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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 45 sur 53

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Curly 


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Orson Welles et Shakespeare (1992) - Roger Caillois (1964 & 1972) - Georges Bernanos (1952) - Mar 10 Jan 2023, 18:58

Mardis du Cinéma - Orson Welles et Shakespeare (03/11/1992)
par Pascale Lismonde
avec François Thomas, Jean-Pierre Berthomé, et Richard Marienstras
réalisation Claude Giovannetti
                                                                                 
Passage en revue de manière chronologique des différentes œuvres de Welles d’après Shakespeare, qu’elles soient pour le théâtre, la radio, et surtout pour le cinéma. Sa version de Jules César (1938) mise en scène pour le théâtre et en onde pour la radio mettait en relation l'empereur et l'arrivée et l'actualité la plus fraîche, puisque la Rome de César ressemble beaucoup à l'Italie fasciste. Welles déclare dans l'entretien vouloir être avant tout fidèle au texte, et que c'est l'acteur qui est important, non le metteur en scène. A voir ses réalisations, il est possible de douter de sa sincérité.

                                                                           

Toute une partie de l’émission est un « making of » de l’entretien réalisé par Richard Marienstras avec Welles au milieu des années 70. Pour le reste, l’on peut discuter les différents jugements portés par R. Marienstras sur Macbeth, Othello et Chimes at Midnight. Impossible de dire lequel des trois vaut plus que l’autre, cela semble sans grand intérêt. Jean-Pierre Berthomé et François Thomas expliquent les options prises par Welles dans ses adaptations.

                                                                          

Deux émissions sur et avec Roger Caillois, avec essentiellement des lectures de ses textes.
La première...
Morceaux choisis - Roger Caillois (08/02/1964)
par Jean Paget
lectures par René-Jacques Chauffard, Claude Martin, René Farabet ("Art poétique", "Le rocher de Sisyphe", "L’incertitude qui vient des rêves", "Ponce-Pilate")
réalisation Georges Gravier

… présente quelques textes à chaque fois introduits par un court entretien entre Jean Paget et l’auteur.
Le dernier texte lu porte sur les pierres, ce qui s’enchaîne parfaitement avec la seconde émission...

Les irradiants - Roger Caillois (08/01/1972)
par André Almuro
lectures par Roger Caillois, Jean Bollery, Ali Kirane, Pierre Frilay, André Cazalas et Sacha Pitoëff
réalisation Arlette Dave

… construite exclusivement à partir d'extraits de « Pierres » (1966), et qui, plus qu’une simple lecture, est une véritable création radiophonique mêlant de manière indistincte textes et musiques.
Beaucoup d’effets qui paraissent bien précieux : réverbérations, voix se noyant progressivement dans la musique concrète, ou acteurs à la voix parfois bien apprêtée.

Cent ans de spiritualité dans les lettres françaises - Georges Bernanos (25/12/1952 Chaîne Nationale)
par Stanislas Fumet
réalisation Alain Trutat
avec Jean Meyer, Pierre Leproux et Henri Rollan

Une émission littéraire avant tout, qui met de côté les aspects plus obscurs, discutables, de Bernanos. Un « Cent ans de spiritualité... » particulier. Sans doute que la mort récente (1948) de l’auteur n’y est pas pour rien, et qu’elle explique la ferveur qui habite le texte d’ouverture, lu par un Stanislas Fumet enflammé par son sujet.
Après cette introduction passionnée, au lieu de quelques morceaux choisis, comme c’est le cas d’ordinaire dans cette série, un seul et long passage de « Sous le soleil de Satan » est lu, ou plutôt interprété par les trois acteurs mentionnés au générique rejoints plus tard par Stanislas Fumet.

Curly 

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Tristan Tzara (1962) - Les 40 ans de la revue ''Positif'' (1992) - Dim 15 Jan 2023, 14:31

Photogrammes - Tristan Tzara (14/11/1962 sur France III Nationale)
par Jean-Marie Gerbault
avec Roger Blin, Pierre Leproux, Pierre Delbon, René Farabet, Jean-Pierre Lituac, Yves Penaud, Pierre Constant et Anne Perez
réalisation Alain Barroux

L'ensemble, d'environ quarante minutes, est un montage de textes courts, avec comme liens une présentation par le producteur. Une présentation du mouvement Dada, extrêmement concise, réduite au minimum, afin de laisser place aux textes.
"Photogrammes" a l'air à première vue d'oreilles très simple. Mais le producteur doit connaître son sujet, choisir les textes, bref, donner une forme à son émission.
Simple à concevoir en apparence, et pourtant il faut un minimum de temps pour la préparer, et avoir des acteurs à disposition. A la place, dans les grilles actuelles le producteur qui a bâclé sa préparation faute de temps, invite un spécialiste qui vient d'écrire un livre sur l'auteur. L'échange qui s'ensuit est donc improvisé, brouillon, et évite avec soin ce qui pourrait intéresser l'auditeur : le texte. Des lectures de textes littéraires, comme la diffusion d'autres musiques que pop, sont un danger pour France Cudézidés, car pour elle c'est synonyme d'ennui.
L'écoute de ces "Photogrammes" (cf aussi  Raymond Roussel) rend encore plus inaudibles les émissions de la grille des zidédedeumain d'aujourd'hui.

