M. Vincent Message, qui dit bien des âneries (les Habsbourg expulsèrent les juifs d'Espagne), était évidemment invité pour une raison politique. A cet égard, il ne trompa point l'attente de Mme « Bouré » (métathèse peu respectueuse imputable à M. Raphaël Bourgois). Il manifesta notamment une très vigoureuse haine des lettres françaises, de la France (et non pas seulement de la République française). La « discussion » ne portait pas sur la littérature, la « théorie littéraire » ou l'« esthétique ». Il s'agissait de « politique du roman pluraliste ». Le complément du nom n'indique que le prétexte ; n'importe quel génitif conviendrait : « politique des âges de la vie » (émission d'aujourd'hui), des paperolles, de la musique sérielle, etc. On ne quitte pas la sphère de la misomusie.
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La Grande table - Tirons la nappe ! Page 8 sur 47
Bas de page ↓Alain Machefert
77Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mar 08 Oct 2013, 17:38
Ah bon. Mais où cela?Antoine Arnoux a écrit:Il manifesta notamment une très vigoureuse haine des lettres françaises, de la France (et non pas seulement de la République française).
F.
Invité
78Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Ven 18 Oct 2013, 13:51
Entendu avec plaisir et intérêt la deuxième partie de la grande table du jour,
avec Yves Jeuland pour son film "Delanoë libéré".
Et pourquoi plaisir et intérêt ? Parce que on la parole qu'on y entend est l'exacte
symétrique de celle d'Huertas. Ca fait un bon paquet de qualités.
avec Yves Jeuland pour son film "Delanoë libéré".
Et pourquoi plaisir et intérêt ? Parce que on la parole qu'on y entend est l'exacte
symétrique de celle d'Huertas. Ca fait un bon paquet de qualités.
munstead
79A boire et à manger - Ven 15 Nov 2013, 15:21
Pour une fois, j'écoute La Grande Table. Quelqu'un parle de la photographie à l'occasion du salon/foire Paris Photo. Caroline Broué , à deux reprises puisque cette idée lui semble tellement pertinente : "… oui, cela ne fait qu'une trentaine d'années que la photo est considérée comme un art". Elle confond tout simplement l'intérêt du marché de l'art pour la photo (et cela fait quarante cinq ans) et l'expression artistique par la photo qui remonte pratiquement aux débuts de la photographie. Elle n'a sans doute jamais entendu parler, pour ne citer qu'un exemple, des pictorialistes. Puis son interlocuteur profère : "En fait la photographie n'est pas une partie de l'art, mais l'art tout entier est une partie de la photographie". Elle laisse passer, sans doute trop compliqué à relever. Un peu plus tard, avec une autre interlocutrice, C. Broué : "On croyait qu'il n'y avait qu'en France que l'on commémorait la guerre de 14" Mais où a-t-elle lu ça? Cette guerre ne serait rien pour, disons, les Allemands, les Belges, les Autrichiens, les Britanniques, les Hongrois, les Tchèques, entre autres? Cela fait beaucoup pour cinq minutes d'écoute, j'éteins pour reprendre tranquillement mon déjeuner.
Nessie
80Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mar 26 Nov 2013, 13:15
Malaise à la Grande Table : Eric Hazan vient de balancer un gros glaviot sur la nappe, en trempant France Culture dans le bain des médias corrompus par l'argent, la publicité, le marché, le profit etc etc. Antoine Mercier, trotskyste convaincu, trépigne de joie et réussit un temps à museler Caroline Broué qui parvient tout de même à réagir. "Nous sommes libres" dit-elle. L'invité lui rétorque que tout ce qu'on y entend pourrait être complètement différent. Merveille d'analyse, merveille d'expression : on ne saurait suggérer davantage tout en disant aussi peu. Le sous-entendu parfait : vous faites de la merde, comme les autres.
