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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 44 sur 53

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Philaunet 


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Fernand Crommelynck (1886-1970), dramaturge - Sam 29 Oct 2022, 15:39

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p420-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#38301) a écrit: (...) Documentaire du vendredi - Hommage à Fernand Crommelynck (08-03-1981)
par Marie-Hélène Baconnet
avec Henri Ronse, Jeanine Moulin, Paul Delvaux, Henri Storck, et Albert Crommelynck
Documentaire sur un dramaturge quelque peu oublié et qui eut son heure de gloire. Jusque dans les années 80, France Culture produisit des adaptations radiophoniques de ses pièces.
Pour Jeanine Moulin, le théâtre de Crommelynck annonçe celui de Genet, ainsi que le théâtre de l’absurde.
Le documentaire part de la mise en scène récente par Henri Ronse des « Amants puérils ». Il alterne témoignages de personnalités l’ayant connu, des archives, et revient, et c’est la partie la plus intéressante car pour nous la plus lointaine, sur sa carrière d’acteur et de directeur de troupe au début du XXème siècle.
France Culture, en 1986, réalisa une version des « Contes de la grand-mère » (3 X 30mn), des pièces écrites pour les enfants.
Extrait de « Crommelynk et les metteurs en scène » par Jeanine Moulin (1987) :
« En 1916, avec l’aide d’un généreux « sponsor », le jeune homme (il avait à peine trente ans) fonda sa propre troupe à Bruxelles : le Théâtre Volant, ainsi nommé parce qu’il volait de salle en salle disponible (à la Gaité, à la salle Patria et au Palais des glaces). On y donnait des matinées poétiques, des séances chorégraphiques accompagnées de musique et des spectacles pour enfants : « Les Contes de la grand-mère. » Revêtu d’un habit du dix-huitième siècle, Crommelynck feignait d’y lire un livre à voix haute, tandis que les acteurs jouaient ce qu’ils entendaient. »

Les documents diffusés, qui remontent jusqu’à la fin des années 30, laissent entendre un Crommelynck à la voix quelque peu vieillie. mais capable de débattre avec énergie.
Marie-Hélène Baconnet : un nom qui est resté comme un des repères de la qualité radiophonique à France Culture dans les années 1980-90. Exemple dans un numéro de La matinée des autres "Musique et possession" 25/03/1980 (rediffusé dans les Nuits en 1999).

Extraits entre 1h et 1h20 (sur 1h30).

Les auteurs de nationalité belge ; les langues française et flamande ; le mouvement symboliste ; Georges Rodenbach, Maurice Maeterlinck, Charles Van Lerberghe, Émile Verhaeren : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-15.09.2017-ITEMA_21435475-3.mp3" debut="70:25" fin="73:11"]

"La scène la plus célèbre du 'cocu magnifique'" ; reproche de la crudité de langage ; un public formé ; un public de l'intelligence ; un théâtre à deux dimensions ; un théâtre qui passionne les gens intelligents ; un théâtre moral ; une morale à consonance chrétienne ; un théâtre politique [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-15.09.2017-ITEMA_21435475-3.mp3" debut="75:10" fin="80:29"]

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Pierre Perrault (1927-1999), homme de radio, cinéaste, poète - Lun 31 Oct 2022, 10:23

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p280-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#36436) a écrit:Surprises de vues par Philippe Esnault - suite du début)
Les deux premiers numéros de la série donnent la parole à deux forts caractères.

1 - Les vacances de Pierre Perrault (15/08/1983)
C’est en enregistrant des voix qu’il a, à un moment donné, éprouvé le besoin de passer par l’image, car, selon ses dires, sans cela on ne savait pas qui parlait.
Pierre Perrault, homme de radio donc, a produit de nombreuses émissions pour Radio Canada, près de 700 entre 1955 et 1966.
Cela explique aussi l’aisance, la volubilité dont il fait preuve durant l'entretien.
Pour la radio, il a parcouru le Québec avec son magnétophone, avant de passer à la caméra.
Il est aussi poète. Nous pouvons en entendre un durant l’émission.
Pour compléter :
- Son bon plaisir sur France Culture en 1995, par Marie-Hélène Fraissé, avec Pierre Perrault, Guy Gauthier, Michel Serres, Claude Guisard, Jacques Douai, Gaston Miron, Claude Duneton et Claude Guizard - réalisation Rosemary Courcelle (...)
L'émission Le Bon Plaisir durait trois heures. Il n'y avait pas de réécoute, ni de curseur sur un écran d'ordinateur pour faire une pause. Seuls les "dérangés" (selon Jean Lebrun en 1999, défendant sa directrice Laure Adler) qui enregistraient sur cassette après avoir consulté le programme, pouvaient réécouter à loisir et interrompre trois heures de flux.

L'émission réussit le pari d'une émission sur un personnage haut en couleurs sans faire une hagiographie. Comparons avec le France Culture d'aujourd'hui où tout le monde il est immense et gentil. À plusieurs reprises, des intervenants s'expriment sur le caractère peu commode du cinéaste dans le travail, notamment dans la conduite des interviews. Pierre Perrault est ainsi présenté dans sa complexité et c'est justement ce portrait nuancé réalisé par plusieurs témoins qui rend le personnage attachant et l'émission dynamique.

En août 1993, France Culture diffusait un carnet de voyage du poète en 5 volets. Pierre Perrault contait son expédition en Arctique à bord d'un bateau : description de la faune et de la flore, des paysages et de la mer changeante, de la vie des marins, extraits littéraires et ambiances naturelles (et musique électronique). Fiche Télérama de l'époque dans le billet ''Pierre Perrault (1927-1999)'', en mémoire de. L'équipe des NuitsFC s'honorerait en rediffusant cette série.

