Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Seconde belle ânerie de la journée. Le commentaire de Benoît Bouscarel sur la loi Travail ou l'anti-art de la métaphore. BB part donc de la métaphore ô combien originale du "lancement" de la loi comparé à celui d'une fusée. Bon. Bien. Mais il ne la lâche pas, ne la lâchera plus pendant ses trois minutes d'antenne et nous auront droit à la poussée, la trajectoire, les étages, le carburant, la fenêtre de tir, etc. au point où on ne savait plus de quoi il parlait. C'est une technique que l'on apprend dans les écoles de journalistes, mais en fait, je me trompe, BB est autodidacte et s'en flatte., il a découvert tout seul cette figure de style, mais n'a pas eu accès au mode d'emploi qui recommande de ne pas pousser une métaphore dans ses derniers retranchements.

Il faut demander une dérogation pour la seconde, Munstead,  non ?

Personne n'a relevé celle d'hier ? Dans sa chronique politique (terme hautement galvaudé), Benoît Bouscarel s'en est pris avec un comique involontaire aux fautes de français faites par les politiques : [son mp3="http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13917-14.03.2016-ITEMA_20935764-0.mp3" debut="00:00" fin="02:56"].

Ça commence ainsi : "Il est bon de vouloir faire rayonner la langue française. Mais faut-il encore savoir la manier. Ça commence par le respect de l’orthographe, de la grammaire, de la syntaxe, ce qui n’est plus tout à fait prioritaire pour nos responsables politiques." et se termine par "si la langue est le produit d’une histoire et d’une culture, qu’il faut respecter, le reflet d’une vision du monde qui dit beaucoup de celui qui l’emploie, elle est surtout le support des idées qu’il veut faire passer. Des idées que manifestement, comme l’orthographe en pleine réforme, ou comme le code du travail en pleine réécriture, certains veulent simplifier".
Passons sur la construction bancale et attelons-nous plutôt à faire connaître à Benoît Bouscarel le bêtisier lexical, syntaxique et orthographique de France Culture : https://regardfc.1fr1.net/t398-errare-france-culture-est , peut-être apercevra-t-il un bout de la poutre qui lui trouble la vue.

peut-être que Benoit Proustcarel est à la recherche de la culture perdue :lol
ET SÛREMENT UNE NIAISERIE COMME JE VIENS DE LA SORTIR
N'EST PAS UN REGARD SUR FRANCE CULTURE,MÊME.

Désolé pour cette nouvelle dérogation à la règle du présent fil, car l'ânerie date de l'avant-veille je crois (mais elle est d'une telle fraîcheur qu'elle passera vaillamment la dlc). In Les Nouveaux Chemins, consacrés au langage, et plus particulièrement au langage animal, Adèle van Reeth : "le bestiaire animal".

Amélie Perrier parle de la recrudescence de la syphilis, parle d'une "véritable épidémie", passe un extrait trop bref d'un médecin spécialiste sur les dangers concrets de ce fléau. Elle reprend l'antenne en rigolant très fort (sans doute d'une grande plaisanterie de ses petits camarades de studio) et a du al à ahaner que la solution est de porter un préservatif. Outre l'indécence de cette rigolade le conseil est mauvais. Bien entendu que si l'on porte un préservatif et se cantonne à des pratiques dites classiques, le risque est éliminé en grande partie, mais l'essentiel actuellement est la détection de la maladie le plus tôt possible pour la soigner, car si on ne la soigne pas — et elle se soigne très bien au départ — elle peut rester à l'état dormant et avoir des conséquences dramatiques à moyen et long terme. Tout cela dépasse Perrier qui préfère rigoler de la syph entre potes.

Erner après avoir fait écouter un extrait d'entretien avec une jeune djihadiste repentie: "le ton calme, la fraîcheur,… l'accent méridional…" Méridional! La jeune fille parle un excellent français, juste une pointe d'accent des banlieues, mais prononce les mots arabes… à l'arabe. C'est devenu du "méridional" pour Erner. Peuchère!

