Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Le journal de la mi-journée, avec Antoine Mercier, Marie (?) Vienot, Jacques Sapir et un professeur de philosophie, Quigniot (?).
Vienot nous fait un long éditorial anti-Macron, sans le moindre recul que l'on attend d'une journaliste du service public. Elle sort toute sa petite artillerie intellectuelle de militante pour présenter la réforme du système des Prud'hommes. Autant j'accepte cette argumentation venant d'un représentant du FDG ou autre, autant je n'ai pas envie de l'entendre d'une journaliste de FC. Puis on fait intervenir deux marxistes, Quigniot qui entre une vingtaine de "Hein", parle avec mépris de Macron ("ces gens-là") et nous affirme, triomphant, que Marx avait tout prévu… Puis Sapir, l'intellectuel post-marxiste poutinolâtre (il faut lire son blog truffé quasi exclusivement de références aux médias russes pour y croire) est interrogé sur les prud'hommes (oui il faut réformer mais pas comme ça), sur l'économie, sur laquelle il s'enferre en nous comparant à la Grèce, à l'Espagne, et enfin l'Ukraine son jardin personnel, où il prône le retrait des troupes ukrainiennes qui, il faut le rappeler, sont chez elles et défendent l'intégrité territoriale de leur pays.
Bref on est sur Mediapart et gratuitement (si on oublie la redevance).

Marie Viennot est journaliste économiste à France Culture: j'ai été aussi choquée par sa diatribe sans retenue.

C'est insupportable, toutes ces émissions entre marxistes-léninistes sur le service "public", sans aucun recul ni d'autre débat que celui de gens qui sont tous plus ou moins du même avis !

A noter que le nommé "Quiniot ?" qui vient de publier un livre contre les religions, ne s'est pas privé de critiquer l'islam en disant (justement) que les dérives actuelles trouvent une justification dans ses textes fondateurs. N'importe quel autre invité aurait dit ça, on aurait entendu les hurlements indignés de l'équipe de la "Grande Table" avec des  "l'islam cépassa ! " mais là, comme ça venait d'un marxiste, ça passait, personne n'a rien dit.

Bernard Bacos a écrit:C'est insupportable, toutes ces émissions entre marxistes-léninistes sur le service "public", sans aucun recul ni d'autre débat que celui de gens qui sont tous plus ou moins du même avis !

A noter que le nommé "Quiniot ?" qui vient de publier un livre contre les religions, ne s'est pas privé de critiquer l'islam en disant (justement) que les dérives actuelles trouvent une justification dans ses textes fondateurs. N'importe quel autre invité aurait dit ça, on aurait entendu les hurlements indignés de l'équipe de la "Grande Table" avec des  "l'islam cépassa ! " mais là, comme ça venait d'un marxiste, ça passait, personne n'a rien dit.

Bon sang Bacos...tu en es encore là avec la Maison de la Radio repaire de marxistes ???
Et moi qui trouve l'antenne truffée de réacs...tu vois, tout est subjectif !
Un conseil...BFM en intraveineuse et tout devrait rentrer dans l'ordre !

Inutile de caricaturer mes propos, je parle de certaines émissions sur France Culture, où on est entre bien-pensants de gauche, sans aucun contradicteur, pas de la Maison de la Radio en général.

Ecoutez les Matins de Marc Voinchet ou la Grande Table et vous verrez. Si vous ne voyez pas, je ne peux rien pour vous.  Enfin je suppose que vous appelez "réac" tout ce qui est à la droite de Mélenchon ?

Ils ont de la "diversité" plein la bouche, mais ont du mal à accepter la diversité d'opinion.

Toute cette entreprise de propagande ne me gênerait pas plus que ça si elle n'était pas financée par mes impôts et ne représente en aucun cas la France telle qu'elle est, mais juste une petite clique qui s'accroche à ce qui lui reste de pouvoir.

Bernard Bacos a écrit:Toute cette entreprise de propagande ne me gênerait pas plus que ça si elle n'était pas financée par mes impôts et ne représente en aucun cas la France telle qu'elle est, mais juste une petite clique qui s'accroche à ce qui lui reste de pouvoir.

J'entends (lis) assez souvent cet argument de la représentation, ou de la non-représentation, mais je n'arrive pas à concevoir son application concrète sur les chaines de radio ou de télévision publiques. Quelle représentation (Pourcentage de votes, élus), rédaction hétérogène, alternance de rédactions ? Et tout cela géré par qui?