De vrais cinglés de cinéma : Les 40 ans de la revue "Positif" (02/08/1992)
par Jean-Pierre Pagliano
réalisation Isabelle Yhuel
avec Bernard Chardère, Freddy Buache, Frédéric Vitoux, Jean-Paul Torok, Paul-Otchakovsky-Laurens, Michel Ciment, Paul-Louis Thirard, Gérard Legrand, Robert Benayoun, Hubert Niogret, Françoise Audé, Jean-Pierre Jeancolas, Yann Tobin, Petr Kral, Lorenzo Codelli, Lucien Logette, André S. Labarthe, Francesco Rosi, Claude Sautet, Bertrand Tavernier et Annie Tresgot
Les presque cinq heures d'émission s'ouvrent et se ferment sur des bribes de la conférence de presse donnée par Blake Edwards et présentée par Michel Ciment.
Nous comprendrons à la fin que la venue du réalisateur en France n'était pas totalement désintéressée. Il venait préparer son dernier film "Le fils de la Panthère Rose" avec Roberto Benigni dans le rôle du fils de Clouzeau.
L'émission suit la chronologie de la revue, et des critiques de la première heure viennent raconter le boires et déboires de la revue, sans tomber dans l'hagiographie. Des anecdotes sur les coulisses de la revue, des lectures de correspondances... Mais quand même, anniversaire oblige, les gaffes des années 50 sont minimisées. Née un an après Les cahiers du cinéma, Positif a cherché (volontairement ou pas ?) à s'en démarquer. Les Cahiers défendaient Hitchcock et Hawks ? Positif va les massacrer. A titre d'exemple, dans le n°16, dans la critique de "The Wrong Man", Hitchcock est traité de péquenot.
La revue ne manque pas d'humour, et l'on comprend que dans les années 50, il y a avait de la vie, de la passion dans une certaine critique cinéma. Superbe canular : l'invention d'un cinéaste, Maurice Burnan, qui au fil des numéros va avoir une filmographie détaillée et plusieurs études pointues sur son œuvre.
Dans les premiers numéros, et ce n'est pas mentionné dans l'émission, des articles démolissaient, en plus des deux déjà nommés, Fritz Lang et Joseph Mankiewicz. Et passons sur John Ford ou Carl Dreyer qui passent un sale quart d'heure.
La politique a joué un grand rôle aussi. "Positif" est une revue de gauche, et à ce titre le passage sur Michèle Firk est un des moments forts de l'émission.
Si la revue a changé à plusieurs reprises d'éditeur, elle a une histoire plus stable que celle des Cahiers. Aujourd'hui encore, elle maintient le cap, alors que les films proposés en salle le tiennent souvent beaucoup moins.
Toute la fin de l'émission, alors que nous sommes en 1992, questionne l'avenir du cinéma. Trente ans après, les réflexions restent d'actualité. La situation a d'ailleurs considérablement empiré. Les réalisateurs, déjà en 1992, qui sont défendus par les Cahiers et Positif sont désormais en gros les mêmes, à quelques détails près, parce qu'il n'y a pas autant d'auteurs à défendre qu'avant, et que l'enthousiasme qu'a suscité le cinéma dans les années 50/60 et même 70  a pris du plomb dans l'aile.
Parmi les anciens critiques de Positif, certains expliquent que le cinéma ne les intéresse plus. Une rédactrice, Françoise Audé, s'emballe sur les films qu'elle a vus en 1992, et la liste qu'elle donne ne soulève pas, avec le recul, beaucoup d'enthousiasme. De même nous pouvons rester perplexes lorsque Michel Ciment soutient mordicus un cinéaste comme Wim Wenders.

P.S. La scène que l'on entend au début et à la fin, est la fin de la séquence d'ouverture de "The Party" :

                                                                                       

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Dante (1965) - Joë Bousquet (1955) - Colette (1947-1973-1988) - Mar 31 Jan 2023, 18:01

Anniversaire de Dante (26/09/1965)
par François Wahl
réalisation René Jentet
avec Michel Bouquet, Jean Topart, Louise Conte...
musique originale Charles Ravier

Les Nuits ne diffusent que le début de cette journée spéciale. Un anniversaire célébrant le septième centenaire de Dante, utilisant la traduction nouvelle d'André Pézard parue la même année dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Le sommaire est déroulé au début, mais nous n'aurons qu'une mise en bouche : la lecture de fragments de "L'Enfer".
Ce sont vraiment des fragments, les lectures sont fréquemment coupées afin que F. Wahl résume les parties non lues. Difficile en ce cas de rentrer dans le texte, malgré la qualité des lectures. Michel Bouquet a une diction plus lente qu'à l'accoutumée, à la limite de la déclamation. Sans doute une consigne pour que les auditeurs suivent au mieux une traduction contenant pas mal d'archaïsmes, expliqués en introduction.

Au programme de la même journée, une grande pièce de Luciano Berio sur des textes assemblés par Eduardo Sanguinetti, "Laborintus II".

                                                                            

Hommage à Joë Bousquet : Témoin de la condition poétique (28/09/1955)
par Hubert Juin
avec Martine Sarcey, Jean Négroni, Roger Blin et Michel Bouquet
témoignages de Suzanne André, Yanette Delétang-Tardif, Alain Robbe-Grillet, Jean Cassou, Carlo Suarès et Albert Béguin
réalisation Alain Barroux

Nous préférerons de loin les deux émissions de Françoise Estèbe et Jean Couturier (1975), cf le billet des Nuits du 24/10/2019 et celui du 28/05/2020.
La mort de l'écrivain est encore fraîche dans la mémoire des témoins, qui interviennent la plupart du temps via la voix d'un acteur lisant le texte écrit pour l'occasion. L'ensemble est largement hagiographique.

Bonnes nouvelles, grands comédiens par Patrice Galbeau (22/08/1973) « Trois…six...neuf… » lu par Julien Bertheau
Beau langage belles lectures (1947 Paris Inter) par Henri-Charles Richard, avec Colette
La première lecture présente un large extrait des récits de déménagements de Colette. Ce sont, plus que les déménagements, les habitudes de vie adoptées par Colette pour chaque appartement. Nous nous attardons dans les appartements rue de Marignan, au Palais-Royal, à l’hôtel Claridge avant d’effectuer un retour rue de Marignan.
Colette, en 1947, lisait un court extrait du même texte accompagné d’un fragment de « La maison de Claudine ». Autant les entretiens avec André Parinaud sont laborieux, autant ici Colette baigne dans son élément naturel. Sa lecture est vivante, pleine d’énergie, et hélas bien trop courte.

Premières lectures, lectures d'enfance - "Dialogues de bêtes" de Colette, par Catherine Sauvage (03/09/1988)
réalisation Marguerite Gateau
Dans cette série, brouillon des "Histoires du Pince-Oreille" (France Culture commence à s'intéresser aux enfants), l'invité choisissait un texte qui l'avait marqué dans son enfance, en lisait quelques extraits. La lecture était coupée à plusieurs reprises. Le lecteur parlait alors de son enfance et de sa découverte de la lecture. Nous sommes loin du Pince Oreille et de ses mises en onde ambitieuses à partir de textes souvent écrits spécifiquement pour l'émission.
Si les lectures sont de grande qualité, la partie entretien, quoique courte, est anecdotique.

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Georges Guingoin (1999) - Colette & Marguerite Moreno (1962) - Les rituels de la pluie (1985) - La chatte (Colette,1959) - Sam 11 Fév 2023, 13:09

A voix nue - Georges Guingouin (1999)
par Geneviève Huttin
réalisation Bruno Sourcis

1/2 : -1 : Le berceau de l'esprit de résistance, -2 : Élever la conscience des hommes (15 et 16/03)
2/2 : -3 : Le tunnel dans le foin ou Le premier maquisard de France, -4 : Le Préfet du Maquis et le "Tito du Limousin", -5 : Le bouc-émissaire des mauvaises consciences (17, 18 et 19/03)