De Stéphane Robert, encore lui. Commentant les mesures annoncées par le Gvt contre le terrorisme: "et de toute façon ça a mal commencé puisqu'on n'a pas fait appel au chroniqueur de France Culture, Gilles Keppel." Et cette remarque vient de l'éditorialiste politique de FC! Il ajoute aussi que le supplément de 40 millions d'€ prévu n'est pas à la hauteur de l'enjeu, sans préciser le budget initial consacré à cette lutte. Et termine par un: "il y a sans doute des préoccupations stratégiques là-dessous" (ou quelque chose comme ça). Vraiment Stéphane, on n'y aurait jamais pensé.

Michel Alberganti ne perd pas ses bonnes habitudes, celles qui ont assuré son succès durable au Monde puis son exfiltration jusqu'à France Culture à l'époque où le créneau de l'alarmisme y était quelque peu vacant. Enfin Alberganti vint et la carence fut comblée.

Dommage qu'il ne cultive pas la cinéphilie avec autant de soin que la pétoche, car dans cette Nième émission au parfin de fun du monde, quand il mentionne vers 16h25 le danger apocalyptique par lequel la planète Terre pourrait cesser de tourner, il invoque aussi incidemment qu' inconsidérément le film de Robert Wise "Le jour où la terre s'arrêta". Les cinéphiles et aussi tous ceux qui affectionnent l'usage du Thérémine au cinéma savent pourtant que ce jour-là je veux dire dans le film, c'est non pas la rotation de la terre qui s'arrête, mais la force électrique qui se trouve neutralisée pendant quelques minutes, et c'est ainsi que sur terre tout s'arrête (nuance). Ce coup de force est un avertissement donné aux terriens par les visiteurs galactiques : "voyez quelle est notre puissance nous faisons ce que nous voulons avec l'énergie même sur votre planète à vous alors arrêtez un peu vos conneries avec l'énergie sinon on vous réduit en cendres, capito ?"

Revenons à notre producteur : peut-on de cette bourde bénigne tirer quelque enseignement ? Oui, non, peut-être... Après tout il n'y a pas de quoi fouetter un chat. Alberganti a voulu meubler un peu, ou bien il a voulu ornementer son débat scientifico-cinématographique avec une anecdote culturelle, et il s'est planté. Pourtant, un tel mini-fait me semble révélateur du sérieux des journalistes que France Culture a sélectionnés pour diffuser la bonne parole : ils sont idéologiquement fiables et culturellement faibles.

Depuis des semaines je note que les grands journalistes de FC aiment de plus en plus la précision ou nous prennent pour des demeurés. Ce matin, Erner parle de "Istanbul, en Turquie"; toute la semaine nous avons eu droit systématiquement à "Vienne en Autriche"à ne pas confondre avec notre Vienne iséroise sans doute aussi centre important de conférences internationales et la semaine passée A. Perrier nous a précisé que New York était aux États-Unis. Remugles de cours de première année d'une école de journaliste, remplissage, didactisme mal placé, intégration du "les Français sont nuls en géographie"?

Amélie Périer présente ainsi l'information selon laquelle les Européens envisageraient un allégement de la dette grecque : "on pourrait parler d'une victoire pour Siriza". Perier ne comprend décidément rien. Follement Siriza il y a 18 mois, elle le reste. Cette " nouvelle" — en fait une mesure dont tout le monde sait depuis le départ qu'elle devra être mise en place un jour — n'est qu'un petit coin de ciel bleu ouvert pour soutenir le gouvernement grec en mauvaise posture. Elle sera effective, éventuellement, à partir de 2018, bref l'Europe tient les rênes de l'opération, ce n'est en rien une victoire de Siriza.

Ouverture des Nouveaux Chemins. Emission consacrée à Sorreau (Sorrow ?), un philosopheur marginal qui vivait dans une cabane pour désobéir civilement. Enfin y parait.

Première minute :  Géraldine cite John Kérouac.
C'est certainement un signe de culture : elle sait que Jack c'est John et que Jack c'est Jean puisque Kérouac s'appelait Jean, ou ti-Jean. Elle en sait des choses tout de même hein notre GMS.

D'ailleurs un jour, tous les livres de Kérouac porteront en nom d'auteur "John Kérouac"


Décidément on ne sait plus si cette radio c'est France (in)Culture ou France (ex)Culture....