Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Déroulé du journal de la mi-journée:
- une grève dans une mine de charbon en Afrique du Sud (on a une grève sous la main  celle d'AF, mais c'est trop près sans doute).
— Des tirs sur des manifestants au Burundi. Aucune analyse, pas d' éclaircissement, des tirs quoi.
— Gaza, une dose. On annonce une nouvelle intifada, qui s'ajoute à la troisième guerre  mondiale annoncée la semaine dernière après l'intervention russe en Syrie
— Incident turco-russe, présenté rapidement sans perspective, sans interview
— Un peu d'Irak, avec une nouvelle bizarre sur l'ouverture de la zone verte à Bagdad (on leur souhaite bien du plaisir)
— Afghanistan : le crime de guerre ou pas. On n'entend que la position de MSF, justement horrifié. Ce matin interview en directe d'une infirmière sur place qui se disait "encore choquée" (Il fallait que ce soit dit)
— Grève AF enfin, avec extrait d'entretien avec la porte-parole du SNPL, disant que les pilotes travaillent déjà beaucoup plus que le temps annoncé (ah bon?) au point ou certain sont arrêtés pour ne pas dépasser le temps légal de travail (des chiffres!). Le matin, on laissait dire à un syndicaliste que c'était la sécurité des passagers qui était en jeu si le pilotes volaient davantage (AF est 38ème au classement sécurité des compagnies aériennes, et KLM 5ème, Cathay Pacific, n°1)
— Allusion à la catastrophe des Alpes maritimes mais vue uniquement sous l'angle de la contestation d'un propos de François Hollande.
— Puis long entretien avec la correspondante à Athènes, Angélique Kourounis, toujours aussi excitée au point d'en perdre le souffle à deux reprises, ou ses mots. Elle nous annonce très sérieusement que les Grecs travaillent "4 fois plus que n'importe quel Européen" (on la croit), que l'Europe demande de l'argent pour rembourser les prêteurs mais pas pour réformer le pays (ce qui est un mensonge éhonté). elle a pris conscience de la situation des Grecs (on croyait qu'elle l'était un peu) en voyant une syndicaliste dont le salaire est diminué parce qu'elle passe apparemment son temps à faire "toutes les grèves', et qui ne peut pas avoir d'enfant (on imagine, que c'est ne "veut" pas en avoir) etc. Bref le n'importe quoi de cette jeune femme qui nous est imposée sur la Grèce depuis deux ans.
Enfin on arrive à la Grande table avec un invité qui se fait rare sur les antennes, devinez qui? Fabrice Arfi, que l'on n'avait pas entendu depuis trop longtemps et qui "coordonne" deux livres. Je connaissais la formule "sous la direction de" mais coordinateur me semble une tâche bien ancillaire pour ce fleuron à flamberge de Mediapart dont le papa de Caroline Broué est actionnaire, rappelons-le.

Voilà, c'était le service public de la radio, vu par France Culture.

Angélique Kourounis est reçue demain aux Matins. Son descriptif :

" - Angélique Kourounis, correspondante en Grèce pour Radio France, Politis et co-auteure de "Visages de la crise : nous gens du sud, pauvres et fainéants" (Buchet Chastel)."

C'est en effet le journalisme de service public tel que France Culture le conçoit.

Entendu hier soir en conclusion du journal de 18h00 par Tara Schlegel : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/10/s41/NET_FC_c0202972-c50d-4bbb-9db6-2a0fb5278e44.mp3" debut="19:32" fin="19:48"]

[...]le glissement de terrain qui a ravagé le guatemala - puisqu'on parle d'intempéries dues sans doute au réchauffement climatique ([ou : ] - dû sans doute au réchauffement climatique) ce glissement de terrain a fait, disent les autorités Guatemaltèques,  131 morts et 300 personnes sont toujours portées disparues là-bas.

Je n'ai pas connaissance d'un rapport entre le réchauffement climatique et le glissement de terrain qui s'est produit jeudi dernier au Guatemala; pas plus que je n'ai lu d'analyse désignant le réchauffement climatique comme cause des intempéries du sud méditerranéen de la France. C'est même le contraire qu'on peut dans l'entretien suivant du Monde avec Philippe Drobinski, directeur de recherches au CNRS et coordinateur du projet HyMeX (HYdrological cycle in Mediterranean EXperiment) :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/10/04/les-violentes-intemperies-dans-les-alpes-maritimes-sont-elles-dues-au-rechauffement-climatique_4782279_3244.html

Ces épisodes [cévenols, porteurs de fortes intempéries] sont-ils en hausse ces derniers temps ?