Georges Guingoin, alors âgé de 86 ans, a la voix suffisamment abîmée pour qu'à plusieurs reprises Geneviève Huttin reformule ses propos pour l'auditeur.
Communiste, donc en conflit permanent avec les militants et hommes politiques communistes, l'homme ne cesse de ramener toute sa vie, depuis sa naissance, à ce qu'il a accompli durant la Seconde guerre mondiale. C'est une tendance qui n'est pas nouvelle, ni originale. Toute personnalité qui se raconte sélectionne, recentre toute sa biographie sur ce qu'il est devenu plus tard, montrant que dès le début, la destinée était déjà toute tracée.
Geneviève Huttin est parfaite. Elle introduit l'entretien par des rappels indispensables, et ses questions et relances montrent que l'entretien a été fortement préparé.
Par contre, Georges Guingoin ne se confie pas au-delà de ce qui est nécessaire. L'entretien n'est donc pas très prenant. Les conflits au sein du PC sont attendus, et peu passionnants. La partie sur la Résistance non plus peine à capter l'attention. Tout est centré sur les manœuvres stratégiques, la logistique, et nous attendons plus de quelqu'un qui a vécu les choses de l'intérieur et qui est entré en résistance contre les occupants, et ceci dès 1940.  Il va monter sa propre armée, rompant avec la ligne du parti communiste, qui renvoyait dos à dos démocraties et régime nazi, ce que refusa de faire Guingoin.
L'après-guerre est hélas vite traité, alors que les complots ourdis contre lui afin de le faire passer pour fou, et le faire exécuter en prison méritaient mieux que ce rappel froid des faits.
Les entretiens s'arrêtent au début des années 50. Rien sur la suite. Dommage.

Une amitié - Lettres de Colette et de Marguerite Moreno (France I Paris-Inter, 1962/63)
par Paule Chavasse et Harold Portnoy
lectures Marcelle Ranson et Germaine Montero
avec Maurice Goudeket (1, 5, 6, 8, 9, 11, 12), Claude Pichois (2), Colette de Jouvenel (3), Pierre Moreno (4, 7)
1- 02/12/1962, 2- 09/12, 3- 16/12, 4- 23/12, 5- 30/12, 6- 06/01/1963, 7- 13/01, 8- 20/01, 9- 27/01, 10- 03/02, 11- 10/02, 12- 17/02

Les lectures de lettres sont accompagnées de témoignages de proches de Colette : son dernier mari  et sa fille, ainsi que le neveu de Marguerite Moreno. Dans la seconde partie, Claude Pichois revient sur les problèmes posés par l'édition de ces lettres.
La lecture suit l'ordre chronologique, et va donc du début des années 1890 à la mort de Colette, qui écrivit dans l'un de se derniers ouvrages un hommage à Marguerite Moreno ("Le fanal bleu", 1949).
Là aussi, à part la lecture des lettres – lectures impeccables – les intervenants ne souhaitent pas sortir des sentiers battus et racontent des anecdotes conformes à l'image que l'on peut se faire des deux femmes. Rien ne dépasse, rien ne surprend.

La matinée des autres - Les rituels de la pluie (01/10/1985)
par Jacqueline Kelen
avec Jacques Soustelle (École Pratique des Hautes Études), François Gründ (Maison des cultures du monde), Jacqueline de Fels (professeur à l'INALCO), Guy Deleury (écrivain) et Slimane Zeghidour (journaliste et historien) et les voix de Francine Olivier et Frédérique Cantrel
réalisation Jacqueline Kelen, Mireille Kraus et Danièle Bizien

Une preuve que la radio est capable avec peu de moyens (et un vrai travail de montage) de créer des images fortes dans l’imaginaire de auditeurs, à travers le récit des différents rituels et légendes liés à la pluie.
L’émission évoque en plus une grande diversité de cultures. Nous passons de l’Amérique du sud à l’Inde, de l’Afrique (Niger) à l’Europe en passant par le Proche-Orient (Canaan).

La chatte, d'après Colette (11/02/1959 France III Nationale)
adaptation Michel Dominik
avec Annie Girardot, Jean-Louis Trintignant, Germaine Dermoz, Lily Siou, Olga Nilza, Geneviève Morel, Annick Allières, Jacques Berger, Lucien Frégis, Marcel Lestan et Eugène Frouhins
bruitages + la chatte, Joé Noël
réalisation Alain Barroux

Les fictions sont devenues rarissimes dans les programmes des nuits. Celle-ci donne l'occasion de revenir à une époque où la radio employait de bons acteurs.
"La chatte" raconte l'histoire d'un jeune couple, qui va progressivement se brouiller à cause d'un félin. C'est un triangle amoureux qui pourrait être classique, si le troisième angle du triangle n'était une chatte.
Jean-Louis Trintignant a une voix continuellement languide, son personnage se laisse vivre, heureux avec sa chatte et sa compagne, alors qu'au contraire Annie Girardot est énergique, incarnant une femme refusant progressivement, par jalousie, que son mari ait des relations affectueuses avec une autre qu'elle.

Pour compléter, deux lectures issues de l'émission "Lecture du soir"
Claudine s'en va (16, 17 & 18-06-1954), par Odette Joyeux
&
Gigi (15 & 16-10-1956), par Danièle Delorme

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Deux Ateliers de Création Radiophonique : Mots Morts (23/01/1972) - En dessous de tout (07/01/1979) - Mar 14 Fév 2023, 12:10

Complément au premier billet sur « Cause toujours tu m’intéresses » (Nuits magnétiques, 1991).
Sur l’Atelier de Création Radiophonique des années 70 :
« … ce qui se faisait de plus novateur (...) qui, avec ses hauts et ses bas, proposait une radio créative, originale, surprenante. »

Mots Morts (23/01/1972)
par René Farabet et Jean Ristat, assistés de Janine Antoine, Janine Groléas, Viviane Van den Broek
collaboration technique Nelly Laya et Marcel Grenier

