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La Fabrique de l'Histoire    Page 11 sur 20

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Nessie 


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Le changement c'est maintenant (hist) - Lun 01 Sep 2014, 09:20

Emmanuel Laurentin annonce quelque changement à la rentrée de la Fabrique, tout en renonçant à l'appeler "La  nouvelle nouvelle fabrique".

Pour l'instant c'est surtout un changement de l'indicatif musical : le même thème mélodique est cette fois interprété par une fanfare sicilienne quoiqu'avec des accents orientaux. Du côté des programmes, on nous annonce l'accent qui sera mis cette année sur le redémarrage du pays en 1945. Pourquoi ? on ne sait pas. mais au vu des éléments de contenu, les auditeurs les plus anxieux peuvent attendre une Nième sanctification du CNR en masquant le fait qu'il s'agissait d'un quasi coup d'état social.

Puis Laurentin en résumant les deux mois passés sans Fabrique, se lance dans une revue des événements imprévus de l'été. Et principalement dans la polémique foireuse lancée contre Marcel Gauchet par deux fonctionnaires de la rébellion. Il réussit à s'y enliser en phrases interminables, et finalement sans rien en dire. Mais surtout, Laurentin avance un renforcement de la présence du livre dans l'émission, pour compenser la disparition des Lundis de l'histoire. Et ça se résume à... une rubrique dans l'émission du lundi.

Alors là, bravo ! Ce formidable effort par lequel une rubrique hebdo remplace une émission hebdomadaire, est à l'image de l'évolution de France Culture : comme jadis à la télé et notamment dans le Cercle de minuit de Laure Adler, où une chronique théâtre de 3 minutes venait compenser la disparition des émissions hebdomadaires de théâtre, on voit sur France Culture comment la disparition une émission authentiquement culturelle et coupée de l'actu,  sera compensée par la création d'une rubrique dans une autre émission déjà elle-même quelque peu affranchie de l'actu. Et voila, c'est donc ça, le changement annoncé en ouverture de l'émission ?

Ce foutage de gueule est co-signé Poivre d'Arvor et Emmanuel Laurentin. Le second ne fait que suivre les orientations données par le premier, qui lui ne fait que poursuivre la politique de ses prédécesseurs.

France Culture est de plus en plus actu-actu, de plus en plus vulgaire, de plus en plus télé.
C'est bien une folie d'avoir nommé à la tête de la radio un type dont le sens culturel est moulé par  la télé.

Nessie 

Nessie

102
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Pierre Schaeffer, le gourou de la rue de l'Université - Mer 03 Sep 2014, 11:02

Aujourd'hui, grace au travail de Karine Le Bail visiblement Schaefferophile, et exceptionnellement sortie des Greniers de la mémoire, la Fabrique nous raconte les exploits de Pierre Schaeffer qui remet la radio en route lors de la Libération de Paris. C'est une émission intéressante (hier aussi d'ailleurs, sur un sujet voisin) où Laurentin ne cesse de poser et de se poser la question : mais au fait, qu'est-ce qu'on entend exactement : est-ce du direct capté, ou bien de l'événement reconstitué ? Et puis est-ce que tout ça a été diffusé au fait ?

C'est très richement illustré, par de nombreux extraits sonores dont certains déjà maintes fois diffusés (Pierre Crénesse tout près des barricades) et d'autres beaucoup plus rares. Rare oui, la voix de Leclerc. Rare aussi cette scène qu'on connaissait seulement par le récit que Schaeffer en avait donné à de nombreuses reprises notamment à la télé dans "Mémoire du XXe siècle" : l'ambiance dans le studio au moment où retentissent les cloches de la Libération. En fait de studio, tout ça se passe dans un grand appartement rue de l'Université. Et on a bien l'impression que c'est du vrai vécu. Moins rare, la captation de l'attentat contre De Gaulle en 1946, déjà plusieurs fois diffusé par Antoine Perraud. Là pas de doute : c'est du réel. Raymond Marcillac qui se recyclera ultérieurement en producteur de Sports-Dimanche, fait là son premier essai de commentateur à chaud pendant que "Les salopards tirent ! " et que sifflent les balles, les filets tremblent etc.

