Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Reconnaissons à Caroline Broué une forme de cohérence : elle anime un "magazine", donc elle cause comme dans les magazines ("une certaine idée de", "de quoi le Gibolin est-il le nom ?", "faculté à créer une complicité avec le lecteur", etc.) avec des magazineries matinées de 4ème de couv' les jours de grande forme ("le plus prolifique de sa génération", "une singularité atypique dans le paysage chorégraphique", etc.). L'emphase émotionnelle façon Laure Adler est un vieux truc rentable pour maquiller l'indigence intellectuelle tout en embourbant l'auditeur dans ses sentiments et en l'installant dans une complicité de contrebande. La grande arnaque quoi.

A défaut de se cultiver réellement,Caroline Broué gagnerait à lire ce forum plus souvent.Elle aurait peut-etre compris avant mardi passé que le titre de l'oeuvre de Marcel Duchamp était fontaine et non l'urinoir ou la fontaine.Caro avoue son ignorance à 17mn50s dans la deuxieme partie de l'émission.
Edifiant,non.

bienvumoncricridamour - et devant tant d'attention à l'écoute je vous livre en titre du Post une production Duchamp facilement réplicable même par Rrose Selavy.
J'vais bientôt répondre sur le contenu de l'émission et j'ai mis à contribution un pote qui vous parlera de l'esprit Duchamp... Prenez cela pour un effet d'annonce comme sait si bien les faire Guy Marchand.

PS : mon avatar est celle de Philly et j'avais collé celle de Pompidou pendant qq jours , z'aviez remarqué ?

merci ?
dadamicalement

A cause de Caroline Broué j'écoute sans passion ni patience le numéro d'aujourd'hui, sans assiduité donc, et il me semble bien que dans la journée "Le français est une chance", on comprend surtout que dans le pays où est réalisé le reportage (le Sénégal), la langue française est à la fois indésirable et en régression. Indésirable parce que langue de l'élite et des dominants. En régression car même pas nécessaire comme langue véhiculaire (le wolof c'est beaucoup mieux), moins utile pour la vie intérieure que la langue maternelle (le wolof c'est beaucoup mieux).

Voila qui est tout à fait conforme au paradigme idéologique de France Culture, mais en désaccord complet avec le titre et le projet de la journée spéciale. Est-ce que dans cette pétaudière anti-culturelle qu'est France Culture, on tirera les conclusions d'une journée aussi mal foutue, mal préparée ? Si telle est la vérité, que toute une part de l'Afrique francophone n'en veut plus de la francophonie, bien sûr il faut que cela soit dit, mais ça serait quand même un peu plus soigné comme boulot, de nous servir cette révélation sous un autre titre, par exemple "Le Français n'est pas une chance" ou "Le Français est une langue fasciste". Le paradigme idéologique de France Culture n'est plus à ça près.


PS pour Fontaine : le forum Regards n'étant pas en odorama, je n'avais pas remarqué que Pompon avait remplacé Philly. Espérons que la réduction du spectre sensoriel ne vous ôtera pas le pain de la bouche

Nessie a écrit:A cause de Caroline Broué j'écoute sans passion ni patience le numéro d'aujourd'hui, sans assiduité donc, et il me semble bien que dans la journée "Le français est une chance", on comprend surtout que dans le pays où est réalisé le reportage (le Sénégal), la langue française est à la fois indésirable et en régression. Indésirable parce que langue de l'élite et des dominants. Langue même pas nécessaire comme langue véhiculaire (le wolof c'est beaucoup mieux), moins utile pour la vie intérieure que la langue maternelle (le wolof c'est beaucoup mieux).

Voila qui est tout à fait conforme au paradigme idéologique de France Culture, mais en désaccord complet avec le titre et le projet de la journée spéciale. Est-ce que dans cette pétaudière anti-culturelle qu'est France Culture, on tirera les conclusions d'une journée aussi mal foutue, mal préparée ? Si telle est la vérité, bien sûr il faut qu'elle soit dite, mais ça serait quand même un peu plus soigné comme boulot, de nous servir cette révélation sous un autre titre, par exemple "Le Français n'est pas une chance" ou "Le Français est une langue fasciste". Le paradigme idéologique de France Culture n'est plus à ça près.

