En voici une belle, parmi d'autres : "Lauzier, un grand de la recherche graphique", Aeschimann ajoute même quelque chose comme "un trait fulgurant". Pas de pot, Lauzier c'est l'exact contraire : c'est de la satire pure, composé à 80% d'un dialogue né de l'observation sociale et de 20% logés dans la physionomie de ses personnages : admirables têtes de cons serinant les clichés de l'air du temps, têtes de cons et propos de cons où l'on ne pouvait manquer de se retrouver soi-même un peu trop souvent, la critique des lower-intellos par Lauzier et Brétécher valait vaccination. Comment devenir moins con dans cette période de conformisme idéologique ? Il fallait lire Lauzier, il fallait lire Bretécher.
Mais ça n'est pas tout : Aeschimann se félicite du pluralisme à Pilote entre nous il ferait mieux de se pencher sur celui de France Culture hein. En tous cas le diagnostic est gratiné : il y avait à Pilote de l'extrême gauche mais aussi du libéral qui pouvait se moquer du gauchisme, dit-il. Ah bon, on voit ici le niveau d'analyse politique d'Aeschimann qui carbure aux clichés du temps mais ne semble pas se soucier du sens des mots. Je défie quiconque de me dénicher du libéralisme dans les pages de Lauzier.
Pour ceux qui ne savent pas, Pilote a démarré en 1959 comme un journal jeunesse et a poursuivi son parcours au milieu des 70's comme hebdomadaire de BD satirique, avant de muter vers la recherche graphique. Quand on a vécu ces mutations dans les années 70, qu'on a été formé dans une certaine mesure par l'esprit Pilote qui d'ailleurs courait après celui de Charlie Hebdo (le vrai, celui des 70's) avec la provocation en moins, on se désole d'entendre de tels récupérateurs. Est-ce qu'il ne valait pas mieux finalement endurer les tonnes de superlatifs "sublime" "le grand le très grand l'immense" et autres "complètement absolument époustouflant" par lesquels Hélène Frappat manifeste à la fois sa fatuité et sa vacuité ?
Ah oui je viens de trouver dans un forum concurrent un instrument de mesure de la fatuité : c'est la quantité de compliments hyperboliques décernés par minute. Hélène dispute la première place à Enthoven.
A ce moment de désespérance et d'horripilation, est-ce qu'il ne vaut pas mieux quitter l'écoute, tout simplement ? Réponse : p'tèt'ben qu'oui, p'tèt'ben qu'non. Le mieux sera probablement d'attendre que l'émission soit livrée en mp3 et de faire défiler ses 120 minutes au moyen d'un logiciel de lecture/découpe à la seconde. Là, faire des sauts répétés de 5 à 10 secondes chaque fois qu'apparaît la voix du benet.
Anattendant, une seule chose à faire : couper, car Aeschimann dans Mauvais Genres avec sa diction suave à la Thierry Pech c'est la purge de la semaine.
Dernière édition par Nessie le Dim 22 Fév 2015, 20:40, édité 2 fois