Il y a tout de même une ironie finale : la fin de cette Fabrique se fait dans le plus grand désordre, accumulant les loupés, enchaînant un mauvais passé-de-micro ce qui donne de la phrase tronquée, des gingle à contre-temps et des (hum)bobineaux visiblement mal numérotés. Résultat : vous constaterez que la désannonce a été sucrée, couic pas de générique final, pas de remerciements de Laurentin à toute l'équipe, mais dans les 20 dernières secondes restantes on peut encore constater que la fin de l'émission se barre en sucette. Ca n'était pourtant que détail, mais en vérité, c'est très ironique pour conclure une heure de radio où le producteur n'a cessé de s'interroger sur la réalité des archives...

Emission historique pour les grands amateurs de l'histoire radio - A garder, à écouter et à réécouter.
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-les-liberations-de-la-france-34-2014-09-03

103
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Certes, mais. - Mer 03 Sep 2014, 21:49

Nessie a écrit: les auditeurs les plus anxieux peuvent attendre une Nième sanctification du CNR en masquant le fait qu'il s'agissait d'un quasi coup d'état social.
Ah ben voilà une thèse (le quasi coup d'état, pas la sanctification) qui mérite quelques étais (non?).

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Addendum rectificatum Antoine Arnoux hoc fecit. - Mer 03 Sep 2014, 22:04

Euh, social, le coup d'état (car soyons précis). Ou saucial (car on s'adapte volontiers).

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So cial. - Lun 13 Oct 2014, 22:46

Pardon d'insister, mais je reste intéressé par le coup du coup d'état social (sur lequel je n'arrive d'ailleurs pas à remettre la main).

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Le cou des tas. - Lun 13 Oct 2014, 22:54

Ah, ça y est, je l'ai. Et la question intacte avec.

107
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Eh bien voilà. - Lun 13 Oct 2014, 23:28

Bon. Eh bien bon, voilà, comme on dit à France Culture.

Nessie 

Nessie

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Re: La Fabrique de l'Histoire - Mar 14 Oct 2014, 15:02

La question faisait donc suite à ceci :
[...]on nous annonce l'accent qui sera mis cette année sur le redémarrage du pays en 1945. Pourquoi ? on ne sait pas. mais au vu des éléments de contenu, les auditeurs les plus anxieux peuvent attendre une Nième sanctification du CNR en masquant le fait qu'il s'agissait d'un quasi coup d'état social

La thèse du coup d'Etat saucial en gros est la suivante : le Conseil National de la Résistance qui pendant l'Occupation avait oeuvré à unifier les différents mouvements de résistance, s'est vu attribuer la responsabilité de fixer certaines des lignes d'organisation du pays une fois la paix rétablie. On parle aujourd'hui encore du "Programme du CNR" qui était un plan politique complet comportant un vaste ensemble de mesures : il ne s'agissait pas de simples réformes mais d'une organisation neuve, avec la création d'Institutions qui furent mises en place par le gouvernement provisoire puis à partir de la fin 1946, pendant les premières années de la IVe République : ce fut la nationalisation des banques ; ce furent la création de l'EDF et le monopole de l'électricité et du Gaz ; ce fut le statut de la fonction publique ; ce fut la politique sociale du pays avec notamment la création de la Sécurité sociale telle que nous la connaissons ; ce fut aussi la création de conseils départementaux initialement chargés de remplacer l'administration Vichyste, en fait chargés d'appliquer le programme, mais qui ne vivront pas longtemps c'est à dire qu'une fois rendue aux urnes et à la décision populaire, ces conseils disparaitront.

Le CNR, avec son programme issu d'une alliance entre la SFIO et la CGT, porte donc la responsabilité d'une partie importante de l'organisation économique et sociale du pays lors du redémarrage de l'après-guerre. Responsabilité qui lui fut attribuée, ou bien qu'il s'est auto-attribuée ? Franchement je ne sais pas, mais si je parle de quasi-coup d'état, c'est parce qu'en tous cas il n'y a pas eu de consultation populaire. De fait, 2 ans plus tard et une fois rétablie l'habitude des élections, toute une partie de cette politique prenait déjà la voie du démantèlement : La nationalisation de l'énergie, à peine réalisée, fut combattue d'emblée ; les conseils départementaux furent supprimés en moins de 2 ans.