Tous les travers des ACR des années 70 sont réunis ici : virtuosité de la réalisation au service d’expérimentations en grande partie inaudibles.
L’auteur de ces lignes n’a pu arriver au-delà de la vingt-sixième minute. L’entretien avec Barthes est d’une grande vacuité. Beaucoup de circonlocutions pour ne pas dire grand chose.
Au sujet de « L’entrée dans la baie », ouvrage de Jean Ristat alors fraîchement paru :
« Dans votre texte écrit il y a assez souvent, pas toujours, ce n’est pas obsessionnel mais c’est tout de même assez fréquent, vous coupez un mot à la fin du vers, je mets des guillemets au mot vers – ou à la fin de la ligne – et vous continuez la seconde partie du mot avec une majuscule. Ça donne par exemple, un des premiers exemples c’est le mot d’effroi d-apostrophe-deux f-r-o-i normalement, et vous écrivez à la fin de la ligne « d’eff » vous allez à la ligne et vous écrivez à la ligne « Roi ». Moi je trouve ça très intéressant. A première vue ça peut paraître comme une recherche un petit peu gratuite (…)
- (…) au niveau de l’anecdote, lorsque j’écris ce qu’on appelle des vers, je compte, je m’amuse à compter sur mes doigts…
- Peut-être pour ajouter une activité musculaire peut-être, compter sur ses doigts c’est faire agir la main, dans le son c’est très beau d’ailleurs.
- (…) Avec « D’eff » / « Roi », on a une circulation du sens tout à fait différente, et que le sens rebondit d’un vers à l’autre et que le sens de la lecture ne va pas forcément de la gauche vers la droite, mais aussi de la droite vers la gauche... »
Roland Barthes s’écoute parler avec délectation. A prendre au premier ou au second degré ?
La suite : une interprétation de « Entrée dans la baie ». Une épreuve qui fait jeter l’éponge à tout auditeur même courageux. Le choix de lecture consiste à justement démultiplier le sens d’un texte en supprimant toutes les conventions d’une lecture dite normale. A l’arrivée, hélas, il n’y a plus de sens, mais une bouillie de voix qui brouille tout.
La suite na pas été écoutée en intégralité, mais un balayage a permis d’en distinguer les différentes parties. L’entretien Ristat / Barthes se continue entre chacune d’elles.
D’abord un commentaire, toujours avec Jean Ristat d’un film situationniste, « Les avortés ».
Et enfin, durant la dernière heure, une composition de Renato Falavigna sur un texte de Giorgio Pressburger écrit en vingt-quatre langues. La pièce mélange musique électronique, voix et orchestre. L’écoute d’une partie seulement de l’œuvre est décourageante. C’est laborieux, alors que techniquement la réalisation est impeccable. À l’image du reste de l’ACR, ou tout du moins de ce qui en a été écouté.
Le générique :
- Avertissement sous forme de dialogue, avec Roland Barthes et Jean Ristat
- « L’entrée dans la baie et la prise de Rio de Janeiro en 1711 » tragi-comédie de Jean Ristat, avec Michel Dufresnes,  Jean Gillibert, Jean-Baptiste Malartre.
- « Les avortés » film de Jean Amat, « Positif et négatif » par Jean Ristat.
- « La torre di Babele », étude sonore en vingt-quatre langues de Giorgio Pressburger, musique Renato Falavigna, Orchestra di Milano della RAI, ingénieur du son Marino Zuccheri,  Radio Televisione Italiana, studio de Phonologie de Milan, section stéréophonique de Turin.


En dessous de tout (07/01/1979)
par François Béguin et Jean-Marc Fombonne
groupe de réalisation : Monique Burguières, Michel Créis, Marie-Ange Garrandeau, Louis-Michel Schwarcz, Viviane Van den Broek

Jean-Marc Fonbonne fut, comme Andrew Orr, un des créateurs de Radio Nova au début des années 80. Nous pouvons l’entendre d’ailleurs dans « Cause toujours tu m’intéresses".
Là par contre, à condition d’écouter l’ensemble d’une traite, la magie opère.
C’est un grand film radiophonique qui nous emmène progressivement sous terre, et qui enchaîne des séquences enregistrées en des endroits différents de telle manière que l’auditeur doit avoir l’impression de faire un voyage unique. A la fin, pour la remontée, alors que nous terminons notre voyage dans le gouffre de la Pierre Saint-Martin, nous prenons tout simplement l’ascenseur pour retourner en ville.
Les séquences sont construites surtout sur des sons, et la parole est rare. A l’auditeur de se faire ses images. Un montage de textes hétéroclites nous guide pendant notre voyage.
Des textes variés. L'auditeur est invité à en faire un tout homogène, de même que les séquences sonores, dénuées d’explications et d’indications précises de lieu doivent former un seul voyage aux tréfonds de la terre.
Les auteurs de cet ACR font confiance aux oreilles des auditeurs pour s’y retrouver, et à leur imagination.

Le générique indique toutefois l’ensemble des références :
textes de Georges Perec, « La vie mode d’emploi », Lawrence Ferlinghetti, « La quatrième personne du singulier »,
Gustav Meyrink, « Le Golem », Jules Verne, « Voyage au centre de la terre », Michel Leiris, « Le point cardinal »,
voix de Maria Cabral, François Marthouret, Jean Négroni, Anna Prucnal, Claude Rich
musique : Urban Sax, Eldon [?], Keith Jarrett
repères : escalier / cave / effondrement / parking / machinerie / égout / métro / carrière / grotte de Bachaumont (Parc des Buttes Chaumont) / grotte de la Combe aux Prêtres (Côte d’Or)/ gouffre de la Pierre Saint-Martin (Pyrénées)
avec le groupe de spéléologie du Camping Club de France, enregistrement réalisé par Louis-Michel Schwarcz

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Les Cathares et l'amour avec René Nelli (1972) - Jacques Lacarrière & Raymond Abellio (1975) - L'art de conter (1983) - Marcel Donati raconte Radio Lorraine Cœur d'Acier (1982) - La matinée des autres (1978) - Ven 24 Fév 2023, 11:08

Les Cathares et l'amour (22/01/1972)
par Henry Bonnier
avec René Nelli, Raymond Abellio, Jacques Lacarrière et le révérend Père Durand
interprétations Alain Cuny, Colette Berge, Michel Etcheverry et Josiane Vincenzutto
réalisation Georges Gravier

Quatre heures, mais deux parties d’environ deux heures. Il faut comprendre le « et » du titre comme une coordination de deux parties distinctes de l’émission. Deux parties qui auront un lien, certes, mais le thème de « l’amour » ne sera pas vu seulement du point de vue des Cathares.
L’unité est assurée par René Nelli, dont, à travers ces deux parties, deux aspects des travaux sont abordés.
La première partie contient un reportage à Montségur, reportage succinct : il va être question du château et de sa restauration. Ç’aurait été un enregistrement en studio, nous n’y aurions vu que du feu.
La suite, la partie la plus consistante, consiste en deux discussions, l’une avec Jacques Lacarrière, l’autre avec Raymond Abellio, toujours avec René Nelli, que nous retrouverons dans la partie sur l’amour.
R. Nelli, malgré sa faconde, laisse parler longuement ses interlocuteurs sans les interrompre.
Seconde partie : l’amour. L’amour chez les Cathares, mais aussi de manière générale chez les troubadours et les chevaliers du Moyen-Âge, avec comme point d’arrivée l’époque contemporaine. Raymond Abellio affirme – 1973 n’est pas si loin que ça de 2023 sur ce sujet – que lorsque l’égalité homme/femme sera une chose effective (il souligne le caractère farfelu et désordonné des mouvement féministes d’alors) les relations amoureuses seront redéfinies.
Les quarante dernières minutes consistent en un récital de poésies amoureuses, du Moyen-Âge (textes en occitan avec Josiane Vincenzutto) au XXème siècle.
Alain Cuny est, comme bien souvent, extraordinaire.

Pour compléter :
Dialogues - La fin de l'ésotérisme (24/06/1975)
par Roger Pillaudin
avec Jacques Lacarrière et Raymond Abellio
A l’occasion de (une formule devenue une règle sur France Culture) la parution de leur dernier ouvrage,  J. Lacarrière questionne R. Abellio sur l’ésotérisme et la science (gnose et mysticisme) avec même en point de chute la parapsychologie, l’hypnose, reliées à la physique quantique.
Durant les vingt dernières minutes, le public, car c’était en public - la prise de son le masque tellement que l’auditeur a l’impression d’une émission en studio – pose quelques questions, surtout à R. Abellio. L’intervention du public dans un souci louable d’interactivité a ses limites : les questions posées soit portent sur des choses trop vastes pour être traitées en quelques minutes, soit sur des points déjà abordés auparavant.

