Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Nanis a écrit: (...) Philaunet pourquoi diable aurai-je parlé ici de "papa" ou de "père"? cela n'était pas le sujet de mon commentaire.... Et non les termes de "maman" ou de "papa" peuvent être utilisés justement contre la personne qu'ils désignent, pour la faire entrer dans le moule que la société attend de ceux qu'elle appelle ainsi...

Votre deuxième phrase ("Et non...") ne manque pas de pertinence.

Votre première phrase renvoie à la question que je signalais plus généralement sur l'emploi inadapté des termes affectueux à la radio pour décrire "père" et mère". Il ne s'agissait pas, bien évidemment, de faire référence au père de l'enfant amené par sa mère dans le studio de France Culture.

En tous les cas, le sujet m'a donné envie de réécouter la chanson de Pierre Perret. J'ai découvert qu'elle avait été interdite d'antenne en 1966 pour l'image qu'elle donnait des colonies (baignade dans un cloaque, respiration de l'air d'usines, etc). Amusant.

Tout le monde il est beau
Tout le monde il est gentil
Aprés Pierre Perret, Jean Yann.

Et cela illustre bien l'article suivant:
http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/02/18/merci-a-marc-voinchet-davoir-accueilli-la-petite-may.html

Nanis:
merci pour cette réponse argumentée à ma réaction trop brève.
Non, il n'y a pas de mots interdits mais vous avouez vous-même que le mot de Maman est employé actuellement partout. Pour moi, le mot maman est réservé à la sphère privée .Je ne comprends pas pourquoi on retire au mot "mère" sa grande portée symbolique et affective.Mais évidemment ,à la crèche ou pour un petit d'école maternelle, il est normal de dire: "tiens, voilà ta maman". De même, quand une mère est malade, on dit à sa fille ou son fils adulte: "comment va ta maman?".Ce n'est pas le symbole "mère" qui est en cause, mais une personne qui souffre , dont on se préoccupe, comme d'un enfant.
Il y a longtemps que j'ai quitté ce monde du travail avec enfant et j'ignorais qu'on parlait des "mamans", supérieures aux mères égoïstes.
Mais, ayant très peu de cas de mères restant à la maison autour de moi (heureusement qu'elles existent d'ailleurs, car elles mettent de la vie dans des endroits déserts, peuplés uniquement de retraités), je n'entends pas dire du mal de ces mères. Tout le monde trouve ça normal, sauf quand elles laissent leurs enfants régulièrement pendant 12h dans école et garderie .Donc, je ne suis pas au courant de ce mouvement sociétal.
Par contre, ce que je trouve navrant, c'est que les garçons sont souvent encore élevés en petits machos par leurs mères , que les filles ne reçoivent que des jouets de filles et qu'on ait beaucoup moins d'ambition pour elles, notamment pour les études scientifiques ou techniques.
Vous dites que l'on devrait accepter les enfants au travail. Pour certaines professions, c'est sans doute possible de temps à autre.Mais la plupart du temps , c'est impossible: comment être concentré avec son gamin à côté? Et puis, quand on se dévoue complètement à ses gosses par ailleurs, croyez-vous qu'on ne soupire pas d'aise d'en être débarrassé pendant un bon bout de temps?
On pourrait discuter de tout cela des pages et des pages.
Ce n'est pas grave cette irruption de la petite Bougrab, mais, bon, on peut dire aussi que c'est empoisonnant...

Alain Machefert a écrit:Tout le monde il est beau
Tout le monde il est gentil
Aprés Pierre Perret, Jean Yann.

Et cela illustre bien l'article suivant:
http://blog.francetvinfo.fr/ladies-and-gentlemen/2013/02/18/merci-a-marc-voinchet-davoir-accueilli-la-petite-may.html

J'en connais à qui la couverture et le titre du livre de JB vont plaire...

Je viens d'écouter les Pieds sur Terre du jour intitulé A votre bon coeur... ! Même veine. Et tout le monde (qui refuse de se faire endoctriner ou berner), il est méchant...

Dans le texte de cette "chèfe", dixit icelle, pour les amateurs de curiosités linguistiques : l'abus de l'apocope qui entraîne la confusion des esprits (des sentiments, c'est déjà fait... cf France Culture, en mal, et en bien Stefan Zweig avec le roman du même titre) : ils, les grands-parents, ne sont pas dispos, car ils ne sont pas dispos ?
"(...) parents qui s'inquiètent de voir le train de leur carrière leur passer sous le nez quand l'enfant est malade, quand l'école est en grève, quand papy et mamie ne sont pas dispos."
Papy, mamie ! Help !

Eh bien Nanis, bravo pour le procès d'intention. Il y a donc un mouvement dans la société qui persécute l'esprit famille, et j'y participe. Excusez moi de répondre que vous lisez de travers et que vous écrivez n'importe quoi.