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Curly

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La fête des morts au Mexique - Madagascar, terre des ancêtres - La sortie au jour ou le voyage des âmes dans l’Égypte ancienne - Bobines germaines - Mer 02 Nov 2022, 10:33

La matinée des autres
- La fête des morts au Mexique (02/11/1982)
par Annick Lampérière et Philippe Roussin
avec Georgette Soustelle (maître de recherche honoraire au CNRS), Eugenio Maurer (ethnologue et père jésuite), Jacques Galinier (chargé de recherche au CNRS) et Luis Roberto Vera (critique d’art)
textes lus par François Maistre, Maurice Travail, André Almuró
réalisation Christine Berlamont

- Madagascar, terre des ancêtres (03/10/1989)
par Jacqueline Kelen
avec Michel Domenichini (ethnomusicologue), Jacques Lombard (anthropologue), Patrick Rajoelina (fondateur des Amis de Madagascar)
textes lus par Frédérique Cantrel
mixage Cyril Bécu, Nathalie Fado
réalisation Christine Berlamont

L'autre scène ou les vivants et les dieux - La sortie au jour ou le voyage des âmes dans l’Égypte ancienne (28/04/1980)
par Marina Scriabine, Gilbert Durand, Claude Mettra, et Michel Cazenave (ce dernier, bien que mentionné au générique, ne participe pas à cette émission)
textes extraits de "La civilisation égyptienne" par François Daumat & du « Livre des morts anciens égyptiens » traduit et commenté par Paul Barguet, lus par Claude Bermann, Claire Viret, Yves Arcanel
musique « Chants sacrés de la tradition byzantine en Grèce », ensemble vocal du chantre Théodore Vassilikos, dir. Aris Fakinos, enregistrement Ocora-Radio France
prise de son, mixage Robert Altabert, Marcel Lebras
assistante Nicole Valeron
réalisation Christiane Mallarmé

Ces trois émissions ont pour sujet le culte des morts. Les deux « matinées des autres » font voyager dans l’espace, et  « L’autre scène » dans l’espace et dans le temps.
L’émission au Mexique semble utiliser un reportage fait sur place, mais ce n’est pas mentionné au générique.
A chaque fois, les coutumes sont détaillées, ainsi que leur symbolique. Les explications alternent avec les lectures et les musiques.
« L’autre scène » est constituée d’un seul long entretien avec Marina Scriabine, relancée de temps en temps par Gilbert Durand, précédé d’une introduction de Claude Mettra, qui intervient à plusieurs reprises pour faire les liaisons et ajouter quelques remarques. Les dernières vingt minutes, moins denses, alternent plus volontiers musique et lectures.
La musique choisie n’est pas évidemment une musique de l’ancienne Égypte, mais les producteurs ont choisi ce qui géographiquement et temporellement pouvait être le plus proche. Sans doute aussi pour l’ambiance qu’elle apporte à l’émission.
Marina Scriabine est présentée comme chercheuse au CNRS. Fille d’Alexandre Scriabine, elle fut aussi musicologue et compositrice.

Atelier de création radiophonique
« Bobines germaines » (01-11-1970), dernière diffusion dans les Nuits le 01-11-2022, précédente en 2014.
par Marcel Broodthaers et René Farabet, assistés de Jeanine Antoine, Jacques Devin, Viviane Van Den Broeck
collaboration technique Cécile Brunner et Marcel Grenier.
Au sommaire, art moderne version 1970 en compagnie de Marcel Broodthaers, Joseph Beuys et Edward Kienholz. Ambiance pop art, avant-garde, provoc’ et politique, avec une visite dans des lieux comme le Buro Olympia de Düsseldorf ou la René Block Galerie de Berlin.
Marcel Broodthaers décrit les œuvres et s’entretient avec les artistes.
On y entend une pièce (?) de Maurizio Kagel (de la 109ème mn à la 112ème) provenant d’une installation du compositeur dans la galerie Block de Berlin.
C’est long, et ça a mal vieilli.
Le tout est complété par une nouvelle diffusion de « Samedi soir, bals » de Jean Thibaudeau, prix Ondas 1970 et qui sera encore repris en 1971 dans l’ACR « Confidences ». La première diffusion : 14-06-1970 dans l’ACR « Saltavit et placuit ».
Le renvoi vers le billet sur « Confidences » s’impose pour qui veut écouter l’émission de Thibaudeau, car, bien qu’annoncée et désannoncée dans l’ACR « Bobines germaines », sa diffusion a sauté lors de son arrivée dans les archives de l’INA.

Bien présentes par contre, deux pièces provenant de la radio allemande :
de la 26ème à la 40ème mn, Accord (1966) de Vinko Globokar, pour soprano et cinq solistes par l’ensemble Free Music, enregistrement de la Südwestfunk avec Carol Plantamura, soprano, Michel Portal, flûte, Carlos Roque-Alsina, orgue électrique, Vinko Globokar, trombone, Jean-Pierre Drouet, percussions, Othello Lisman, violoncelle.

et surtout, de la 58ème mn à la 91ème,  « une pièce donnée en première audition en France », la Sinfonia (1968) de Luciano Berio, avec les Swingle Singers et l’orchestre symphonique de la Südwestfunk dirigé par Ernest Bour. [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/01/s04/RF_1FBB9EAB-74A0-40AD-AE57-21ED1EDFBDD2_GENE.MP3" debut="58:45" fin="91:01"]
La prise de son est de qualité. En 1969, sortait sur le label CBS une autre version, avec les Swingle Singers et le New York Philharmonic dirigé par le compositeur, sans le dernier mouvement. De quand date exactement l'enregistrement, studio semble-t-il, de Ernest Bour, qui en est officiellement le créateur ?