Chasseurs de son - L'art de conter (17/07/1983)
par Jean Thévenot , Paul Robert et Dominique Calace de Ferluc
Diffusion de la bande son d’un documentaire télé de Catherine Germain,Pierre Guérin et Ernst Kharbine, avec Raymond Massicot, Claude Gaignebet, Muriel Bloch, Laurent Berman, Mathilde Leriche, Catherine Zarcate, Nacer Khemir,  et Évelyne Cevin.

Il y est discuté pas seulement de l’art de conter (les propos sur les liens oral/écrit sont intéressants), mais aussi sur la symbolique, et la fonction des contes.
Leur caractère immuable, malgré leur ancienneté, et malgré leurs liens forts avec des sociétés qui ne sont plus vraiment la nôtre, montre que l’histoire doit combiner avec art le message que l’on veut faire passer (une leçon de morale essentiellement) et l’imagination, la fantaisie.
Il est souligné dans l’émission que le théâtre dit « à thèse » rebute, alors que la même thèse transplantée dans un conte passe parfaitement. Une question d’imagination.

Nous tous chacun - Marcel Donati raconte Radio Lorraine Cœur d'Acier (1982)
par Jean-Claude Bringuier, réalisation Jacques Taroni
1- 17/11
2- 18/11
3- 19/11

Lorraine Cœur d’Acier, ou LCA, fut une radio libre, donc pirate, qui émit brièvement à la fin des années 70.
J-C Bringuier s’entretient avec un de ses acteurs, qui raconte les liens forts qu’il a entretenus avec cette radio, qui l’ont amené a se remettre en question, en tant qu’homme et militant politique.
LCA est une radio mise en place par la CGT et le Parti Communiste, mais a été sabotée par les mêmes lorsque, nous explique Marcel Donati, elle s’est mise à leur échapper, à sortir du carcan étroit du militantisme de base.
M. Donati va découvrir qu’il y a d’autres choses dans la vie que le militantisme borné (le militantisme, quel qu’il soit, est toujours borné).
Sur le plan radiophonique, déjà affleure la problématique des « témoignages intimes » (une séance de psy mais en public), fléau qui a envahi aujourd’hui radios et télés.

La matinée des autres - La civilisation des tziganes (28/03/1978)
par Chantal de Béchade
avec Jean-Louis Bernard (romancier), Henriette Asseo (historienne), Jean-Marie Aubert (prêtre, théologien) et André Barthélémy (prêtre)
réalisation Marie-France Nussbaum

Le type d’émission que ne veut plus faire France Culture : montage des récits des intervenants avec lectures et musiques.
Il n’y a pas que le passage au « tout en direct » qui a saboté la radio culturelle, il y a aussi l'allègement du contenu.
La « matinée » sur les tziganes est particulièrement parlante, parce que justement l’inénarrable – le sourire Colgate passe même en radio, c’est dire la classe – X. Mauduit a fait l’année dernière une émission sur le même sujet. Enfin presque le même sujet, parce que plus que l’histoire du peuple tzigane, liquidée en quelques secondes, il fallait surtout « déconstruire » sans jamais s'arrêter le cliché du tzigane version « Les bijoux de la Castafiore ». Un édito ou une chronique de deux minutes auraient suffi.
Or, la « Matinée » revient très longuement sur l’origine mythologique de ce peuple. Bref, c’est une émission d’Histoire, qui suit, dans la mesure du possible les déplacements des tziganes, ainsi que leurs coutumes, qui sont pour certaines détaillées avec soin.

La matinée des autres - Les royautés africaines (21/03/1978)
par Roland Auguet
avec Jean-Pierre Chrétien et Annie Leboeuf (maîtres de recherche au CNRS)
lectures par Jacqueline Taouss de "L’homme et le sacré" de Roger Caillois et "L’intronisation d’un mwami" de Jean-Pierre Chrétien et Pascal Ndayishinguje
réalisation Marie-France Nussbaum

Encore une émission bien construite, mais qui s’effiloche un peu à la fin avec des propos sur la société occidentale de la fin des années 70.
Encore de l’ethnologie avec la figure du roi dans les pays africains, qui a une position moins aisée que l’on ne pense : le roi, d’après ce qui a été observé, est à la merci de son peuple, et de ses coutumes. Il est même exécuté lorsqu’il n’est plus suffisamment apte à diriger.

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Facteurs aux champs (Jean Couturier, 1995) - Les visions de Zosime (Claude Mettra, 1978) - Raymond Queneau / Roland Barthes (Jean Paget, 1963-64) - Jeu 02 Mar 2023, 19:00



Lieux de mémoires – Facteurs aux champs (28-12-1995)
par Jean Couturier
Le titre de la série est exploité au mieux : le lieu, la campagne française, ici la Creuse, et le temps, avec une superposition qui mêle différentes périodes.
L’émission passe de l’histoire de la poste au XVIIIème et XIXème siècle, avec un historien attaché au Musée de la Poste à une tournée de facteur que nous suivons, aux souvenirs du début du siècle de certains habitants, qui dépasse parfois de beaucoup la figure du facteur.
La musique de « Jour de fête » de Tati ponctue l’ensemble.
A la fin, un facteur nous explique que son métier ne peut pas disparaître, parce que nous aurons toujours besoin d’écrire ne serait-ce qu’à nos proches. L’arrivée très peu de temps après des e-mails a changé la donne.

La présentation, reprise dans l’lNathèque :
Une grande différence demeure entre facteurs des villes et facteurs des champs. Ces derniers sont à la fois soumis aux rigueurs de leur fonction et aux exigences familières et attendrissantes de leurs clients. La tournée du facteur réserve bien des surprises et permet de tracer du facteur le portrait d'hommes exceptionnels doués de chaleur humaine et de professionnalisme. avec à Chenevailles : Monsieur Boyer, Monsieur Gardavaud dit Fafa, Madame Jamot. A Aubusson : Monsieur Boutet; à Paris : Monsieur Patrick Marchand, historien, attaché au Musée de la Poste. A Saint Alpinien : Madame Georgette Lionet et les "clients" des tournées...