Houlla !!!

Tout d'un coup vers la 20eme minute on se demande si des petits papiers ont circulé autour de la table ? Un temps le débat manque de se retourner. On apprend que le français est beau, et même dit l'un des débatteurs, nous en avons besoin, nous ne saurions nous en passer, il est merveilleux surtout avec ses contrepèteries : il coule dans nos veines comme de la moelle épinière et "sa poésie entre dans nos oreilles comme des tartines de miel".

Ah ça y est je comprends : le message que la journée se devait de faire passer, c'est pas la promotion de la langue française, mais celle du multilinguisme et de la di-ver-si-té. C'est pourquoi d'ailleurs l'émission se conclut sur le programme d'un double effort linguistique requis : l'introduction de l'anglais et la promotion du Wolof. Tout ça c'est très bien, et d'ailleurs en accord avec l'exposé de Xavier North dimanche dernier invité d'Achille Talon dans l'émission unique en son genre, mais en fin de compte, la chance c'est pas le français, c'est le multilinguisme ?

Et la chance de l'auditeur, c'est le double langage du Poivrinet, qui savait très bien où il emmenait ses troupes, et a sciemment collé à sa journée spéciale un titre mensonger.

A part ça, on remarque que la pauvre Broué prononce multilinGOUIsme, bilinGOUIsme, comme ce matin la pauvre Perrine Kervran en conversation avec des linGOUIStes.

Mon bilan :
- La Direction de France Culture, adepte du double langage (remarquez c'est pas neuf : Laure Adler faisait, déjà, exactement le contraire de ce qu'elle prêchait à longueur de journée)
- Les producteurs de France Culture, branquignols de la langue, dans toute la splendeur de leur ignorance...
- Les auditeurs de France Culture : atterrés.

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Mars 2013 ,la pelle à neige est désormais rangée, « In Advance of the Broken Arm » 1915.
Je ne suis pas là pour débobiner ma chouchoute (quand j'aime je prends les défauts avec et laissez-moi mes partis pris comme le disait Paul à Mallet !) mais faut bien dire qu'il y avait du voile de la mariée dans la roue de bicyclette à la Grande Table 2ème partie du 05 mars 2013 semaine spéciale 1913 (2) autour de Marcel DUCHAMP .
L'Urinoir, Fontaine, La Fontaine, Fountain ? La Fontaine , plus facile à dire ? On est quand même pas sur FC (Facile Culture) .
Non Caroline, Duchamp ne s'est jamais rendu à l'Armory Show mais s'emmêler les pinceaux avec Marcel est logique , lui qui avait horreur de l'odeur d'essence de térébenthine mais cela mérite de remette la chronologie du Nu sur les rails en mou de veau :

-- acte 1 – Nu.
1907-1908 : deux dessins : Nu sur une échelle
1911 : Nu descendant un escalier N°1
1912 : Nu descendant un escalier N°2
1912 : Nu descendant un escalier N°2 refusé au salon des Indépendants
Motifs du refus par les pompeux cornichons :atteinte au nu académique, au futurisme , au cubisme. Le titre qui en plus est peint sur la toile ! Les frangins lui annoncent la nouvelle et MD se met hors jeu et ce jour là vit à mon sens son Hapax existentiel.
En cette année 1912 Nu descendant un escalier N°2 sera exposé ailleurs à deux autres occasions.
1913 : L'Armory Show (dans une caserne d'artillerie , Lexington Avenue NYC) : y
sont exposés sans la présence de Duche quatre de ses tableaux dont « Nu descendant un escalier N°2"
qui provoque admiration et scandale : le tableau fût titré « explosion dans une fabrique de tuiles » par un scandalisé et c'est assez bien vu. Bref Duchamp devient la vedette du salon -BINGO !!!
1916 : Nu descendant un escalier N°3 : aquarelle , plume crayon sur photo)
1918 : Nu descendant un escalier N°4 : crayon encre et détrempe sur papier 9,5 X 5,5 cm