./....



Dernière édition par Nessie le Ven 17 Oct 2014, 07:07, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

109
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Re: La Fabrique de l'Histoire - Mar 14 Oct 2014, 15:08

./...


Et après ? Eh bien à la fin des années 90 ce qui en subsiste c'est beaucoup plus que des vestiges. Mais les critiques pleuvent sur ce programme du CNR, notamment sur le statut de la fonction publique. Les critiques et les éloges aussi : alors qu'un des dirigeants du MEDEF dans une déclaration fameuse, se fixe comme programme d'en finir avec les institutions héritées du CNR, en face, les militants des "acquis sociaux" s'en font au contraire un drapeau. Résultat : de Denis Kessler à Stéphane Hessel, le programme du CNR devient en soi un symbole fort, alors qu'il y a 15 ans tout le monde l'avait oublié si tant est qu'on en ait jamais entendu parler.

On pourra discuter du bien-fondé politique, économique et social, des institutions créées mais mon propos n'est pas là. Ma formule "quasi coup d'Etat saucial", volontiers polémique, est là pour rappeler que ce programme a été instauré dans l'ambiance tendue qui a suivi l'immédiate libération du pays, en même temps que l'épuration, la mise au ban des intellectuels et le châtiment des traîtres, et dans un bras de fer avec De Gaulle qui finalement perd la partie et se retire en 1946. L'expression vise à attirer l'attention sur le déficit de démocratie dont est porteur ledit "Programme du CNR", ce qui n'est peut-être pas son défaut essentiel : une bonne organisation peut ne pas être le résultat d'une consultation populaire. Les cadres du CNR ont fait preuve d'un véritable sens politique et d'un grand sens de l'anticipation puisque dès 1942 ils pensaient non seulement à libérer le pays, mais à le réorganiser selon leurs idéaux politiques. Je pense que le principe démocratique en faisait assez peu partie. C'est bien tout ce que je voulais dire par là.



Dernière édition par Nessie le Sam 18 Oct 2014, 12:45, édité 1 fois

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Re: La Fabrique de l'Histoire - Jeu 16 Oct 2014, 22:28

Merci pour la réponse (pacifiée) à une question insistante (et non conflictuelle, mais ouverte à la polémique).
En attendant, à la Fabrique, semaine sur la collection, clôturée sur un numéro qu'on aurait aimé avoir entendu autrement : moins de bavardages d'Emmanuel Laurentin et de Séverine Liatard. On a bien senti les relances des producteurs face à des historiens pas très à l'aise avec la causerie radiophonique, certes. Mais bon sang, laissez les causer ! Le temps d'antenne n'est pas un espace de démonstration des savoirs des producteurs, mais de ceux qu'ils interrogent (par Toutatis).

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

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Re: La Fabrique de l'Histoire - Jeu 16 Oct 2014, 22:41

Même sentiment. En réalité, comme Séverine Liatard avait préparé ce dossier avec EL, on a l'impression qu'elle devait syndicalement participer à l'entretien, alors que Laurentin seul peut parfaitement mener la barque. Je dis ça parce que Séverine Liatard n'est pas formée à l'exercice et ça s'entend :
- il faut qu'elle pose sa voix, qu'elle finisse ses phrases et qu'elle élimine tous les déchets verbaux ("Est-ce queeeeeeeeeeeeeeeheeeeeeeeuuheeeeeeeu on peut dire queeeeeeeeheuuuuuuuuuuuuuuuh")(il faut imaginer ça avec toutes sortes de modulations)
- elle n'a pas besoin de montrer qu'elle a étudié le sujet : il s'agit pour elle de casser la parole de l'invité pour compléter un propos genre "ah oui je l'ai lu alors je vais signaler qu'il ne faut pas l'oublier", et poser une interminable question qui finit par ne pas en être une car là encore, elle veut prouver qu'elle a lu ses dossiers.
Y a-t-il dans l'organigramme interne de la station une personne, un bureau chargé de veiller au "métier" des producteurs? Suggérer des formations à la prise de parole? Ce n'est pas anodin, cela peut détruire involontairement toute une production.

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Re: La Fabrique de l'Histoire -

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