                                                                                                

L'autre scène ou les vivants et les dieux – Le démembrement de la chair ou la transmutation hermétique dans les visions de Zosime (03-04-1978)
par Claude Mettra
réalisation Christiane Mallarmé
Lecture par Jacqueline Taouss

Hermétisme et alchimie avec Claude Mettra qui décortique, en compagnie d’Étienne Perrot, psychologue et psychanalyste, une vision de Zosime :
«… je m’endormis; et je vis un sacrificateur qui se tenait debout devant moi, en haut d’un autel en forme de coupe. Cet autel avait quinze marches à monter. Le prêtre s’y tenait debout, et j’entendis une voix d’en haut qui me disait: J’ai accompli l’action de descendre les quinze marches, en marchant vers l’obscurité, et l’action de monter les marches, en allant vers la lumière. C’est le sacrificateur qui me renouvelle, en rejetant la nature épaisse du corps. Ainsi consacré prêtre par la nécessité, je deviens un esprit.
Ayant entendu la voix de celui qui se tenait debout sur l’autel en forme de coupe, je lui demandai qui il était. Et lui, d’une voix grêle, me répondit en ces termes : « Je suis Ion, le prêtre des sanctuaires, et je subis une violence intolérable. Quelqu’un est venu au matin précipitamment, et il m’a violenté, me pourfendant avec un glaive, et me démembrant, suivant les règles de la combinaison. Il a enlevé toute la peau de ma tête, avec l’épée qu’il tenait (en main); il a mêlé les os avec la chair et il les a fait brûler avec le feu du traitement. C’est ainsi que j’ai appris, par la transformation du corps, à devenir esprit. Telle est la violence intolérable (que j’ai subie).
Comme il m’entretenait encore, et que je le forçais de me parler, ses yeux devinrent comme du sang, et il vomit toutes ses chairs. Et je le vis (changé en) petit homme contrefait, se déchirer lui-même avec ses propres dents, et s’affaisser. »


A la fin, lectures de Paul Claudel et Walt Whitman, par Yves Arcanel.

La musique religieuse corse et les chants sacrés de la civilisation byzantine en Grèce servent d’illustration musicale. Important à signaler, car au début, suite à une erreur de manipulation, une sorte de musique techno d’ascenseur vient recouvrir progressivement la voix de Claude Mettra.
Ce dernier annonce qu’il reviendra dans de futures émissions sur les visions de Zosime.

                                                                                    

Anthologie vivante - Raymond Queneau (02/10/1963 France III Nationale)
par Jean Paget
avec Raymond Queneau
lectures Philippe Noiret, Laurence Badie, Claude Brasseur, Edith Loria et Olivier Hussenot
réalisation Georges Gravier


Morceaux choisis - Roland Barthes (20/11/1964)
par Jean Paget
réalisation Georges Gravier
avec René Clermont, François Chaumette et Jean Topart

Avec le lancement de France Culture en décembre 1963, « Anthologie vivante » devint « Morceaux choisis ».
Les auteurs choisissent eux-mêmes les extraits de leurs oeuvres. Ils les présentent durant un entretien avec Jean Paget.
Les émissions sont un peu à l'image des auteurs. Avec Roland Barthes, les lectures sont succinctes, et l'entretien prend une large place.
Avec Queneau, les lectures sont plus importantes.
"Le chiendent", avec Laurence Badie et Philippe Noiret. Cette lecture à deux d'un passage à personnages multiples (l'enterrement d'Ernestine) met la barre très haute. Puis "Les enfants du limon" avec Claude Brasseur, "Un rude hiver" avec Edith Loriat et Olivier Hussenot, et enfin"Le dimanche de la vie" avec à nouveau Claude Brasseur.

                                                                          
                                                                                                                                                                                                                        Wayne Shorter (1933 - 2023)

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''Les dieux ont soif'' (Anatole France [1844-1924]) lu par Michel Bouquet en 1954 - Mer 08 Mar 2023, 13:44

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p40-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#31765) a écrit: (...) 3- Enfin, la diffusion d'une "Lecture du soir" : un roman d'Anatole France magnifié par Michel Bouquet, en trois volets, "Les dieux ont soif". Cette histoire, qui se déroule durant la période révolutionnaire, raconte l'histoire tragique d'un homme pris dans l'étau de la Terreur. (...)
Une pépite, un moment exceptionnel de radio. Michel Bouquet vous fait vivre ce texte de la manière la plus intense. Et quel texte aussi !

Une présentation qui inclut ceci de la part du présentateur de France Culture, trop rare pour ne pas être mentionné : "Sans espoir de réparer la haine posthume, mais avec celui d'éclairer peut-être un peu, on ne sait jamais, les lycéens de 2016, nous diffusons une lecture des Dieux ont soif, roman historique paru en 1912, dont Anatole France avait situé l'action au plus fort de la Terreur.".

Pour le 3e et dernier volet, l'introduction contient ce souvenir de Milan Kundera que l'on pourra appliquer à toute période où des idéalistes radicaux s'enivrent de leurs obsessions au point de sombrer dans l'intolérance et la chasse à tout ce qui ne se conforme pas à leur dogme du "bien" : "Jeune homme, j'essayais de m'orienter dans le monde en train de descendre vers l'abîme d'une dictature dont la réalité concrète n'était prévue, voulue, imaginée par personne, surtout pas par ceux qui avaient désiré et acclamé son arrivée : le seul livre qui a été capable de me dire quelque chose de lucide sur ce monde inconnu a été “Les dieux ont soif”" .

Bibliothèque numérique TV5Monde : Les dieux ont soif (1912)

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Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p40-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#31765) a écrit: Michel Bouquet a mené une véritable carrière radiophonique : on le retrouve régulièrement de la fin des années 40 aux années 90 dans des lectures, des dramatiques, des feuilletons. Il est le docteur Cornélius de Gustave Le Rouge, un très grand moment, disponible aujourd'hui uniquement sur le site de l'INA. (Donc payant...)
Oui. Et exceptionnel est à ce titre l'émission "Au cours de ces instants" de 1967, au cours de laquelle "Michel Bouquet se racontait : son enfance, son adolescence puis ses débuts au théâtre avec des réflexions profondes sur le métier d'acteur" : Michel Bouquet (19-02-1967) Série La Nuit rêvée d’Anouk Grinberg, diffusion le 07/11/2021.

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Carnet de voyage aux Antilles par René Jentet (1976) - Dim 19 Mar 2023, 10:34

Dans les Nuits, polémique !
"Polémique autour du volcan de la Soufrière à la Guadeloupe en 1976"

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 45 Oper1701

Un titre de chaîne info, auquel on va ajouter illico le bandeau "breaking news" pour être dans le ton.
Cette présentation trahit :
- la volonté de racoler,
- et la méconnaissance, l'absence d'intérêt peut-être aussi, de tout ce qui n'est pas actu : popolitique-socio-éco.
La voix adulescente qui présente l'émission longuement (près de 2mn, c'est trop, c'est atroce même, si l'on compare à la voix qui commence réellement l'émission de 1976) n'en démord pas : ça va clasher et buzzer pendant 2h20, ça va chier des bulles, c'est Claude Allègre vs Haroun Tazieff, avec victoire d'Haroun en un round.

Sur la page, photo de Claude et Haroun en plein débat. Le volcan ? Mais il s'en tape l'adulescent préposé aux Nuits ! Il veut du clash ! Tiens, prends ça Haroun ! Et pan, Claude, tu l'as vu le bourre-pif ? Non ? Eh bien attrape !