-- acte 2 – Fontaine.
Donc en mai 1915 débarque à NYC et est accueilli par Walter Pach et les Arensberg à bras ouverts.
En 1917 il participe à l'organisation d'un salon copié sur celui des Indépendants de Paris et pour aller vite y présente en fin stratège et comme une mise à l'épreuve le fameux urinoir , lui fait subir une rotation de 90° , le baptise Fontaine et le signe R.Mutt (signé Duchamp il aurait sans doute été accepté) Mutt : a inept, ignorant or stupid person , Mutt R Mutter : mère ) etc.. l'objet n'est pas rejeté de manière frontale mais n'apparait pas au catalogue et se trouve remisé derrière une cloison dans ce salon : BINGO N° 2. Duche le récupère, le fait photographier par Stieglitz et est exposé un tout petit moment à la galerie 291 puis DISPARAIT pour être « réactivé » en 1950 !
Voilà quelques gouttes de Duchamp.

A retenir une phrase de Bernard BLISTENE ; « Il y a là quelque chose qui n'est pas seulement de l'ordre d'une démarche des faits artistiques mais véritablement d'une philosophie même du temps .»

Je me souviens d'un philosophe qui ne voulant avouer son peu de connaissance sur MD me dit : Oui Duchamp j'aime beaucoup c'est un très bon peintre » et de cet autre qui en public après avoir déglingué Malévitch (carré blanc sur fond blanc) me rétorqua « si une pissotière vous fait bander, c'est votre problème ! » C'est mon petit Bingo à moi... Sur le sujet Onfray tient la dragée haute aux deux précédents dans son « Archéologie du présent : Manifeste pour une esthétique cynique ».

DUCHAMP vous tienne en joie
Merci à Bernard Marcadé pour sa Bio Marcel DUCHAMP -Flammarion -850 g – 31,76 E / Kg
et à Judith Housez (très jolie) Marcel DUCHAMP biographie- Grasset – 769 g – 28,48 E/Kg
Duchamp cherchait une œuvre qui ne soit pas d'Art mais citons son objet-dard en « raidi » made !
Duchamp ; toujours à bonne distance
Duchamp , le prostate
bref , que du bon air (de Paris) dans une ampoule de 50 cm3 - 1919
et à chacun d'explorer la partie immergée de l'iceberg

D'AILLEURS C'EST TOUJOURS LES AUTRES QUI MEURENT md 1887 – 1968

C'était le Fontaine pour le marchand du sel ...

un scoop pour les lecteurs du forum Regards sur FC :
de source sûre mais confidentielle Fontaine réapparaîtra le 18 avril 2017
Un urinoir juste pour vous donner envie...

Je passe la main à Quéréel
Stade A , pas d'ordi ..........