Deux mouvements sont particulièrement célèbres. Dans le second les voix assemblent progressivement le nom de Martin Luther King (O King), et dans le troisième Berio reprend la totalité du troisième mouvement de la Seconde symphonie de Mahler, lui ajoutant une multitude de citations, textuelles et musicales.
Cet enregistrement a été publié sur disque par la Südwestfunk. Un disque introuvable, ce qui rend plus encore plus précieuse cette diffusion dans les Nuits de France Culture.                                                                                

                                                                                        

Philaunet 

Philaunet
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Relecture - Blaise Cendrars (1984) - Jeu 17 Nov 2022, 14:51

Peu d'éléments sur la page des Nuits de France Culture, comme si aller chercher le descriptif sur le site de l'INA n'était pas un travail normal pour l'équipe des Nuits.

Descriptif  de Relecture - Blaise Cendrars (1ère diffusion : 18/05/1984) :
Par Hubert Juin - Avec Miriam Cendrars, Claude Leroy, Michel Décaudin et Francis Laccasin - Lectures par Marcel Bozzuffi et Pierre Trabaud - Réalisation Anne Lemaître
L'émission vaut surtout par les lectures de qualité et les archives sonores de Cendrars et par quelques interventions qui ne peuvent généralement se poursuivre longtemps, car elles sont vite coupées par un Hubert Juin, autoritaire, fat de chez fat.

Conclusion de l'émission, un extrait de Prose du transsibérien et de la petite jeanne de france [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.12.2018-ITEMA_21925237-1.mp3" debut="84:05" fin="87:10"]

Extrait de "Moravagine", "Paris, le 7 février 1918" : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.12.2018-ITEMA_21925237-1.mp3" debut="68:31" fin="71:47"]

Claude Leroy : Le modernisme du monde extérieur ;  Remy de Gourmont, patron d'écriture ; s'aventurer dans les livres : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.12.2018-ITEMA_21925237-1.mp3" debut="46:10" fin="48:32"]

H. Juin, le monocle ; introduction ; lecture, "La main coupée" [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.12.2018-ITEMA_21925237-1.mp3" debut="50:03" fin="56:43"]

************************

INA : Cendrars où l'on trouve notamment en abonnement (pour nous ce sera la cassette numérisée) ce numéro éclairant  :

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 44 Scree245

Toujours disponible en ligne, de 2017, la série de quatre numéros de la Compagnie des auteurs , Blaise Cendrars

Curly 

Curly

435
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Raymond Rohauer (Nuits magnétiques, 1985) - Roman Jakobson (1970-1977/78) - André Malraux (Un homme, une ville, 1980) - Et cric ! Et crac ! : Punch - Coco - Martinique (ACR, 1974) - Guillaume Apollinaire (Poèmes du monde, 1970) - Sam 19 Nov 2022, 17:36

Pour compléter le billet sur Blaise Cendrars.
« Une vie, une œuvre – Blaise Cendrars » (14/12/1995) par Diane Kolnikoff et Claude Giovannetti

                                                                                                                    

Nuits magnétiques - Raymond Rohauer et Collection (08/11/1985)
par Denise Luccioni
réalisation Anne-Marie Chapoullié

La première demi-heure de cette nuit magnétique n’ayant rien à voir avec le sujet, sa suppression ne pose aucun problème particulier.
Raymond Rohauer, collectionneur de films, sauveteur de bobines nitrates, était présent à Paris, au théâtre des Amandiers de Nanterre, pour présenter une copie d’Intolérance de Griffith. Une musique avait été spécialement composée par Antoine Duhamel et Pierre Janssen, dont on entend quelques notes en début de l’émission.
L’entretien a lieu semble-t-il dans un restaurant ou un bistrot.
Une idée : l’introduction sous forme de dialogue préparé entre la productrice et un candide joué par l’acteur Geoffrey Carey.
Rohauer est un collectionneur de film, mais aussi un businessman doublé d’un showman. Dans tout ce qu’il raconte, il tient à se mettre en valeur : il est l’homme qui a sauvé le muet du néant. Henri Langlois est gentiment critiqué pour son manque d’organisation qui a détruit nombre de bobines, il a organisé des rencontres à Hollywood avec des cinéastes de renom qui venaient présenter leurs films, comme Jean Renoir avec « L’homme du Sud » ou Fritz Lang avec « Les bourreaux meurent aussi », sans doute en 1944/45. Rohauer avait alors vingt ans. Comment est-ce possible ? Et d’où lui vient toute cette fortune ?
Il parle dans l’entretien essentiellement de Griffith, de Buster Keaton, des films qu’il choisit de garder, de jazz (sa préférence pour Fats Waller, dont la musique imprègne l'émission) et de rencontres aussi. L'aspect magouilleur de sa personnalité pointe son bout du nez lorsqu’il explique avoir eu un entretien avec Ginger Rogers, que celle-ci n’a rien dit d’intéressant, et qu’il a dû pour la publication l’inventer de A à Z en piochant dans des histoires du cinéma.
A plusieurs reprises Rohauer parle de « Naissance d’une Nation » en tant que film fondateur de l’art cinématographique, et non en tant que film raciste, comme c’est le cas aujourd’hui, au détriment de ses innovations.
La narration cinématographique hollywoodienne prend sa source dans un film idéologiquement douteux. C’est tellement plus simple d’affirmer que tout ce qui a fait date dans l’histoire des arts doit être irréprochable idéologiquement.

