Don't worry, Hubert Huertas, on ne vous oublie pas, on reviendra vers vous, mais votre collègue Antoine Mercier nous appelle, alors si vous permettez...
Mot à mot par Antoine Mercier : Soutenabilité 07.09.2013http://www.franceculture.fr/emission-mot-a-mot-soutenabilite-2013-09-07«
Nous nous interrogeons aujourd’hui sur le caractère soutenable des évolutions en cours. Pourrons-nous soutenir la financiarisation croissante de l’économie ? Soutenir l’accroissement incessant des inégalités ? Soutenir longtemps encore la dégradation de notre environnement ? Soutenir enfin les menaces qui pèsent sur notre sécurité collective ? »
Insoutenable : qu'on ne peut supporter ;
soutenable : qu'on peut supporter (à la limite) ;
soutenir : supporter ? Très discutable. Déjà qu'on doit se farcir
supporter dans le sens de
soutenir,
être du côté de (ex. « Comment peut-on supporter OPDA ? » ).
Voilà que maintenant on pourrait (oui « pourrait », car A. Mercier nous dit une chose qui semble loin d'être avérée) soutenir des menaces, soutenir une dégradation, etc. Évolution du sens des mots qui fait de la langue un organisme vivant ? Réponse simpliste à qui s'inquiéterait de l'accroissement des énoncés ambigus.
Voici une meilleure nouvelle : France Culture semble avoir mis le turbo pour former ses rédacteurs à
la langue anglaise. Il est vrai que ce n'est pas du très haut niveau, mais il faut bien commencer par quelque chose... (j'ai dans l'idée que FC pourrait bien recevoir un jour le Prix de la carpette anglaise).
Antoine Mercier poursuit : «
L’anglais en a fait un nom : « sustainibility » qui désigne donc le caractère de ce qui est soutenable. » What about « sustainability » with « a », hey ? Parce que s'il faut citer des mots anglais, autant le faire sans faute, non ?
Pour ce qui est de faire des fautes en français, ce n'est pas grave, n'est-ce pas une langue has been, quasiment « as bin » ?...
Illustration par Antoine Mercier :
«
Les représentants du G20 ne sont en restent. » (on aime assez)
«
le terme est brandi à tout bout de camp »
La ponctuation, elle, est lancée au hasard au milieu de n'importe quel groupe de mots : «
elle assurait que la réforme des retraites, garantirait à long terme la soutenabilité du système »
Pour le choix des mots, well : «
Comme si l’essentiel était de supporter nos maux. Et pas d’y remédier. »
C'est « non » et non « pas ».
Pour la conjugaison, ce n'est pas gagné non plus : «
ce que Milan Kundera nous appris à nommer »
Un « a » a-t-il malencontreusement sauté ? Ou bien est-ce un passé simple ? Auquel cas Antoine Mercier devrait lire son homonyme (Louis-Sébastien) qui, lui, utilisa beaucoup ce temps (correctement).
Sur le fond, rien à dire, il n'y en a pas.