Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Yann Sancatorze a écrit:Peut-on rêver qu'un jour, une émission de France Culture ne sera plus présentée comme ceci ?

"Pourquoi Compostelle? Proliférations littéraires sur un triomphe pédestre international
Pourquoi, à travers le temps,  sur la base d'une légende naïve et controversée, le Grand Chemin continue-t-il de rassembler des marcheurs du monde entier ?
Sont-ils mus par la foi du charbonnier comme par des projets purement laïques, suscitant une prolifération de récits et témoignages dont certains, y compris au Moyen-Age, figurent parmi les plus grands best-sellers de la littérature ?"

Qui écrit, et qui parle comme ça ?

Triple soupir... C'est affreux, indigne et sot. On se répète, on se répète.

Nessie nous avait dit un jour que l'on peut passer sur les fautes de frappe, on veut bien dans des mails ou sur ce forum où chacun écrit le français qu'il veut sans être critiqué, mais enfin quand ça crève les yeux, sur le site de la station culturelle publique française, mince !, est-ce que ce n'est pas le signe d'un j'm'en-foutisme absolu, lequel se reflète dans la médiocre préparation des émissions et dans leur contenu souvent indigent ?

Ainsi la légende de la photo accompagnant l'émission de Marie-Hélène Fraïssé (que je n'écoute plus) présente cette ligne : « Le chemin de Compostelle, à proxilité d'Atapuerca près de Burgos ».

Et puis en pleine page d'accueil, l'annonce de l'émission de Jean-Noël Jeanneney : « L'inteligence du corbeau (...)».

Sur FB, c'était "l'intelligence du corbeaux"...
Concernant ce drôle de sabir, je crois qu'on ne peut même pas lancer d'accusation de j'menfoutisme aux rédacteurs eux-mêmes, mais plus directement aux responsables de la station qui les embauchent. Quel est le profil type de ces petites mains ? On devine des personnes plutôt jeunes, à peine sorties d'un court cursus universitaire, qui n'ont pas acquis le réflexe de la relecture, mais surtout qui ne connaissent que cette langue artificielle de la dissertation de philo, cette obsession des questions existentielles interminables, ces "mots-outils" qui simulent la réflexion. Il faut du temps et de l'expérience, sans doute, pour écrire avec une voix simple, sobre, modeste, efficace, imagée, riche et discrète. Chaque phrase semble dire : "ah, bon, alors je vais écrire pour le site de France Culture, donc, il faut faire intello, alors je vais poser une bonne vieille problématique comme mon prof me l'a appris, et je vais tout faire rentrer dans une seule phrase, avec quelques mots compliqués pour faire intello etc." Bref, comme la majorité des programmes, de la fausse-monnaie, des gens sans réelle vocation à qui on demande de "faire genre". Des personnels de moins en moins formés de plus en plus interchangeables (sauf vers le privé, où le manque de compétence signifie un remplacement)...
En tout cas, si vous lisez, les petites mains : arrêtez de faire semblant de faire genre intello, ça ne ressemble à rien. Il faut lire, sans doute, avant de pouvoir écrire correctement.

Yann Sancatorze a écrit:(...) Quel est le profil type de ces petites mains ? On devine des personnes plutôt jeunes, à peine sorties d'un court cursus universitaire, qui n'ont pas acquis le réflexe de la relecture, mais surtout qui ne connaissent que cette langue artificielle de la dissertation de philo, cette obsession des questions existentielles interminables, ces "mots-outils" qui simulent la réflexion. Il faut du temps et de l'expérience, sans doute, pour écrire avec une voix simple, sobre, modeste, efficace, imagée, riche et discrète. Chaque phrase semble dire : "ah, bon, alors je vais écrire pour le site de France Culture, donc, il faut faire intello, alors je vais poser une bonne vieille problématique comme mon prof me l'a appris, et je vais tout faire rentrer dans une seule phrase, avec quelques mots compliqués pour faire intello etc." Bref, comme la majorité des programmes, de la fausse-monnaie, des gens sans réelle vocation à qui on demande de "faire genre".(...)
En tout cas, si vous lisez, les petites mains : arrêtez de faire semblant de faire genre intello, ça ne ressemble à rien. Il faut lire, sans doute, avant de pouvoir écrire correctement.

Je crois que vous avez synthétisé avec brio tout ce qui se dissimule derrière ces petites mains qui "jouent" à écrire F.C. comme l'auditeur attend de le lire.
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Curieux d'écouter le Répliques du 19 septembre 2015 (post 465) intitulé "Les maux de l'école et les moyens d'y remédier", on peut entendre F.-X. Bellamy dire :

(...) Je suis tout à fait pour que les élèves fassent des choses. Je suis tout à fait pour que les élèves deviennent les acteurs de leur propre pensée, de leur propre inventivité, deviennent créatifs, deviennent imaginatifs. Mais, précisément, ça suppose de le devenir, et ça n'est pas du tout immédiat. Et le vrai problème (...), on nous a expliqué, c'était le cas, en philosophie, il ne fallait surtout pas organiser des cours où la culture de manière descendante irait vers les élèves, où l'on remplirait l'esprit des élèves d'une quantité de savoir dont ils ne seraient pas eux-mêmes les producteurs, ou les garants. Ce faisant, nous les avons privé de leur propre créativité ou ce qui pouvait devenir la matière même de leur propre créativité. Je crois que l'école (...), ce n'est pas le lieu pour appliquer nécessairement ce que l'on reçoit mais pour recevoir d'abord, et la créativité viendra d'une certaine façon au terme de ce parcours, comme une sorte de résultat de cette expérience de la médiation, de la transmission. (...)