Un homme, une ville - André Malraux en Espagne (26/12/1980)
par Jean Montalbetti
avec José Bergamin, Julien Segnaire et Jorge Semprun
extraits de « L’espoir » lus par Sami Frey

réalisation Christine Bernard-Sugy
Les Nuits ont laissé toute la présentation et la désannonce des après-midi de France Culture. En 1980, il n’y avait pas de podcast, mais la possibilité de recevoir la cassette de l’émission moyennant une demande écrite auprès de la chaîne. A la fin aussi, une annonce d’une enquête à venir sur la politesse, et un extrait avec un préfet qui nous explique comment écrire une carte de vœu.  
Il s’agit de la seconde émission sur quatre consacrée à Malraux. Jean Montalbetti a pris avec lui un ancien combattant de la guerre d’Espagne, qui fut aux côtés de Malraux, et a fait le déplacement sur les lieux, pas uniquement à Madrid, mais dans un village où un avion de l’escadrille de l’écrivain s’est écrasé. Un habitant admet que la quasi totalité des habitants était franquiste, ce qui n’empêchait pas de secourir un soldat blessé, quel que soit son camp.
Une émission qui se suit comme une enquête. L’idée de se déplacer, et non d’enregistrer en studio, le récit de Julien Ségnaire, compagnon de combat de Malraux, est essentielle : parcourir les lieux fait remonter avec plus de précision les souvenirs, et offre à l’auditeur une plus grande richesse sonore.
Jorge Semprun parle d’une nouvelle adaptation de « L’espoir » dont il a écrit le scénario. Le film n’a apparemment pas été tourné.

Hommage à Roman Jakobson (1977/78)
par Robert et Rosine Georgin
présentation Marcel Dossogne
avec Roman Jakobson
produit par la Communauté Radiophonique des Programmes de Langue Française

1- Il importe d'être linguiste (08/10/1977)
avec Jean Claude Milner et Robert Georgin
textes de Rémy Chauvin, Noam Chomsky, Jacques Lacan, Leibnitz, Stéphane Mallarmé lus par Guy Lesire

2- L'apport linguistique de Roman Jakobson (15/10)
avec Tzvetan Todorov et Robert Georgin
textes de Charles Baudelaire, Alfred Jarry, Stéphane Mallarmé, Pierre de Ronsard, lus par Guy Lesire

3- Une génération perdue (22/10)
avec Léon Robel et Robert Georgin
textes de Roman Jakobson, Velimir Khlebnikov, Vladimir Maïakovski, Nadejda Mandelstam, lus par Margaret Génesse et Guy Lesire

4- Le Cercle linguistique de Prague et Husserl (29/10)
avec Roger-Pol Droit et Robert Georgin
textes de Husserl, Christian Morgenstern, Raymond Queneau, Boris Vian, lus par Margaret Génesse et Guy Lesire

5- Le linguiste du monde occidental (05/11)
avec Jean-Pierre Faye et Robert Georgin
textes de Roman Jakobson lus par Guy Lesire

6- Pourquoi l'écriture (13/10)
avec Roland Barthes et Robert Georgin
textes de Louis Aragon, Roland Barthes, Stéphane Mallarmé et William Shakespeare, lus par Jean-Paul Dambremont et Guy Lesire

7- La poésie de la grammaire (19/11)
avec Mitsou Ronat, Tzvetan Todorov et Robert Georgin
textes de André Breton, Stéphane Mallarmé, Henri Michaux et Raymond Queneau lus par Guy Lesire

8- La sonorité poétique (26/11)
avec Mitsou Ronat et Robert Georgin
textes de Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Marc Papillon de Lasphrise, Raymond Queneau, Paul Valéry et Paul Verlaine, lus par Guy Lesire

9- Le rythme poétique (03/12)
avec Mitsou Ronat et Robert Georgin
textes de Beowulf, André Breton, Tristan Derème, Norge, Marcel Proust et Pierre de Ronsard, lus par Guy Lesire

10- Les anagrammes de Saussure (17/12)
avec Jean-Claude Milner et Robert Georgin
textes de Charles Baudelaire, Marcel Proust et Ferdinand de Saussure, lus par Guy Lesire

11- Chansons et comptines (07/01/1978)
avec Claude Nougaro, Robert Georgin - Textes de Norge, Raymond Queneau et Georges Ribemont-Dessaignes, lus par Guy Lesire
avec des chansons de Claude Nougaro

12- Langue, folie et créativité (14/01)
avec Henri Laborit, Michel Jouvet, Roland Barthes et Robert Georgin
textes de André Breton lus par Guy Lesire

[Émission du 21/08 manquante]
14- Linguistique et psychanalyse (28/01)
avec Jacques Lacan et Robert Georgin
textes extraits de "Mémoires d'un névropathe" de Daniel Paul Schreber lus par Guy Lesire

15- La guirlande des poètes (04/02)
avec Jean-Pierre Faye, Jean-Claude Milner, Léon Robel, Tzvetan Todorov et Robert Georgin
textes de Charles Baudelaire, Joachim du Bellay, Stéphane Mallarmé, Pierre de Ronsard et Paul Valéry, lus par Guy Lesire


Une série très riche : d’abord parce qu’elle parcourt la vie – professionnelle s’entend – cosmopolite de Jakobson, et puis aussi parce qu’elle est élaborée avec soin et méthode, que les propos sont soigneusement choisis et montés. Le montage croise les différents entretiens, certains intervenant plus que d’autres (courtes interventions de Lacan, qui, même dans la brièveté, s’écoute parler…).
Le plus important et on le voit déjà à travers les génériques ci-dessus, est la poésie, alpha et oméga de la pensée de Jakobson. De plus les lectures de Guy Lesire sont excellentes.
Le principal concepteur de l’émission, Robert Georgin intervient sous deux formes : en tant qu’intervenant, et en tant qu’auteur de la présentation, dont la lecture est déléguée à Marcel Dossogne.
On se demande ce qui a pu arriver à la partie 13. Effacée par mégarde ? Quel en était le sujet ? Mystère.

Entretien avec Roman Jakobson à Boston en 1970 (Date d'enregistrement : 23/07/1970)
par Jean-Pierre Faye
Intéressant de comparer cet entretien avec ce qui précède. Le document conservé par l’INA est brut. Il n'avait pas été diffusé, il n'en avait pas la vocation.
Long d’une heure dix, il est moins riche que les interventions montées dans l’hommage de 1977/78. Évocations rapides de personnalités proches du linguistes, mais avec toujours cette élocution lente, posée, de la personne qui ne s’exprime pas dans sa langue naturelle mais qui souhaite s’exprimer sans faute et avec précision. Des bouts de cet entretien ont été intégrés dans l’ACR « Linguistics and so on » du 09-05-1971.