Quelques minutes plus tard il démontre que le capitalisme démocratique contient des emplois qui n'ont pas lieu d'être. Le mieux serait une société au commerce minimal, indifférencié, avec des emballages tous identiques et d'ailleurs blancs. Ca serait tellement mieux. Oui tellement mieux. Mais pour animer un peu ce monde entropisé (il ne dit pas ça comme ça, il ne connait sûrement ni le mot, ni le néologisme) alors comment faire ? Ah pour le bonheur, rien ne vaut l'ambiance du 11 mai 68, ça c'est le bonheur. Et le bonheur, comment le maintenir ? Surtout quand l'image qu'il en donne est celui de journées d'exception. La réponse fuse, bizarrement sans guitare : il suffit de maintenir cet état, indéfiniment. Caroline se rebiffe, en bonne bourgeoise ici obligée au double langage, car si elle sème chaque jour en gros les mêmes sornettes qu'Hazan, la bourgeoise urbaine pressent qu'avec l'aplatissement des hiérarchies et la disparition de l'argent, son niveau de vie va en prendre un coup dans les gencives alors elle lâche : mais il y aura bien des gens qui ne seront pas d'accord ? En ravi du ravissement, Hazan qui se déclare non-autoritaire, dit qu'on réussira bien à faire sortir les gens du désir individuel. A ce moment, à 15 000 km de là, la momie de Mao-Tsé-Toung lâche un pet de contentement. Au même moment dans le foyer des auditeurs, les toiles d'araignées se transforment en guirlandes clignotantes et chaque grain de poussière chaque acarien mort dans la rainure du plancher donne naissance à une fleurette.
On apprend en passant que ce piètre éditeur a été chirurgien. Il a donc dû opérer des centaines ou des milliers de gens. Mais du côté des idées, il n'a pas commencé à faire pousser en pot autre chose que des graines standard : la société sans argent, ValtèrBenyamine, et même les pauvres marxistes-léninistes ("je ne leur jette pas la pierre" dit-il) qui ont été autoritaires, violents oui mais c'est parce qu'à cette époque-là voyez-vous ils n'étaient pas encore assez avancés, comprendre : ils n'avaient pas encore en main les atouts dont dispose maintenant Eric Hazan.
Le sens de l'histoire d'Eric Hazan c'est du Edgar Morin réécrit par Paul Virilio, ce qui veut dire de la débilité au carré. Avec une argumentation de haut niveau : Si nous étions en Janvier 89 et que je vous disais qu'avant la fin de l'année il n'y aurait plus de mur à Berlin ? Vous me conseilleriez de prendre des vacances non ? Si nous étions en janvier 1789 et que je vous disais qu'on va guillotiner le roi ? C'était Charenton direct. Voila comment Hazan annonce la révolution, imminente en France. Il va jusqu'à donner des détails saisissants de précision : ça se passera dans les villes importantes, pas les plus importantes mais de taille intermédiaire. Il cite quelques capitales régionales : Toulouse, Rennes, Rouen. Je suis surpris de ne pas entendre Grenoble. Suit l'apologie d'une micro-société de gratuité, quelque part en Espagne. Tout d'un coup nous voila dans "Terre à terre" avec en moins le contradictoire qu'y apporte Ruth Stegassy.
Est-ce consciente de cette carence que Caroline lui réplique mais pourquoi vous avez voté Hollande, alors ? Hazan répond, un peu comme Virilio de nouveau c'est à dire comme un gros lardon rougissant "oui je me suis fait beaucoup gronder".
Quelques minutes plus tard il démontre que le capitalisme démocratique contient des emplois qui n'ont pas lieu d'être. Le mieux serait une société au commerce minimal, indifférencié, avec des emballages tous identiques et d'ailleurs blancs. Ca serait tellement mieux. Oui tellement mieux. Mais pour animer un peu ce monde entropisé (il ne dit pas ça comme ça, il ne connait sûrement ni le mot, ni le néologisme) alors comment faire ? Ah pour le bonheur, rien ne vaut l'ambiance du 11 mai 68, ça c'est le bonheur. Et le bonheur, comment le maintenir ? Surtout quand l'image qu'il en donne est celui de journées d'exception. La réponse fuse, bizarrement sans guitare : il suffit de maintenir cet état, indéfiniment. Caroline se rebiffe, en bonne bourgeoise ici obligée au double langage, car si elle sème chaque jour en gros les mêmes sornettes qu'Hazan, la bourgeoise urbaine pressent qu'avec l'aplatissement des hiérarchies et la disparition de l'argent, son niveau de vie va en prendre un coup dans les gencives alors elle lâche : mais il y aura bien des gens qui ne seront pas d'accord ? En ravi du ravissement, Hazan qui se déclare non-autoritaire, dit qu'on réussira bien à faire sortir les gens du désir individuel. A ce moment, à 15 000 km de là, la momie de Mao-Tsé-Toung lâche un pet de contentement. Au même moment dans le foyer des auditeurs, les toiles d'araignées se transforment en guirlandes clignotantes et chaque grain de poussière chaque acarien mort dans la rainure du plancher donne naissance à une fleurette.