DEMIURGER DUCHAMP

DUCHAMP ? Ah ! Atendez ! Ne m'en parlez pas ! Je n'ai pas tout à fait fini ! Je ne l'ai pas encore achevé ; une « chose » come DUCHAMP, ce n'est pas rien, ça peut pas finir come ça, tout simplement parce que c'est un chantier artistique fondamental et finalement infini. J'ai plein de vides, de trous, de porosités, plein « d'inachèvements définitifs »... mais rassurez-vous, qui se comblent peu à peu. Tenez j'entends une émission l'autre jour sur France Culture, très bien, très sérieuse mais justement sérieuse. Il n'est question ni d'humour, ni de scatologie, ni d'érotisme, les trois pieds de son tabouret ! Coment voulez-vous que le bonhome ne se retrouve pas les quatre fers en l'air ?
En 1968; je l'ai cru mort à tout jamais, pauvre Marcel, sérié par les critiques et leur sériosité, embaumé, embaumé comme sur France-Cul, dans le sarcophage des louanges et puis je me suis aperçu qu'il était en fait un tout jeune nourisson, qu 'il començait sa vie, l'autre vie,sa vie postume, qu'il falait faire vivre, faire pousser, alaiter, abreuver, nourrir, qu »il était tout neuf dans son costume de premier comuniant et qu'il falait lui inventer le monde, lui apprendre à regarder « la voie lactée ». Inventer Duchamp, le réinventer jeune, le DUCHAMP d'avant 1915, celui qui n'existait pas, celui que les critiques n'avaient jamais rencontré. J'avais trouvé la « matrice ».
Maintenant qu'il a à peu près l'âge adulte, il me suit désormais partout. J'en ai fait mon boy et quand je suis aux waters et qu'il n'y a plus de papier-toilette, c'est lui que j'apelle , quand je sors en ville, il dispose sur mon front ma voilette. Quand... quand... quand... Oh !
Ah ! Ça ne va pas ! Je parle, je parle... et puis...
Alez ! Il faut que j'y retourne, lui refaire des neurones plus nombreux, à 10 ans, puisqu'il entre au lycée Corneille.
Marcel, c'est moi qui l'ai crée, porté pendant ses 28 premières années. Persone avant moi ne l'avait fait.
DUCHAMP n'est pas home à exister une fois pour toute. DUCHAMP s'invente, couve, rit,mûrit, se crée ... secret. A chacun, à tous, son DUCHAMP concocté, fabriqué,romanesqué ! Moi, c'est Marcel môme qui me bonorise, le Marcel nouveau, celui qui n'existe pas encore... mais ça ne saurait tarder, car je suis son démiurge.
Et ça m'enchante.

Patrice Quéréel
à paraître : « Duchamp l'Imbécile  »
ou « Duchamp avant Duchamp »

Guy Debord célébré par une Institution et même plusieurs comme il les détestait intensément : les récupérateurs qui font la culture officielle. Le centre Pompidou, France Culture.

Ca fait mal de voir cette cruche ignare de Caroline Broué se lancer à la poursuite des lècheurs de cul bernés par Philippe Sollers, un des plus mal placés pour se réclamer de Guy Debord. Quant à ce dernier, aussi mégalomane, hystérique, hypocrite, intellectuellement mahonnête qu'il ait été, il aurait probablement administré lui-même une correction à ce Sollers ainsi qu'à d'autres récupérateurs, qui à sa traîne se réclament des Situs ou font leur propre beurre de spectacle sur leur dos sans les avoir correctement lus. A ce titre, dans le débat foireux de ce jour, on se dispute la première place : De Viry est plus inepte encore qu'à son habitude, quant aux autres je n'ai pas pris soin de noter leurs noms et je préfère continuer à les ignorer.

Un conseil d'écoute pour ceux qui ont la chance de ne pas savoir : on délimite pour eux cet extrait de présentation dû à la seule personne présente qui semble avoir vraiment travaillé le sujet. Son cadrage ne recèle qu'une carence, ou un contresens : il faudrait ajouter que pour Debord, inspiré comme les intellectuels de Francfort par la pensée de Lukacs et qui colle au modèle marxien en recopiant le Kapitalll parfois mot à mot mais en changeant quelques mots-clé, pour Debord le spectacle n'est pas seulement et pas tant une perversion de la vie par les images médiatiques (rappel : nous sommes dans les années 50/60), que la forme moderne que prend le capitalisme, donc l'aliénation mise en place par l'économie marchande. Dans son analyse, la médiatisation est un fait général qui inclut les médias mais ne s'y limite pas ; un fait social total, si on veut (ne demandez pas à Demorand ou à Munier ce que ça veut dire, car l'un croit savoir et l'autre ne sait pas).

