Pour l'instant c'est surtout un changement de l'indicatif musical : le même thème mélodique est cette fois interprété par une fanfare sicilienne quoiqu'avec des accents orientaux. Du côté des programmes, on nous annonce l'accent qui sera mis cette année sur le redémarrage du pays en 1945. Pourquoi ? on ne sait pas. mais au vu des éléments de contenu, les auditeurs les plus anxieux peuvent attendre une Nième sanctification du CNR en masquant le fait qu'il s'agissait d'un quasi coup d'état social.
Puis Laurentin en résumant les deux mois passés sans Fabrique, se lance dans une revue des événements imprévus de l'été. Et principalement dans la polémique foireuse lancée contre Marcel Gauchet par deux fonctionnaires de la rébellion. Il réussit à s'y enliser en phrases interminables, et finalement sans rien en dire. Mais surtout, Laurentin avance un renforcement de la présence du livre dans l'émission, pour compenser la disparition des Lundis de l'histoire. Et ça se résume à... une rubrique dans l'émission du lundi.
Alors là, bravo ! Ce formidable effort par lequel une rubrique hebdo remplace une émission hebdomadaire, est à l'image de l'évolution de France Culture : comme jadis à la télé et notamment dans le Cercle de minuit de Laure Adler, où une chronique théâtre de 3 minutes venait compenser la disparition des émissions hebdomadaires de théâtre, on voit sur France Culture comment la disparition une émission authentiquement culturelle et coupée de l'actu, sera compensée par la création d'une rubrique dans une autre émission déjà elle-même quelque peu affranchie de l'actu. Et voila, c'est donc ça, le changement annoncé en ouverture de l'émission ?
Ce foutage de gueule est co-signé Poivre d'Arvor et Emmanuel Laurentin. Le second ne fait que suivre les orientations données par le premier, qui lui ne fait que poursuivre la politique de ses prédécesseurs.
France Culture est de plus en plus actu-actu, de plus en plus vulgaire, de plus en plus télé.
C'est bien une folie d'avoir nommé à la tête de la radio un type dont le sens culturel est moulé par la télé.