@ Alain Machefert. Il y a une méthode relativement simple mais peu pratiquée, c'est l'honnêteté intellectuelle et le respect des auditeurs : ouvrir le débat à des intervenants différents, apporter la contradiction , aller voir ailleurs ce qui se pense, etc.

Alain Machefert a écrit:

Bernard Bacos a écrit:Toute cette entreprise de propagande ne me gênerait pas plus que ça si elle n'était pas financée par mes impôts et ne représente en aucun cas la France telle qu'elle est, mais juste une petite clique qui s'accroche à ce qui lui reste de pouvoir.

J'entends (lis) assez souvent cet argument de la représentation, ou de la non-représentation, mais je n'arrive pas à concevoir son application concrète sur les chaines de radio ou de télévision publiques. Quelle représentation (Pourcentage de votes, élus), rédaction hétérogène, alternance de rédactions ? Et tout cela géré par qui?

La représentation strictement quantitative ne mènerait qu'à reproduire les erreurs de la démocratie quand elle n'est que le masque porté par la majorité qui domine et même écrase la situation. La classe intellectuelle étant majoritairement à gauche, on aurait une radio culturelle un tout petit peu plus ouverte qu'elle ne l'est actuellement. Quant à s'aligner sur la répartition du public, c'est la voie directe vers des programmes comme ceux de la télé.

Une représentation entièrement honnête et proportionnelle est probablement impossible, et on peut même juger qu'elle n'est pas souhaitable : n'importe quel imbécile pourrait réclamer  le droit à l'antenne. Pitié il y en a assez comme ça.

Une représentation digne de ce nom suppose de s'engager : donner la parole à plusieurs avis et positions si c'est une question d'opinion. A des préférences différentes si c'est une question de goûts. A des mouvements différents si c'est une question de création. Et atteindre cet objectif tout en se limitant à ce qui nous semble assez important et pertinent, rien que ça c'est déjà un travail.

Travail qu'on ne fait même pas sur France Culture, où l'on préfère s'engager autrement : au service quasi-exclusif de ses propres convictions, et toujours plus intensément depuis 15 ans , donc dans le même sens. Un de ces jours sur ce forum quand tous nos participants possèderont une arme de poing on ouvrira ce débat : combien des producteurs de France Culture sont inscrits au PS, combien en sont sympathisants, combien jugent que le PS est un parti de droite ? Et parmi la frange infime qui subsiste hors de ces trois cases, combien se veulent ou se prétendent apolitiques et combien se disent clairement à droite ?



(oqp siffloter négligemment)

D'abord  Caroline Broué. Elle traduit Exhibit par exhibition. Belle erreur. Exhibit 2 signifie, objet d'exposition N°2. Rien de plus. Première distorsion. Ensuite Blanchard, rond de serviette à LGT section anticolonialisme, qui confond volubilité et argumentation. Pour une fois, j'ai envie de donner raison à Tin. Une fois encore, on nous montre les noirs accablés, exploités à l'occasion d'une pratique ancienne, parfaitement datée. Les "zoos" humains appartiennent à une période lointaine de notre histoire et on aimerait savoir, s'il y avait un historien autour de la table, ce qu'en pensaient vraiment les spectateurs de l'époque. venaient-ils se moquer, s'amuser, s'instruire bien maladroitement (il n'y avait pratiquement pas de noirs dans les rues à cette époque) , voir en voyeurs? Réfléchissaient-ils à ce que l'on imposait à ces frères et sœurs humains? Etaient-ils choqués (certains oui). L'Eglise en a-t-elle parlé? Bien évidemment qu'aujourd'hui nous jugeons cette pratique scandaleuse et alors? N'est-ce pas faire de l'antiracisme à bon compte? Se trouver une cause confortable parce qu'incontestable, un scandale dont tous les protagonistes sont morts? Imaginons que nous découvrions des extra-terrestres? Ils subiraient certainement le même sort, pas dans une cage, dans un village ET reconstitué, mais certainement à la télévision.
Il est intéressant de voir des Noirs se rebeller contre cette éternelle image de leurs parents enchainés, sans réaction, passifs, comme le disait Sarkozy dans son discours de Dakar. Et si les Noirs, ce que je crois, voulaient passer à autre chose? Construire ou reconstruire leurs pays, leurs sociétés en regardant vers l'avenir sans être sans cesse replongés dans une période de faiblesse historique?  Quitter ce statut de victimes exploités par certains. Il faut lutter contre le racisme d'aujourd'hui, sous toutes ses formes et Exhibit 2 qui nous renvoie à un passé dépassé est une dispersion d'énergie.
Blanchard a compté les visiteurs (1 Milliards 500 000 de visiteurs…!) des zoos humains et veut en faire un nouveau combat (celui de l'esclavagisme est un peu dépassé et a été mal abordé), son combat. Il est sans doute de bonne foi, mais on attend autre chose d'un historien.
(Au fait que pense Blanchard des Bretonnes en coiffe qui font des crêpes dans les salons d'agriculture? Lors de l'exposition de 1937, il y avait dans la présentation de peuples loi tains (Noirs, mais aussi Asiatiques, Indiens) une approche ethnologique… celle de l'époque bien sûr. L'anachronisme est l'ennemi de l'histoire .)