Atelier de Création Radiophonique - Et cric ! Et crac ! : Punch - Coco - Martinique (19/03/1974)
par Mimica Cranaki et René Farabet
assistés de Anne-Marie About, Janine Antoine, Albert Morin, Viviane Van den Broeck
avec la collaboration technique de Daniel Bizien et Marcel Grenier
avec Marceline Alesset [?], Marie-Claude Benoît, Jacques Castellot, Jean-Roger Caussimon, René Clermont, Med Hondo, Jacqueline Jaleton [?], Françoise Marie-Catherine, Bachir Touré
et Georges Desportes, Arlet Jouanakarea, Aimé Césaire et Frantz Fanon

Les ACR de cette époque maniaient le montage avec virtuosité. Celui-ci propose une histoire de la Martinique, de la colonisation jusqu’aux années 70.  
Une bonne moitié de l’émission est brillante, opposant clichés et réalité : discours de la française qui abuse des clichés sur le « bon nègre qui s’éclate au soleil des îles » superposé rapidement par un discours anti-colonial, chansons gentillettes et musiques percussives, discours sur les méfaits du colonialismes et lectures de textes de missionnaires.
Ensuite, l’émission perd en inventivité en s’attardant plus longuement sur les mouvements contestataires. A la fin, une dizaine de minutes de percussion.

Poèmes du monde - Guillaume Apollinaire toujours vivant (14/11/1970)
par Alain Bosquet
lectures Roger Blin, Jean-Pierre Jorris, Pierre Michael, Jean Négroni et Dominique Mac Avoy
réalisation Jean Chouquet

Un récital de poésie par de bons acteurs. Déjà, c’est exceptionnel. La présentation, lue par Dominique Mac Avoy est minimaliste, dit de la vie et de l’œuvre d’Apollinaire que peu de choses, en tout cas suffisamment pour introduire les poèmes, qui constituent la quasi totalité de l’émission.
De bons acteurs certes, mais Roger Blin plane au dessus du lot.



Dernière édition par Curly le Lun 20 Nov 2023, 19:37, édité 1 fois

Philaunet 

Philaunet
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''C'est complètement extraordinaire, les voix dans la nuit, la radio'' - Dim 20 Nov 2022, 20:47

En prélude à un billet sur le 3e numéro de la Série « Blaise Cendrars » du mercredi 22 novembre 2017 : Ecrire la guerre.  La présence de la poétesse tient en haleine durant toute l'émission.
Gisèle Bienne est romancière et essayiste, et grande lectrice de Blaise Cendrars.  Il figure souvent aux côtés des personnages de ses romans, et occupe parfois, comme dans La ferme de Navarin (Gallimard, 2008), une place de premier plan. Il apparaît aussi dans son dernier roman, Les fous dans la mansarde (Actes Sud, 2017).
France Culture la nuit ; les voix dans la nuit : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15537-22.11.2017-ITEMA_21502449-1.mp3" debut="51:14" fin="51:43"]

*************
Pour mémoire, Blaise Cendrars dans les rubriques : France Culture avant et maintenant et La Compagnie des auteurs .



Dernière édition par Philaunet le Mar 22 Nov 2022, 16:46, édité 1 fois

Philaunet 

Philaunet
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437
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« Une vie, une œuvre – Blaise Cendrars » (14/12/1995) - Mar 22 Nov 2022, 16:41

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p430-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#38343) a écrit:Pour compléter le billet sur Blaise Cendrars.
« Une vie, une œuvre – Blaise Cendrars » (14/12/1995) par Diane Kolnikoff et Claude Giovannetti

                                                                                                                    
Merci. Une émission d'une grande sensibilité et dans la tradition du documentaire culturel de qualité à France Culture, tradition abandonnée depuis 20 ans sauf rares exceptions.

La musique, les ambiances, la discrétion de Diane Kolnikoff (vs. le rentre dedans des productrices actuelles), les extraits d'entretiens, tout cela est monté avec art et fait de ce numéro d'Une vie une œuvre, un modèle d'éveil culturel. Le son du fichier est parfois dégradé et contient deux coupures de 50 secondes environ, mais l'ensemble s'écoute bien et reste précieux pour comprendre l'écrivain, l'époque, la littérature et les sentiments que celle-ci véhicule.

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Récapitulatif billets Cendrars ci-dessus : ''C'est complètement extraordinaire, les voix dans la nuit, la radio''.

Philaunet 

Philaunet
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438
Répondre en citant  
''Blaise Cendrars, poète intercontinental'' du 30 juillet au 22 août 1984 - Sam 03 Déc 2022, 19:34

Vingt-huit émissions de 26 minutes, soit plus de 12h : "Blaise Cendrars, poète intercontinental", du 30 juillet au 22 août 1984 (Rediffusion: Du 19 au 23 mai 2001 dans les Nuits de France Culture). Non disponible en ligne et aucune page.

Une série composée à partir des Archives de l'INA, notamment des Entretiens avec Michel Manoll (1950). Lectures: Jean Servet et Denis Manuel. Une série d'Emmanuelle Weisz [Parmi les lecteurs, aussi Alain Cuny].

France Culture en 1984, quand "on" ne vous expliquait pas, quand "on" ne vous racontait pas, quand "on" ne vous disait pas comment penser, mais qu'une productrice donnait à écouter des entretiens, des lectures, des chansons.

