France Inter, mamate avec
un peu de lingouistique à la fin, pour bien attaquer le ouik of ze end.
Du p'tit lait. Du concentré de France Cu sur 20mn, mais sur France Inter. De toute façon, comme la première passe son temps à pomper sur la deuxième, et que la deuxième se venge en pompant la première, aucune importance.
Rappelons, car il faut toujours rappeler les choses que l'on a tendance à oublier, sans doute parce qu'elle sont d'un intérêt médiocre, que ces lingouistes sont des habituées, surtout la première, oui, celle-là, je ne vous fais pas un dessin, je ne sais pas dessiner.
L'entretien ne dure hélas qu'une vingtaine de minutes, et encore... Quel dommage.
Le chef des mamates à Inter, lui, il fait comme à France Cu, il passe les plats. Des invités pareils, pourquoi aller leur chercher des poux alors que c'est bientôt le ouik of ze end ?
Catalogue non exhaustif du meilleur de la quintessence.
Les lingouistes s'auto-proclament "atterrées" et prônent un "amour de la langue joyeux". Comment peut-on être atterré et joyeux in ze séïme taïme ? Zattiz ze couèchtionne.
Elles disent fuck à ceusses qui disent que la langue décline, pas seulement en enfonçant des portes ouvertes, non, elles les ferment aussi, enfin je ne sais plus, peu importe. Bref, pour être clair, elles font des trucs chelous. Elles veulent qu'on laisse la langue françouaise tranquille, qu'elle vive sa vie quoi, qu'on la lâche un peu, elle est très bien comme ça, et en même temps, je cite parce que ça vaut vache cochon couvée le coup : "voyez on est rentrés depuis deux siècles dans une standardisation incroyable qui est peut-être euuuuuhm bonne à certains aspects mais qui nous empêche de penser la variation comme euh un fait."
La langue, faut pas la brusquer, faut juste accompagner ses évolutions, mais, car il y a un mêêê, "il faut, je cite (regardez les guillemets bon Dieu, faut toujours tout vous dire !) aider les françouais en rendant l'ortograf un peu plus co & rente." Faut tout changer, on lâche la grappe aux "ph", aux "th", mais en même temps, faut pas brusquer, la langue elle bouge toute seule, elle est vivante, faut juste imposer la norme que moi lingouiste je veux voir appliquer. "On veut mettre sur la table des propositions". Donc faire évoluer la langue à coups de marteau piqueur tout en la laissant libre en tant que langue vivante.
La découverte de l'émoji : c'est, tenez-vous bien, je vous jure que vous devez vous accrocher au premier meuble qui vous vient, la surprise qui vient, vous n'allez peut-être pas y survivre : les émojis sont un nouveau moyen d'expression, parce que, développons car la linguouiste développe, ça n'existait pas avant. Ce qui n'existait pas avant n'existant pas, ce qui vient d'apparaître apparaît miraculeusement comme nouveau vache etc...
Autre point, l'émoji est une langue "mi-écrite / mi-orale". Orale = qui vient de la boubouche, qui se transmet par la parole. Ce qui est la cas de l'émoji, enfin presque.
"Selon le contexte on parle différemment", cela s'appelle en langage technique "les niveaux de langue", c'est enseigné dès l'école primaire, mais dans la mamate à Inter, c'est une découverte de pointe à l'avant-garde de la nouveauté. Les atterrés se réuniront prochainement pour éplucher un manuel de 3ème cycle (CM1 / CM2 / 6è) afin de récupérer de quoi pondre un nouveau livre révolutionnaire.
Des fautes d'ortograffes, il y en a eu de tous temps, et donc faut pas gonfler avec. La lingouiste prend l'exemple des lettres des Poilus de 14 à 18 (uniquement sur rdv) qui faisaient des fautes. Alors si eux en faisaient...
Comme le disait si bien Dostoïevski : si Dieu n'existe pas, tout est permis.
Dans l'aujourd'hui du maintenant, c'est comme si les lettres des poilus étaient publiées sur touitteur. Eh bien les fautes, sur le net, elles se voient bien plus que dans la lettre du poilu à bobonne. Ils ont pas de serruriers chez les atterrés, alors ils ouvrent ce qu'ils peuvent.
Les touittes, en tant que formes de langage écrit sont, je cite toujours attention aux guillemets, "intéressants du point de vue lingouistiques". Y'a-t-il un serrurier pour aider les atterrés ? Ouvrir de vraies portes, c'est peut-être ça qu'il faudrait pour les débloquer.
