Une fois ouverte une sacrée foutue bonne quantité de courrier d'auditeurs mécontents, à la direction du programme, il fut subitement réalisé que la liquidation des émissions de musique, une idée lumineuse de Poivre d'A, était en fait une idée idiote. De là un sérieux labourage de méninges pour tenter de ré-équilibrer le programme. Et voila pourquoi depuis la rentrée,
la Grande table s'achève par un "choix musical" c'est-à-dire une suggestion qu'on aura pris soin de demander à l'invité du jour. Résultat : une minute de musique + une minute de justification. Et comme la seconde me semble tout sauf exempte de l'habituelle imprégnation idéologique qui caractérise la chaîne et ses invités, quelque chose me dit que le corpus de ces interventions quotidiennes pourrait bien nous donner une image mesurable du degré de pourrissement idéologique de la maison, là où le billet tout aussi quotidien d'Erner ne pourra servir d'indice que de son engagement et de sa vanité personnels. En tous cas, chaque jour cette rustine musicale sonne comme un cataplasme culturel collé sur un casque de motard, et surtout c'est chaque jour un hors-sujet de 2 minutes prises à la discussion-débat. Remarquez, vu la qualité dudit débat, ça n'est pas une bien grande perte.
Mais voici le meilleur : quand ça ne marche pas, le temps de parole est tout de même gaspillé par Caroline Broué qui s'emberlificote les pinceaux en expliquant que ça ne marche pas et que la console s'est plantée. Mais "que les auditeurs se rassurent", prend-elle soin d'envoyer à l'adresse du public certainement menacé d'apoplexie (croit-elle ?), "nous n'avons rien contre Jean-Sébastien Bach" à grand renfort de rire con.
[son mp3="http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/12/s49/NET_FC_60dda5cc-c6fe-417a-86e4-93b7c875e80b.mp3" debut="33:20" fin="36:35"]
Ainsi va la gestion des erreurs sur France Culture où cet incident, minable d'amateurisme à tous les niveaux (une panne ou un plantage ce n'est pas un drame, mais en faire un tel fromage, c'est tout simplement ridicule) vient aujourd'hui clôturer une corrida où tout le monde a essayé de se payer l'invité, coupable de crime lèse-République. Ils s'y sont mis à 3 : Mercier, Broué, et Serge Audier qui jouait le Fassin du jour. L'homme avait une thèse : la dévaluation d'un mot, en l'occurrence le mot '
République' coupable de vide conceptuel . "Et alors, qu'est-ce que ça peut vous faire ?" lui demande Arnaud Mercier qui aurait dû recevoir comme réponse : "Ben si c'est pour me poser cette question que vous me faites venir, fallait pas m'inviter".
Enfin c'est toujours aussi terriblement nul,
la Grande Table. Chaque jour en deux tranches et pour chacune j'en écoute toujours au moins une minute, soit en direct soit en podcast. Dans les 3/4 des cas je liquide l'émission sans prolonger l'essai jusqu'à la fin d'une deuxième minute. Parmi le quart restant, je réussis à épargner quelques numéros dans un de mes dossiers-bis ('horreur radiophonique sur FC' & 'FC = agence idéologique').
Mais l'honnêteté m'oblige à signaler un tiercé de rescapés depuis 2 mois :
- Le
28 octobre avec André Markovicz, des propos sur la traduction en littérature.
- Le
13 novembre avec Frédéric Joly pour une biographie de Musil, par chance j'ai pris l'écoute après la 10e minutes car avant, franchement, c'est pas terrible ; enfin une fois retirés les bavardages de Michaël Foessel ainsi que les incidentes stupides de Caroline Broué, ma foi, ça s'écoute.
- Pour mémoire et par protection, on peut signaler l'
hommage à René Girard qui avait tout de même quelque chose de confondant surtout par la naïveté des deux invités : d'abord le collaborateur de 40 ans d'amitié avec Girard, le psychiatre Jean-Michel Oughourlian et ses propos extrêmement simplistes en matière de SHS ; ensuite le Mordillat du jour : André Orléans dont Broué précise d'emblée qu'il ne connait pas le sujet, c'est donc parfait comme invité pour un hommage, ne cherchez pas à comprendre c'est ainsi qu'on prépare une émission sur FC. Mais comme dans ce yaourt il y avait des vrais morceaux de Girard sous forme d'archive, disons que ça peut faire illusion.