On apprend en passant que ce piètre éditeur a été chirurgien. Il a donc dû opérer des centaines ou des milliers de gens. Mais du côté des idées, il n'a pas commencé à faire pousser en pot autre chose que des graines standard : la société sans argent, ValtèrBenyamine, et même les pauvres marxistes-léninistes ("je ne leur jette pas la pierre" dit-il) qui ont été autoritaires, violents oui mais c'est parce qu'à cette époque-là voyez-vous ils n'étaient pas encore assez avancés, comprendre : ils n'avaient pas encore en main les atouts dont dispose maintenant Eric Hazan.
Le sens de l'histoire d'Eric Hazan c'est du Edgar Morin réécrit par Paul Virilio, ce qui veut dire de la débilité au carré. Avec une argumentation de haut niveau : Si nous étions en Janvier 89 et que je vous disais qu'avant la fin de l'année il n'y aurait plus de mur à Berlin ? Vous me conseilleriez de prendre des vacances non ? Si nous étions en janvier 1789 et que je vous disais qu'on va guillotiner le roi ? C'était Charenton direct. Voila comment Hazan annonce la révolution, imminente en France. Il va jusqu'à donner des détails saisissants de précision : ça se passera dans les villes importantes, pas les plus importantes mais de taille intermédiaire. Il cite quelques capitales régionales : Toulouse, Rennes, Rouen. Je suis surpris de ne pas entendre Grenoble. Suit l'apologie d'une micro-société de gratuité, quelque part en Espagne. Tout d'un coup nous voila dans "Terre à terre" avec en moins le contradictoire qu'y apporte Ruth Stegassy.
Est-ce consciente de cette carence que Caroline lui réplique mais pourquoi vous avez voté Hollande, alors ? Hazan répond, un peu comme Virilio de nouveau c'est à dire comme un gros lardon rougissant "oui je me suis fait beaucoup gronder".
Dernière édition par Nessie le Mar 26 Nov 2013, 14:36, édité 1 fois
munstead
81À couper l'appétit - Mar 26 Nov 2013, 14:16
Comme vous, j'ai écouté Hazan. Pourquoi ne pas apprendre ce qu'un utopiste communiste-mais-qui-n'en-est pas-un peut avoir à nous dire. Atterrant. Il veut faire l'histoire et ne connait rien au passé. Sa présentation de la Révolution française comme un feu de poudre après la prise de la Bastille fait sourire. Sa vision d'une journée de mai 68 et de la "plus grande grève de l'histoire de France" est pour le moins partielle. Sa non-prise en compte de la violence que son insurrection déclenchera immanquablement est alarmante. Dans quel monde vit-il? Ne sait-il pas que la Grande révolution a finalement été remportée par la bourgeoisie et s'est terminée après une crise économique profonde et des injustices sanglantes, par une dictature? Et l'après 1917? Et la révolution chinoise? Et la prise du pouvoir par les Khmers rouges? Non, grâce à lui et à ses amis à pseudonymes bien intentionnés, tout se passera en douceur puisque l'homme est bon et que leur objectif c'est notre bonheur. Bref le doux Hazan nous prend pour des imbéciles ou en est un.
antonia
82Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mer 11 Déc 2013, 13:13
N'ayant pas entendu le nom de l'intervenant, j'entends pendant dix minutes avec effarement des propos intelligents, géniaux sur la langue, sur l'enseignement.Et voilà, c'est Heinz Wissman.
Evidemment!
&vincent
Invité
83remettons le couvert! - Mer 18 Déc 2013, 14:54
J'aime bien, et de plus en plus, Caroline Broué et la Grande Table. Je précise, à l'intention des spécialistes des âneries, que j'ai assez rarement l'occasion de l'écouter. Mais, un picorage bimestriel sur deux ou trois ans est aussi valable que n'importe quel sondage; c'est une opinion toute subjective, je vous l'accorde. Là, je l'ai écoutée deux fois (la 2ème partie veux-je dire, j'écoute encore plus rarement avant le journal): avant-hier, le 16, on parlait de l'effondrement des Etats africains, et aujourd'hui c'était une discussion avec un philosophe auteur d'un essai sur la discrétion.