Les ingrédients qui conduisent à la formation de ces phénomènes ont toujours existé : les conditions d’automne ont toujours été favorables pour amener de l’air humide sur les contreforts alpins. Mais pour l’instant, on ne dispose pas de statistiques suffisamment robustes pour conclure à une augmentation de ce genre d’épisodes ces dernières années.

Le réchauffement climatique est-il en cause dans les intempéries de ce week-end ?
Non, on ne peut pas attribuer l’événement des Alpes-Maritimes de samedi au changement climatique car on manque encore de recul. Il est difficile de faire le lien entre la tendance de fond du réchauffement et les épisodes météorologiques ponctuels. Pour les canicules, le signal est beaucoup plus clair : si l’augmentation de la température est très forte, on peut la déceler dans la variabilité naturelle du climat (entre les jours et les nuits, les différentes années, etc.). En ce qui concerne les précipitations, au contraire, ce signal est pour l’instant complètement noyé dans cette variabilité naturelle : on n’est pas capable de dire si tel épisode qui survient est attribuable au changement climatique ou pas.

L'année dernière, on pouvait déjà lire le même type de question et de réponse (dans Sciences et Avenir) : Intempéries: fréquence record, sans lien avec le changement climatique

La cause écologique, qui entend combattre les activités humaines qu'elle croit- peut-être justement - liées au réchauffement climatique planétaire par ailleurs objectivement constatable, a-t-elle besoin de pareils défenseurs ? Mme Schlegel, à l'instar de la rédaction de France Culture, ne s'embarrasse pas de grands principes quant à la solidité du fondement de ses propos en glissant cette incise, et n'hésite pas à récupérer hardiment des événements lourds de morts pour la cause de son inavoué combat.

Les arguments solides sur les causes anthropiques du réchauffement se situent à un niveau d'analyse autrement sérieux, et de telles récupérations font probablement honte aux chercheurs qui étudient réellement les causes des modifications climatiques récentes.

Journal de la mi-journée. La correspondante de FC à Berlin parle des manifestations d'extrême-droite contre les immigrés. Pas une fois elle ne cite les événements qui sont en train de faire basculer ou hésiter l'opinion allemande : les incidents graves dans certains centres de migrants ou Afghans et Pakistanais veulent imposer la charia, brimades et menaces des mêmes contre les Chrétiens d'Orient réfugiés dans les mêmes centres. Ces evenements ont fait les gros titres de la presse allemande la semaine passée;
De même sur la situation en Israël/Gaza : reportage ou un adolescent tué par une balle israélienne "fauché en plein cœur" devient 20" plus tard "le petit garçon". Le commentaire ne précise pas que la semaine passée, quatre Israéliens sont morts poignardés. Il ne s'agit pas de prendre parti, simplement de demander une information plus complète, plus objective.
La députée socialiste interrogée sur la SS a bien du mal à s'imposer face à un journaliste qui la coupe sans cesse, lui demande d'accélérer, alors qu'elle a naturellement un débit de parole plutôt lent. On a l'impression que l'objectif est de la déstabiliser. Mais elle tient bon.

munstead a écrit:Journal de la mi-journée. La correspondante de FC à Berlin parle des manifestations d'extrême-droite contre les immigrés. Pas une fois elle ne cite les événements qui sont en train de faire basculer ou hésiter l'opinion allemande : les incidents graves dans certains centres de migrants ou Afghans et Pakistanais veulent imposer la charia, brimades et menaces des mêmes contre les Chrétiens d'Orient réfugiés dans les mêmes centres. Ces evenements ont fait les gros titres de la presse allemande la semaine passée;
De même sur la situation en Israël/Gaza : reportage ou un adolescent tué par une balle israélienne "fauché en plein cœur" devient 20" plus tard "le petit garçon". Le commentaire ne précise pas que la semaine passée, quatre Israéliens sont morts poignardés. Il ne s'agit pas de prendre parti, simplement de demander une information plus complète, plus objective.
La députée socialiste interrogée sur la SS a bien du mal à s'imposer face à un journaliste qui la coupe sans cesse, lui demande d'accélérer, alors qu'elle a naturellement un débit de parole plutôt lent. On a l'impression que l'objectif est de la déstabiliser. Mais elle tient bon.