Si tout n'est pas en mode binaire, mais ils s'emmerdent eux à France Cu, la radiodézidé2-2-main !

Or, en plein milieu de la présentation du zig à la voix d'or, qu'apprend-on ? Mais que c'est une émission de René Jentet, la douzième et dernière d'une série de douze (j'ai fait math sup, ça se voit ?) intitulée en réalité "Carnet d'un voyage aux Antilles".
René Jentet est un des producteurs qui a eu la volonté de faire de la radio un art à part entière, ce qui est inimaginable quand on écoute le robinet à débats d'actu creux de la grille actuelle.

Stop ! Déjà on enlève le bandeau à breaker les news, et on repasse en mode "radio culturelle".

Ensuite, on écoute et on se rend compte très vite que le match Claude / Haroun n'aura pas lieu. Haroun intervient 11mn à la fin, et on entend juste avant 6mn de Claude, et ils ne débattent pas. L'émission dure 2h23.

L'adulescent présente le France Culture culturel (pas celui de 2023 donc) comme s'il était identique à celui du France Culture pas culturel (donc celui de 2023).

L'INAthèque présente un déroulé précis de cette longue émission. Il donne envie : de l'écouter avec attention, et de découvrir les onze autres parties.

Carnet d'un voyage aux Antilles -12- Vingt jours de la vie d'un volcan (09-10-1976)

Reportages et interviews de René JENTET.
- René JENTET : rappel des évènements de La Soufrière de juillet-août 1976 : (5').
- Michel FEUILLARD, directeur du laboratoire de physique du Globe de Saint-Claude (Guadeloupe) par téléphone, le 9 juillet : les premiers phénomènes éruptifs de La Soufrière. Comparaison avec l'éruption de 1956 : (3'10 ").
- Des experts scientifiques Michel FEUILLARD, sur la route de La Soufrière le 13 août : le point des évènements (appels radio et CRS en fond sonore : 3'40").
- Jean Pierre VIODET, directeur de l'observatoire du Morne des Cadets (Martinique), John TOMBLIN, volcanologue britannique le 14 août : les travaux des experts à La Soufrière. Les mesures de sécurité prises par les autorités : (9'15 ").
- Jean Claude AUROUSSEAU, préfet de la Guadeloupe, Docteur CLERY, maire de Basse-Terre, Professeur BROUSSE, directeur de l'équipe scientifique, des personnalités de la Guadeloupe, extraits du " Journal parlé "FR3 Guadeloupe des 13-14-15 août. L'évacuation des régions menacées. Appel au calme. Le Plan ORSEC mis en place : (17'30").
- La désolation des populations évacuées à Pointe à Pitre : (2'15 ").
- Chants et improvisations au Gros KA par Guy CONQUET : (6').
- Jean Claude AUROUSSEAU, préfet de la Guadeloupe, Christian GERONDEAU, directeur de la Sécurité civile ; extrait de la conférence de presse du 17 août et du Journal parlé FR3 Guadeloupe du 16 août : exposé de la situation aux journalistes en français et en anglais. Les mesures de sécurité mises en place : (5'40").
- Le directeur adjoint de l'Office du Tourisme : l'intérêt des étrangers pour les évènements : (1').
- Docteur CLERY, maire de Basse-Terre et son adjoint : les incidences économiques et sociales du plan d'évacuation de Basse-Terre. Les problèmes d'hébergement et de ravitaillement des populations évacuées, (Point à Pitre 17 août : 9'05 ").
- Olivier STIRN, secrétaire d'état aux DOM-TOM : les manifestations de la solidarité intervention : (1').
- Reportage sur la route de Basse-Terre : l'interdiction de passage, le paysage, l'exode du bétail : (sur fond d'ambiance sonore : 9'20").
- Reportage au Centre des réfugiés de Baic-Mahaut, 24 et 25 août. L'état psychologique des réfugiés. L'organisation des centres d'accueil : (7'45 ").
- Justinien Claude, conseiller municipal de Baic Mahaut, un surveillant de travaux : l'aménagement des écoles pour les réfugiés sur fond sonore : (6'10").
- Extrait du Journal parlé FR3 Guadeloupe : (2').
- Docteur VALLA, des infirmières du dispensaire de Baic Mahaut : les dangers du manque de médicaments et d'hygiène pour les réfugiés : (6'10 ").
- Jean Claude AUROUSSEAU, préfet, Olivier STIRN, secrétaire d'état aux DOM-TOM, extraits de déclarations à FR3 Guadeloupe les 18-19-22 et 24 août : l'interdiction de la zone évacuée. La difficulté d'apprécier l'ampleur des risques. L'aide aux réfugiés. Le courage des experts scientifiques dirigés par le professeur BROUSSE : (7'30").
- Monsieur DAGONIA, président du Conseil Général de la Guadeloupe : son souhait de voir l'éruption se préciser : (FR3 Guadeloupe 19 août : 0'30 ")
- Le Colonel ARTAUD, un Capitaine de gendarmerie : parallèle avec le séisme de 1956. (Reportage au PC de la gendarmerie : 2'45").
- Le professeur Claude ALLEGRE, directeur de l'Institut de Physique du Globe à Paris, un volcanologue : l'explosion qui blessa 4 des experts. L'observation du volcan : (FR3 Guadeloupe 30 août : 6').
- Haroun TAZIEFF : son refus de commentaire (30 août). Son opinion sur les évènements de la Soufrière (Paris oct. 76 : 11'20 ").
- Chants et improvisations au Gros KA par Guy CONQUET : (7'20").

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''Histoire de la langue française'' - Lun 20 Mar 2023, 17:10

Pour éviter la publicité de banque accolée au fichier (sur Itunes et le flux RSS) on avancera le curseur à 4'00  (et à 3'30 sur la page de l'émission) pour arriver directement, sans le blabla d'intro et sans la présentation longuette de la série, au numéro des Chemins de la connaissance Histoire de la langue française 1/5 : La montée des origines (1ère diffusion : 09/01/1995) [Lundi 20 mars 2023 (première diffusion le lundi 2 mars 2015)].

Une raison d'écouter émission sur la langue française, c'est que Cerquiglini n'y intervient pas, ledit linguiste ayant en effet squatté les émissions de ce genre durant 30 ans avec toujours le même discours.
Jean-Noël ROBERT évoque la racine très lointaine de la langue française à travers les langues indo-européennes. Les raisons de la prééminence du latin sur le Gaulois  et donne des exemples d'homonymes d'origine gauloise et latine.
Quelle sorte de latin a donné le français, la formation de la syntaxe et de la grammaire ?
• Par Marie-Christine Navarro  
• Réalisation Roxane Legrain-Courtois  
• Avec Jean-Noël Robert
Pour en savoir plus : Jean-Noël Robert, latiniste et historien de Rome, a publié aux éditions Les Belles Lettres une quinzaine d'ouvrages sur l'histoire des mentalités dans l'Antiquité romaine, parmi lesquels Les Plaisirs à Rome (1986, nlle édition 2005), Rome la gloire et la liberté (2008), Les Romains et la mode (2011) ou L'Empire des loisirs (Signet, 2011). Il dirige en outre la collection « Realia » et celle des « Guides Belles lettres des civilisations » dans laquelle il a signé deux volumes, Rome et Les Étrusques (...).