A part ça, ce cadrage au début de l'émission dit l'essentiel [son mp3="http://download.od.tv-radio.com/france_culture_ondemand/sites/default/files/sons/2013/03/s12/NET_FC_6a343855-17df-433e-875b-a78ff48605a5.mp3" debut="05:21" fin="08:19"].
La conclusion est un peu excessive car l'homme n'était pas un constructeur de savoir, mais avant tout un artiste et un idéologue, brillant pamphlétaire, inspiré par des grandes figures révolutionnaires et/ou réactionnaires car rétifs à la modernité, comme Karl Kraus et Lukacs. Plutôt que l'initiateur d'une vision du monde, il a plutôt anticipé sur la sensibilité des générations qui ont suivi.

Le reste du débat est trop mauvais, nul ou évident pour mériter d'être écouté, sauf comme illustration des vanités, procès auquel Debord lui-même n'échappe pas. On peut tout mettre à la benne : le sujet surexploité et ses médiocres exploiteurs.

A chacun son Duchamp, à chacun son Debord et l'autre jour c'était à chacun son Camus. Cela commence à devenir une tarte à la crème, de quoi alimenter une croisade pâtissière à la Noël Godin .
La Grande Table du 22 mars 2013 sur Guy-Ernest commence très bien :
« C'est la voix de Guy-Ernest Debord que vous entendez
Nous avons peint avec de la buée sur les vitres
Après on efface et on recommence , nous sommes de très grands artistes.
C'est naturellement pour manifester que nous écrivons des manifestes ...»
Un premier degré très chiant mais dès qu'on aborde le second c'est une autre affaire.

Un extrait du « rapport sur la construction des situations  » du fameux G E D :
« La recherche psychogéographique, étude des lois exactes et des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, agissant directement sur le comportement affectif des individus, prend donc ainsi son *double sens d'observation active des agglomérations urbaines d'aujourd'hui, et d'établissement des hypothèses sur la structure d'une ville situationniste;.....
Mais quand bien même ces données seraient fausses, elles seraient assurément les fausses solutions d'un vrai problème; »
*matière et forme


Debord avait-il imaginé qu'en 2013 on serait dans le spectacle de la société du spectacle ?

Triste prix du catalogue de l 'expo de la BNF : 39 E moins d'un Kg , on est à plus de 50 E/Kg,
tant pis pour les djeunes...

Duchamp aurait pu dire : situationnisme ? Un isme en plus, même.

Le cinéma de Debord insufflé par Isou et Lemaître (1951 , le gamin Guy- Ernest voit « traité de bave et d'éternité » d'Isou à Cannes) est une expérience unique à vivre en salle.

Quant à l'extrait de l' émission placé dans le Post précédent il faut au moins citer le nom de l'intervenante pour ceux qui ne veulent pas tout se pastiller : Raphaëlle REROLLE, journaliste au Monde.
Debord vous mette en situation

Boudiou, Ness a vraiment écrit cruche ? Et mon aiguille qui est restée bloquée ...

Fontaine a écrit:Boudiou, Ness a vraiment écrit cruche ? Et mon aiguille qui est restée bloquée ...

Non seulement je l'ai écrit mais je le regrette.
Non seulement j'ai écrit 'cruche' mais encore 'cruche ignare'. Je le regrette doublement.
Un peu parce que c'est pas très respectueux, et beaucoup parce que c'est pas crédible.

Caroline Broué ne peut pas être une cruche ignare : elle est tout de même productrice à FC et pas à n'importe quelle heure s'il vous plait. Certes les connards sans talent et les nullards désinhibés ne manquent pas dans le programme, mais pour obtenir une case dans les créneaux-phares, il faut afficher autre chose que la voix de canard de Louise Touret, les couettes de Marie Richeux, le rire enrhumé de Tewfik Hakem, le cerveau cramé au nutella de Xavier Delaporte. Caroline est d'une autre farine, ou plutôt : elle n'est pas de la terre dont on fait les cruches.

Le drame est bien qu'elle en donne à ce point l'impression à chacune de ses présentations farcies de clichés et d'enthousiasme surjoué, dans la plupart de ses relances qui dissonnent ou contre-sonnent, et dans ses coups-de-coude-aux-copains-de-la-table, toujours dans ce plaisir de l'entre-soi qui montre depuis longtemps à l'auditeur qu'on peut très bien se passer de lui et que l'émission est faite avant tout pour ceux qui la font, non pour ceux qui l'écoutent.

