne

Philaunet
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278
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Pour la vidéo dans votre radio - Jeu 15 Oct 2015, 14:32

Dans Le vieillissement durable, une opportunité pour tous* du15.10.2015 - 07:19, Caroline Eliacheff après avoir mis en lumière une association aux buts très louables, la bien nommée (pas pour Capelo , mais admirons la créativité de l'anglais) Old up ("Debout les vieux !" Autres traductions possibles...), Eliacheff donc met en ligne sur le site un documentaire dont les deux premières minutes m'ont soufflé :  « la dame du 6 »**. Cela dure 36 minutes. Il faudra trouver le temps de le regarder. Et vive Jean-Sébastien !

Incidemment, la chroniqueuse écrit et dit : « La gérontologue Françoise Forette le dit sur tous les tons depuis des années : la longévité est une opportunité pour tous ».

Ah ? Visiblement pas à France Culture où la décision d'avoir une majorité de producteurs ayant une moyenne d'âge (biologique, car le mental n'est pas toujours en rapport) de 35 ans, ne laisse guère de chance actuellement à l'emploi d'un nouveau producteur ayant dépassé les 45 ou 50 ans.  Et le résultat s'entend.  Paradoxalement, c'est peut-être une chance, car imaginons que Marie Richeux reste au micro jusqu'à l'âge de Jeanne Calment  ! Et au-delà même, puisqu'il n' y aura plus de limite au vieillissement...


* Entre d'un côté Charles Aznavour, 91 ans, Juliette Greco, 88 ans qui montent encore sur scène, Jean D'Ormesson 90 ans dont on attend le prochain livre et de l'autre, les personnes atteintes d'alzheimer qui vivent en institution, y-a-t-il [sic] une vie entre performance et handicap après disons 75 ans ?

**  Il s’agit de la pianiste Alice Sommer-Herz, décédée en 2014 à 111 ans. Dans le film, elle a 110 ans et joue admirablement de mémoire ses compositeurs préférés.

Philaunet En ligne

Philaunet
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279
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« érudit semble de nos jours un gros mot » - Ven 27 Nov 2015, 12:43

Une chronique reproduite sur la page d'Un autre jour est possible.

Une introduction bien tournée et quelques phrases qui semblent s'appliquer au programme de France Culture entre 6h et 23h, par exemple « érudit semble de nos jours un gros mot ».

Cela dit, quand on a entendu Nathalie Azoulai, à Répliques par exemple, on peut ne pas partager l'intérêt de Nunez pour l'auteur et son roman. Je préviens aussi les allergiques aux citations de Finkielkraut, Hannah Arendt a droit à une mention.

Ci-dessous, la première moitié de la  Chronique Marianne/France Culture  Le complexe d’Archimède Par Laurent Nunez

   « Les prix littéraires ? Mais ça intéresse encore des gens, après ce qui s’est passé en plein Paris ? » C’est la phrase stupéfaite et pleine d’indignation, pleine de mépris littéraire aussi, que j’ai entendue ce matin, à la machine à café, lorsque j’ai admis que j’allais faire ma prochaine chronique de France Culture sur le Goncourt, le Renaudot, le Médicis. Aie ! Et j’ai bien senti que certains me considéraient dès lors comme un indéfectible bobo. Le genre intello dans la lune, qui refuserait de regarder le monde en face. Un peu comme Archimède, dont la légende raconte qu’il fut tué par un soldat parce qu’il était plongé dans ses calculs, et qu’il n’avait pas entendu que l’ennemi avait pris possession de la ville. Eh bien je vais vous dire : les attentats qui viennent de se produire à Paris m’obligent à parler des prix littéraires. Je n’ai plus le choix. Pour quatre raisons. La première, c’est qu’il faut faire l’éloge des livres, aujourd’hui plus que jamais. Les livres sont au fondement de la culture occidentale, depuis l’invention du codex. Les intellectuels romains l’ont créé pour démocratiser leur culture, il y a 2200 ans. Et qu’il faille plus de culture, pour tous, par tous, c’est une idée à laquelle je crois de plus en plus, allez savoir pourquoi. La deuxième raison, c’est que je vais dans ma chronique parler de fiction. Vous vous rendez compte : la fiction ! Ces histoires qu’on sait très fausses mais qu’on lit quand même, parce qu’elles sont bien écrites ! Ça, c’est le grand scandale de la littérature, qui procure aussi le plus grand plaisir. La troisième raison de ma chronique, c’est que je compte évidemment dire du mal de certains livres primés : et tant qu’on aura le droit de se disputer entre amis, à la terrasse d’un café ou à la radio, au sujet d’un roman — fût-ce de Christine Angot ou de Delphine de Vigan ! — croyez bien que je serai de la partie. La dernière raison pour laquelle j’ai décidé de maintenir ma chronique, elle me vient directement des djihadistes qui commettent des attentats au Nigeria et au Cameroun, et qui appartiennent à un mouvement dénommé Boko Haram. Non mais vous savez ce que ça veut dire, Boko Haram ? Ça veut dire : « Interdiction d’ouvrir un livre ». Ça veut dire textuellement : « La lecture est un péché ». Mais vous croyez donc qu’on va vous obéir ? Voilà la vérité : si Paris semble « “la capitale des abominations et de la perversion”, comme un communiqué de Daesh l’annonçait récemment, c’est parce que cette ville compte 75 bibliothèques municipales et dix fois plus de librairies indépendantes, parce qu’il y a des beaux quartiers d’intellos comme Saint-Germain-des-près, et parce que, pour la plus grande joie des “pervers” que nous sommes, les éditeurs français ont publié en septembre pas moins de 600 fictions. C’est beaucoup ? C’est trop ? Moi je vous répondrai désormais : ça n’est pas assez, et je vous répéterai la belle phrase de Hannah Arendt, au début des Origines du totalitarisme : “C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal.” Voilà. (...) »