Garrigou-Lagrange, du haut de son abyssale ignorance et d'un manque patent de sensibilité, trouvait que Cendrars maltraitait Manoll (cf. ''Moderne comme Cendrars'' avec Claude Leroy). Pas du tout, Manoll est à côté de la plaque et grossièrement inquisiteur. Cendrars lui donne une leçon en inventant sa propre biographie au fil des questions. On aimerait que des écrivains actuels se moquent de la même manière de leurs médiocres intervieweurs .
En 1950, année de la diffusion des interviews, Blaise Cendrars a 63 ans. C'est l'occasion, pour les auditeurs, de suivre les traces de ce bourlingueur infatigable qui a pratiqué quantité de métier: éditeur, assistant metteur en scène, cinéaste, traducteur, critique d'art, reporter...Et dit-il 'Je suis prêt demain matin à recommencer tout autre chose'. Ecouter Cendrars, c'est vivre des aventures mouvementées, celles de la faim d'un S.D.F d'une autre époque, des rencontres émouvantes d'artistes qui ont fait les réalisations du XXe siècle (Modigliani, Picasso, Max Jacob, Maïakovski), c'est partir des rues encombrées de New York et flâner dans les bistrots populos de Montmartre, d'un commissariat américain au quartier de la pègre du Brésil. Et puis, écrire par à-coup comme un fou.

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La roulotte du Mans par Irène Omélianenko et Jean Couturier (1995) - Paul Éluard (1947/69) - Dits et récits par Claude Mettra (1993) - Ceux de 14 (1952/1968) - Raymond Roussel par Michel Foucault (1962) - Sam 10 Déc 2022, 15:36

La roulotte du Mans - Au nom du père (06/08/1995)
par Irène Omélianenko
réalisation Jean Couturier

Entre 1993 et 1998, les deux producteurs se sont installés durant le salon du livre du Mans pour recueillir les récits des volontaires souhaitant se livrer au micro sur un sujet imposé, mais vaste.
En 1995, chacun est invité à se confier au sujet de son père. Entre les enregistrements au salon du livre, dont on entend le bouillonnement sonore en bruit de fond, des lettres sont lues par des acteurs. La qualité de l’écriture a sans doute guidé le choix. Les témoignages, ceux gardés pour être montés dans l’émission, sont suffisamment variés pour que l’attention de l'auditeur soit maintenue. Irène Omélianenko annonce en introduction que les lettres, sans doute parce que l’écrit apporte un plus grand recul par rapport au sujet, sont plus tendres envers les pères que les témoignages enregistrés dans la « roulotte ». L’écoute des trois heures montre que cette tendance n’est pas une règle absolue. On passe du récit d’un enfant à celui d’une vielle dame qui parle de l’émigration arménienne, à un jeune homme qui trouve que tout cela ressemble beaucoup à une psychanalyse… En fait, ce sont Les pieds sur terre sans le sensationnalisme ni le militantisme politique. Dans cette émission, personne n’essaie de démontrer quoi que ce soit pour convaincre.
Lorsqu’un récit commence à se noyer dans des pleurs, les producteurs ont la pudeur de couper.
On peut émettre quelques réserves sur les nappes de musiques synthétiques, qui sont la marque de fabrique du réalisateur. Elles ne sont en tout cas pas là pour souligner à gros trait des émotions, mais pour créer un climat, ponctuer, servir de transition.

De la nuit Paul Éluard, cinq émissions.
Paul Eluard lit six de ses poèmes : "Pour vivre", "Mon amour", "L'entente", "Liberté", "Courage" et "Pour l'exemple" ; Entretien avec Paul Eluard (1947, 1948)
Dans la partie entretien Éluard reste très consensuel. Il n'y a vraiment rien de saillant. Pour l'interprétation des poèmes, l'auteur a une nette préférence pour l'emphase. Pas les auditeurs.

Poésie ininterrompue - Paul Éluard (11/05/1947)
lectures Paul Éluard, Roger Blin et Jacqueline Trutat
et
Chemins et routes de la poésie - Invraisemblances et hyperboles (21/10/1949)
par et avec Paul Éluard
lectures Michel Vitold, Jacqueline Trutat, Robert Marcy, Denise Bonal, Pierre Olivier, François Périer et Jean Lanier
réalisation Alain Trutat

Pour la première : cette diction emphatique semble imposée aux acteurs, puisque même Roger Blin s’y met, ce qui est inhabituel.
Pour la seconde : « Invraisemblances et hyperboles » fait partie d’une série d’émissions d’Éluard pour la radio. Les Nuits en ont choisi une. C’est une sorte d’anthologie autour d’un thème donné, avec des lectures, des chansons de Mireille, et une explication très plate de l’auteur.

Cantate pour trois voix et orchestre sur des extraits de « Poésie ininterrompue » d’Elsa Barraine (1948), textes de Paul Éluard (06/04/1950)
Orchestre National, direction Manuel Rosenthal
Claudine Verneuil, soprano, Henri Bécourt, ténor et Bernard Demigny, baryton

Extrait d’un concert qui proposait en seconde partie la Faust-Symphonie de Liszt. Elsa Barraine écrit dans un style très « école française » de la première moitié du siècle. Ce n’est donc pas d’une grande originalité.

Tels qu’en eux-mêmes - Paul Éluard, 2ème partie (02/11/1969)
par Philippe Soupault et Jacques Fayet
lectures Pierre Olivier, Gaétan Jor, Philippe Soupault et Jacques Fayet
réalisation Guy Delaunay

Après le témoignage de Philippe Soupault sur sa rencontre avec Éluard, c’est un récital de poèmes qui sont lus avec plus de naturel. Pour des raisons qui échappent au commun des mortels, les Nuits ont décidé de ne pas diffuser la première partie de ce « Tels qu’en eux-mêmes ».
Cette seconde partie   – nous restons dans l’école française – se termine par des mélodies de Poulenc. Comme souvent sur France Culture à cette époque, pas de titres ni nom des interprètes.