Invitée de la Grande table en ce 1er janvier : Monique Lévi-Strauss. Ah tiens ? Voila qui pourrait mériter le détour.
Et ça vaut le coup aneffet, à condition de ne pas s'attendre à un récit biographique concernant son époux disparu en 2009. Elle dit aussi au micro de Broué pourquoi elle ne dira rien de sa vie avec son mari.
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-1ere-partie-monique-levi-strauss-2015-01-01

Alors pourquoi l'inviter ? Eh bien pour un récit de souvenirs : sa vie en Allemagne, entre 1939 et 1945 alors qu'elle avait de 15 à 20 ans. Ce témoignage ne peut qu'être intéressant.

D'ailleurs, l'ambiance de l'émission est quelque peu inhabituelle. Pour sa première apparition en 2015 Caro s'est montrée soucieuse d'éviter à ses auditeurs une diction empâtée. Prévoyant l'effet de la gueule de bois sur son élocution habituellement gourmande, elle avait pré-enregistré son interview oh la petite futée !! Résultat l'émission en est toute changée, Caro ne clabaude pas en incise les références obligées qui sont les miettes d'info qu'elle peut apporter entre deux coups de pub pour X ou pour Y. Mais comme on pouvait le redouter, elle alourdit l'entretien avec sa manière bien à elle, quasi-Chancellienne, de souligner le sensassionnel de la situation, pensez : une jeune fille juive qui suit en Allemagne son ingénieur de père parti faire fortune dans on ne sait quoi (les travaux publics apparemment) et toute la famille aura beau s'en mordre les doigts avant la fin du premier trimestre sur place, ils y resteront bloqués jusqu'à la fin de la guerre. Bigre !

Alors si comme on pouvait le redouter l'entretien est un peu affligeant, et s'il est trop court ce qui fait qu'on reste sur sa fin, au fond tout ça n'est pas très grave : on a bien compris qu'il y a là un vrai sujet pour un vrai témoignage. On espère que toutes les questions qu'un bon intervieweur aurait posé à Madame Lévi-Strauss trouveront leur réponse dans son livre, paru à la Librairie du XXIe siècle (directeur Maurice Olender).

Qu'est-ce qu'être une femme contemporaine ? La Grande table 05 01 2015

Descriptif :  
La Grande Table, en compagnie du sociologue Eric Fassin reçoit l'universitaire Camille Froidevaux-Metterie, professeur en science politique à l'université Reims Champagne-Ardenne qui signe son dernier ouvrage La Révolution du féminin chez Gallimard en janvier 2015.

Camille Froidevaux-Metterie propose dans cet ouvrage une réflexion sur les mutations de la condition féminine. Cette réflexion est pensée à partir d'une expérience singulière car personelle mais également singulière car fondée sur une expérience corporelle.

Après n'avoir été que des corps pendant des siècles, les femmes doivent maintenant vivre comme si elles n'en avaient pas.

Extrait :
« La pensée féminine a, malgré elle, frappé de discrédit la corporeité féminine, c'est-à-dire la question des relations amoureuses et sexuelles, de la maternité ou encore du rapport à son propre corps.  Tous ces domaines corporels ont été enfermés dans l'ordre de ce qui relève de l'ancienne subordination et de la domination masculine. De fait, les femmes aujourd'hui reconnues dans la sphère occidentale,  comme des individus libres et égaux, le sont au prix d'une certaine désincorporation, au prix d'un certain oubli, voir rejet des dimensions corporelles de leur existence. »