On dirait que depuis la fermeture du Panorama, le créneau de midi sur FC est archi-maudit :
- 1999-2003 : le duo de clowns radiophoniques Bourmi et Clarino
- 2003-2006 : Marc Voinchet se forge une solide compétence dans l'interruption à la con
- 2006-2010 : Arnaud Laporte et ses postillons culturels nettoyés à l'éponge de la vanité
- 2010-2011 : Gardez Brouette
- 2011-201.. : Comment transformer une FountainHead en cruche ignare.

En 13 années, 5 formules différentes dont pas une seule qui soit arrivée à la cheville du Panorama, qui n'était pourtant pas sans défauts.

Je recommande l'écoute de la Grande Table d'aujourd'hui (la première partie), qui nous livre un exercice de critique dissonante assez étonnant. Le sujet du jour est la Quinzaine Littéraire ("Pourquoi faut-il sauver la "Quinzaine Littéraire" ), et il est impossible de ne pas mettre en rapport ce qui est dit avec la situation actuelle de la station : la critique sympa, le tout-social qui bloque l'exploration de champs de connaissances... On attend à tout moment l'éclair de lucidité :
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-1ere-partie-pourquoi-faut-il-sauver-la-quinzaine-litteraire-2013-05-27

L'année s'achève de façon catastrophique pour cette émission prétendûment culturelle, mais qui dans sa première partie préfère recycler grosso modo les mêmes sujets de sauciété que dans le Grain à moudre, ne parvenant à prouver qu'une chose : qu'il peut y avoir sur la même antenne 2 façons différentes de dire des âneries sur un sujet commun.

C'est donc plutôt dans le second volet de la Grande table que la culture est au rendez-vous. Enfin, si on veut. A condition de pas se montrer trop sévères. De fait, certains jours c'est très réussi, surtout quand les invités sont tellement bavards qu'ils ne laissent pas Broué placer trop de conneries. Un bon exemple : la semaine dernière, 45 minutes sur Matisse, avec 3 invités ayant des choses à dire, elle a réussi à ne se ridiculiser qu'une fois (mais c'était très réussi). Aujourd'hui elle reçoit une concertiste, en grand entretien. Hélas toujours avec Caroline aux commandes de l'interview, à chaque virage le fossé guette, je veux dire la question con. Et ça n'a pas raté . Il y a quelques minutes seulement voyons si je compte mon ébahissement puis une seconde pour couper cette interview insupportable, puis le temps de me ressaisir, d'attaquer la rédaction du post, ensuite les 3 verres que j'ai dû m'enfiler pour me calmer et ensuite boucler le post je pose 3 je retiens 2 disons que c'était il y a environ 25 minutes (je dis ça pour ceux qui auront le courage d'aller fouiner dans la réécoute), c'était la question con du jour j'ai préféré couper ma radio. Moi du courage j'en manque total donc je n'attends pas de réécouter l'extrait et je me prive du bonheur (en l'occurrence coûteux pour les nerfs) de reproduire la question avec exactitude dans toute sa phénoménale stupidité, mais enfin en substance (!) ça donne ceci : "Quand vous étiez petite (sic -je jure qu'elle emploie ce genre de formule) vous écoutiez les zimpromptus de Schubert joués par Alfred Brendel. Est-ce que vous êtes fière de jouer ces impromptus que vous écoutiez quand vous étiez petite ?".

Loin très loin de là, l'autre bout des ondes, l'auditeur derrière son poste, se dit qu'il n'en a légitimement rien à taper des sentiments infantiles que la gourdasse en chef prête à la concertiste. Mais une incertitude pointe lentement le bout de son nez : entre Broué, Marie Richeux, Louis Tourret, on se dit qu'elle va se jouer serrée la succession de Laure Adler au concours de la Nunuche d'or.