C'est bien sûr la qualité des invités qui fait la qualité de l'émission, mais ce serait très injuste de ne pas faire crédit à Caroline Broué de tout ce qui permet la bonne transmission de ces bonnes paroles jusqu'à mes petites oreilles attentives. En particulier, cette formule de faire questionner l'invité par un spécialiste sans se priver d'intervenir elle-même et de faire intervenir le journaliste qui vient de présenter les infos ou, aussi bien, comme aujourd'hui, un invité du journal qui a envie de prendre la parole. Cela donne une discussion à la fois bien structurée par une problématique unique et variée, avec des voix et des points de vue divers. Il y a d'ailleurs le souci de renouveler le journal en l'intégrant à cette émission plus large et en donnant la part belle à la discussion et pas seulement à l'information et à l'analyse journalistique. Tout cela porte bien la signature de France Culture!
C'est bien sûr la qualité des invités qui fait la qualité de l'émission, mais ce serait très injuste de ne pas faire crédit à Caroline Broué de tout ce qui permet la bonne transmission de ces bonnes paroles jusqu'à mes petites oreilles attentives. En particulier, cette formule de faire questionner l'invité par un spécialiste sans se priver d'intervenir elle-même et de faire intervenir le journaliste qui vient de présenter les infos ou, aussi bien, comme aujourd'hui, un invité du journal qui a envie de prendre la parole. Cela donne une discussion à la fois bien structurée par une problématique unique et variée, avec des voix et des points de vue divers. Il y a d'ailleurs le souci de renouveler le journal en l'intégrant à cette émission plus large et en donnant la part belle à la discussion et pas seulement à l'information et à l'analyse journalistique. Tout cela porte bien la signature de France Culture!
munstead
84Eric Fassin et la discrétion - Mer 18 Déc 2013, 15:28
Juste remarque ! Et comme Caroline Broué ne prenait pas la peine d'annoncer l'intervenant et comme les voix de ceux-ci se ressemblaient, on ne savait plus qui était pour, contre ou â côté (de la plaque). Heureusement Pierre Zaoui, l'auteur, souvent invité, était reconnaissable à ses vigoureux "Hun" qui parsèment ses interventions. Il a bien reçu l'incontournable Eric Fassin (rond de serviette à la Grande table) par un "Merci pour cette questions à étages qui demande une heure et demie pour répondre" oubliant qu'Eric Fassin n'est pas là pour poser des questions mais pour dire ce qu'Eric Fassin pense du sujet. D'ailleurs il a commenté le livre comme l'aurait fait un membre de jury de thèse coopté. Il n'aurait d'ailleurs pas écrit le même livre, ce dont on se fiche éperdument. Caroline Broué s'est fait remarquer par "On attend avec impatience la réponse à la question: quelle politique de la discrétion?" à cette question interloquante et interpellante, l'auteur a eu le mauvais goût de répondre en la renvoyant dans ses cordes. Puis en conclusion après une élégante chanson de Renaud dont le lien avec la discrétion ne m'a pas frappé (pouffiasse, nibards, tu pues…), quelqu'un est venu nous donner une leçon de morale assez confuse sur l'intégration qui n'est plus à la mode, puisque c'est l'inclusion qui est le dernier cri (mais là, sans garantie, j'étais au volant et engagé dans une manœuvre délicate, n'écoutais plus que d'une oreille). Eric Fassin a repris la parole et a manifesté son mépris pour tous ceux qui en voudraient au musulman dans un syllogisme implacable et assez terrifiant.
Sans rapport immédiat: Caroline Broué est la fille de Michel Broué, un des fondateurs et toujours piliers de Médiapart. Le monde est petit!
Sans rapport immédiat: Caroline Broué est la fille de Michel Broué, un des fondateurs et toujours piliers de Médiapart. Le monde est petit!
Nessie
85Re: La Grande table - Tirons la nappe ! - Mer 18 Déc 2013, 15:45
Tout cela porte aneffet la signature de France Culture (2013)
Tudieu, on a VRAIMENT posé la question : "Quelle politique de la discrétion ?"
