Philaunet a écrit:C'est le « décontracté-décomplexé-décalé » qui est un conformisme étouffant (ça aussi ils ne le savent pas), le contraire de l'originalité revendiquée. L'illustration de l'imagination pauvre au pouvoir à France Culture.
Yann Sancatorze a écrit:et c'est ce qui rebute autant à l'écoute des Nouvelles Vagues : les entichements passagers et les codes d'une génération qui s'émoustille de clichés, tout cela partant du principe que l'auditeur est déjà conquis, docile, approbant et hypnotisé. C'est de la radio de caste, excluante, discriminante, pas pour tous et surtout, in-é-ga-li-taire, bref, le cauchemar de France Culture, mais ils ne le savent pas. Ce qui est exclu, c'est ce qui est trop littéraire, trop culturel, comme dirait notre ami OPA.
On ne peut mieux dire !
L'exclusion est la marque de fabrique du néo-France Culture. Je ne veux entendre qu'une seule voix semble le mot d'ordre de cette radio autoritaire.
Les exclus ? Les plus de 40-50 ans (ça fait un paquet d'auditeurs !), (...)
Et tout ça en dépit (et évidemment « à cause ») des recettes de Poivre :
la jeunesse des producteurs (plus de 35ans t'es fichu) et la féminisation. D'ailleurs tout ça n'est pas sans me rappeler les effets pervers de la discrimination positive à l'américaine : en forçant l'emploi de personnes non adaptées aux situations mais choisies parce qu'elles appartiennent à un groupe spécifique on rend un mauvais service aux personnes méritantes de ce groupe (cf. les arguments d'Elisabeth Badinter contre les quotas de femmes en politique).
Depuis 1999, on assiste ainsi à un déplacement :
ce n'est plus le domaine de la culture qui est au centre avec le producteur qui va avec, quel qu'il soit, non c'est l'animateur vedette, la star à mettre en cul de bus parisien. Comme illustration de ce phénomène, on retournera aux deux derniers recrutements (Erner et Serrel) annoncés sur le mode du transfert de stars du football.
Les photos dont nous abreuvent chaque jour M. Serrel et M. Quenehen de l'émission Ping Pong tiennent leur promesse (annoncée dans la plaquette de rentrée) : deux joyeux drilles qui n'amusent qu'eux. Souvenez-nous, le 25 août 2015, on voyait ceci :
(grille de rentrée F.C.)- Voilà une photo qui détonne, durent penser les communicants, la jeunesse à califourchon dans un grand éclat de rire sera du meilleur effet. Mieux, cette photo a l'air spontanée. Bon, les visages sont pour moitié ou quasi totalement dans l'ombre, M. Quenehen ploie littéralement sous le poids de Madame, l'arrière plan fait penser à un chalet, mais pas grave, c'est frais, c'est vivant.
Alors chaque jour, on va remettre ça, se mettre en scène dans des poses hilarantes, et avec les invités tant qu'à faire, parce qu'il n'y a plus de limites entre le producteur et son invité, on n'est pas là pour ça. C'est le règne du
« décontracté-décomplexé-décalé » comme l'écrit Philaunet. L'auditeur n'est pas en reste, il est mis à contribution, spectateur d'une comédie improvisée sur le thème du jour, mais en même temps, tout proche des acteurs qui lui tendent la main, le séduisent, pour employer
le vocabulaire d'une certaine direction (post 65). Et peu à peu, il devient fidèle, s'abonne au facebook de l'émission pour aimer, commenter, partager, etc.
Ci-dessous, quelques images de ce cirque :
- le 15 septembre 2015, on chante :
- le 16 septembre 2015, on rappe :
- le 14 septembre 2015, on lève une jambe :
L'effet collatéral de ces photos de producteurs super-stars ? Vous le remarquerez sans difficultés dans les attitudes de Jérôme Bel, Pierre Evil et Melvil Poupaud, qui attendent (avec une relative bonhomie) que ça se passe et marquent volontairement leur écart, pour ne pas dire leur retrait dans leur gestuelle (mains derrière le dos, bras croisés, mains dans les poches). Yann Sancartoze et à sa suite Philaunet faisaient part de l'exclusion inévitable qu'engendrait cette exhibition de codes bidons-branchouilles-du-jour "incorporés" par certains et glissant sur un bon nombre d'autres. Ces images en disent également long.
NB : Il ne serait pas juste de laisser croire qu'à chaque émission, au moins un invité se trouve marginalisé par un jeu dans lequel il ne rentre pas. Ci-dessous, une trouvaille de mise en scène qui étincelle (le 8 septembre 2015) :