Dits et récits - L’oiseau doux enchantement, extrait des "Contes populaires de Costa Rica" de Carmen Lira (12/12/1993)
par Claude Mettra
réalisation Michèle Prudhon

Claude Mettra ajoute toujours dans son récit des explications philosophiques, et ne se contente jamais de lire un texte imprimé. Il fait un véritable travail de conteur.  

Première Guerre mondiale avec deux émissions.
Ceux de 1914 (11/11/1952 Chaîne Parisienne)
réalisation Marcel Sicard
présentation Jacques Meyer
avec des textes de Henri Barbusse, Roland Dorgelès, Maurice Genevoix et Jacques Meyer

Fiction qui assemble plusieurs scènes prises dans des romans d’auteurs sus-nommés. Au début de chaque scène, une voix discrète vient susurrer le nom du roman d’où elle est tiré. Les scènes de bataille sont difficiles à rendre ainsi à la radio. Les scènes dans les camps, les dialogues entre soldats sont plus convaincants.
Les acteurs sont les mêmes d’une scène à l’autre, ce qui donne à cet assemblage de scènes une cohérence plus forte.
Les acteurs : Julien Bertheau, Magali de Vendeuil, Yves Furet, France Danielli [?], Pierre Marteville, Jean-Jacques Dreux, Jacques Toja, Guy Allan [?] et le chanteur Yann Brieux.

50ème anniversaire du 11 novembre 1918 : Lectures de poèmes (11/11/1968)
par Jacques Meyer
avec Jean Négroni et Michel Bouquet
réalisation Philippe Guinard

Sous cet intitulé, des textes qui ne sont pas tous des poèmes.
- « Le dernier », nouvelle de Georges Duhamel dont de larges extraits sont lus par Jean Négroni. Cette partie constitue la moitié de l’émission.
- Extrait de « Chant funèbre pour les morts de Verdun  » de Montherlant, lu par Michel Bouquet
- Extrait de « Adieu à la guerre » de Jean Giraudoux, lu par Jean Négroni
Heureusement qu’il existe une fiche dans l’INAtheque, car il n’y a aucun générique. Seul le texte de Giraudoux a droit à une brève introduction. Christine Goémé, qui présente l’émission, ne donne aucune information.

Photogrammes - Raymond Roussel (21/11/1962)
par Michel Foucault
lectures Jean Marchat, Roger Blin, Michel Bouquet, Nadine Alari, Pierre Leproux et Renaud Mary
réalisation Pierre Barbier

Michel Foucault, qui fut aussi producteur pour la radio, a choisi de présenter succinctement Roussel. La brièveté n'empêche pas la précision. Ce qui est mis en valeur ici, ce sont les textes eux-mêmes, dont les lectures constituent l'essentiel de l'émission.
Michel Foucault connait son sujet : quelques mois après la diffusion de cette émission, il faisait paraître un essai sur Roussel.

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Le masque et la plume (1957) - Dits & récits par Claude Mettra (1993) - Bonnes nouvelles, grands comédiens avec Simone Valère (1972) - Dim 18 Déc 2022, 12:48

Présentation des Nuits : « Toute l'année, le choix des meilleures archives de France Culture qui composent une mémoire radiophonique. »
1- L’émission qui suit ne vient pas des archives de France Culture. La programmation des Nuits propose aussi des émissions d’autres radios (France III nationale, Paris Inter…)
2- « le choix des meilleurs archives » = slogan publicitaire. La réalité est autre, et actuellement, de plus en plus autre avec la multiplication d’anciennes émissions d’actualité qui ont passablement vieilli. Il existe des émissions de création, des documentaires, des fictions, qui n’ont plus les faveurs des programmateurs des Nuits : l’actu du passé doit se fracasser sur l’actu du présent. Et puis c’est tout. France Cu devient de plus en plus une radio d’actualité, et de moins en moins une radio culturelle.
Il y a quand même quelques restes, issus souvent d’anciens programmes de Nuits.
L'« îlot de culture » serait-il en train d'être submergé ?

Donc, tout ça pour arriver à :
Le masque et la plume - Littérature (21-02-1957)
par Michel Polac et François-Régis Bastide
avec Alain Bosquet, Marcel Moussy, Robert Kanters et Nicole Vedrès
débat sur le roman avec Michel de Saint Pierre et Alain Robbe-Grillet
réalisation Georges Godebert


Michel Polac annonce qu’il s’agit de la seconde diffusion du Masque sur Paris Inter. Nous entendrons peu sa voix, F-R Bastide étant manifestement le maître d’œuvre .
L’enregistrement avait lieu alors dans la salle de l’Alliance française. Jérôme Garcin, le producteur actuel, s’y est réinstallé, effectuant ainsi un retour aux sources.
1957 est donc une année charnière : arrivée sur la première radio nationale, l’ancêtre de France Inter, et arrivée, le 24 octobre, d’une équipe de critiques cinéma.

