Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Suite à l'écoute de la chronique Maria Callas de 1987 dont il a été question dans le fil La chronique des chroniques (ce nom de rubrique me rappelle toujours le titre du recueil de Julio Cortazar "Cronopes et fameux"...), j'ai repris les deux beaux numéros de Lirico Spinto de l'excellent Stéphane Grant consacrés à la cantatrice. Le plus récent du 10 mai 2015 s'attache à 1955, une année dans la vie de Maria Callas.... Bonne page descriptive avec vidéos, bons enchaînements du producteur entre les pièces. Du travail solide (saluons Agnès Cathou, la réalisatrice) pour un sujet rebattu, mais pas pour les nouveaux auditeurs qui arrivent tout frais chaque jour devant leur poste ou leur tablette...

En octobre 2014, Stéphane Grant s'entretenait avec  François Rouffeteau, directeur de Warner Classics France, (il aurait été logique de le mentionner dans le descriptif par égard pour lui et son travail...) dans  Callas, nouvelle voix L'occasion ? L'intégrale en 69 CD de ses enregistrements en studio.

Afin de ne pas excéder son quota maximum de secondes de présentation, Stéphane Grant parle vite, car il a toujours des choses à dire, intéressantes de surcroît. Le corset qui contraint la parole à France Musique entraîne une augmentation de la vitesse du débit des producteurs. Un changement de nature de la station très dommageable.

Le premier passage et premier enregistrement de Maria Callas que l'on entend : Lucia di Lammermoor...

À noter, les passionnantes vidéos, notamment la première en anglais de l'émission de 2014  sur le "remastering" et la 3e, avec des sous-titres en allemand, un entretien inoubliable de 1969 avec Pierre Desgraupes et Luschino Visconti, où Maria Callas parle du travail bien fait et de la solitude. C'est saisissant. Il n'y avait pas à l'époque de ricanements et de bonne humeur forcée, de position obligée (voir l'attitude de Desgraupes, très penché), de cigarette interdite (Visconti qui froisse son paquet à un moment très émouvant, un grand moment), d'insertions de films ou de récitals dans l'image principale, etc. Une interview qui reste gravée dans la mémoire.

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+ un article de 2010 où François Rouffeteau est interrogé : Le classique n'est pas soluble dans le MP3

Dans le fil "Au fil de l'écoute", alias Fontaine, alis unipop, alias 154 surnoms because aime les identités multiples et donc les pseudos altéritaires

Muse Hic a écrit:Dans la "culturelle" matinale sur F Musique Jacques Villeglé est invité, un homme âgé resté humble jusque là tout va bien..
Pour la suite cela se gâte : Chédid Biolay et" munissez-vous d’un maillot de bain et d’un masque à oxygène, car même si nous n’avons pas arrêté de fantasmer sur le futur depuis des générations et des générations, nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre"  :pouahh ...beurk et merdre.
Culture - Musique même combat
Vive Biber, pas le jeune con mais l'autre.

Viel Biber « l'autre »,  soit Heinrich Ignaz Franz von Biber, dans cette émission de Marc Dumont qui n'a pas aimé être remercié et qui ne l'envoie pas dire (en fait si)  chez Plenel* (et pourquoi pas à RFC qui se décarcasse avec un fil FraMu ?) : Biber, le mystère en écoute jusqu'en 2017, ça laisse le temps d'écluser les Onfray.

*cf. Post 84 plus haut : « Il est (grand) temps de parler de France Musique »

« Funambule du violon, Biber reste un mystère. Fait d’inspiration instrumentale virtuose, mêlant tous les artifices de l’harmonie aux musiques parfois « bizarres » ou descriptives. Mais avec une foi profonde, sincère, exprimée dans des œuvres ou le recueillement le dispute au grandiose. Et dans ces « Sonates du rosaires » uniques, magiques – définitivement mystérieuses… »

Francky Sinistro a écrit:Bonsoir...
Toute une journée de pâmoison dans le sirop de merde de Franck Sinatra aujourd'hui.Pourquoi tant d'adoration pour pareille crapule.Et lui ne s'est pas enivré de mots comme CELINE ,il à commis des actes ,ou fait commettre par ses amis de la Mafia , des actes absolument dégueulasses.Vraiment pas le genre de ( pauvre) mec à mériter un tel hommage.Quant à sa voix ,beaucoup de gargarismes à son sujet.Je viens d'éclaircir la mienne du crachat qui me monte quand j'entends le nom de Sinatra.

Vous êtes dur Francky ! En voyant la page « Journée spéciale », le mot « mafia » (avec d'autres) m'est aussi venu à l'esprit, du coup j'ai mis les mots-clés dans un moteur de recherche. Je n'ai pas trouvé la mention d' « actes absolument dégueulasses », mais si vous pouvez renvoyer à des sources fiables sur le sujet, j'en serais heureux.