Si les 600 romans de la rentrée littéraire de septembre comblaient le vide de la pensée, ça se saurait. Comme la suite de la chronique (tout aussi longue) le montre en contredisant ce beau discours liminaire, beaucoup de ces romans illustrent le vide de la pensée...
   

surpris 


280
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Re: La chronique des chroniques - Ven 27 Nov 2015, 14:33

Philaunet a écrit:

Ci-dessous, la première moitié de la  Chronique Marianne/France Culture  Le complexe d’Archimède Par Laurent Nunez

   « Les prix littéraires ? Mais ça intéresse encore des gens, après ce qui s’est passé en plein Paris ? » C’est la phrase stupéfaite et pleine d’indignation, pleine de mépris littéraire aussi, que j’ai entendue ce matin, à la machine à café, lorsque j’ai admis que j’allais faire ma prochaine chronique de France Culture sur le Goncourt, le Renaudot, le Médicis. Aie ! Et j’ai bien senti que certains me considéraient dès lors comme un indéfectible bobo. Le genre intello dans la lune, qui refuserait de regarder le monde en face. Un peu comme Archimède, dont la légende raconte qu’il fut tué par un soldat parce qu’il était plongé dans ses calculs, et qu’il n’avait pas entendu que l’ennemi avait pris possession de la ville. Eh bien je vais vous dire : les attentats qui viennent de se produire à Paris m’obligent à parler des prix littéraires. Je n’ai plus le choix. Pour quatre raisons. La première, c’est qu’il faut faire l’éloge des livres, aujourd’hui plus que jamais. Les livres sont au fondement de la culture occidentale, depuis l’invention du codex. Les intellectuels romains l’ont créé pour démocratiser leur culture, il y a 2200 ans. Et qu’il faille plus de culture, pour tous, par tous, c’est une idée à laquelle je crois de plus en plus, allez savoir pourquoi. La deuxième raison, c’est que je vais dans ma chronique parler de fiction. Vous vous rendez compte : la fiction ! Ces histoires qu’on sait très fausses mais qu’on lit quand même, parce qu’elles sont bien écrites ! Ça, c’est le grand scandale de la littérature, qui procure aussi le plus grand plaisir. La troisième raison de ma chronique, c’est que je compte évidemment dire du mal de certains livres primés : et tant qu’on aura le droit de se disputer entre amis, à la terrasse d’un café ou à la radio, au sujet d’un roman — fût-ce de Christine Angot ou de Delphine de Vigan ! — croyez bien que je serai de la partie. La dernière raison pour laquelle j’ai décidé de maintenir ma chronique, elle me vient directement des djihadistes qui commettent des attentats au Nigeria et au Cameroun, et qui appartiennent à un mouvement dénommé Boko Haram. Non mais vous savez ce que ça veut dire, Boko Haram ? Ça veut dire : « Interdiction d’ouvrir un livre ». Ça veut dire textuellement : « La lecture est un péché ». Mais vous croyez donc qu’on va vous obéir ? Voilà la vérité : si Paris semble « “la capitale des abominations et de la perversion”, comme un communiqué de Daesh l’annonçait récemment, c’est parce que cette ville compte 75 bibliothèques municipales et dix fois plus de librairies indépendantes, parce qu’il y a des beaux quartiers d’intellos comme Saint-Germain-des-près, et parce que, pour la plus grande joie des “pervers” que nous sommes, les éditeurs français ont publié en septembre pas moins de 600 fictions. C’est beaucoup ? C’est trop ? Moi je vous répondrai désormais : ça n’est pas assez, et je vous répéterai la belle phrase de Hannah Arendt, au début des Origines du totalitarisme : “C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal.” Voilà. (...) »

Si les 600 romans de la rentrée littéraire de septembre comblaient le vide de la pensée, ça se saurait. Comme la suite de la chronique (tout aussi longue) le montre en contredisant ce beau discours liminaire, beaucoup de ces romans illustrent le vide de la pensée...
   
Excellent texte. J'applaudis sans réserve.
Après tout, si, sur les 600 romans publiés cette année, un ou deux comblent le vide de la pensée, ma foi, cela me paraîtrait un taux raisonnable. Les grandes œuvres et même les œuvres d'intérêt moyen n'ont jamais été fort nombreuses.

Nessie 

Nessie

281
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Re: La chronique des chroniques - Lun 30 Nov 2015, 12:25

La chronique de Guillaume Erner s'achemine vers l'inécoutable. Non sans désappointement pour qui, comme moi, y plaçait quelque espoir et misait une pièce sur l'apparition d'un auteur. Mais non. Après 3 mois de régulière montée en puissance, nous n'avons finalement hérité que d'un persifleur auto-satisfait, une sorte d'hybride entre Stéphane Guillon et Pierre Bourdieu, et une sorte d'avatar de Marc Blancpain en fin de carrière plaçant son humeur chaque jour à la page 2 du Parisien Libéré après la fermeture de Libé, quelle misère.

Voici celle de la journée, signalée par Munstead dans cette autre page de notre forum :  [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/11/s49/NET_FC_44bae9ae-5ea9-4a52-b125-266bed28c45d.mp3" debut="60:11" fin="61:42"]


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Re: La chronique des chroniques -

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