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ACR André Masson (1986) - 20 jours de la vie d'un volcan (1976) - Bonjour monsieur Rabelais (1952) - Gargantua (1953) - Jeu 30 Mar 2023, 18:25

Les Nuits ne sont plus des îlots de culture, disons que ce sont dorénavant des récifs de culture. Par-ci, par-là quelques programmes émergent, souvent des rediffusions d'anciennes nuits, et parfois quelques perles encore un peu perdues dans l'océan de socio-popo-éco. Donc nous allons faire une bonne brasse pour nous accrocher directement aux récifs, ça ira plus vite.

Atelier de Création Radiophonique - André Masson : les chantiers de Dédale (05/01/1986)
par Jacques Munier
avec André Masson, Michel Leiris et Françoise Levaillant

Nous passerons vite sur la seconde heure, avec une grande partie consacrée à des commentaires (ceux d’un enfant) des œuvres de Masson. Les témoignages sur l’époque surréaliste sont convenus.
La première heure par contre fait se rencontrer deux entretiens avec Masson, l’un de 1984 mené par Jacques Munier, et un autre plus ancien issu des archives. Tout ce qui concerne le surnaturel (les fantômes), la guerre de 14 (la beauté esthétique des champs de bataille) commençait l’ACR sur les chapeaux de roue.

Carnets d’un voyage aux Antilles 12/12 : 20 jours de la vie d’un volcan (09/10/1976)
par René Jentet
avec Haroun Tazieff (volcanologue), Claude Allègre (géochimiste et directeur de l’Institut de physique du globe de Paris), Jean-Claude Aurousseau (préfet de Guadeloupe), Michel Feuillard (géologue et directeur du laboratoire de physique du globe de Saint-Claude, Guadeloupe), Christian Gerondeau (directeur de la sécurité civile), Jean-Pierre Viodet (directeur de l'observatoire du Morne des Cadets, Martinique), John Tomblin (volcanologue britannique), Jérôme Cléry (maire de Basse-Terre), Olivier Stirn (secrétaire d’Etat aux Dom-Tom) et George Dagonia (président du conseil général de Guadeloupe)
Descriptif dans un précédent billet.
Un carnet de bord des évènements survenus au volcan de la Soufrière durant l’été 1976. René Jentet se fait narrateur, rencontre les différents responsables, les habitants, va sur les lieux, et utilise comme repère les documents enregistrés par FR3 (journaux, conférences de presse par exemple).
En guise de polémique, nous suivons des scientifiques qui expliquent leur démarche, liée à leur plus ou moins grande expérience qu’ils ont avec les volcans. Haroun Tazieff est annoncé à deux/trois moments de l’émission : il est occupé en Équateur, et arrivera à la fin pour donner son analyse de la situation, une analyse qu’il donnera en studio en compagnie du producteur.
Les onze autres parties de cette série ont été mises de côté par les adulescents des Nuits : exploration de la faune, de la flore… A suivre ?

Autre récif à venir (je passe la nuit spéciale « jeux vidéos » trop cool fun) une nuit Rabelais. Pourquoi Rabelais ? Simple : eux à France Cu, ils suivent l’éphéméride. Mort le 9 avril ? Allez zou, nuit spéciale le 9 avril.  L’imagination au pouvoir !
Deux moments saillants :
Une évocation de Rabelais par Alain Trutat et Georges Charbonnier qui ressemble fort à « Bonjour monsieur Rabelais », diffusée déjà dans les nuits (2003).
Première partie (22-11-1952)
avec Jean Cocteau, Lucien Scheler, Roger Caratini, André Frédérique, Abel Lefranc, Raymond Lebègue, Maxime Laignel-Lavastine, André Berry et Roger Caratini. Interprètes : Pierre Bertin, Jacques Bernier, Roger Blin, Teddy Bilis, André Brunot, Dominique Bonnot, François Chaumette, Nelly Delmas, Jacques Dufilho, Jacques-Henri Duval, Gilberte Géniat, Jacques Hilling, Roger Iglesis, Gaëtan Jor, Pierre Latour, Pierre Leproux, Jacqueline Morane, Jean Parédès, Lucien Paris, Yves Peneau, Hubert Prelier, Alexandre Rignault, Georges Sellier, Jean Temerson, Jean Topart, Daniel Ivernel et Jean-Christophe Benoit (chant)
Seconde (29-11-1952)
avec Roger Grenier, Paul-Emile Victor, Jean Cocteau, Roger Caratini, Lucien Scheler, Marc Bernard, Pierre Barbier, Fernand Ledoux, Stanislas Fumet. Interprètes : Pierre Bertin, Jacques Bernier, Roger Blin, Teddy Bilis, André Brunot, Dominique Bonnot, François Chaumette, Nelly Delmas, Jacques Dufilho, Jacques-Henri Duval, Gilberte Géniat, Jacques Hilling, Roger Iglesis, Gaëtan Jor, Pierre Latour, Pierre Leproux, Jacqueline Morane, Jean Parédès, Lucien Paris, Yves Peneau, Hubert Prelier, Alexandre Rignault, Georges Sellier, Jean Temerson, Jean Topart, Ivernel et Jean-Christophe Benoit (chant).
Musique : Claude Arrieu, Pierre Schaeffer, Claude Terrasse et Jean-Armand Petit

Dans la lignée de « Bonjour monsieur Rousseau » ou de « Bonjour monsieur Jarry » : l’émission mêle fiction, lecture, témoignages, musiques… avec toujours quelques interventions étranges (exemple, pour Rousseau, l’émission s’ouvrait par une analyse graphologique de l’écriture du Douanier).

Second moment :
Gargantua (10-10-1953, Programme National)
avec Alain Cuny (Gargantua), Robert Arnoux (Grandgousier), Alexandre Rignault (Frère Jean), Henri Crémieux (Ponocrates), Teddy Bilis (Picrochole), Jean Topart (Eudémon), Jacqueline Morane (Gargamelle), René-Jacques Chauffard, François Chaumette, Charlotte Clasis, Jacques Fabbri, Jacqueline Trutat, Juliette Jérome, Gaëtan Jor, Pierre Leproux, Yves Peneau, Michel Piccoli, Guy Piérauld, Jean-Marie Serreau et Jean Temerson.
production Alex Madis
adaptation Georges Barbarin
musique Jean Françaix
réalisation Alain Trutat

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) -

Le programme de nuit, îlot de culture (II)     Page 45 sur 53

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