En tous les cas, grâce à vous, j'ai écouté une partie d'une émission de très bonne tenue entre 19h et 20h : The Rat Pack* animée avec beaucoup de métier radiophonique par une certaine Nathalie Piolé que je découvre et qui anime chaque dimanche Banzzaï

Nathalie Piolé a entre deux pièces musicales rappelé les liens entre Sinatra,  la mafia et John Fitzgerald  Kennedy. Le premier a changé les paroles d'une chanson pour appeler à voter Kennedy (on imagine mal un Delerm chanter un appel  à voter Hollande... ), la deuxième a acheté des électeurs et truqué des scrutins au bénéfice de Kennedy, et ce dernier a partagé la maîtresse d'un chef de la mafia après qu'elle lui eut été présentée par Sinatra.

Belle émission aussi celle qui a commencé à 20h. À suivre, notamment pour signaler ce que cette journée spéciale dit (de bon) de France Musique et de son directeur Marc Voinchet (que Nessie, à l'époque des Matins, décrivait en crooner pâmé devant Sinatra...)

* Sinatra, c'était The Voice. C'était aussi le patron de la bande de copains la plus cool et la plus impertinente de l'histoire du jazz : les RAT PACK.
Leurs membres ? Autour de Frankie, Sammy Davis Jr, Dean Martin, Joey Bishop et Peter Lawford.
Leurs copains ? John Fitzgerald Kennedy, Shirley Mc Laine et Sam Giancana, le patron de la Mafia.
Leur slogan ? : "Avoir trois verres d'avance sur le monde entier".
Leur fief ? : Las Vegas.
Leurs centres d'intérêts ? La fête, les filles,... les filles,... la fête..., les fans en transe, les films... et la musique.
Riches, beaux, talentueux, puissants, voyous, dragueurs, flambeurs, tolérants avant l'heure, cette bande de marlou a vendu du rêve à toute l'Amérique du début des années 60... et cassait la baraque à chacun de leurs concerts.
Plein feux sur les RAT PACK, dès 19h, sur France Musique !

Yann Sancatorze a écrit:On trouve un peu de nuance et de franchise dans cet article accompagnant la sortie d'une biographie récente.

Well, a sacré piece of writing! Grand merci pour la référence à l'article du 24 11 2015 du New Yorker Frank Sinatra and the Scandalous but Scholarly Biography. L'auteur, Adam Gopnik, a une drôle de langue fleurie ! Recension tout à fait intéressante qui fait sans complaisance le portrait  d'un personnage complexe (avec en prime un détour par la vie d'Elvis Presley).

Dans l'émission de 20h de la Journée spéciale Sinatra hier samedi 12 (Frank Sinatra : 2 concerts inédits), on peut entendre Laurent Naouri et surtout Nathalie Desay (grande chouchoute de France Musique et apparemment aussi de l'Élysée) se répandre en louanges sur le chanteur américain. On entend aussi les trois animateurs de l'émission, aux interventions très bien coordonnées (on y reviendra) faire des allusions salaces à l'une des partenaires de scène de Sinatra, la dénommée Dagmar, dont j'ai, sur le conseil d'un présentateur, été voir à quoi elle ressemblait. J'y ai gagné un nouvel exemple pour ma collection d'onomastique puisque The front bumpers on the early 1950s Cadillac were referred to as "Dagmars" by the hotrod crowd. (de ce côté-ci de l'Atlantique nous avons « les roberts », grâce à Édouart Robert).

À noter que les émissions de cette journée spéciale ne sont disponibles qu'un mois, et ne sont ni podcastables, ni téléchargeables. Ce qui ne chagrinera pas M. Sinistro, que je remercie néanmoins d'avoir donné une contribution à  RFC, car entre les émissions de France Musique, les photos et la biographie de Dagmar et l'article du New Yorker donné par Yann 114, j'ai beaucoup appris.

Francky sinistro a écrit: ...Comment ,alors qu'il n'était qu'un roucouleur ayantà peine mué mais déjà acoquiné aux tristes sires de la mafia , il avait envoyé une équipe punitive passer à tabac un rouge gorge qui lui faisait de l'ombre : littéralement ...étrillé le pauvre chanteur !( ça a été raconté sur France Inter il y a bien longtemps dans une évocation de la vie de Sinatra).Comment il a fait violer  son amie Marylin Monroe , complètement ivre ,par ses potes de la Mafia ( Sam Giancana ) lors de la fête qu'il avait organisée dans sa somptueuse propriété ( cf.biographies de Marylin ),..