- vous lisez de travers : le manque de professionnalisme dont on parle ici c'est celui de la Matinale, pas celui de Bougrab
- vous écrivez n'importe quoi : comme le dit Philaunet, ce forum est créé pour parler radio et non pour monter des prises de bec hors-sujet en ciblant les forumeurs qui ont entendu l'une ou l'autre ânerie dans leur poste.

Mais enfin, libre à vous de vous trimballer de forum en forum pour défendre une cause qui vous est chère. C'est vrai qu'il y a des militants plus emmerdants que vous, et plus agressifs dans les minorités actives comme les mélanchieurs, les lepenistes, les duflotiens, sans compter les lauradelairistes et autres lebrunettes. Par contre, je trouve que votre déballage fait un peu dans le genre sociologie molle : alors il existerait un mouvement dans la société qui réduirait le droit des parents, des femmes, des jeunes mères que sais-je. Je passe sur les tours de votre rhétorique, parce qu'ils sont moins lourds que ceux de Bougrab, mais ils ne donnent guère de chair à votre mini-thèse. Excusez moi de douter de son bien fondé (et merci de ne pas prendre ça comme une incitation à en rajouter). Cela dit, on voit à l'oeuvre au moins autant des forces qui jouent dans le sens que vous appelez de vos voeux. Ces forces existent et se font entendre, parfois avec la comique niaiserie qui caractérise les habitants de bébé-land comme dans la page de blog dont Alain Machefert donne le lien plus haut "les jolis areuh", "les gazouillements" "ma fille et son doudou". Ho la la pitié. L'épisode suivant c'est 'Bisounours contre le patronat' ? Plutôt qu'un mouvement de société, il y a peut-être une ligne d'affrontement, et ça pourrait même faire un bon sujet pour une émission radio. Mais pas celle d'hier matin qui a plutôt donné un contre-argument par l'exemple, en réduisant la fluidité de l'émission. Car le commentaire lu dans le blog cité montre que la jeune femme ne sait pas écouter et raisonne de travers. Attention Nanis je ne dis pas que Jeune mère = Conne, hein, me faites pas dire ce que j'ai pas dit. Non mais c'est un peu stupide de votre part de venir ici pour amalgamer aux méchants patrons sans scrupules un forumeur qui ne parle quasi que de qualité radio. Mais si vous voulez je peux vous répondre sur le même mode : c'est pas parce que vous n'arrivez pas à vous organiser au quotidien avec votre progéniture, que tous ceux qui aimeraient entendre une radio sans piaillements sont les responsables de votre disgrâce. Vous voyez, en personnalisant la discussion on ne va pas bien loin.

Je passe sur la thèse franchement lamentable où vous préconisez de donner une place à l'enfant dans les espaces de travail. Là je pense que vous déconnez à fond la caisse. Et si vous en tirez la conclusion d'une réduction des droits et avantages accordés aux familles, et préconisez d'intégrer les deux mondes, alors laissez moi vous dire cordialement que vous raisonnez comme une savate, et que votre conception du progrès social est celle du débutant. Antonia vous l'a dit plus gentiment que moi et de façon plus argumentée.

Enfin je me répète : libre à vous de militer comme vous le sentez. Sauf qu'à développer ici ce genre de bisbille sans rapport avec aucun des sujets du forum radio, même sans rapport avec le sujet de l'émission, eh bien vous perdez votre temps. Cela dit, si vous tenez absolument à développer, vous pourriez ouvrir un fil dans le sous-forum "Conversatoire", non ??

Yann Sancatorze a écrit: (...) Un môme dans un studio pour une matinale, c'est invraisemblable d'amateurisme et de manque de respect pour l'auditeur... (...) C'est d'un amateurisme absolument confondant. Vous imaginez ça à NPR, la BBC, Deutsche Welle, la RSR etc.?

Je n'ai jamais entendu cela en 25 ans de fréquentation de la BBC et des radios allemandes.

Mais je penche moins pour l'amateurisme (péché véniel et habituel) que pour le scénario (démoniaque..) que subodore Alain Machefert :

Alain Machefert a écrit: (...) à cette époque des communiquants et du "story telling", cette absurde scène matinale n'aurait-elle pas eu pour but de produire ce type de commentaire de "Nanis". Je sais, cela serait le comble du cynisme, mais le fait que ce doute (il ne s'agit bien que d'un doute) me soit venu en dit long sur mon désenchantement du monde politique.

Ça collerait bien avec l'esprit actuel de FC : il faut rendre l'antenne de la station culturelle moins guindée (comme si elle l'était !). On avait les rires imbéciles entre soi, on a maintenant les "gazouillis" d'enfants, instrumentalisés pour créer un climat et rendre l'invitée plus sympathique.

On avait ce matin une émission sur les viandes de boeuf ou de cheval... On a manqué l'occasion de faire entrer Clarabelle ou Petit Tonnerre dans le studio.
Je penche plutôt pour la mise sous pression du personnel par l'invitée sous peine de scandale. Et il est vrai que notre glorieuse époque récompense toutes les formes de sentimentalisme kitsch et maternant, devenu l'outil d'indignation ultime. "Je suis maman!" "Je suis papa!"