On peut parler du numérique par exemple, qui est la grande utopie contemporaine. Nous avons la certitude qu'il est désormais définitivement dérisoire d'apprendre quelque chose aux élèves, puisque toute la connaissance est sur Internet. (...) Quand vous n'avez rien appris ou si peu appris, quand vous arrivez à la culture numérique - un langage qui est lui-même défaillant, déficitaire - vous ne pouvez pas bénéficier de cette extraordinaire ressource qu'est le monde numérique. (...)

Quand vous arrivez en [classe] Terminale avec de grandes difficultés dans la lecture et dans l'écriture, (...) vous ne pouvez pas devenir vraiment créatifs, devenir imaginatifs, et vous approprier votre propre pensée, ce qui est pourtant (...) le but absolu de l'école.

Nous avons pensé la même chose au même moment, cher Jean-Luuc!
J'ajoute cette citation de Tocqueville, qui semble décrire prophétiquement ce qui nous afflige à France Culture :

"La plupart de ceux qui vivent dans les temps d'égalité sont pleins d'une ambition à la fois vive et molle ; ils veulent obtenir sur le champ de grands succès, mais ils désireraient se dispenser de grands efforts. Ces instincts contraires les mènent directement à la recherche des idées générales, à l'aide desquelles ils se flattent de peindre de vastes objets à peu de frais et d'attirer les regards du public sans peine. Et je ne sais s'ils ont tort de penser ainsi ; car leurs lecteurs craignent autant d'approfondir qu'ils peuvent le faire eux-mêmes et ne cherchent d'ordinaire dans les travaux de l'esprit que des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail."

Yann Sancatorze a écrit: (...) J'ajoute cette citation de Tocqueville, qui semble décrire prophétiquement ce qui nous afflige à France Culture :

"La plupart de ceux qui vivent dans les temps d'égalité sont pleins d'une ambition à la fois vive et molle ; ils veulent obtenir sur le champ de grands succès, mais ils désireraient se dispenser de grands efforts. Ces instincts contraires les mènent directement à la recherche des idées générales, à l'aide desquelles ils se flattent de peindre de vastes objets à peu de frais et d'attirer les regards du public sans peine. Et je ne sais s'ils ont tort de penser ainsi ; car leurs lecteurs craignent autant d'approfondir qu'ils peuvent le faire eux-mêmes et ne cherchent d'ordinaire dans les travaux de l'esprit que des plaisirs faciles et de l'instruction sans travail."

Une très belle citation qui décrit à merveille ce qui se passe à France Culture. À conserver.

Supprimé par l'auteur.

A l'instant, au journal de midi, on nous informe que le prix Nobel a été décerné à des chercheurs pour leurs travaux sur les « neutrinosses ».

France Culture Plus, ce site satellite qui propose des exposés "pour les jeunes" (c'est l'attrape-mouche étudiant de la station, apparemment c'est plus habile stratégiquement que de proposer des contenus solides et professionnels) continue d'exister, et nous fait dire à chaque publication que la station a décidément une image déplorable de ce public...

"L’art protège-t-il de la bêtise ? La rébellion de Niki de Saint Phalle, son engagement total dans la création semble bien être un rempart contre la stupidité sociale. Au-delà de cet exemple le débat aborde plusieurs questions : le processus de création développe-t-il l’intelligence ? Individuelle ou collective notre matière grise gagne-t-elle de à se confronter à l’art ? Contempler une œuvre d’art est-il bon pour les neurones ?"

Tout y est...

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"du jamais vu depuis une trentaine d'années". Catherine Duthu ne comprend même pas le sens du mot "jamais", mais elle prétend nous informer.

Rowan a écrit:[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/10/s42/NET_FC_363b7b2d-9c4e-4ec1-800b-8d186317ecda.mp3" debut="04:00" fin="04:20"]

"du jamais vu depuis une trentaine d'années". Catherine Duthu ne comprend même pas le sens du mot "jamais", mais elle prétend nous informer.

Il me semble que vous exagérez un petit peu, là, Rowan.
En français, il me semble bien que la portée de « jamais » peut parfaitement être restreinte à une tranche de temps limitée.
Il me semble que quelque chose comme ceci : « Dugommier a été un grand consommateur de cannabis jusqu'en 1996, mais pendant les dix ans qui ont suivi, je puis vous affirmer qu'il n'a jamais consommé la moindre dose de haschich »
ou encore
« Dugommier n'avait jamais consommé la plus petite dose de haschich jusqu'à aujourd'hui, aussi, quand je l'ai vu ce matin avec son joint, ai-je été fort surpris »