Les « Masque et la plume » de l’époque durent seulement une demi-heure. Les producteurs en enregistraient quatre d’un coup, une fois par mois.
La demi-heure de débat est complétée ici par un quart d’heure de chansons. Claire Leclerc chante du Prévert, du Kurt Weill, du Louis Ducreux, et « Le fils du bourreau ».
Y a-t-il des différences par rapport aux masqués et plumés d’aujourd’hui ? Oui et non.
Les critiques s’expriment mieux, sans bégaiements ni bafouillis, même si les voix, les accents, sont marqués par leur époque. Toutefois, sur le plan du contenu, peu de différence.
Dans une première partie, après un billet de (mauvaise) humeur de F-R Bastide, la liste des derniers ouvrages sortis en librairie défile à toute allure, et c’est à brûle-pourpoint que les critiques doivent réagir. Presque personne n’a lu les ouvrages cités, et lorsque c’est le cas, les commentaires sont lapidaires, voire totalement creux, cf ceux sur un ouvrage de Claude Mauriac « Toutes les femmes sont fatales » (!), seul que l’ensemble des critiques a lu. Claude Mauriac rejoindra en octobre le Masque en tant que critique cinéma.
Le meilleur moment : un roman unanimement loué mais unanimement non lu.
Au bout de ce quart d’heure improvisé mal fichu, arrive un débat autour du roman. Cela reste brouillon, agité, coupé à la serpe par un monteur soucieux de ne pas faire dépasser l’émission de son cadre. Les bons mots, les citations pleuvent, on se croirait parfois dans les précieuses ridicules.
Michel de Saint Pierre vient présenter sa conception du roman, puis Alain Robbe-Grillet. Les critiques mettent ensuite de l’huile sur le feu, le public se déchaîne (il est venu pour que ça saigne, et on peut dire qu’il s’amuse bien), F-R Bastide aussi, qui, soucieux de plier son émission dans les temps impartis (vu les coupures, c’est un peu loupé), donne la parole à tout le monde pour la couper sans ménagement au bout de quelques secondes. Les problèmes soulevés sont ceux qui agitaient le milieu littéraire de l’époque. Nouveau roman contre roman à l’ancienne à la mode de Balzac.
Les critiques prennent plutôt parti pour Robbe-Grillet et Michel Butor, qui prend quand même quelques petites piques au passage.
A l’époque, le Masque invitait les auteurs dans leurs débats, et chauffait bien son public : cela reste un spectacle où chaque critique se crée un personnage, si possible caricatural.
La perle de l’émission est signée Nicole Vedrès :
« J’espère que nous avons beaucoup de femmes parmi les spectatrices ».

A signaler, deux autres perles de Nuits, de vraies celle-là :
Dits et récits - Le géant égoïste d’après Oscar Wilde, raconté par Claude Mettra (26-12-1993), réalisation Michèle Proudhon
et Bonnes nouvelles, grands comédiens – le fin de « La femme rompue » de Simone de Beauvoir lue par Simone Valère (04-04-1972)  production Patrice Galbeau, réalisation Pierre-Christian Renard. D'autres numéros de cette émission répertoriés en divers endroits dans le fil des Nuits, par ex. ici.

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Orson Welles et Shakespeare (1992) - Roger Caillois (1964 & 1972) - Georges Bernanos (1952) - Mar 10 Jan 2023, 18:58

Mardis du Cinéma - Orson Welles et Shakespeare (03/11/1992)
par Pascale Lismonde
avec François Thomas, Jean-Pierre Berthomé, et Richard Marienstras
réalisation Claude Giovannetti
                                                                                 
Passage en revue de manière chronologique des différentes œuvres de Welles d’après Shakespeare, qu’elles soient pour le théâtre, la radio, et surtout pour le cinéma. Sa version de Jules César (1938) mise en scène pour le théâtre et en onde pour la radio mettait en relation l'empereur et l'arrivée et l'actualité la plus fraîche, puisque la Rome de César ressemble beaucoup à l'Italie fasciste. Welles déclare dans l'entretien vouloir être avant tout fidèle au texte, et que c'est l'acteur qui est important, non le metteur en scène. A voir ses réalisations, il est possible de douter de sa sincérité.

                                                                           

Toute une partie de l’émission est un « making of » de l’entretien réalisé par Richard Marienstras avec Welles au milieu des années 70. Pour le reste, l’on peut discuter les différents jugements portés par R. Marienstras sur Macbeth, Othello et Chimes at Midnight. Impossible de dire lequel des trois vaut plus que l’autre, cela semble sans grand intérêt. Jean-Pierre Berthomé et François Thomas expliquent les options prises par Welles dans ses adaptations.

                                                                          

Deux émissions sur et avec Roger Caillois, avec essentiellement des lectures de ses textes.
La première...
Morceaux choisis - Roger Caillois (08/02/1964)
par Jean Paget
lectures par René-Jacques Chauffard, Claude Martin, René Farabet ("Art poétique", "Le rocher de Sisyphe", "L’incertitude qui vient des rêves", "Ponce-Pilate")
réalisation Georges Gravier

… présente quelques textes à chaque fois introduits par un court entretien entre Jean Paget et l’auteur.
Le dernier texte lu porte sur les pierres, ce qui s’enchaîne parfaitement avec la seconde émission...

Les irradiants - Roger Caillois (08/01/1972)
par André Almuro
lectures par Roger Caillois, Jean Bollery, Ali Kirane, Pierre Frilay, André Cazalas et Sacha Pitoëff
réalisation Arlette Dave

… construite exclusivement à partir d'extraits de « Pierres » (1966), et qui, plus qu’une simple lecture, est une véritable création radiophonique mêlant de manière indistincte textes et musiques.
Beaucoup d’effets qui paraissent bien précieux : réverbérations, voix se noyant progressivement dans la musique concrète, ou acteurs à la voix parfois bien apprêtée.

Cent ans de spiritualité dans les lettres françaises - Georges Bernanos (25/12/1952 Chaîne Nationale)
par Stanislas Fumet
réalisation Alain Trutat
avec Jean Meyer, Pierre Leproux et Henri Rollan

Une émission littéraire avant tout, qui met de côté les aspects plus obscurs, discutables, de Bernanos. Un « Cent ans de spiritualité... » particulier. Sans doute que la mort récente (1948) de l’auteur n’y est pas pour rien, et qu’elle explique la ferveur qui habite le texte d’ouverture, lu par un Stanislas Fumet enflammé par son sujet.
Après cette introduction passionnée, au lieu de quelques morceaux choisis, comme c’est le cas d’ordinaire dans cette série, un seul et long passage de « Sous le soleil de Satan » est lu, ou plutôt interprété par les trois acteurs mentionnés au générique rejoints plus tard par Stanislas Fumet.

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Le programme de nuit, îlot de culture (II)     Page 44 sur 53

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