Il faut bien reconnaitre que Les Matins soient une source intarissable de sujets d'étonnement, de colère, de surprises.
Donc ce matin, pas de bébé, mais une discussion assez abstraite sur le thème du "Burn-Out." Abstraite car nos conversants (Invités, producteur, chroniqueurs) me semblent bien éloignés du monde du travail dont ils parlent. Attention, je ne dis pas qi'ils ne travaillent pas ! Seulement qu'aucun d'entre eux ne représente ces travailleurs dans la "souffrance" ou les méchants patrons et cadres qui la provoque. Car le mot est lâché: souffrance. La sociologue Danièle Linhart, dans un discours bien conformiste, n'a pas arrété d'utiliser ce mot. Cela nous rammene dans ces discours "victimaires" maintes fois exposés dans les medias, dont FC. Je crois que cette victimisation offre à nos sociologues et autres psychanalistes une bonne occasion de "briller" en société et de jouer les Chevalier Bayard, venant à l'aide de tous ces "souffrants". Mais, comme cela marche, cette victimisation, cela doit bien aranger tout ce petit monde: les victimisés, et leurs soi-disant défenseurs. En fait, ils ne font que perpétuer le phénomène.

La sociologue avait plutôt l'air de parler depuis le bistrot ou la cafète de son labo. Je n'ai entendu que des banalités ressassées partout, entendez de la théorie vulgaire, envoyée sur un ton hésitant et dans une langue imprécise qui rappelle un peu le style de Véronique Nahoum-Grappe, qui chroniquait jadis dans les matins et qui ne faisait jamais une phrase complète. Ces Modiano de la sociologie ne donnent pas envie de s'accrocher à leur style .

Des clichés, il y en avait encore plus dans la parole de l'expert bruxellois. Je crois que je n'ai pas entendu de sa part une seule intervention qui n'eut la tonalité soit contestataire-syndicale, soit éconophobe, en tous cas c'est une conception agonistique des relations au travail : lutte des classes entre méchants et victimes (devinez qui sont les uns et les autres). Pitié...

Il se trouve que j'ai suivi avec une grande attention le cours de Christophe Dejours l'année où il mettait la main à la 2e édition de 'Travail, usure mentale'. Et hier matin, j'ai cru entendre 20 ans plus tard deux clônes,qui m'ont donné l'impression de n'être jamais allé plus loin que les banalités que nous balançait Dejours dans un mélange de jargon psy et de langue de bois syndicale. Il incendiait les étudiants qui émettaient une contradiction, et il ne répondait jamais aux questions génantes. Derrière son grand brio d'enseignant, j'ai surtout vu un menteur. Le seul intérêt de son travail m'a toujours semblé être d'ordre socio-linguistique à titre de corpus méritant analyse, et surement pas en tant qu'apport de connaissance.

Je regrette d'autant plus que les tentatives de Couturier pour caser Ehrenberg aient échoué, car nous avons là un chercheur (peut-être) et/ou un penseur (certainement) capable d'évoluer et de ne pas ressasser pendant 20 ans des thèses banales et de haut rendement (beaucoup de béneffes pour peu de créativité). D'ailleurs je serais curieux de le voir reprendre et remanier ses propres thèses de jadis, tant elles me semblent caricaturales et pas si compatibles avec l'évolution de son regard sur la vie économique (nettement moins parano maintenant, si j'en juge par ses derniers passages aux Matins).

Ce jour, petit numéro de Poivre D'Arvor. Allez écouter, c'est fendard de banalités !

Oui, cette énième séance masturbatoire sur les chiffres des podcasts pouvait même donner un sentiment de honte, du genre peut-être de celui qu'il peut y avoir à subir les assauts d'un exhibitionniste.

Ce qui l'est davantage, fendard, c'est d'écouter la chronique Pixel du 8 février dernier (oui oui, celle où il fut aussi question de Fañch), dont voici un passage, qu'on retrouve par écrit sur le site :

Les auditeurs ont rapidement adopté de nouvelles pratiques avec la mise en place des podcasts. Pour le mois de décembre dernier par exemple, Radio France comptabilise 12 millions de téléchargements et en moyenne, huit podcasts sur dix seront écoutés. Une écoute différée importante mais très relative par rapport aux 14 millions d’auditeurs quotidiens pour le groupe. Le direct reste donc le moyen d’écoute le plus utilisé.

Un mois de podcast = moins d'un jour de direct... Pour OPA qui réclame qu'on lui compte pour la peine (il vient de doubler RTL bon sang !) un point d'audience supplémentaire, ce genre de petit recadrage d'échelle peut être d'un rappel utile.

PS : à lire sur le site de Télérama à propos de ces chiffres, une réaction à ce bilan qui m'a tout l'air de venir de l'intérieur de la station, où tout le monde ne semble pas rigoler.

PPS : si vous souhaitez réécouter pixel sans gonfler les chiffres du téléchargement, n'hésitez pas à utiliser l'outil de téléchargement du forum