Elle tient bon devant l'aboyeur Mathieu Laurent, ici un dernier exemple après un point de vue étayé d'Antoine Marette qui mériterait néanmoins de passer par la réflexion de ce qu'est la démocratie représentative (sujet abordé dans le 2e partie de la Grande Table, sous quelle forme et dans quel esprit, je ne sais)  : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/10/s41/NET_FC_e61bb68b-af6d-404e-9e35-e051c19985f0.mp3" debut="15:11" fin="18:07"]

Mathieu Laurent, dans sa question, donne à penser que Marette a parlé d'une « réforme de société manquée » alors que ce dernier n'a aucunement orienté son propos dans ce sens. À la rédaction de France Culture, il ne faut pas respecter le sens des mots, mais poursuivre l'idée de débat binaire (bien/mal ; ouvert/fermé ; raté/réussi, etc.) .

Michèle Delaunay est cancérologue, a près de deux fois 35 ans et une parole posée, elle irrite donc Caroline Broué qui rappelle sèchement l'heure « 12h48, presque 49 », la précision s'imposait (pour illustrer l'état psychologique de la « speakerine »).

PS les termes employés dans le sujet sur Israël : « un jeune Palestinien âgé de 13 ans » / « les parents du petit garçon »

Autre illustration de l'actualité. Ce matin. Vers 7H 30.
La bonne nouvelle d'un accord européen mettant fin à terme rapide à la délocalisation des bénéfices des multinationales est annoncée en passant, sans détail, sans analyse. En revanche, très long sujet sur le syndicat parisien du personnel de la distribution. Apothéose de la méthode FC. Pas un instant la position des magasins n'est exposée (en dehors de leur volonté d'aller plus vite dans les négociations (ce qui semble compréhensible), mais entretiens prolongés avec des syndicalistes, avec larmoiements de rigueur ("elle pleurait parce qu'elle voulait aller chercher ses gamins", rien de concret sur les propositions ou demandes des DRH, pas d'entretien avec des salariés voulant accepter les propositions, critique de tout référendum (mais défense des élections syndicales?), coup de griffe à Laurent Berger au passage "trop proche du gouvernement", bref un reportage totalement biaisé négligeant même que l'on parle ici de l'application d'une loi votée par le Parlement.
Autre grand moment, le billet d'humeur une fois encore ridicule de Guillaume Ener sur le prix de la haute couture parisienne. Un short très court vaudrait deux mois de salaire! Là, on est au niveau même pas du café du Commerce, mais de la machine à café.

A midi, la réforme des retraites. Présentation rapide, surtout axée sur les syndicats, ceux qui ont signé et ceux qui ont refusé. Pas de commentaire approfondi pour éclairer l'auditeur. Après tout ce n'est qu'un problème technique compliqué qui ne concerne que chacun d'entre nous… Mais on interroge par téléphone un économiste, qui après une bref coup de chapeau, démonte longuement la réforme au nom du "ce n'est pas suffisant", assure que les Français préféreront prendre leur retraite plus tôt au lieu d'entrer dans ce nouveau système (assertion gratuite, les Français savent calculer) et termine par une ânerie du jour: "Ce n'est pas la réforme des retraites que les Français attendent." D'une part les Français veulent surtout que rien ne change et en particulier dans le domaine des retraites, d'autre part le présentateur ne relance pas. La parole de cet économiste inconnu est donc donnée comme un jugement sensé, raisonné contre lequel il n'y a rien à dire. La critique au nom du "Ce n'est pas suffisant" se répand  à FC. Si on ne peut pas apporter de critique pertinente,claire,  généralement parce que le problème est compliqué, on fait dire "ce n'est pas suffisant" par un intervenant extérieur. La mesure, la loi, le projet accusés sont censés se défendre seuls à partir d'une présentation schématique rapide. La seule parole argumentée est critique, déconstructrice et de toute façon, "ce n'est pas suffisant"'.