Vous posez une question délicate, celle de la relation entre la morale de l'artiste, la vie privée de celui-ci et son oeuvre. Que proposez-vous ? Faut-il ne plus diffuser de chansons de Sinatra ? Faut-il signaler à chaque diffusion les turpitudes de l'homme ? Bref, comment voyez-vous le rôle de France Musique pour le 100e anniversaire de la naissance de Frank Sinatra ? Avez-vous écouté les commentaires des présentateurs, ici par exemple ? Frank Sinatra, itinéraire d'un caméléon politique...

La radio culturelle SWR 2 a quant à elle diffusé hier 100 Jahre Frankie Boy et Zum 100. Geburtstag von Frank Sinatra SWR2 Mittagskonzert

PS @ Francky : faites attention, s'il vous plaît, quand vous citez, n'incluez pas votre commentaire de la citation dans la fenêtre de celle-ci.

Le 06 janvier 2016 France Culture rapporte le décès de Pierre Boulez sous le titre : « Pierre Boulez : "J'ai toujours été orienté par la modernité" » avec ce chapeau : « Le célèbre compositeur, théoricien et chef d’orchestre français Pierre Boulez est décédé à l’âge de 90 ans. Considéré comme l’une des personnalités les plus influentes du monde musical, il représentait la composition à l’heure du XXème siècle et a marqué son histoire d’une profonde empreinte, particulièrement avec son chef d’oeuvre : Répons. »

En faisant une recherche sur un tout autre sujet, je tombe par hasard ce soir sur  un article de France Musique du 10 juin 2015 rapportant les propos de Michel Legrand à France Info. Titre : Pierre Boulez a agi "comme un fasciste" selon Michel Legrand. Chapeau : « Invité lundi dernier sur France Info, Michel Legrand n'a pas épargné Pierre Boulez en estimant que le compositeur avait "fermé toutes les possibilités pour tous les compositeurs d'être joués" et qu'il avait agi "comme un fasciste". »

fred de rouen a écrit:Cher Philaunet,

Vous signalez avec raison l'émission de Machart consacrée au compositeur Charles Koechlin.  Vous rappelez - de cela nous vous remercions -  l'excellente série des Mitan des Musiciens au cours de laquelle le producteur avait déjà rappelé la prononciation correcte.
Pour ceux qui s'intéressent à Koechlin, je précise qu'une série de Musique en mémoire consacrée au compositeur est toujours disponible à l'écoute sur Espace 2.

C'est au début de la seconde émission (Charles Koechlin (2/5) : Ombres et lumière (2)) que Renaud Machart rappelle en effet la bonne manière de prononcer le nom du compositeur français.

On entend dans cette émission une interprétation de toute beauté du 1er mouvement du Quatuor à cordes  n°2 (1915-1916) par le Quatuor Ardeo. Machart a raison d'appeler cette pièce « un de ses chefs-d'oeuvre ».

Merci pour les références de la série de 2011 de la RTS sur le même compositeur (émissions non téléchargeables, si je ne me trompe pas).

Votre message suivant sur Musique et climat (bientôt « Musique et COP 21 » ?) appelle commentaire. À suivre !

PS. Ai apprécié le titre de votre billet... Pour les profanes, Koechlin a écrit le poème symphonique Le Livre de la Jungle d'après Kipling.

fred de rouen(https://regardfc.1fr1.net/t9p160-france-musique#25671) a écrit:En août 2013, alors que la saison vidait ses derniers tombereaux de chaleur, Anne-Charlotte Rémond nous proposait une série, Moment musical, déclinée en quatre épisodes de 2 heures. Les émissions sont de qualité et prennent naturellement place aux côtés des Voyages que proposait Axelle Thiry sur Musiq3. On signalera particulièrement le siège de Leningrad ainsi que le déménagement de la famille Bach pour Leipzig en 1723.

Il ne reste qu'une poignée de jours pour écouter et, le cas échéant, télécharger ces numéros de belle facture.

Un grand merci à vous pour ces références, ces émissions estivales m'avaient échappé. Je sauvegarde in extremis le déménagement de la famille Bach et lance l'enregistrement du numéro sur Jean-Marie Leclair du 11 août 2013 encore 5 jours en ligne ! "Télécharger" ? La possibilité n'en est pas donnée par France Musique, en tous les cas.

Je profite de l'occasion pour signaler que le diaporama photo en bas de la page "Déménagement Bach Leipzig" est accompagné d'une belle interprétation par (Dame) Janet Baker de l'Aria de la Cantate BWV 170, Vergnügte Ruh', beliebte Seelenlust (St Martin in the Fields, Neville Mariner), mais que la version historique chantée par Alfred Deller (Leonhardt baroque Ensemble, Gustav Leonhardt) est un des sommets de l'art du contre-ténor britannique.