Le françouais "est parlé plus hors de France qu'en France", alors pouet pouet camembert l'Académie Françouaise. Pouet pouet à cette académie à l'influence considérable, qui noyaute le langage partout tout le temps, pire que Staline dans l'URSS sous époque stalinienne, pire que le livre rouge à Mao, pire que tout : sus à l'Académie ! Ils sont sympas, mais ils passent leur temps à foutre le waï dans la vie des gens normaux.
Cours d'étymologie (à 16'40''), avec condamnation sans appel de "cette conception un peu savante, étymologisante, avec des fausses étymologies comme bonheur avec un h qui ne vient de nulle part, legs avec un g qui ne vient de nulle part..."
"Il y a beaucoup d'erreurs dans l'orthographe actuelle"
Les règles sont donc fautives. Dostoïevski a donc raison plutôt mille fois qu'une : tout est permis. Reste plus qu'à l'imposer à coups de marteau à des gens qui n'en ont rien à foutre, qui veulent juste écrire et parler le françouais, qui n'ont rien à secouer des luttes imaginaires de ces atterrés du bocal.
Petit point étym. Cnrtl pour un peu de nuance.
Pour le "h" à bonheur :
"heur = fatalité, sort, destin. la collision homonymique avec heure, notamment dans des expressions avec bon ou mal eur, est à l'orig. de l'ajout de l'initiale h au Moyen Âge."
"legs = Altération sous l'influence du lat. legatum « legs », v. légat
de l'ancien français lais, par suite d'un faux rapprochement étymologique qui rapproche ce mot de léguer et le sépare de laisser."
A partir de la seizième minute, les questions des Zeureux Zauditeurs déboulent.
Le premier et dernier à passer à l'antenne est lui aussi atterré, ce qui fait marrer les deux lingouistes atterrées. Bieneureux les sélectionneurs du standard : pour faire face à un discours caricatural, simpliste, et qui se prend les pieds dans le tapis, ils ont choisi un auditeur scandalisé par tous les nouveaux mots qui viennent de pas de chez nous. Une caricature contre une caricature. Double dose de rires.
Triple dose, lorsque le boss des mamates fait semblant de s'offusquer de la présence du verbe "spoiler" dans la liste des verbes françouais du premier groupe. Rires.
Les anglicismes, un gros tube de Radio France, qui nous les brise régulièrement avec, surtout dans les points médiatrice.
L'auditeur suivant a laissé un message, nous ne l'entendrons pas. Pourquoi ne plus inverser le sujet et le verbe dans les phrases interrogatives ? Les questions font encore marrer les lingouistes. Que les gens sont drôles ! Que c'est bon de rire de leur connerie, du haut de notre grandeur, nous qui allons changer la langue à coups de marteau dans le vide.
La réponse est rigolote comme tout : "des fois on peut pas inverser". Eh bin oui, on peut pas dire "Comment va-ça ?" Là, ils auraient dû ajouter des rires enregistrés, parce que celle-là, elle est sacrément drôle de chez drôle.
La lingouiste répond en omettant dans un premier temps de revenir au fameux concept de "niveau de langue" déjà évoqué avant. Sans doute parce que c'est plus marrant d'enfiler les exemples sans rien expliquer. C'est marrant les exemples. Ce sont des phrases, et puis y'a des mots, et quand on enchaîne les mots, on dit quelque chose à quelqu'un. Ce problème d'inversion sujet / verbe devient, je cite attention aux guillemets, ne vous coincez pas dedans, "une règle zombie".
La lingouiste en pleine crise de paranoïa aiguë et marrante se bat contre le vide : il faut arrêter de considérer que ne pas inverser S / V dans les questions c'est pas du français. Or, si elle ouvrait un manuel de cycle 3 elle tomberait de ho, car oui, c'est considéré comme du français, mais d'un registre de langue familier poil au nez ou courant poil aux dents.
L'autre renchérit : "plus y'a de variations, plus y'a de nuances". Mais où qu'elles ont foutu les clés ? Vite un serrurier !
"Si on dit Viens-tu ? oui c'est joli parce que ça acquiert un sens par différence avec Est-ce que tu viens ? ou Tu viens ou quoi ?"
Ne riez pas, ces lingouistes ont travaillé dur pour en arriver à ces conclusions à couper le souffle et surtout le beurre.
En conclusion, rappel du livrounet à acheter because c'était une promo, et affirmation énergique que le françouais est une langue vivante qu'on doit laisser libre comme l'air, à condition toutefois de la fouetter régulièrement pour qu'elle avance dans le bon sens, cette chienne.