Mais c'est génial, ça ! Et pourquoi pas "Quelle politique de la vulgarité ?" ou "Quelle politique de l'hygiène personnelle" ou même "Quelle politique de la sexualité" ah non je déconne, ça c'est fait.
Tudieu, on a VRAIMENT posé la question : "Quelle politique de la discrétion ?"
Mais c'est génial, ça ! Et pourquoi pas "Quelle politique de la vulgarité ?" ou "Quelle politique de l'hygiène personnelle" ou même "Quelle politique de la sexualité" ah non je déconne, ça c'est fait.
vincent.
Invité
86je vais reprendre un peu de dessert - Mer 18 Déc 2013, 22:21
Ah! Bon... Il est clair que Munstead et moi avons écouté la même émission, mais que nos tempéraments, nos compétences culturelles, voire nos connaissances mondaines, et vraisemblablement nos sensibilités politiques ou peut-être même ce que nous avons mangé ce midi, tout cela a modifié les signaux et finalement ça n'a plus rien à voir. Nessie, lui, devait faire la sieste mais on devine qu'il a quelques pré-réglages en commun avec Munstead.
Sans vouloir débattre longtemps là-dessus, je dirai quand même deux mots de ce que j'ai trouvé intéressant. Je ne reviens pas sur l'émission sur l'Afrique, qui m'a semblé apporter un éclairage assez nouveau par rapport à ce qu'on entend ces temps-ci à propos des interventions militaires françaises. Sur la discrétion, j'ai apprécié le positionnement de l'auteur, en premier lieu par rapport aux remarques d'Eric Fassin qui estimait que faire l'éloge de la discrétion pouvait être une façon typiquement conservatrice de s'opposer aux divers mouvements qui réclament, parfois bruyamment, d'être reconnus. L'auteur, Pierre Zaoui donc (dont, personnellement, je n'avais jamais entendu parler), a retracé de jolie manière, en se référant à Norbert Elias, la généalogie de ce comportement (qui prône la discrétion), à l'origine aristocratique. Comportement qui a vite pris une nuance méprisante vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas les codes de la bonne conduite. Or, contrairement à ce que Eric Fassin avait pu laisser supposer, ce n'est pas cette discrétion-là qui intéresse Zaoui, mais plutôt celle qui consiste à se débrancher du débat, à ne pas essayer d'avoir toujours raison, pour pouvoir goûter un peu à ce qui n'est pas nous. Je résume et simplifie sans doute. Je ne sais plus de qui est cette citation qu'il a dit beaucoup apprécier: dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde (pas sûr de citer littéralement...).
Bref, c'était intéressant...
A la prochaine!
Sans vouloir débattre longtemps là-dessus, je dirai quand même deux mots de ce que j'ai trouvé intéressant. Je ne reviens pas sur l'émission sur l'Afrique, qui m'a semblé apporter un éclairage assez nouveau par rapport à ce qu'on entend ces temps-ci à propos des interventions militaires françaises. Sur la discrétion, j'ai apprécié le positionnement de l'auteur, en premier lieu par rapport aux remarques d'Eric Fassin qui estimait que faire l'éloge de la discrétion pouvait être une façon typiquement conservatrice de s'opposer aux divers mouvements qui réclament, parfois bruyamment, d'être reconnus. L'auteur, Pierre Zaoui donc (dont, personnellement, je n'avais jamais entendu parler), a retracé de jolie manière, en se référant à Norbert Elias, la généalogie de ce comportement (qui prône la discrétion), à l'origine aristocratique. Comportement qui a vite pris une nuance méprisante vis-à-vis de ceux qui ne respectent pas les codes de la bonne conduite. Or, contrairement à ce que Eric Fassin avait pu laisser supposer, ce n'est pas cette discrétion-là qui intéresse Zaoui, mais plutôt celle qui consiste à se débrancher du débat, à ne pas essayer d'avoir toujours raison, pour pouvoir goûter un peu à ce qui n'est pas nous. Je résume et simplifie sans doute. Je ne sais plus de qui est cette citation qu'il a dit beaucoup apprécier: dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde (pas sûr de citer littéralement...).
Bref, c'était intéressant...
A la prochaine!
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